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& que par conféquen* il doit fs reffem-
bler partout.
On a obfervé d’ailleurs qu’au milieu
des maflès de montagnes auffi bien que
\-ers leur furface, il s’étoit formé des pro-
fondeurs. & des cavernes propres à recevoir
les eaux, & creufé un grand nombre
de canaux & de conduits foüterrains pour
leur communication intérieure. Il eft probable
d’ailleurs que le deffechement & le
refferrement des parties qui a eu lieu en
conféquence, ont produit auffi plufieurs
elpaces vuides. Ces cavernes étoient dans
l’origine des chofes & font encore abfo-
lument néceflaires , tant pour contenir les
eaux qui pénètrent du dehors que pour
entretenir la circulation de celles qui réfi-
dent dans les couches voifinés de la furr
face. En effet, on pourroit demander où
fe fèfSit écoulée toute l’eau dont le globe
terrcflre étoit couvert au troilième jour
de la création, & dont une grande quantité
fe mêla aux mafles des montagnes &-
aux terres encore molles, s’il n’y avoit-
pas eu des réceptacles pour ces eaux"!
Où fe feroit écoulée l’eau du déluge s’il
n’y avoit pas eu de cavernes propnes à la
recevoir '1 Les cavités & excavations vaftes
& profondes qui font actuellement à la
furface dé la terre, & qui forment les
baffins de toutes nos mers , n’auroient pas
fuffi pour la retraite d’une lî grande quantité
d’eau.
Walle rius, non-feulement fe borne à ces
reffources , mais il croit qu’on ne peut pas
fuppofer près du centre de la terre un
vnide. ou une profondeur immenfe defti-
née à des. eaux centrales , & qu’il faudroit
alors que tout Je. globe fut percé dé placeurs
canaux de ccffiimunication, paifant
par le centre.: Au relie, les principes de
l’hydroftatique apprennent jufqu’à quel
point une femblaljie circulation du centre
a la. circonférence , ell vraiferoblable'ou
poffible ; mais lailfons-là ia, marche , des
eaux & leur travail dans l’imprietir du
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globe, que nous ne pouvons vérifier pjr
obfervation.
Quelques phyficiens ont imaginé qu’un
aimant énorme étoit renfermé au centre
de la terre ; mais on ne peut former
aucune queflion fur l’exillence de cet
aimant, parce qu’on ignore encore en quoi
confille la force magnétique ; fi cette force
magnétique a un rapport intime avec l’é-
iedricité ; fi la chaleur folaire & fouter-
raine ont de l’influence fur elle : li elle
peut déployer fon aâivité à travers la'
malle folide de la terre , jufqu’à 1200
milles fuédois : fi la force magnétique
peut .être confidérée comme’ une forée
cofmétique particulière communiquée à
la terré , & qui obferve une certaine
direéfion, comme la force de la pefanteur
qui agit de la fuperficie au centre du
globe.
Nous avons la même incertitude fur ce
qu’on a dit & imaginé relativement au
feu - central. Celui des volcans né s’étend
pas certainement à une grande profondeur
& tient par rapport à fes effets à
des caufes purement locales & accidentelles;
mais ce n’efl: pas de çe feu dont
il ell queflion dans la ftruâùre générale
du globe. C’eft cependant celui dont nous
pouvons le pius nous affurer, & fuivre
les influences. Voyet^ ci-devant l ’article
Rosié. A côté, de'ce-feu, on en fuppofe
un caché dans l’intérieur de la terre , d’où
l’on fait dépendre auffi le. feu éledrique
quis’enéchappe quelquefois dans lesorages,
&'d’où proviennent auffi, à ce-qu’on croit,
les tremblemens de terre ; mais .les caufes
de tous ces phénomènes fout auffi équivoques
que leurs effets,:.
A la fuite de tout cet échafaudage-
d’agens précaires relégués au centre ou
dans l’intérieur de la terre, plufieurs natu-
ralifles ont penfc qu’elle étoit: très-folide
& tics-condenféè , quoiqu’un peu humide.
Leibnits^ ne voit au centre du globe qu’une
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matière vitrifiée , & Buffon par l’intérêt j
d’un fyftême à-peu-près femblable , ne
voit dans la totalité du globe qu’un verre
produit par la fufion du -feu lolaire, &
par une fuite de cette première fuppofi-
tion , il voudroit nous perfuader en même-
tems qu’à la fuperficie, comme au centre,
là denfité & la folidité de la terre étoient
les mêmes. Mais toutes ces aliénions font
les conféquences d’hypothèfes très-hafar-
dées & non les réfultats d’obfervations
rigoureufes 8c précifes.
§. XI I .
Sur les effets du déluge & la manière de
diflinguer les vejliges de cette catajlrophe
des autres réfultats dés opérations de
la nature.
Wallérius termine toute difeuffion fur
le globe , par l’examen de ce- qui peut
concerner fa furface : tous objets que
l’on connoît beaucoup mieux que ce qui
conftitu.e l’intérieur , & cependant fin;
lefquelsil y a beaucoup d’hypothèfes hafar-
dées, Une de ces fuppofîtions qui a nui
infiniment à l’hiitoire naturelle de la terre,
eft l’influence de la -catallrophe du déluge
univerfel dont Wallérius voit partout.les
effets, & particulièrement dans les formes
extraordinaires de la furface du giooe.
Uconfidère d’abord les différens animaux
qui habitent la terre & les eaux , ou qui
s’élèvent dans l’air & y voyagent. Chaque
genre, chaque efpèce a fon domicile propre :
les uns occupent les lieux élevés , . les
autres les lieux bas; ceux-ci préfèrent
des terrejns fecs, ceux-là les terïeiris humides
fou marécageux : la même variété fe
remarque dans le choix de leur nourriture.
L’on pieut en dire autant des végétaux;
les uns fe piaffent fur les éminences,
les autres dans les plaines.
De-là il paffe aux montagnes dont il fait
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remarquer la grande utilité &: même la
néceffité : elles fervent de gîtes aux métaux
& aux minéraux; ce font les grands réfer-
voirs des eaux, car c’efl de ces centre*
qu’elles fe dillribuent dans les différente*
parties des cominens.
Les eaux elles mêmes font d’un ufage
indifpenfable ; car fans elles ni les animaux
ni les végétaux ne pourroient vivre
ni prendre de l’accroiffement.
Toutes, ces confidérations font. croire
à Wallérius que notre globe réunit tous
les avantages qu’on peut délirer , & que
cet ordre s’y maintient ainfî qu’il a etc
établi dans l’origine des chofes. Cependant
il eft porté à croire auffi que les
inégalités primitives du globe ne reffem-
bioient point à celles qu’il nous prélente
aujourd’hui, & qu’avant le déluge il n’avoit
pas le même afpeél. D’abord il lui paroit
probable qu’entre les mafles de montagnes
précipitées avec peu d’inégalité dans le
commencement, il y a eu quelques cavités
& des lieux bas dans lefquels les eaux
ont pu fe râflembler, 8c que la profondeur
de ces lieux a été proportionnée aux
élévations -des montagnes voilinés : qu il
en étoit ainfî dès mers, des lacs & des
fleuves qui ont pu exifter avant le dé-
luge. _ ’
Une fuppofition fur laquelle j l infifle
beaucoup, c’efl: que les montagnes anti-
diluvîennes n’avoient pas la même hauteur
au-deffus de fihorifo.il que dans l’état actuel,
& conféquemment que les cavités correl-
pendantes étoient moins. profondes :
l ’avantage qu'il y trouve, c’efl que, comme
les montagnes ont été couvertes d’eau a
I y coudées de hauteur dastè le déluge ,
en diminuant leur élévation, il diminue
I .Proportionnellement.. la colonne d’eau
nëçellaire pour lés faire difparoître. Ceci
leve plufieurs des difficultés que fon
a eues pour raffembler & faire difparoître
l’eau du déluge.
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