
d’argile qu’onpeutobferver furies croupes
des vallées qui avoifinent le moulin de Vic-
cioli. Au re lie , les couches d’argile pré-
fenrent par-tout les mêmes caractères a
Tourna , à Morrona , à Laiatico , a Spé-
daletto, à Moie , à Valdefa , à Certaldo,
à Cajlel- Florentine.
§ X I I.
Dejcrrption des carrières de la Golfoline
avec des observations fe r la pierre ferètie
& fur les autres natures de pierres.
Pour donner une idée des filons des ,
montagnes primitives de la Tdfcane, il
paroît convenable d’entrer dans un certain
détail , non-feulement lur la difpofition
des couches de ces montagnes , mais encore
fur la nature & le grain des pierres
qui entrent dans leur -compofition. C ’eft
dans Ces viles que-nous allons donner ici
la defeription des carrières de la Golfoline
& de F iéfole, d’après Targicni. La montagne
de la Golfoline efi»fort haute, & ,
efearpée , principalement par le côté qui :
regarde ‘le Nord 6c lA rno ; c’eft dans
cette coupure que font plufieurs fouilles
ou carrières-d’où fe tire Une grande, quantité
de bonnes pierres pour les édifices;
laquelle par le moyen de l’Arno fe tranf-
porte dans. plufieurs contrées'de la Tof-
cane. La fi ru clure des couches de cette;
montagne & fon offaturé eft parfaitement
feniblable à celle de la montagne de Fiefole.
La parfaite refTemblancè' de ces deux montagnes
& de plufieurs autres, font un
motif de plus pour publier ici la defeription
raifonnée qu’en a faite Targioni.
Les montagnes de la Golfoline & de
Fiéfole , font compofées de lits ou bancs
parallèles de pierres, placés les uns fur les
autres, non dans une fituation horifontale,
mais inclinée. Dans la montagne de la
Golfoline, les bancs font inclinés du Nord
au Sud, c’eft-à-dire que la partie la plus
élevée eft au Nord , & la plus baffe su
. Sud. Dans la montagne de fie fo le au
contraire, la tête des bancs part du midi &
le pied s’enfonce au Nord. Il île faut pas
s’imaginer que chaques lits ou bancs foient
des maffes folides continues ; au contraire
ils font compofés de plufieurs quartiers
difierens qui varient beaucoup dans leurs
dimenlions, quoique leur épaiffeur foit
conftamment la même ; de telle forte que
dans leur forme ces blocs s’approchent du
parallélépipède avec les angles folides
très-marqués & les arrêtes fort vives. Ces
blocs de pierres font tellement fitués auprès
l’un de l’autre dans un banc ou filon,
& fe touchent fi exaélëment parleurs faces
latérales, que s ’ils ont éprouvé une certaine
cpmpréffion, ' ils adhèrent fortement
l’ un à l’autre. D ’où il arrive que deffous
ces fortes de lits on peut former fans
craint® de grandes excavatioh's ’ en enlevant
les maffes qui forment les ctiüches
inférieures, & en les faifant fervir comme
de voûte ou de ciel à ces'excavations , pourvu
qu’on ait l’attention de laiffer d’efpace
en elpace de gros piliers qui foutiennent
la voûte , & particulièrement dansjes en-
| droits où elle eft un affemblagë dé blocf
plus petits , 8c qui fe touchent moins exactement.
Lesbancs varientbeaucotip en épaiffeur;
les plus épais ont jllfqu’à quinze brades florentines,
8c les moins épais n ’ont qu’un
doigt. Entreces deux extrêmes ; ily à beaucoup
de mefuresintermédiaïres.Ilsdiffèrent
auffi par la qualité des pierres qui le,s com-
pofent ; car ies unes offrent un gros grain
qui femble avoir été dans le principe non
une terre molle, mais du fable ou du gravier
affez gros. Il y a peu de couches
qui foient compofées de pierres parfaitement
femblables à celle d’une autre contiguë.
La variété qui règne dans la grof-
feur, le mélange , la couleur & la durete
des grains eft très-remarquable aux yeuï
d’un naturalifte. Dans l’ufage de l ’architeélure
ces variétés ne font pas confidérees
comme très-importantes, & n’apportent
que trcs-péu de changement dans le prix
• des pierres.
Quant à la divifion qu’on en fait relatif
vement à leur grain, c’eft-à-dire aux molécules
élémentaires qui font entrées dans
leur compofition , les pierres à gros grain
ou fabloneufes avec un- peu de terre qui
s’y trouve mêlée , font appellées communément
rufpe , & font les meilleures poulies
ouvrages expofés aux injures de l’air.
Celles à petits grains font nommées fin e , 8c font bonnes à couvert ; les plus dures
fe nomment forte ou bien macigno, & au
contraire on nomme tenere celles qui fe
travaillent plus aifément au cifeau : celles
qui ont une grande dureté font réfervées
pour les édifices publics. Ces pierres fortes
eu mecigni, peuvent prendre le plus bel
appareil ; elles reçoivent même une forte
. de poli qui approche de celui du marbre
le plus fin. ■
On doit remarquer que la dénomination
de macigno eft équivoque, parce qu’elle eft
tirée de maçine , qui indique proprement
les pierres avec lefquelles on peut Lire des
meules de moulin, lefquelles doivent
avoir, comme on fa it, un certain degré
de dureté & qui doit être égal- dans toute
lamaffe. Le mot de macigno , au relie , a
communément une lignification plus étendue.
pour indiquer en général les, pierres-
d’un certain degré. de dureté fupqrieur à
celle de l'albarèfe-, ou pierre blanche calcaire
, 8c de la pierre férène , lefquelles
feules on emploie dans la. confiruétion des
édifices.
Les architectes ont rangé le plus communément
les pierres de la Golfoline fk de
Fiéfole, eu égard à leur1 différentes qualités,
■ fous deux, claffes : fayoir la pierre férène &
da pierre bigla, 8c l’on diftingue outre;
cela dans chacune de ces claffes la rufpa 8c
ki. fine , la forte 8c la tenera. Les caraétères
diftinâifs de la pierre férène (ont qu’elle eft
d’une couleur de .bleu-clair, & ceux de la
bigla eft d’avoir une couleür jaunâtre. En
général, la bigia eft plus dure 8c réfifte
mieux aux injures de l’air que la férène,
quoiqu’il y ait une forte de férène forte
qui réfifte très-bien à couvert. Si les archi-
teâes faifoient de ces pierres un choix
raifonné & afforti aux ufages auxquels ils
les deftinent & aux lieux où ils -veulent les
employer , on ne verroit pas chaque jour
les .pierres des édifices publics ou particuliers
fe réduire en poufliere ou s’éclater par
morceaux. Je finis par obferver que ia
différence de la pierre férène à la bigia n’eft
pas fondée fur des principes différens , mais
feulement eft établie fur l’ufage qu’on en
fait; car dans la nature ce font fou vent ci es
portions du même banc. V o ic i comme on
peut s’en affûter par une obfervatior. détaillée.
Au centre des blocs parallélépipèdes
détachés, d’une couche par le moyen des
coins de fer , on remarque une couleur
d’un bleu-celêfle fort clair & une moindre
dureté. Sur les parties extérieures au contraire
, il règne une couleur d’un jaune de
différentes; nuances qui eft plus foncé vers
les extrémités , & plus clair dans le centre,
de telle forte que cette couleur fe perd 8c
fe réunit au bleu célefte ou plombé.
Toutes les maffes qui font ainfî couleur de
tabac, s’appellent donc pierres bigia, &
.les parties -qiui font moins dures , d’une
-.couleur de bleu-clair , & qui fe rencontrent
affez conftamment .au centre des
b lo c s , s’appellent pierres férènes. Il y a
cependant -quelques blocs, fur lefquels la
couleur jaunâtre eft uniforme par-tout,
& s’étend même jufqu’au centre , de telle
forte qu’elle - ne laiffe voir aucune nuance
de bleu : ces blocs font les, plus eftimés par
les tailleurs de pierres.
On obferve que les blocs la plupart parallélépipèdes
quand ils font dans les bancs,
. ne fe. touchent pas exaâement l’un &
l’autre à la réferve d’un petit nombre ;
mais font-réparés plus ou moins par des
vides intermédiaires , depuis l’épaiffeur du
parchemin , jufqu’à celle de -p à y doigts.
Ces interftices font remplis d’un jpetit lit