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d’Hudfon ; 8°. le détroit d’Anian, lutté
entre l’Amérique feptentrionale & occidentale
& l’Afie feptentrionale. Varénius*
cite en indiquant ce détroit , tout ce
qui, de Ion teins , pouvoit en prouver
la Caution & l’exigence; p°. le détroit
de' Gibraltar-, par où l’Océan Atlantique
communique.à la Méditerranée; lo°. les
trois détroits qui fervent de communication
de la mer Baltique avec la mer d’AI-
leinagn.-, qui fontle-Sund, le grand Belt,
& le petit Belt ; 11°. le détroit de Babel-
Mandel , à l’embouchure du golfe Arabique,
auprès du p ort Adep; n° . l’Hed-
lefpont , à travers duquel on palfe de l’Archipel
dans la Pro, ontide ; un peu plus
1 du ell un autre détroit appelle le bof-
phore de Thrace , qui. joint la Propon-
tide au Pont-Euxm ; 13 °. de détroit de
Meffine, entre Fltalié & la'Siciie.
: Telfes font les. différentes parties des
badins, de 1 Océan diftinguées par leurs
différens rapports & correlpondanees avec
les terres. Ce travail efl, comme l’on voit,
la contrepartie de ce-que notre l'avant,
géographe a préfentë ci-devant, relativement
aux différentes figures des côtes, que
les mers baignent. Enfin , ce travail fe
trouve completté. autant qu’il pouvoit l’être
& d’ une manière intéreffarite , par un
tracé général des côtes de la mer qui
baignent les quatre continens & les autres
grandes parties de terres détachées qui
étôient connues du tems de Varénius. Je
11e donnerai pas ici les détails de ce périple,
qui efl imparfait, parce qu’il a été rédigé
d’après les cartes géographiques que Varénius
avoir fous les yeux en iôyo. Je crois :
qu’il .fuffira de renvoyer mes leéleurs à
l’article Périple,, du didionnaire ou de
l’Atlas. C’eft-ià que toute la configuration
des cotes de l’Océan , fe trouvera décrite
d’après des mappemondes perfectionnées
par les dernières navigations des habiles
marins qui ont tenté dans toutes les parties
du monde les decouvertes des contrées
inconnues avec autant de courage,.que
d’intelligence.
y a r
De la formation des golfes & des détroits',
& de la J'alure des eaux de' l'Océan.
Il feroit peut-être trop hardi de rechercher
quelles peuvent être les caufes qui
ont .concouru à la formation des grands
badins de l’Océan , auffi Varénius n’a-i-ij,
rien tenté.à ce lujet. Il 'était réfervé à
.notre iiècle d’imaginer d’affez grandes
^révolutions pour remonter jufqu’à ces
événemens extraordinaires; mais Varénius
a cru p ou voir fe dédommager en déc-,livrant
par quels àgens & dans quelles çir-
conflançes les golfes tk les détroit« avoient
cté creufés tk approfondis. Il efl porté à
croire que c’efi Je mouvement impétueux &
i’é lancement des vagues contre les côtespri-
mitives de l’Océan,pcçafionnéspar les vjents
<k par l’aétion du flux qui en ont entamé &
miné les bords, fur-tout, lorfqu’ilsétoietit
fort efcarpés. Ces mêmes cleilruéti. ns ont
encore fait plus de progrès dorique la côte
était compofée d’une terre légère & jpeu
çpmpaâe , fur laquelle l’eau agit facilement,
parce qu’elle n’oppofe qu’une foible1
réfiflance : & c’eft alors que de grandes
mânes d’eau font venues occuper la place
de grandes étendues dé terrés.
Il n’y a pas de doute que plufieurs
détroits , fur-tout ceux qui! fé’itrouvent
entre les ifles -& les contineris ,j comme
celui de Meffine, qui fépare l’Italie de a
Sicile, ont été ouverts'par l’aâion foU-'
tenue des eaux de la mer ; mais ceux qui,
comme les détroits de Magellan , de Gibralr
par & du Sùnd fe trouvent placés entre.
.’Océan & un golfe', ou entre,l’Océan &
l’Océan, Varénius croiroit volontiers qu’ils
dont auffi anciens que la terré & l’Océan;
!ce qui ne peut fatisfaire tous les natuia-
•lifles.
Il penfe cependant que plufieurs de ces
idétroits ont été changés en golfes par
l’obflïuâion qu’ils ont éprouvée vers lune
de leurs extrémités, Comme certains golfes
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ffint devenus des détroits par l’enlevemerit
L |a êeftruâion des digues qui formoicnt
L Cui-de-lacs à l’extrémité des bayes;
îcependant-notre auteur ne nous cite aucun
[exemple de': ces deux faits , ni aucunes
Icirconftances propres, à nous déterminer
[à croire à ces fuppofitions,
| Varénius difcute enfuite. fort lohgue-
Iment pour favoir fi dans les bayes & dans
lies détroits l’eau de la mer fe trouve au
Imême niveau qu’à une certaine alliance
|des côtes , & fi toutes les différentes parties
Jde l’Océan font de niveau; mais'il s’en
■ faut bien qu’il fe croie autorifé à décider
Ices grandes .queflions , puifqu’il finit par
■ propbfér 1 ces problèmes : 1°. fi l’Océan
Ifiidien , Pacifique & Atlantique font de
iîneme hauteur, où fi l’Atlantique n’eft
■ pas plus bas que les deux autres ; 2“. fi
IfOcéan feptentriona!, dans..le voifinage
■ du pôle & fous la Zone-Glaciale efl plus
■ élevé que l’Atlantique ; -3°. fi là mer
| Rouge efl plus haute que la Méditerranée ,
lou-la mer du Levant ; q.°. fl la. mer du
I Sud efl plus haute que le golfe du Mexique ;
Ij°. fi la mer Baltique efl auffi haute que
J la mer d’Allemagne. Oit voit que dans
|toute,cette difeuffion, Varénius n’apporte
■ aucune raifon folide pour réfoudre toutes
Içes queflions.
I II 11e nous dit rien de plus affine fut"
| les'.prétendues fource-s de l’Océan qui défi-
■ nitivement paroît recevoir exaâement, par
I les rivières & les fleuves, cë qu’il peut
■ perdre par l’évaporation. Ainfi nous ne
I nous, étendrons pas fur ce qui , dans la
■ géographie générale, concerne la profon-
| deur & les lources de l’Océan.
Si nous paffons maintenant à la faillie
| des eaux de la mer , & aux caufes de
| nette falure, nous ne trouverons pas ici
| desraifons plus décifives que.fur les autres
B quellions précédentes ; ainfi nous ne nous
9 arrêterons pas fur ces objets. Nous ferons
I remarquer feulement , que fuivant des
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! obférvarions bien affinées les- degrés de
falure des eaux de l’Occan font fort variables
d’une nier à l’autre ; que cette eau
efl d’autant moins falée, qu’on approche
le plus des pôles , & que c’eft fous l’Equateur
qu’elle l’eft davantage, Or, il paroît
certain que c’eft le degré de chaleur qu’éprouve
l’eau de la mer , qui la rend pro-
- pre'à diffoudre une quantité plus ou moins
grande de fel,& par conféqnentà contracter
line falure plus'ou moins feniîble. Au
relie, r. lu fleurs autres ci rconflances peu vent ,
d’ailleurs faire varier,celte laitue , fur-tout
là grande quantité de pluies ou de neiges
qui tombent lur la furface de la mer,
comme cela arrive dans les pays fepten-
trionàux où le mélange d’eau d'mce modère
la falure. De même fous la Zône-Torride
i’O.céan efl moins falé auprès des côtes .
dans les faifons pluviéufes' que dans les
fèches. Ainfi l’on trouve différens parages
aux Indes, fur la côte de 'Malabar , ou-
l’eau de la mer efl douce dans lafaifonplu-
vieufe, à caufe de la grande quantité d’eau
qui tombe des monts Gates 8c qui fe précipite
en torrens dans la nier. Gleft par
la même raifon que l’eau de la mer fe
trouve, en tout tems , fort adoucie , fur-
tout près des' côtes , aux environs des
embouchures des fleuves de la Plata &
des Amazones , qui y - déchargent une
malle d’eau douce énorme.
! Je ,ne ferai qu’indiquer quelques particularités
de l’eau de la mer dont V aré-
nius ne fait qu’une mention fuccinte , 8c
qu’il fuffit de rappeller pour eh donner
une connoifiance fuffifante.
L’eau falée étant plus pefante que l’eau
douce , il n’eft pas étonnant que l’eau de
la nier ne foit plus pefante que 1 eau des
fleuves qui s’y déchargent.
L’eau de la mer ne gèle pas fi facile-
| ment eue l’eau.. douce ; il* faut par con-
l féquent un degre de froid plus conlroé-
! rable pour glacer l’eau de la mer que
■ l’eau des fleuves.
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