fleuves en coulant dans .leur canal, fe'
trou vêtit fur le. bord de la.cataraâé ou le
Ht ieür manquant, ils font obliges de fe
précipiter, fuivant certaines loix connues
des. favans , en rongeant la digue-ou le
glacis, ii elle.,.n'efl pas perpendiculaire,
ou bien ils ont une chûte-con.fîdérable à rai-'
fon du lit plus 'en pente. La 'montagne
de là Golfoiine ne peut .pas être envifagée,
fuivant Targioni, fous ce point do-vue
par rapport aux eaux d e T A rn o ; mais
plutôt comme une çHâiiuëé d’un lac ; s’il
s’y fait un petite brèche, l’èau augmente
par elle-même cette ‘brèche, & s ’Ôuvre
un canal dont elle détruit le fond jufqu’à
ce qu’il foit de niveau avec celui du lac ,.
ou bien tant qu’elle trouvera de la pente.'
Il efl Certain que fi cette digue de- la Gol-
foline a jamais exiflé , elle .né formoit pas-
une nulle folide d’une feule pièce que l ’êaû
ne pur entamer. Il fuffit de confîdérër la
manière dont les couches'qui compofênt1
les rnafles qui fubfîflent maintenant aux
deux côtés de l’ouverture , & qui font
placées les unes fur les; autres , & font
même féparéespar des lames de terre, pour
être convaincu de la poffibiiité de cette
deflruâion. De cette difpofition bien
reconnue, Targioni fe croit aütorifé à
conclure que la digue dont il efl queftion,
étoit à - peu - près comme un mur qui
tombe en ruines, & qui feroït eompofé
de pierres liées avec de la terre, . enforté
que chacune de ces pierres ne peut r,éditer
à l’effort de l’eau courante que par l’excès
de fa pefanteur & non par l’union intime
qu’elle a contrariée avec les autres corps
vbifins. Au relie , les exemples de ces
-ouvertures font très - fréquens : Targioni
a cru en trouver1 des deferiptions dans lès
voyages des Alpes par. Scheuchzer, &
nous y renvoyons’ pour y vérifier cette
aflertiôn. .
Nous ne citerons pas ic i les détails
d’une pareille ouverture d’une digue que
Tuppofe de même Targioni dans le val
d'Arno dïfcpra. Ce font les mêmes‘pfliâcipes
A les mêmes raifonnemens, enforte
que les ‘ôbjeétions qu’on peut faire contre
l’ouverture de la prétendue digue de la
Golfoiine: militeront de même contre
celle, du val <PAmo di Jopra. Au relie ,
nous difeutérphs toutes ces raifons à l’article
vallée du diflronnaire , & nous expo-
ferons les objeftions qü’on peut faire
■ contre.cette réferve des digues au milieu
du cours d’un-fleuve.
P i
Réflexions fur la flruSure intérieure & ta
formation des collines & des montagnes
de la Tofcane,
La Tofcane, comme chacun fait,
offre plus de: montagnes que dé plaines;
lies: montagnes , à les bien confidérer ,
ilemblpnt être des brancUes.dé l’Apennin ,
qui forment une vafte ceinture autour, &
;qui ont été coupées par plufieurs tprrens
& rivières. Ces montagnes font compofées
de couches de pierres,l.de diverfe nature,
placées les unes fur les autres , & quelquefois
feparées .par des lit&de terre; toutes
:ces coucheshont des inclinaifons & des
contours très-variés, comme pu ,1e peut
voir, dans les contrées de là Tofcane , que
l’on a occafîon de parcourir lQrfqu’on
voyage en Italie, Les bifarreries des lits
font telles, qu’il efl impoffible de .fixer
une règle, certaine pour y rapporter la
direâion-de leur inclinaifon, & l’affertioil
de ceux ,qui ont . prétendu qu’ils ctoient
inclinés vers un même point à l’horifon eu
très-fauffe. Qes maffes, telles qu’on vient
de les caraâéiûfer-, Targioni.les appelle,
pour plus grande préçifion & clarté, montagnes,
ou montagnes primitives, quoiqu’i
l penfe cjju’il eft vraifemblable qu’elles
ne font .pas primitives.
Entre les montagnes primitives & les
plaines, Targioni oonfîdère-& décrit une’
autre nature de terrein -qu’il nomme-toi-
Unes. Ce'font de petites montagnes compofées
de couchés ou lit«fort peu épais de
fables ou d’argile, ou d’autres fortes de
pierres enveloppées de fab'es ou d’argile;
lefquelles fubftances font ou friables &
pulvérulentes, ou unies enfemble par quelque
degré de pétrification ; & parmi ces
liibfiances on trouve une quantité prodi-
gieufe de corps marins.
Targioni diûingite trois caraétères remarquables
, qui différencient les collines
& les montagnes ; le premier eft que les
collines , à quelque hauteur qu’elles s’é lèvent
au - delius des plaines, ne parviennent
jamais à égaler par leurs loaunets
ceux des montagnes de différons ordres, j
lefquelles font dillinguer leurs cimes élevées
au - deflits de la furface des traàus
de collines. -
Le fécond eft que les plus grands foaj-
niets des différentes branches de montagnes
primitives font d’une hauteur qui varie
beaiifcoup. Au contraire, les collines:
même les plus élevées font toutes au même
niveau; comme-On peut s’en convaincre
par l’infpeâion qui frappe tout obfervateur
attentif. Ainfî lorfqu’on eft placé fur le
fommet plat d’une colline , onappereoit
les fomroets de toutes les autres qui font
dans le même plan horifontal, & qui pré- -
Tentent à l’oeil l’image d’une vafte plaine
circonfcrite par des montagnes' plus élevées.
Le troifième caraflère confifte à ce que
les couches ou bancs des montagnes;} ri-
mitivès compofées, foit de pierres, foit
de terres , fon t, ’comme on l’a fait remarquer
ci-deffus, toutes inclinées vers quelques
points de i’horifuri; enforte que le
peut nombre de ceux, qui au premier
coup-d’ceil fembloient être dans une fitua-
Uon horifontale, fe trouvent après un examen
plus exaâ avoir une inclinaifon fen-
fible. D ’un autre côté, les couches qui
compofênt les collines , font toutes exactement
horifontales & parallèles au fond
des plaines fans aucune exception. Ces lits
fe diftinguent facilement les uns des autres,
& par la; différente nature des fubûances
Géographic-Phyfique. Terne I ,
qui les compofênt, & par une certaine
ligne ou raie qui règne conftamment entre
chacun d’eux, qui en trace les limites & en
détermine l’ëpaiffeur.
Outre cela, la nature des fubftances qui
forment les couches ou lits des collines
pourroit bien établir un quatrième caractère
de différence entr’eiles & les montagnes;
car quoiqu’on puiflè indiquer certaines
montagnes compofées entièrement
de bancs d’argile ou de fables , toutefois
il y aura toujours une variété confîdé-
rable dans la ftrudure intérieure des lits de
fables ou d’argile qui les compofênt , ainfî
que dans leur grain & leur mélange. Targioni
en tous cas fe fert. invariablement
du mot filon , pour, indiquer les lits ou
couches de différentes matières , foit pier-
reufes ,. foit terreufes, qui entrent dans la-
compofition des montagnes primitives ,
& du mot jlraSum , pour indiquer les
lits différens & horifontaux des collines.
Apres ces confîdérations générales fur les
collines & les montagnes,après i’expofîtion
de leurs caractères diftlrétifs , il nous convient
de fuivre les recherches de Targioni fur
chacun de ces maflifs en particulier , en
nous attachant aux différentes vues qui
peuvent nous intéreffer.
§ y.
Comparaifon des montagnes primitives & des
collin s : difficulté de donner l'explication,
de la fracture des montagnes primitives.
Le célèbre Bûffon ne paroît pas avoir
remarque la différence vraie & naturelle
qui fe trouve entre les montagnes & les
collines: il femble cependant qu’il auroit
dû entrevoir en gros cette différence ; mais
comme elle n’eft pas auffï remarquable en
France qu’en Tofcane, il n’eft pas étonnant
qu’elle lui ait échappé ainfî qu’à beaucoup
d’autres naturaliftes. Seulement il
confidere les collines comme les plus baffes,
montagnes , & les fommets plats & hori-
| fontaux des collines comme des plaines
1 en montagnes. Par cette confulion d’idées
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