
roient, s’àpprocheroiem dit ' centre de
k terre pendant que celles fur lefquelles
le cercle du nouvel équateur pafièroit, s’en
écarteroient & fe leveroient beaucoup
au-defliis de toutes;les autres régions ; a0,
que les fortes de cette révolution' feroient
de confondre nos mers 8c nos continens ,
& d’en faire paroitre d’autres. 30. outre
cela, on luppofe que les nouveaux terreins
qui fuccéderoient aux anciens offrir oient
certaines correfpondances entre les chaînes 1
de montagnes , & les directions des fleuves 1
& des rivières, que tous les lits de cette
terre récente feroient fufceptibles de toutes
les vibrations qu’on éprouve dans les
tremblemens de terre & dans le flux &
reflux de la mer, ainfî que nous l’avons
expofé ei-deflus.
Ces différens dépkcemens des couches
de la terre à la fuite de leur mouvement
de foulevement & d’abaifiëment, ont paru
a des moyens de réfoudre le
problème-fi intéreflant de l’élévation des
.bancs de coquilles fofliîes, au-deiïiis du
niveau des mers. II. fe croit difpenfé de
recourir à une plus grande quantité &
a une plus grande élévation des eaux de
la mer , & d’admettre enfuite une diminution
de ces eaux proportionnée à la
hauteur des montagnes qui font mainte- f
nant^à fec. Enfin il-fe croit de même difpenfé
d’imaginer que daàsnn certain temps,
que; l ’on veut être celui du déluge , les ;
eaux-de la mer fe foiéirt- portées for les
continens & y aient jette- & abandonné
fes- vafès , les lim o n s le s - grèves & toutes
les..dépouilles-dés animaux marins que nos-•
continents élevés renferment afijonîd’frui. ;
■ îf!> qui fe trouvent! fur !
fe" fommet des montagnes d’une hauteur1
confi-Jéràbîé fie pouvant s’çtre formes
que dans lë baffin de la mer,. i l eJjfc néçet- 1
faire , ou que lès mers les aient laifles à
fec par leur retraite, ou qu’ils aient été
fûulevés. par une for,cé quelconque. Or
comme. nôûs-; Pavons dit BoulaUger la
trouve dans la foupleûè des couches de la
terre ; il trouve dans cette force hypothétique
une manière de faire fortir bruf-
quement du fond des mers des contrées
entières , & d’y replonger alternativement
d’autres contrées. La terre nouvelle qui
en réfulteroit 'offriroit félon lui toutes
les apparences extraordinaires, que nous
remarquons à la nôtre , & il y voit.enfin
1 origine & la caufe de tous les phénomènes.
Enfin , il voit dans le jeu de cette caufe ,
1 origine des déluges, qui ont été produits
-par une éruption violente des fources , 8c
par l’aâion des torrens'qui creuferent lés
vallées & les remplirent /par des maffes
d’eau courantes bord à bord ; cette éruption
violente des fources fut produite à la
fuite de pluies infiniment abondantes, &
par 1 effet de la compreflion de couches
de la terré voifines de la fuper-ficie, lefi
quelles Pe trouvèrent pénétrées par les
eaux des pluies foutenues pendant un
long teins, & à toutes lès époques dos
déluges , dont lès traditions des peuples
nous ont confervé la mémoire. Tels font
les détails renfermés dans le mémoire fur
une nouvelle' mappemonde par Boulanger.,
en 17x3. 0 ° n’exigera pas fans doute de
moi que jé difeute les diflférens points
d’une hypothèfe que Fauteur donne pour
telle." J:
BO U R C U E T .
Réfultats des recherches & dès méditations
de Bourguet, relatives à la Géographie-
Bhyfique.
Dans les divérs ouvragesque Bourguet
’a publié? fur I’hjfloiré naturelle & la Pfiy-
fique, & particulièrement dans un mémoire
rqpi traite , de k théorie , de, la. Terre f 8c
jqui paruL en r y a p , je trouve plufieurs
confidéraiions qui. peuvent noue éclairer.,
fou 'fu r les. formes, extérieures du globe.,
fqit fur ^.c.onflitution intérieure, Erfcpip
lequenee, j ’ai cru deVoir, les rapproches
Ici fous un même point de vue. On y
verra combien ce naturalifte obfervateür
avoit médité fur les faits qu’il.avoit recueillis
, & avec quelle intelligence il avoit fçu
en faire l’anàlyfe.
■ Il convient cependant, avant tou t, d’ex-
pofer ici les'détails d’un phénomène que
Bourguet s’eft plu à décrire & à faire
connoître aux phyfîciens depuis plufieurs
années ; c’eft celui de la correfpondance des
angles faillans & rentrans dans les bords,
oppefés des vallées-. Après avoir traverfé
plufieurs fois les Alpes dans quatorze
endroits différens , deux fois FApennin ,
- & fait plufieurs courfes dans le Jura, il a
trouvé- que dans toutes ces montagnes ,
les bords des vallées préfentoient dans
leurs • contours les formes des .ouvrages
de fortification. Cette régularité ëfl même fi
fenfible, félon lu i, dans les vallons , qu’il
femble qu’on y marche dans un chemin
couvert ; car fi , par exemple , on voyage'
dans un vallon dont 1a direâîo.n foit du
Nord au Sud, on remarquera dans 1a montagne
qui eft à droite ,, des avances d’angles
faillants qui regardent l’orient, pendant
que lès avances de 1a montagne qui
eft à gauche , regardent l’occident. De
forte que les angles faillants de chaque côté
répondent réciproquement aux angles
. rentrants qui leur font alternativement:
cppûfés.
yeux de tcus les hommes. Telle e ftl’ex-
pofition que Bourguet a faite lui-même
de ce qu’il regarde comme une découverte
Les angles que les montagnes forment
dans les grandes vallées font, moins aigus
parce que la pente eft moins rapide, &
qu’ils font plus éloignés les uns des autres.
Dans les plaines, ils ne font fenfibles qukux
lits des rivières qui en occupentlemilieu;
leurs coudes naturels répondent aux avances
les plus marquées, ou aux angles-les plus
faillans des montagnesaiixquelfes le terrein
où les rivières; coulènt tend à- aboutir.
Cette conformation que Bourguet croit
être commune au lit de la mer, à celui
des lacs, des fleuves eomme aux vallons ,
eft,. fui vaut lu i , tellement facile à reoon-
Roîire que cet auteur ofe en appeler aüx
importante , puifqu’il finit par dire
que’ cette conformation des- terreins , eft
la clef principale de 1a théorie de la Terre.
Nous avens vu qu’en cela l’illuftre hifto-
rien de 1a nature , Buffon, non-feulement
approuva fes idées , mais encore fe les
rendit propres ; nous ne difeuterons pas
ici ces prétentions, nous en renvoyons
l’examen à l’article du diâionnaire , Angles
correfpondans des montagnes, angles faillans
& rentrants.
Nous paflons maintenant à l’expofiticn
’des propofîtions que nous devons placer
dans cette notice.
Formes extérieures du globe.
I. «' La terre s’élève ordinairement
» depuis les bords de la mer jufqu’à des
» hauteurs fort considérables, qui en géné-
» val occupent le milieu des continens
» fous le nom de montagnes ; quoiqu’il
.1; y en ait plufieurs fîtuéës en d’autres en-
pi' idroits qu’au centre 8c même fur les
» bords de la mer.
IL » Cette élévation des montagnes
» depuis les bords de 1a mer & des lacs ,
» aiiïfi qne depuis le lit des fleuves, le Fond
» des vallées & des plaines, ell ordinaire -
0 ment graduelle, quoiqu’elle fouffre quel-
» quefuis des. exceptions ;. d’ailleurs, on
» remarque que les cotes efearpées. des
» montagnes ont diverfes expofitiens ,
■ » tantôt an nord on à F ou e ft, & tantôt
■ »' vers les points oppofés de Phorifon;
» ainfî la nature n’a rien de régulier ni de
» confiant à ce fojet.
III. »-> Les. montagnes, forment à la fur-
'» face de la terre diverfes chaînes., plus
» ou moins liées les unes aux autres ; les
» plus hautes, font entre les tropiques ou
» dans les zones..tempérées, & les plus
p balles vers les’ cercles polaires,.