mines dans l’Inde ; les provinces de la
Chine, qui font dans le prolongement de
cette chaîne font remplies de mines. Si
nous en croyons aux mémoires du père
du Halde , la province de Pe-Cheli produit:
une grande quantité dè fer & de
charbon de terre; Chang-Si & Chen-Si.
font toutes hérifîees de très-hautes montagnes
& donnent beaucoup de lapis , de
fer , quelque peu d’or. , du charbon de
terre , de la pierre-ollaire, du jafpe, du
porphyre: il en efl de même d’un, grand
nombre d’autres provinces de. ce v^fte
empire.
• Le fécond embranchement de cette
chaîne préfente les mêmes richelfes : ainli
l’on trouve des mines dans les Pyrénées',
dans les Alpes ; elle en offre de même
dans les parties qui traverfent la France-, ;
l ’Allemagne, la Bphême, l’Autriche, la
Hongrie , la Tranfilvanié, là Valachie.
Le royaume de Cazan, la Sibérie & les
autres parties de l ’Afie où s ’étend cette
chaîne, font remplis de mines de plulieurs
fortes de métaux.
Maintenant fi nous fuivons la chaîne
de montagnes qui fe porte du Senteur
trion au M id i, nous trouverons qu’elle
renferme plulieurs mines d’argent , de
cuivre, de fer ; telle efl la minedeFalhun en
Suède, & celle de Konsberg en Norwège.
Si l’on s’approche encore plus du-pôle ,
on trouve dans Fifle-aux-Ours, de l ’argent
natif : & d’autres indices de mines , dans
la Laponie ,. en Iflande , à Kamsehatka
& dans' les ifles voifines du détroit du
Nord-
La chaîne de montagnes qui fe prolonge
du pôle antarflique vers le^ tropique du
Capricorne , n’a que très-peu donné de
métaux, mais ces montagnes n’ont pas
été vifitées, & il efl très-vraifembla-
ble qu’elles en renferment comme les
autres.
I I.
Des montagnes primitives ou à filons ,
comparées aux montagnes à couches : avec
l'indication des contrées où ces Jyfiémes
de montagnes fie trouvent en Allemagne
& des coupes, de ces montagnes..
Pour complet'ter toute la dodrine de
Lehmann fur la compofition de la terre,
il me refle à faire eonnoitre ce qu’il a
publié fur les montagnes à couches Sc
fur leur comparaifon avec les montagnes
primitives ; c’eft ce que je vais faire le
plus luccindement qù’il me fera poflible.
Lehmann commence par divifer les
montagnes en trois clalfes : la première
claffe comprend les montagnes primitives,
celles q u i, félon lui", ont été formées
en même tems- que la terre ; la fécondé
fera celle des montagnes qui ont été formées
par une révolution générale qui s’eft
fait fentir à tout le globe; enfin la troi-
fiètne claffe renferme celles qui doivent
leur formation à des aecidens particuliers,
à des révolutions locales. .
Pour faire comprendre ce qu’il entend
par les monragnès des deux premières
clafles fur-tout, il remarque qué les montagnes
qui ont été créées avec le mondé,
fo n t . accompagnées, de montagnes cûiii-
pofées de couches & qui font de la fer onde
claffe : ce font des montagnesquls’éièvent
par une pente douce & qui font formées
par un affemblage de lits placés les uns
fur les autres.
,Les montagnes primitives fe distinguent
de celles qui font d’une.formation 4. lus
récente, en ce qu’elles ont auprès d’elles
des vallées plus profondes que les .dernières.
Ces vallées profondes, au refle, n’exifloient
pas dans, le commencement : elles n’ont
été formées.-que. par,. le déluge uaiverfel
ou par des inondations particulières qui
ont arraché le . terrein intermédiaire 5c ont
ereufé ces cavités. Ce font ces . mêmes
eaux diluviennes qui ont dépofé des pétrifications
Sc des coquilles dans les environs
des montagnes primitives, ainfi que des
matières limoneufes qui fe trouvent par
lits.
Pour prouver que les montagnes primitives
font environnées ainfi de couches,
Lehmann indique Gôflar Sc les environs':
on fait que e ’eft à cette ville que commence
le Harts , contrée fi fameufe par
{es mines; elle .a devant elle les villes de
Hartzbourg , de Hornboupg , dans les
environs defquelles on trouve dés couches
de pierre à chaux, de charbon de terre,
d’ardoife, &c.
En tournant davantage on rencontre
le Schimmelwald , où l’on trouve de
même des pierres à chaux par couches.
Sc de l’ardoife : il en efl de même du
Kellerberg. En continuant fa route jufqu’à
Langeftein on rencontre des lits de pierre
à chaux, & dans quelques endroits de.
petites' couches de charbon de terre ; ainfi
tout ce qui touche au Harts efl un terrein
montueux , compofé, de couches. Au
village dé Thaïe l ’ardoife fe montre hors
de terre , & plus loin près de Quedlin-
boürg il y a des couches de charbon .de
terré; en faifant le tour du Hartz, même
du Hartz antérieur, en paffant de Qùed-
linbourg derrière Ballenflad pour aller
à Opperode & Manfdorf, il y a encore
du charbon de terre ; mais Dànkerode
qui en efl à peu de diftance appartient à.
là chaîne des montagnes primitives & à
celles qùeLehmann.fuppofe toujours ci'éées1
avec le monde. Ce. qu’il y â de plus
certain , c ’eft que d’après tous ces détails
tes bancs ou couches qui font devant le
Ha rtz1, vont depuis Opperode jufqiies vers
FalkenfteinoùTardôile paroît à la furface
de la terre ; & par Neudorf, en dirigeant
fa route vers Hermannfaker, l’on rencontre
des couches confiderables d’ardoife : cela
continue jufqu’à Ofterode & Hartzungen
où la couché qui couvre L’ardoife & l’ar-
doife elle-même fe montrent au jour aufïï
bien qué près de la ville de Neuftad &
d ’Ihlefeld où l’on exploite actuellement
des mines de charbon de terre par couches.
Les bancs d’àrdoife & de pierre à chaux ,
s’étendent-près de Wolfsleben , Brande-
rode , près' de la Sachfa , de Steinc, d#
Schartzfeldoù font des bancs de pierres à
chaux, dernier endroit des couches fuivies
d’ardoife ; & au-delà les mêmes bancs
vont en paffant parOfterode jufqu’à Goflar,
où l’on rencontre par-tout des couches
de pierres à chaux comme à Badenhanfen,
Gitteb, Scefen.
Voilà donc une contrée qui prouve ce
que Lhemann avoit avancé, que les noyaux
de montagnes primitives étoient environnés
de montagnes à couches. Enfuite il pâlfe
en revue d’après le même plan derecherches
les montagnes de la Saxe. Si i’dn va de
Drefde à Freyberg , on rencontre ’en
paffant par le . territoire de Plavén, delà
pierre, à chaux par couches , au-deffous
defquelles font des couches de charbon
de terre. On en trouve atilfi alternativement
près de Doehlen , de Burg, , de
Potzchappel , de Pefterwitz , de Xohl-
d o r f, Scc. tandis qu’au contraire près du
grand & du petit Opitz & de Braundorf
on trouve des bancs de pierre à chaux.
Derrière Keffelsdorf vers Mohorn , les
montagnes s’élèvent de plus en plus , &
l’on trouve même fous le: gazon des
couches d’ardoife dont la pente va communément
vers la plaine. Les couches
de pierre à chaux paffent par lés bailliages
-de Noffen, de Rochlitz , deStolberg , de
Rochsbourg, de Penig, de Waldenbourg,
de Lemfcs, dé Glauch-Hartenftein ,. de
Schwartzenberg & de Zuickau. Ce dernier
endroit1 éfôit connu ci-devant par fes
mines de charbon de terre , fur-tout du
côté de la Franconie & dans le territoire
de Bàrèuth. Cés couches vont de-là en
, Bohême où finiffent les hautes montagnes