
files entraînés & accumulés par les eaùx '
des fleuves aux environs de leurs embouchures.;
enfin il regardoit les bitumes &
les pétroles de toutes fortes comme les
produits de la deîlruchon des charbons
de terre par les embrâlenrens fouterrains.
D’a] rès l’expofition de ce que penfoit
Rouelle fur les charbons de terre & leur
origine, on voit combien il étoit oppofé
à l’opinion , de ceux qui ont imaginé que
c’étoit l’ouvrage de certaines terres combinées
avec, des acides. Il ne doutoit pas *
que ces végétaux ne fuffent des bois réC-_
neux qui ayoient été enfeveîis dans le fond
de Certains golfes, & qui avoient fouffèrt
une forte de décompoiition plus ou moins
grande. En effet, il tiroit des charbons de S
terre fournis à la diflillation les memes
produits que de la réfine des arbres ; mais
ce qui achevoit de confirmer ces vérités.,
c’efl que fouvent on trouve au-deffus de
certaines mines de charbon de terre du
bois qui n ’eil altéré qu’à un certain point,.
& qui annonce différentes nuances d’altération
& de décompofition , à proportion ,
qu’il efi enfoncé davantage dans la terre.
Enfin-l’ardoife qui fert de toit ou de couverture
au charbon efl fouvent couverte
d’empreintes de plantes qui accompagnent
ordinairement les arbres réfineux de ces
forêts , telles que les fougères & les capillaires.
Seulement Rouelle nous faifoit
remarquer que cès fougères & ces capik
laires étoient des plantes qui avoient c rû, >
& qui croiffoient encore maintenant dans
des climats fort éloignés des nôtres : d’où
il tiroit la même cbnféquence pour les
arbres eux-mêmes qui faifoient le foqd
des mines.
le fupprime ici plufieurs détails inftruc-
tifs & même élémentaires fur l’ancienne &
la nouvelle terre, fur le travail 'intermédiaire
, & enfin fur les amas de coquilles
fofîiles. Je me propofe de les rappeller
dans les dificrens articles du dictionnaire,
où je traiterai des mêmes matières & d’après
les mêmes principes. le puis renvoyer
de même à l ’article des environs de
Limoges , où fout ce qui concerne le gra
un & les diverfes compofîtions de cette
vieille roche doit être expofé avec les
beaux détails en grand que cettefootvtrée
offre aux naturalises. Iis font auffi deftinés
à un ouvrage élémentaire fur la méthode
d’étudier l’hiftoire naturelle minéralogique
de la France, & de la décrire foivant les
principes de la Géographie-Phyjlque.
A p p ï h d i ï ,
I .
Sur les mines de charbon de terre. & parti-
çulièrement fur leur fitüation.
Je ne puis mieux terminer cette notice
qu’en failant ici Une expofitiôn raifonnée
des différentes recherches dont j’ai commencé
à m’occuper depuis 1763 , relativement
aux vues, lÿ Hématiques . i : de
Rouelle. Ces ..détails me paroiffent d’autant
plus intérelfans qu’ils fe réunifient
naturellement aux obfervations faites depuis
eette époque jufqu’à nos jours, &
que cet enfemble peut former un tout
inftruélif & lumineux fur les mines de
chirbon.
Cette matière étoit aflèz importante
pour avoir engagé deux difciples de
Rouelle à fuivre fes vues, &'à donner à fes
principes un développement convenable,
en. parcourant avec attention les différentes
contrées de la France 6c même des
pays voifins où fe trouvoient placées les
mines de charbon en pleine exploitation, 6c en s’occupant fur-tout de la fitüation
de ces dépôts précieux. Ils fentirent bientôt
la nécefiité de' raccorder ce travail avec
les difîérens maffifs que Rouelle leur avoit
appris à connoître; de diilinguer & de
joindre dans ce plan de recherches la re-
connoiffance des anciennes formes de
terrein qui avoient pû influer fur les opérations'de
la nature aux époques où^ei'.e
étoit occupée à mettre , pour ainfi dire,
en féferve dans le fèin de la terre ce précieux
combullible.
Pour peu qu’on fût habitué à l’obfer-
vation des terreins de l’ancienne & de là
nouvelle terre ; qu’on eût fçu joindre à
cette double confidération l’examen du
travail intermédiaire dont on a 'donne un
apperçu dans la notice précédente , on a
dû lé convaincre aifémentpar les premières :
recherches qu’on a faites à la furface de
tous ces maffifs, que les limites de l ’ancienne
terre fe trouvoient fouvent confrontées
avec certains dépôts du travail intermédiaire
, & que c’étoit dans ces dépôts
adoffés.aux maffifs de l’ancienne terre que
fe trouvoient les filons de, charbon avec
leurs enveloppes. Cette première vérité'
bien reconnue par une obfervation méthodique,
a fervi de bàfe pour diriger tous
les examens qui ont été faits depuis, &
pour autorifer toutes les conféquences
qu’on .en a tirées naturellement.
Comme les pierres de fables ou grés a
couches inclinées, que les fehiftes qui ont
à-peu-près les mêmes difpofitions , fe
trouvent conftamment adoffés aux flancs
des maffifs de l’ancienne te rre , c’elt dans
ces matières , , comme faifant parties du
travail intermédiaire, que font placées
les mines de charbon. C ’elt là qu’on peut
fuivre fur des lignes bien marquées,
comme fur les bords de la première mer-
ancienne , les bancs de roches feuilletées,
d’argile groffière , de grès & de : gravier
qui ont coutume d’accompagner les filons
de charbon de terre , & même de former
leurs enveloppes.
Lorfqh’il fut bien conflaté que la nature
avoit fuivi ce fyflême dans l’arrangement,
la difpofîtion 8c la diftriburion des mines
4e chathon , 011 eut tout lieu de croire
qu’ elle avoit profité des parties de la fur-
lace de la terre qui étoient approfondies
à un certain point, pour y- mettre comme
en dépôts,ce précieux combullible : on
reconnut en même temps qu’ii s’y trou-
voit d’autant plus abondant & à une profondeur
d’autant plus grande que les bords
de l’ancienne terre avoient pû être plus
peuplés de forêts; qu’ils étoient plus
efearpés, & que la furface du continent
préfentoit d’ailleurs des pentes plus favorables
aux tranfports des végétaux 6c fur-
tout des arbres dans le baffin de la mer.
On a.pu remarquer en même temps que
les diverfes circonftances qui ont dû influer
fur la chute & l’accumulation des bois ,
fur l’éboulement des matières qui fervoient
de fol aux forêts, avoient contribué également
à la difpofîtion des couches de charbon
ainfi qu’à celle des matières qui les accom-
pagnoient; mais ce qui parut le plus remarquable
dans ce travail de la nature, c’eft
la conilitution du toit & du mur qui étoient
en contaft immédiat avec la fubltance du
charbon & qui la fuiyoient dans toute
fon allure. On vit qu’ils étoient compofés
l’ un & l’autre des terreins formant le fol
qui, avoit reçu les abattis naturels des
a;bres , & qui étoit en partie formé
de débris de végétaux pourris.
Une autre vérité qui jettoit un grand
jour fur cette partie de l’hiftoire naturelle
delà terre, c’eft que'/ouvent les matériaux
qui étoient entrés dans ,1a compofi-
tion des couches, accompagnant les filons
des charbons de terre, avoient un rapport
confiant avec les roches qui environnoient
les baffins où ces matières avoient été reçues
& enfouies.
C’eft par cette raifon que dans I«s fehifte* 8c les grès ou pierres de fables dont j’ai
parlé, on reconnoiffoit les débris des
bords des anfes , des golfes , des détroits
de l’ancienne m er, qui étoient ordinaire»