
folvent en une,véritable terre argilleufe , j
farts qu’il y refte le.,moindre veftige de
îable. Quelle quefoit mon obfervation , il
efl certain que le grès en couches eft d’ùne
grande utilité , .puifqu’on s’en fert.égale-
rnent pour bâtir , pour paver , & pour
couvrir les maifons des pauvres.gens dans
les endroits pu il n’y a ni tuile, ni àrdoifes.l
L e 'grés fert’ encore *par-tout à faire des
’pierres à aiguifér , qjii/pour l’ordinaii-'p,
font mauvaifès , parce qu’on ne fait q as
les choifir. On prend des pierres qui ont
des noeuds, & comme ces noeuds font
plus durs que le relie de la pierre , elle
raie le fer & s’ufent inégalement.
Le grès falin eft une troifième forte de
pierre qui mérite attention ; je r le crois
propre & particulier à l’Èfpagne : je ne
crois pas du moins, qu’il y en ait ailleurs..
,3 ai trouvé, cette pierre en diverfes .provinces
, tantôt par blocs , tantôt par cou-:
clics ; mais c’ell dans les montagnes de
Moiina d’Aragon, qu’elle fe trouve en plus
grande abondance. J’ai vu dans ces montagnes.
plufieurs .maifons bâties avec cette
pierre que les chevaux & les mules lèchent
avec beaucoup de plaifir- & dont ils parviennent
à percer quelques-unes. à force,
de, récidiver. C ’elt pour cela que j’appelle
J'aline cette pierre dont je crois qu’on ne
connoît point , faute d’un examen particulier
, les propriétés extraordinaires,
bfous ignorons les ufages qu’on pourroit
en faire & l’utilité qu’on pourroit en
tirer.
On lait qu’il y a des efflorefeences faillies
& des particules falines imperceptibles à
la fuperficie & dans le centre de plufieurs
pierres, de plufieurs terres calcaires , tant
en Efpagne qu’ailleurs ; les troupeaux fe
plaifent à les lécher, & ils préfèrent les
- pâtûsagés -qjéd fe ..trouvent aux environs de
ces matières; les pluies effacent ces efflo-
rënces, mais le foleil les fait reparoître.
Il eft également certain que dans ces contrées
la terre qui couvre immédiatement
les terres calcaires.eft ordinairement.t«e&
fertile ; elle l’eft même au point que tejpe
calcaire. & terre à bled font fynonymes
dans les provinces fpptentrionjles d’Ef-
pagne.
J’infère de tbus ces faits , qu’il.y a centaines
terreis & certaines pierres du globè
qui ont la propriété.de prendre quel.qu’a-
cide de l’air , de changer la nature de eét
acide & de lui fournir une bafe avec-laquelle
il puiffe produire de nouveaux fuis neutres.
Si ce principe de la formation des fels , eft
fondé, comme je le crois , nous, avons
deux claffes de fubftanees capables ,d’en
produire par ce travail ; ces "fubftanees
font les plantes, les terres & les pierres.
Je conçois que ce que j’ai dit eft: peu
de chofe pour examiner à fond la nature
fingulière de cette forte1- de grès f.iin /
mais ce,peu fuffira pour qu’un autre achève
ce que je n’ai fait qu’ébaucher. Quant au
girès , je n’ai, plus qu’un mot a en d ire ;
en lui fuppofant un fable plus ou moins
riche, ou dénué d’argille. En admettant
encore que cette pierre donne plus ou
moins de feu au briquet ; , tous. ces effets
du hafard qui forment des variétés dans
les grès ne lauroient changer fion effënce.
Cette pierre comme les terres qui font
extrêmement dures , & la pierre à fufîl ,
font les feules, qui donnent du feu avec le
briquet. Le grès eft: la feule pierre qui
ferve à aiguïfer las outils tranchans; elle
prend plus ou moins d’huile félon qu’elle
renfermé plus ou moins d’argille. Il y a
beaucoup d’endroits, où l’on ne fe fert que
de pierre de Turquie pour affiler les burins
des orfèvres & les ouiils, trempes des aiti-
fans : on tire cette pierre de Turquie, du
Le v ant, où elle eft chère. On en trouve
d’auffi bonne en Efpagne, dans les intervalles
des rochers qui bordent la rivière
de Bilbao; on en apporte encore de
Catalogne à Madrid, où l’on s’en lèrt au
lieu de celle de Turquie.
Des pierres à chaux , & des pierres calcaires.
I I L
J’ai déjà dit que parmi les autres matières
propres à la bâtîffe, le territoire
de Ségovie abondoït e,n pierres à chaux.
Avant d’hier plus loin , & pour, éyiter
toute équivoque.,, je, .parlerai de la, chaux
en oénéral ; j’ai déjà remarqué,.ailleurs qji’il
y aune grande différence; entre'ja pierre cal-
caire^ la terre calcaire, & la pierre à chaux,
quoique l’une & l’autre fe diffolvent avec
efferv.efqencç. par les acides. La fécondé
eft mélangée, d’une grande partie de terre
qui etapêche que. le ftu ne, la réd,uife parfaitement
en bonne chaux, c’eft une ob-
férvation que les ouvriers qui l’emploient
ont faite ; ,aufli l’ufage leur a-t-il appris à
très-bien, diftinguer une pierre d’une
autre.pierre; & on ne met au four qu.e la
pierre qui fe convertit en pure chaux. .
La pierre dont on' s’eltfervi à Ségovie
pour bâtir la cathédrale, ëft urrè pierre a
chaux ; mais elle eft fi intimement mêlée
avec une terre étrangère qu’il n’y a
ni acide , : ni feu capable de les féparer.
Au refte, c’eft une très-bonne pierre pour
la bâtîffe', & elle dure très-long-tems;
cette pierre eft d’un blanc-roux qui devient
jaune - clair avec le tems. Selon
Indépendamment de la pierre à chaux,,
dont la cathédrale de Ségovie eft bâtie,
il y- a dans : les énvirons de cette ville
d’autres carrières de la même forte, &
.que fo n emploie dans la bâtîffe , mais
ils n’en font pas de la chaux. On trouve
entre autres1 dans ces mêmes environs,
.une carrière de pierre couleur de chair,
très-belle : il y en a une autre de pierre ■
■ grenue couleur _de paille; celle-ci eft
toute parfemée de paillettes brillantes,
qui ne font pas plus groffes que des pointes
d’épingles, & elle eft fufceptible d’un ’
poli auiïi fini que le marbre.
m o i, cette pierre a été formée par la mer ;
car on voit encore dans les carrières des
trous de phalodes, que tout le monde
fçait fe loger dans les pierres des bords
de la mer. Ce que j ’y trouve de fingu-
lie r , c’eft qu’ayant vu une infinité de
nids de pholades dans diverfes rochès
d’Efpagne, je les ai tous trouvés dans
ce que,j’appelle des pierres à chaux; je
n’en ai vu aucuns dans des pierres purement
calcaires; ce qui prouve, félon
moi1, que les premières pierres s’endur-
cillent dans la terre ( i ).
La véritable pierre calcaire de Ségovie,
fe diffout totalement dans quelque acid®
que cé fo it ;m a îs quoiqu’elle'lfe réduife '
en poudre ou èn pâte, elle ne prend
jamais affez de confiftance pour qu’on
puiffe l ’employer comme l’argille à faire
des taffes , des pots, ou tout autre ou vrage
de poterie. On calcine cette pierre,
c’eft-à-dire, qu’on la convertit totalement
en chaux. Si elle laiffoit le moindre
fédiment dé terré & de fable , elle ne
feroit plus, ce que j’appelle pierre calcaire,
mais bien une pierre à chaux comme je
l’ai dit ci-deffus,
De cette cîrconftance & de ce que dans
les provinces mêmes d’Efpagne les plus
Abondantes en chaux, telles que Ségovie,
les montagnes d’O c a , Valence-, Moron
& Gador, il y a peut-être trente fois
plus de pierre à chaux qu’il n’y a de pierre
calcaire parfaite. Je conclus que cette
dernière nature de pierre doit être très-rare
en Efpagne.
, Je n’ai ici confidéré la c-haux que dans
mières pierres étoient formées 8C occupoient les
bords de la mer 3 de,.manière à fournir une facilité
aux pholades de s’y loger , & de'ce que les
autres Té formoient dans le bafiin de la mer 8c
ne pouvôient fervir aux nids de pholades’. ( Voye£
J'article Pholade 3 dans le di&ionnaire où j’expli0
) Cette différence yient de ce .que les pre- que ce fait, )