
« cependant qu’aucune partie du lit n’èfl
» plus élevée que la fource, ni aucune
» plus baffe que l’embouchure
Il fauteependant excepter de cette,pente
régulière les bancs de fable & les dépôts
de va'fes qui augmentent la hauteur du canal
des rivières ; ce qui forme des amas d’eau
où le courant fe trouve interrompu jufgu'a
ce que cette eau puifle franchir :la hauteur
de ces obltades.
Quand fléau d’une riviere tombç.par une
Chûteprécipitée& fur une pente efearpée,
on appelle .cette partis de Ion cours, une
cataracte; on trouve dé ces cataràftes dans
plufieurs grandes rivières, fur-tout dans
le Nil qui ên a deux fort .extraordinaires ,
où l’eau tombe- entré des rochers avec
autant de rapidité que de bruit. Le W o -
logda, petite riviere de Mofcovie, a deux
caîaraéles auprès- de -Ladoga.
La rivière de Zair.e au Congo a une
caurafle conlidérable, à .environ iîx milles
d'Allemagne de la mer,
'Le Rhin en a une à Lauffen, ou. tout ce
fleuve tombe avec un grand bruit du haut
des rochers qui barrent fon lit : cet efcair
peinent ou barre a près de quatre - vingt
pieds de hauteur. Il
I l paroî-t que les lacs que les rivières tra-
yerfent font formés & entretenus en grande
partie par elles. Le relie ejl fourni par des
lources 8c d’autres petites rivières. Cependant,
malgré l’évidence de ces aflartions,
Yayénius doute que le Rhône, qui entre
dans le lac de Genève & qui en fo r t, con-
tribué ou à fa formation, ou à fon entretien;
-il l’attribue à des Cources & à d’autres
rivières. Il eft à erpire que les Cources &
les rivières latérales qui le jettent dans fon
baffîn , fourniffent à l’évaporation, & que-
le Rhône fort à-peu-près du lac comme il
y eft entré.
Plus les rivières- sféloignent de leurs,
fources, plus elles augmentent en largeur,
jufqtfaleur embouchure, qui eft la partie
de leur canal la plus large. Il eft évident que.
plus il y a de rivières qui fe réunifient aux
prifflcipaies, pkisfaur lit s’ëlafgk.'Ge qui
contribue auffi à l’élargiflèment -confidé-
rable de leurs embouchures, c’eft î®.-parce
que la pente dudit n’y étant pas aufii con-
lidérable-qu’ailleurs , les dépôts s’y multiplient;
29. parce que les brifes dem-ar,
qui ont lieu fréquemment le long des
: bords , font remonter l’eau dans les ri,
vières; fl1. parce que l ’eau de mer entre
auflï dans les embouchures., favorifée par
le flux & les vents, & ces flots rendent ces
embouchures très - larges par une violente
agitation.
Les rivières les plus remarquables., psf
la largeur de leurs embouchures, font 1a
rivière des Amazôtoes > dans l’Amérique.)
méridionale ; le fleuve .Saint-Laurent, en
Canada ; la rivière de Zaïre, en Afrique,
& Rio de la Plata, au Bréfil. Ce dèrnier
fleuve, fuivant quelques-.uns, a quarante
lieues de largeur. Les voyageurs qui ont
pénétré dans le Congb, affinent que l’embouchure
de la Zaïre a- vingt-huit hiilles
d ’Allemagne en largeur': ils ajoutent même
que ces fortes de rivières verfent dans
l ’Océan une quantité d’eau fi confidérahle
qu’elle détruk la falure de l’eau de h
mer, à quelque diftance de la côte , &
dérange fes mouvemens à plus de douze
& feize milles d’Allemagne.
Des fleuves fujets aux inondations périt-,
dlques,
Plufieurs rivières allez- confidérables &
même célèbres ,fè débordent en .certaines
feifons & inondent les campagnes voifines,
La première & la plus fameufe de ce»
rivières ell le Nil q.ui fe gonfle & déborde
au point de couvrir toute la baflp Egy,pte»
Ce débordement commence vers le Ç
juin
juin , augmente pendant quarante jours ,
& ell autant de tems à décroître, de forte
qu’alors toutes les villes qui font conf-
,truites la plupart fur des hauteurs p-aroif-,
fent autant d’ifles au-milieu de cet-te inon-f
.dation. Les anciens " ont fort recherché i
Ba è'aufe des débordemens de Ce fleuve ;j
■ mais aucuns ne font parvenus à laconnoître..
[Cette madère eft maimenantbien'éclaircie^
Aon en a trouvé la véritable caufe depuis
fané les Portugais., les Anglois & les
Hollandois commercent avec les nations!
koifines des fources du Nil , &c. On a
fu de ceS navigateurs que les fources du
fcNil font, dans un grapd la c , fitué à la
spointe d’Afrique, : qui eft entre la côte
Orientale 8c i’Occidentale : i f y a près
ce ce lac plufieurs chaînes de montagnes,
Lpatticulièrement celles qu’on appelle; les
Iniontagnes de, la Lune , entre lêfquelles
Bell fitué ce lac comme dans une vallée
■ au milieu des montagnes. Ces lieux étant
Ifitués-au _midi.de l’Equateur, le mouve-
fment du foleil. fait, que l’hiver y règne,
Rans le tems que . nous avons l’été . fjn
BEuropë ; comme ils font peu difl,ans
Re l’Équateur il n’y a que peu ou p ,olnt
■ de froid , mais feulement de la plu'je qui
Bombe toits les jours deux heures,1 avant
1& après midi dans le royaume de Congo.
B-P-i nuages qui ne iaiflent guè;^es apper-
Icevoir le foleil couvrent le fommet des
■ montagnes, & caufent des pluies c.o.ntir
|nuelles dans les pays montu.eux: cespluïes
Itombent comme des. torrrens & fe jettent
Rans de lac , d’où elles fë déchargent dans
B e® lits du Nil & des a'atres rivières qui
■ prennent leurs fources vers, ces contrées ;
Riais nulle de ces rivreres n’éprouve une
Inondation aufli grande que le N i l , parce
Rue leur lit eft plus profond, 8c qu’après
Rn cours peu confidérable, elles fe jettent
Rans^ la mer. Ainfi l’inondation du Nil eft
Raufée par la quantité immenfe d ’eau qu’il
Jeçoit de ces pluies continuelles; mais la
Raufe de ces pluies eft vraifemblablement
Relie qui amene l’hiver dans ces contrées ,
Re toutes- les circonftances qui produifent
g s ploies & les neiges chez nous , &
Géograp/iie-Pkyfique. Tonte I ,
qui. oçcafionnent des 'débordem.'t'is dans
nos rivières quand elles tombait abondamment.
Le tems où. le Nil commerce à déborder
& celui où il rentre /ans fon l i t ,
cadrent fort bien.avec la faïon des pluies
fous l ’Equateur; car !fihiv«r ou la faifon
des pluies' au Congo. 5c «ans les pays de
l’Afrique couverts, de/ montagnes & voifîns
de l’Equateur, continence avec notre .prin-
tems vers le mifit'.h de'mars ou d’avril; ;
mais/les pluies \\’y fbu pas fi violentes
encore qu’aux, mois «te mal, de juin &
dé j uillet, où .elles fonïdans leur plus gran de
force f elhés deviennent plus modérées
daps les mois d’aOÙt 8c feptembre 8c
finiffent yers le nv’iieu de ce îmois. Le
débordement du Nil: commence vers-le
17 ynin dans ci fiècle ; Hérodote dit
qu e de Ion tems; le Nil montoit pendant
c.ent'jours, Se biiilôit pendant- cent jours,
8c conféquemment.il commençoit a croître
;] quelques femaines plutôt,, c’eft-à-dire en
mai. Il fallôit qu’alors il eût plu quelque
; tems fur les montagnes, de la Lune , c’eft-
à-diré , depuis mars,.jufqu’en mai ou juin.
Il eft à croirej que fi le Nil ne. commence
pas à déborder fitôt à préfent que
: du tems d’Hérodote j' c’ell parce que.ee
fleuve à force de charier de la vàfe 8c
du limon a élevé peu à peu le .terrein
qu’il couvre', 8c qu’ainfi fon lit eft devenu
plus profond, d?où il faut conclure qu’A-
tant bien erjufé par un courant rapide,
il peut contenir plus d’eau qu’autrefois,
8c que, par ce moyen /*, ne déborde ^pas
•fi prompt'emen’t. Varénius prétend meme
que dans.plufieurs lîèclès le Nil
ne* point déborder j püifqu’en répandant
continuellement de la vafe fur les terres ,
elles s’élèvent, que les rivages préfentènt
des digues plus hautes, 8c qu’a ve c lè tems
il fe fo rmera dans la Vallée dii Nil - un '
canal affez grand pour contenir tdüle l’eâu
de ce grand fleuve , même quand elle eft
dans fa plus grande crué. f
Au relie , j’ajoute que tout ce que le*
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