
dans le fond de la mer, fe rendent fen-
Cbles aux navigateurs , & produisent
par voie de retentiffement des commotions
violentes aux. vaiffeaux fur la furface de
la mer unie & paifible ; fouvent la mer
fe déborde dans les terres, après que les
côtes ont éprouvé des convulfions violentes.
Enfin les côtes de la mer font bien
plus expofées aux tremblemens de terre
que les centres des continens.
Phénomènes dépendant de l atmofphère &
de l ’afpecl du fo le il.
Cette divifion nous offre beaucoup de
faits & peu de réfultats généraux; on
peut réduire à trois points principaux ce
qui nous refte à y difcuter. Le premier
comprend la confidération de la diverfe
température qui règne dans les différentes
parties du globe ; le fécond les agitations
de l’atmofphère & leurs effets , le troi-
fième la circulation & les modifications
des vapeurs & des exhalaifons qui flottent
dans l’atmofphère,
L a température qu’éprouvent les différentes
portions de la terre, peut fe re-
préfenter avec allez de régularité par les
zones comprifes entre les degrés de latitude
: cependant il faut y ajouter la confidération
du fo l , du féjour plus ou moins
long du foleil fur l’horifon, & les vents.
Toutes ces circonftances modifient beaucoup
l’effet de la direétion plus ou moins
inclinée des rayons du foleil dans les dif
férens pays,
A ' mefure qu’on s’élève au - deffus des
plaines dans les hautes montagnes, la
chaleur diminue & le froid même fe fait
fentir. Sur les montagnes des Cordelieres ,
la neige qui recouvre le fommet de quelques
L ’intervalle qui fe trouve entre les
limites du plus grand chaud & du plus
grand froid dans chaque contrée, croît a
mefure qu’on s’éloigne de l’équateur, avec
quelques exceptions toujours dépendantes,
du fol , & furtout du voifinage, dé la
iner : un pays habité, cultivé , defféché ,
eft moins froid : un pays maritime eft
moins froid à même latitude, & peut-
être auffi moins chaud.
unes, ne fond pas à la hauteur de
2440 toifes au-deffus du niveau de^ la mer,
& la chaleur rçfpeéte cette Himite dans
toute l ’étendue de la Cordelière. Dansles,
zones tempérées, les pays montagneux
ont auffi des fommets couverts de neige ,
& même des, amas monftrueux de glace
que la chaleur des étés ne- fond point
entièrement; feulement la ligne qui fert
de limite à la neige qui ne fond point,
eft moins élevée dans ces zones , que fous
l’équateur.
Mais le froid ne fe répand jamais dans
les plaines des zones torrides;, comme il
fait reffentir fes effets dans l ’étendue de®
zones tempérées & glaciales,. Les fleuve®
gelent à la furface des continens, ainti
que les lacs dans une partie des zones
tempérées ék dans toute l’étendue^ des
zones glaciales; cen’eft que vers les cotes,
dans les parages tranquilles, dans les golfes
ou détroits des zones glaciales , que la
mer. gèle , & les glaces ne s’étendent pas
à une vingtaine de lieues des cotes, La
mer gèle furtout dans les endroits vers
lefquels les fleuves verfent une grande
quantité d’eau douce , ou charient'de gros
glaçcns q u i, s’accumulant à leur embouchure
, contribuent à la formation dé ces
énormes montagnes de g lace, qui voyagent
enfuite dans les mers plus méridionales ;
en forte que les glaces qu’on trouve dans
les plainesmers , indiquent degrandsfieuves
qui ont leurs embouchures ,prps , dé ces
parages. Mais outre cela , les glaciers qui
font allez nombreux & fort étendu® le
long des côtes, fourniffent des blocs de
glaces fort gros & fort épais. Dans l|s
mers glaciales , par rapport à la température
des fouterrains & de la mer à diffe-
j rentes profondeurs, nous ne.pouvons, offrir
‘ aucuns réfultats bien déterminés. |
Les principales agitations de l’air que
mous confidérons ici font les vents ; en
■ général, les courans d’air font fort irréguliers
& très-variables : cependant le vent
d’eft fouille continuellement dans la même
direétion, en conféquence de la raréfaâien
que le foleil produit fuccelïivement dans
les différentes parties de l’atmofphère.
Comme le courant d’air qui eft la fuite de
cette dilatation doitfuivrele foleil, il fournit
un vent confiant & . général, d’orient en f
occident, qui contribue par Ton aélion au j
mouvement général de la mer d orient en
occident, & qui règne a 2y ou 30 degrés
de chaque côté de l’équateur.
Les vents folaires foufïïent auffi affez
conftamment dans les zones glaciales ; dans
les zones tempérées., il n’y a aucune uniformité
reconnue. Le mouvement de 1 air
eff un compofé des vents qui régnent dans
les zones latérales , c’eft-a-dire , des vents
du fu i & du nord. A combien de modifications
ces courans ne doivent-ils pas
être aflujettis , fuivant que-les vents a efl
ou de nord diminuent ? Le vent d’ouefi
paroît être même un reflux du vent d eft
modifié par quelques côtes.
' ■ Sur la mer ou fur les cotes les vents
font plus réguliers que fur la terre : ils
foufflent auffi avec plus de force & plus
de continuité. Sur les continens , les montagnes
, les forêts | les différentes bâfes
de terreins changent ék altèrent la diiec-
tion des vents,j Les vents reffechis-par les
montagnes, fe font fentir dans toutes les
provinces voilines ; ils font très-irréguliers,
parce que leur- direétion dépend de celle
du- premier courant qui les produit, ainfi
que des contours , de la fîtuation & de
l’ouverture même des montagnes. Enfin,
les vents de terre foufflent par reprifes &
par boutades.
Au printems & en automne les, venu,
font plus violens qu’en hiver &’ en été ,
tant fur mer que fur terre ; ils font auffi
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plus violens à mefure qu’on s’élève au-
deffus de la région des nuages.
Il y a des vents périodiques qui font
aflujettis à certaines faifons , à certains
jours, à certaines heures, à certains lieux;
il y en a de réglés, produits par la fonte
des neiges , par le flux & reflux. Quelquefois
les vents viennent de la terre
pendant la nuit,, & de la mer pendant le
jour. Nous n’avons point encore affez
d’obfervations pour connoître s il y a
quelque rapport entre les viciffitudes de
l’air dans chaque pays. Nous favons feulement,
par lesobfervations du baromètre,
qu’il y a plus de variations dans les zones
tempérées , que dans les zones torrides &
glaciales ; qu’il y en a moins dans la région
élevée de l ’atmofphère , que dans celle ou
nous vivons.
En vertu de ta chaleur du foleil l’air
ayant une certaine température, diffout
l’eau & s’en charge ; c’eft ce qui produit
cette abondante évaporation des eaux de-
deffus les mers & les eOlitinerts. Ces vapeurs
une fois condenfées forment les
nuages que les vents font circuler dans
une certaine région de rair dépendante
de leur denfîté & de la Tienne ; ils les
tranfportenr dans tous les climats lés
nuages ainfi voitures , ou s’élèvent en fe
dilatant , ou s’abaiffent en fe; condenfant
fuivant la- température de la bâfe de i’atmof-
phëre qui-les foutiem ; lorfqu’ils rencontrent
dans leur courfe l’air plus froid des-
montagnes , ou bien ils y tombent err
flocons de neige, en brouillards, en rofëes,
fuivant leur état de denfîté & d’élévation ,
ou bien ils s ’y 1 fixent & s’y réfol vent en
pluie. Le vent d’eft les difperfe furtout entre
les tropiques-; ce qu rcau fe& les pluies-
abondantes de la zone torride-, & les inondations
périodiques des fleuves qui ont
j leurs fources dans ces centrées.-
Quelquefois les nuages condenfés au*
fommet des montagnes,s’en trouvent éloi