
état & dans des matrices..Teniblables
en Amérique comme ;eni Europe, eu. Allé
& dans 1 Afrique; Lés nujffes graniteuCes-les
couches horifontales,, les coquilles- :fo fliièsj
& les autres-dépouilles desiàniuiaux marins
difperfés au milieu des couches . calcaires
ou d’argiles ou de pierres de fable , annori-i
cent une uniformité frappante quitte permet,
pas de rapporter ces fubftancés & leur
arrangement à des- époques & à des caufesi
différentes.dans les deux coûtinens. Avec
les notions qu’on avoit. de la minéralogie;
dans l’ancien continent», orra nommé ce.qui
a rapport à cetteordre de chofes en Amérique.
Cette confîdération nous- autorife à
penfer que les mêmes .caufes & les. mêmes
circonilances, ontinfiué dans laformation.
des divers maffifs qui compofent le globe,.
& qui font correfpondans à la furface de-
l’un & l’autre continents par conféquent
je fuis étonné que l’auteuradgs Recherches
à la fuite de Buffqn , ait foupçonné que,
les inondations locales. qui ont formé les
bancs horifont'aux qu’on trouve en Amérique
foient poftérieures aux inondations dont
les dépôts.ont produit de femblables couches
dans l’ancien continent : il faudroit nous
prouver que. les .dépôts de la mer ont parcouru
fucceffivement les différentes parties
du globe, comme les inondations que quelques
phyficiens ont cru devoir rapporter
aux mouvemens delà préceffion des équinoxes
& à ladifférente inclinaifon de l’écliptique
: ce qui n’eft guères probable par
plufîeurs raifons que j’ai expofées ailleurs.
Cette uniformité dans l ’organifation des-
diverfes parties du globe ; cette corref-1
pondanGe dans la difpofition des mêmes
îubftances , doit naturellement infpirér-
une grande confiance aux o.bfervations, &
donner un grand poids aux conféquences
qu’on peut tirer par analogie des faits obfer-
vés dans certaines contrées! Car un principe
qui fera le réfultat des obfervations
. faites en Europe , aura fon application
dans l’Amérique méridionale, comme dans
l’Amérique feptentrionale, & en Afie
comme en Afrique.
On a voulu aüffi qu’il y eût plus d’eaux
-courantes dans l’Amérique que dans l’ancien
continent, & que cette quantité d’eau
-fg,l’oit ..trouvée augmentée par les lacs ,
par les . eaux ftagnant.es qui couvrant des
terres immenfesy occafîonnentdes vapeurs
abondantes dans l’a ir , lefquelles diminuent
la chaleur de c'es contrées.
On a été plus loin, on a voulu nous
faire croire .en conféquence, que les parties
balles de l ’Amérique feptentrionale fiir-
toiit,, étoient plus modernes que celles de
i ’ancien continent, à l’exception des énormes
montagnes qui la bornent à l'Oueft ,
.& qui paroiffent être aux auteurs de Ces
cbnjeftures.de la'plus haute antiquité. Us
confidèrent au contraire .toutes les parties
baffes comme des terreins nouveaux élevés
par les dépôts des fleuves , pendant que ces
terreins offrent les affemblages de"couches
’ horifontales femblables à ceux de l’Europe.
Pourquoi prétend-on nous perfuader que
ces piaines font d’une époque poftérieure
-à celle des plaines de l’ancien continent
qui font de la nouvelle terre? On ne nous
donne aucune preuve folide de cette prétention.
Les. raifons de la correfpondance
des phénomènes dans les deux hémifphèrès
que nous avons expofées ci-deflùs, fubfif-
fent donc toujours dans toute leurforce, &
la fuppofition de l ’état moderne de l’Amérique
comparé à l’état ancien de. l’Europe
tombe d’elle-même. ( V o y e z au refte, l’article
Amérique feptentrionale dans le dictionnaire.
)
T L U C H E .
Conjecturesfurie déluge & fur l'état actuel
de la terre.
Au précis des fyftèmes qui ont été
imaginés & publiés fur le déluge & l’état
aftuel de la terre par Burnet, Whifton, &
W oodwa rd ,- nous pouvons joindre ce
que l’auteur du Speftacie delà Nature a écrit
fur les mêmes obj et s : nous, allons fuivre
cet auteur en fupprimant tout ce qui s’y
trouve d’étranger à notre objet.
Ce que- Moyfe nous apprend de la di-
vifion des eaux, inférieures: & fupérieures
eft , fuivant. Pluche , confirmé par une
expérience journalière : il n’y a point
d’eau qui, mife à Pair, ne perde par l’évaporation
une partie de fon volume ; ces
eaux vont fe j oindre- dans le' haut de l’atmof-
phcre à celles qui y font déjà : voiià donc
des eaux fupérieures réellement & perpétuellement
exiftantes âu-deffus de nous,
quoique leur, état dans l’air les empêche
d’être, vues : & comme Pair les fou tient
fort haut, on peut les appeller avec raifon
les eaux célefes , les eaux fupérieures.
Lhiftoire. de Moyfe-nous reprcfente
d’abord la terre cachée fous l ’abyme.des
eaux qui la couvraient toute entière. Elle
nous la montre enfuite découverte par la
réfidence des. eaux inférieures , qui s’arrêtèrent
dans les cavités qui leur étoient
préparées , & par l’élévation de. l’autre
partie des eaux qui s ’évaporèrent de deffus
la terre : nous trouvons donc dans la .na ture
& dans le récit de Moyfe un fécond Océan
fufpendu fur nos têtes & roulant dans la
vafte étendue du ciel;, pour y être dans la
main de Dieu un inftrument de fécondité
ou de défolation , de libéralité ou de vengeance.
Les eaux fupérieures de raréfiées qu’elles
étoient, on t pu être épaifïies.abaiffées & réunies
de nouveau aux inférieures; elles auront
foffi pour inonder la terre une fécondé
fois ; & cette inondation a,pu fe faire fans ;
créer de nouvelles eaux. Pluche voit dans
1 abondance comme dans i’cxiftence des
eaux fuperieures & inférieures , la poffi-
bilité naturelle d’un déluge univerfel. On
ne_ peut donc rien conclure contre l’hif-
toire du déluge, de l’infuffifànce des eaux
de la mer, .s’il y a une maffe d’eau peut-
êtr.e plus, abondante difperfée dans le ciel.,
Géographie-Pkyfique. Tome l .
Et à quoi, aj oute-t-il, peu t-il fervir d’attaquer
la poflibilité du déluge par des raifonue-
mens , tandis que le fait cft démontré
par une foule de monumens ?
Pluche détaille enfuite ce qu’il regarde
comme les monumens du déluge : d’un
bout de la terré à l’autre dans les grands
continens 8c dans les petites ifles , fur les
grouppes des montagnes & bien avant
fous terre , on trouve d’une manière uniforme
des lits entiers de coquillages ,
quelquefois de mêmes efpècës, quelquefois
d’efpèces différentes, des dents de
poiffons de mer,,des poiffons pétrifiés,
des empreintes de plantes marines , en un
mot toutes les dépouilles de la mer. Qui
peut les avoir difperfées dans tout le
globe fî-non un événement Univerfel ?
Quelques favans ont eu recours à des
alliivions, a des volcans, à des accident*
dont 1 iiiftoire ne- nous dit pas un mot ;
mais les voyageurs fenfés n’ont point
d’autre dénouement à la vue de ces corps
marins répandus & enterrés par-tout, que
le bouleverfement arrivé au déluge univerfel
: & tandis que des favans imaginent
des accidens locaux qui ne fatisfont point,
le- peuple ne fent plus, aucune difficulté
en comparant cette difperfion des dépouilles.
de l’Océan , , avec l ’hiftoire du déluge
que Moyfe nous a conferyée. Ces pétrifications,
parlent à tous les.y eux.
Si l’on demande à Pluche comment il
conçoit que l’eau de la mer ait pu porter
fur lapente des. montagnes>des coquillages
qui ne nagent point , & comment les
corps qui. vivoient dans la mer , fe trouvent
aujourd’hui engagés fous plufieur*
couches de terre à une affez grande profondeur
; il répond que la nature de concert
avec l ’écriture & avec la tradition
univerfelle nous montre par-tout les vef-
tiges du palfage des eaux dans tous les
lieux que nous habitons. Elle y joint
les marques fenfibles de l ’éboulement de*
terres renverfées les unes fur les autres .
P b b *