
limites plus rêffèrré'es d’autres phénomènes
qui fuppofent certaines formes de terrein
particulières , il conviendra de faire ufage
delà topographie, dont les détails inftruffifs
feront alfortis aux obfervations qu’on fe
propofera d’employer, & aux vues qu’on
defirera remplir dans le rapprochement de
ces obfervations. On fent hien auffi que
l’échelle de ces cartes fera proportionnée
à la nature & à la multiplicité des objets
qu’elles repréfenteront. Ce fera le feul
moyen d’éviter le défordre & la confufion
qui régnent dans des cartes topographiques
où l’on n’a pas obfervé des difpofitions
& des arrangemens auffi raisonnables.
C’ell fur ces cartes topographiques qu’on
fera figurer les baffins des grandes rivières,
ou qu’on fe bornera à la defcription de
la vallée d’une feule,tracée plus en grand :
c’en avec ces moyens qu’on pourra faire
connokre auffi les différentes formes de
terrein qui appartiennent aux confluences
des rivières , & qu’on a lieu d’obferver
fur les‘bords de chacune des vallées-qui
s’y réuniffent ; j’ajôute que les ouvertures
des angles d’incidence de chacune, de
ces vallées y feront indiquées avec le plus
grand foin & l’exaâirude la plus fcrupu-
leufe.. Enfin , on comprendra dans le même
ordre de chofes la configuration des bords
correfpondans des-vallées dans les parties où
les rivières de différens ordres éprouvent
de grandes afcillatibns.
Dans,tous ces travaux géographiques ,
la forme & le nombre des objets tracés
fur les cartes dépendront des opérations
de la nature, qu’on aura entrepris de faire
connokre. C’efi ainfi qu’après avoir eon-
fidéré de grands enfembies ,, on en faifira
certaines parties dont on difcutera tellement
les détails , qu’on pourra leur donner
une ferme élémentaire &les confacrer à
l’inflruftion. publique.
D’après cesprincipes, on n’entreprendra
la rédaction de chacune de ces cartes ,
qu’après avoir recueilli par une fu'ite d’obfervations
rationnées , les matériaux qui
doivent y figurer. Ainfi l’on ne fe hafàr-
dera pas à tracer des arrêtes isjlevées fur les
différentes parties des contifiens , fi l’on
n’a pas reconnu par des recherches exaâes
que ces formes de terrein exiftent. Il en
fera de même de ces continuités non-in-
terrompues de lommets montueux , qu’on
ne nous offrira pas à moins qu’elles niaient
été conftatées par des obfervations , où
l’on aura réuni l’examen de la nature des
matières -qui font entrées dans leur com-
pofîtion, à la détermination de leurs hauteurs,
Au moyen de ces attentions , on ne
fera pas tenté d’établir le lyflême de. la
charpente du globe fur des Hypothèfes illu-
loires que la nature n’avoue-pas, & que
;la moindre obferyation peut détruirù. Ce
font cependant toutes ces fuppofitions
erronées dont on a fait un corps de doctrine
fous le titre de Géographie Phyfique,
8c qui , dans ce fiècle éclairé , ont été
: adoptées fans difeuffion par des géographes
j ignorans. Cependant il auroit- été facile de
rreconnoître que ces travaux géographi-
j ques, rédigés fur des hypothèfes illufoires
péchoient par deux parties, effentîelles ,
■l’hiftoire naturelle & l’éxaâitude de&pofi-
tions & des formes du terrein,.
Je ne puis diffimuler en même tems un
■ autffe.abusqui s’eïlintroduit dans plufieurs
rproduftions géographiques , qui avoient
ipoùr but de rendre ufueile Votybiologie :
j non feulement on a négligé d’y faire ufage
des formes topographiques , mais encore-
ion a cru qu’il fuffifoit d’y. faire connoître
:ia diftribution dés fubftances minérales
jpar des lignes qui n’indiquoient cependant
ni la bâfe des fols ni le volume' de manières
particulières qui s’y trouvoient dif-
jperfées ,„.nileur niveau. Voye^ à ce fujet
les notices de Buache, de Guet tard, &
V Atlas.
L’on peut fentir, par les détails qui
précèdent., quels fecours l’étude dé i’hif-
:-toire delà terre peut.tirer des cartes, fuit
générales , fort particulières , foit plates,
foit topographiques, furtout fi elfes font
rédigées fuivant ce.s principes : on voit
auffi lés reffources qu’elles nous fourniffent
pour écarter toutes les erreurs qui1 s’op-
pofent aux progrès de nos connoitXances
dans cette partie. Pour peu qu’on ait réfléchi
fur cès. moyens d’inflruâion , 8c
[ de s’attacher , quand on .entreprend l’étude
des contrées de la nouvelle terre. Qn
comprend aifément , quand on a contraété
l’habitude d’obferver , que c eft fous ce
point de vue qu’on doit faire envifager les
inégalités de la furface de la terre , 8c les
apprécier en fuivant les différens progrès
des deft ru étions qui fe^ font opérées, &
qui s’opèrent chaque jour par les eaux
courantes.
qu’on ait tenté d’en faire ufage , comme
je l’ai entrepris depuis plufieurs années 1
on eft bientôt convaincu qu’ils ne luffifent
pas dans beaucoup -d'occafions pour fatis-
faire aux vues que la géographie-phyfique
peut remplir.
On ne peut fe difpenfer de joindre aux
cartes, des coupes qui comprennent non-1
feulement toutes les couches de la terre i
à découvert, depuis les fommets les plus
élevés jufqu’au fond de? vallées : mars
encore celles qui fe rencontrent depuis,
certaines hauteurs moins élevées jufqu’au ,,
même niveau ; au moyen de ces diverfesi,
coupes il fera fecile de déterminer l’éten- j
due des dellruétions qui ont eu lieu fur
les bords des vallées d’où certaines fuites
de bancs ont difparu. 11
Il fuit de cette confédération qu’on ne
peut raifonner lur l’état ancien des différentes
contrées du globe , qu’autant qu on ,
D’un autre côté, les cartes qui corref-
pondront aux coupes feront d’un- grand
fecours pour montrer la diftribution des
différens fyftêmes de maififs ou découches
qui régnent à la furface des diverfes contrées,
aura raffemblé dans des coupes correfpon-
dantes les fériés de tous les bancs qui conf-
titueront les fols phyfiques, en commençant;
par les couches fuperficielles les plus éle vées; j
car il eft évident que c’eff par leur corref-
pondance qu’on peut remonter a 1 étatpri- -
mitif, & ellimer enfuite les changemens
qui y font furvenus. Souvent cette cor-],
refpondance fe trouve fur une grande!
étendue de terrein. Tel eft par exemple le j
banc des pierres meulières qui commence j
à quelques lieues à l’oueft de Paris , & ;
s’étend enfuite vers l’eft jufqu’à la limite j
orientale du maffif de la. craie en fe ci-
devant Champagne. C’eft furtout a 1a j
reconnoiffance de ces couches les plus ;
élevées à 1a furface de la terre qu’il convient J
dont on aura entrepris l’examen & la
defcription. On fent aifément combien de
vérités nouvelles refulteroient de cette
double conftrudion de coupes & de cartes.
Ce travail feroit difparoître le défordre &
la confufion qui fubfiftent encore dans
nos idées fur l’hiftoire naturelle des contrées
qui n’ont pas ete etudiees avec cette
analyfe févère : dans les coupes, telles que
je les conçois & telles que l’atlas en con-
- tiendra plufieurs modèles , lès fubftances
minérales qui font à découvert figureront
à la place que la nature leur a départie.
Et d’ailleurs leurs difpofitions relatives y
feront marquées avec autant de netteté
que de précifion , d’un coté fur les cartes
topographiques pour le plan horifontal,
& de l’autre fur les coupes pour le plan
vertical.
J’ai reconnu, par expérience , qu’il
co^viendroit de donner à ces coupes une
certaine étendue en largeur, où l’on pût
indiquer non-feulement la diftinétion des
lits , ,mais encore la nature 8c la difpofi,-
tion phyfique des fubftances qui les com-
pofent. Mais pour réuffir dans ce travail ,
il faut y raffembler les réfultats d’une étude
approfondie de chaque traclus. Car il eft
aifé de voir qu’en exigeant des naturaiiftes
les coupes des terreins 8c les cartes cor-
refpondantes , j’exige en même tems des
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