
apporter en preuves les détails de quelques
coupes principales, obfervées en France ,
& qu’on pourra vérifier facilement.
La première coupe ( n°. YII ) , repréfente
les montagnes des environs de Vilîers-
Coterefs : on y remarque dans la partie
fupérièure ;
1Q. 260 pieds de fable
qui contient fouvent des
galets ou cailloux roulés,
& dans lequel il s’eil formé
des rognons de grès. On n’y
trouve aucuns débris de corps
marins , mais quelquefois
dans le haut des empreintes
d’une efpèce de buccins
d’eau douce & de cornets
de S. Hubert fur des cailloux
ou filex argileux blancs
c’elt ce banc que Lavoifier
regarde comme formé à la
côte pendant la mer defcen-
dante, c i ......................160 pieds,
2°. Des bancs de pierre
calcaire de différente épaif-
feur , évidemment formés
en pleine mer , & unique-
.ment compofés de débris
de coquilles & de noyaux
de corps marins. On y trouve
fréquemment de grandes
viffes dont la longueur efl
de deux pieds, & qui font
toutes couchées horifonta-
lement fur le plat . . . 77
30. Une maffe de fable ,
mêlé dans le haut de coquilles
, de quelques cailloux
roulés , & qui contient
alfez fréquemment du bois
pétrifié. Ce banc . a été
formé à la côte pendant
que la mer montoit : &
l’on a ditpourquoi il contenoit
dans fa partie fupérieure
des coquilles & du bois
pétrifié. On peut évaluer fon
épaiffeur à environ . . 60 pieds.
4°. La malle de craie fur
laquelle ces différées bancs
font pofés. Mais comme la
furfacéfupérieure de la craie
en général n’efl point hp-
rifontale , & qu’elle ne fe
trouve qu’à une affez grande
profondeurdans les environs
de Villers Cotterets , on ne
la voit nulle part à découvert
dans ce canton. Elle
ne commence à fe montrer
qu’à quelques lieues de là
au nord ou au nord-ouell,
dans la forêt de Compiegne.
Elle continue' enfuite dans
toute la Picardie , dans la
Normandie , & le long des
côtes d’Angleterre : elle n’a
nulle .part .moins de 3 à 4
cent pieds d’épailfeur , ci. yyo
Total. . . . . 745- pieds.
Si l’on compare cetfe coupe avec celle
du n°. VI, on trouvera, fuivant Lavoifier,
une conformité pat faite dans les réfultats,
& on reconnoîtra que les bancs des collines
des environs de Villers-.Cotterets font ab-
folument dans l’ordre qui .efl repréfenté
par les autres coupes. •’
Il retrouve la. même conformité dans
l’arrangement des bancs aux environs de
Meudon près Paris , principalement en
defcendant à la verrerie de Sev.es; On
trouve dans le haut du parc, fous la terre
végétale :
1°. Unfableargileuxcontenant
de la pierre meulière 2y pieds!
2°. Du fable & du grès 180
30. Des bancs de pierres
calcaires., entièrement compofés
de débris de coquilles
.......................... . 66
40. De l’argile jaune . 18
y°. De la craie . . . 1 1 6
T o t a l jufqu’au niveau <
de la Seine . . . . 404 pieds.
Cette coupe fe trouve de même ,
n°. YII de notre atlas. L’auteur donne
ce fécond réfultat, comme abfolument
• conforme aux coupes hypothétiques des
numéros précédéns , avec cette différence
feulement que le banc qui fépare la pierre
calcaire & la craie, efl de glaife au lieu-
d’être de fable , & qu’il efl moins épais*
' que dans les montagnes des environs de!
'Yillers-Cotterets.
Nous trouvons , même numéro , pour
troifième exemple , la coupe des mon-
- lignes des environs de la Fere du côté de
Saint-Gobio. On obferve dans les bois
de Saint-Gobin & de Prémontré : .
i°. Sous la terre végétale
, fable & grès . . 76 pieds 6 p.
2°. Un banc de fable
glaifeux qui retient l’eau 1
3°. Un banc de pierre
calcaire, compofé de dé- ‘
bris de coquilles & de
corps marins ' . . , 79
40. Glaife,bleue . ... . 1
yp. Sable &; cailloux.
roulés . . j120
6°. Glaife 3
70. Suite du banc de
fable & cailloux roulés 139
8°. Maffe de craie dans
laquelle' on a creufé trèsprofondément
avec une
tarière , ................ 224
T o t a l . . 643 p ied s 6 p .
Le bas de cette fouille efl de 200 pieds
au-deffous du niveau de la rivière d’Oife
à la Fere.
Lavoifier indique encore la conformité
des coupes I , 2 , 3 , 4 & J- » É$» VI.
On y trouve le banc fupérieur de fable &
de grès 1, formé à la côte , la mer def-
cendante : le banc 2 de pierres calcaires
formé en pleine mer : le banc 3 de fable
formé à la côte , la mer montante : enfin
la maffe de craie 4, qu’on fuppofe encore
formée en pleine mer.
Lavoifier ayant indiqué ce qui fe rencontre
au-deffous de la craie comme l’ancienne
terré, s’explique un peu plus
fur l’emploi qu’il a fait de cette expref
lion, en avouant qu’il l’a empruntée de
M. Rouelle; Mais cependant il s’ên faut
bien , qu’il cqnfervea fa terre hypothétique
ancienne les caraâères que Rouelle don-
noità la fienne, 8c que nous avons expofcs
dans L notice. ,Car il .préfume que fon
■ ancienne terre | dont il ne peut nous offrir
d’éqhantillon, efl, encore un compofé de
bancs littoraux beaucoup plus anciennement
formés:,, que ceux dont il a eanbraffé
& fuivi la compofîtion & l’arrangement
dans fort mémoire. 1
Ce qui efl très - remarquable dans ces
exemples., c’efl que la craie efl ordinairement
le dernier des bancs qui contiennent
des coquilles y des corps marins
& des vefliges d’animaux qui ont eu vie.
Les bancs de fchijftes -qui fe trouvent
■ communément au-defib®s , contiennent
fonycnt des vefliges Re corps flôttanS , des
bois y des-'végétaux enfouis , & qui ont
été jettes à la côte , quelques empreintes
même derpoiffbns;; mais on n’y trouve
point de coquilles.r on n’en trouve pas
davantage'.dans .les .bancs qui patoifient
■ avoiniété donnés à cmeiépoquet Lavbifièr
efl, porté à croire îquei fexiffehce ■ des
■ Végétaux a précédé de beaucoup l’exjf-
tence des animaux, ou au moins que la
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