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je le .ferai voir à fon article.^ En fuivant
avec attention ces mines, on reconnoit
facilement qu’elles ne s’étendent dans , le
même golfe que jufqu’à Aufat. Plus bas , <
le fond du golfe n ’a pas paru renfermer
ces mêmes dépôts'; ainfî les mines de
Cette partie de la , Limagne n occupent
qu’une certaine étendue en -longueur-!
dans les baffins où elles ont été dépo-
fées.
Mais après un intervalle alTez çonfidera-
b le , en remontant la même plaine deJ’Al-
iie r, on retrouve au-deffus de Langeac &
dans le village de Fromentin une autre muer
.de charbon, au milieu des couches d une
pierre de fable, dont la dilpolition^ ell
‘prefque verticale ; & à coté de ce dépôt
toujours dans la même plaine , on voit,
deux carrières d’où l’on tire de femblables.
pierres de fable avec mica difperfe|
dans les bancs. Ces lits renferment suffi
des morceaux de quartz & de granits gu»
tparoiffent1 avoir été. détachés dés mafies
■ primitives, & fur-tout des plaques de bitumes'
affez remarquables : d’ailleurs toutes
les parties des bancs en rendent une odeur,
très-fenfible.
En fuivant toujours ce même plan de
recherches, jerêvis en détail trois mines de
* charbon dans des contrées affez éloignées,
dans la ci-devant province du Limoulm ;
«c lés différentes difpofitions qu’elles m ont
offertes font confôrmes-àux principes que
je viens d’expofer.
La première mine ell lituee a Lapléau ,
paroiffe de Mofac, dans le voifinagede
Meimac. Les foüilles en ont ete faites
au milieu des croupes méridionales &
orientales d’une montagne de granit. Le
charbon s’y trouve diftribué en quatre
filons , dontla dire&iôn commune ell inclinée
de l’E lt à l’Oueil ; par confequent
les couches fe plongent fous le .maffif de
la montagne. ;Les lits intermédiaires qui
fervent à la féparation des filons lont
çompofés de débris de granit : Sc le fiioii
du milieu a environ un pied & demi d’é-
paiffeur.
• A u x environs de Bourganeuf, toujours
au milieu de l’ancienne terre ; j’ai trouvé
deux mines de charbon dont les filons
font enveloppés par une. ardoife grife.
L ’inclinâifon des couches ell de l’ islt à
l ’O u e il, & la direâion du Nord au Midi.
Ces mines font placées dans des baffins
dont les bords offrent des mallifs de granits
çompofés de petits grains; mais qui renferment
outfe cela,foit des fchilles micacés,
foit des pierres de fables.
Les mines dont je -viens de rendre
compte font fort avant dans 1 ancienne
terre : ce qui fembieroit contredire l’affer-
tion de ceux qu i,. par des vues étroites, ont
.placé exclufivèment fur les bords de ce
vieux malîif toutes les minés de charbon.
Si l’on généralife, comme l’on d o it,le
fyftême de la nature, cette lituation lie
s’oppofera pas à l’explication que nous
avons propofée ci-delfus ; car. il fuffildit
pour lors qu’il y eût eu au milieu des
continens de l’ancienne terre quelques
baffins un peu profonds & des eaux courantes
, qui ayant abattu, entraine &
étalé les matières combultibles avec leur»
enveloppes, auroient forme ces dépôts.
Au moyen de toutes ces circonllançes,
on pourroit peut-être fe paffer du concours
des eaux de. la m er, pourvu cependant
qu’on n’y Rencontrât pas parmi les
couches de matières qui accompagnent
les filons de charbon, des cailloux roulés,
arrondis & polis, qui exigeroient, félon
m o i, l’aétion des eaux de la mer.
Si l ’on paffe maintenant a la mine de
charbon d’Argentât, ftxuée dans la vallée
profonde ^e la Dordogne , on y trouvera
les mêmes difpofitions que dans celle de
Braffac, &. avec les _velliges femblables
i d’un ancien golfe. C ’ell dans cette mine
que l’on peut. obferver,p!us en détail le
travail de la mer ; cependant je dois dire
que, dans les couches qui fervent -d’enveloppes
aux filons de charbon & qui font
farcies ..de cailloux roulés fort abondans ,
on n’y trouve, point de laves compares,
quoiqu’il y en ait beaucoup de difperfées
dans la vallée aéluelle de la Dordogne.
Cela me paroît prouver que les dépôts
de la mine font antérieurs aux laves, qui
n’auront paru que dans la fécondé vallée,
laquelle a fuccédé au premier golfe dans
le balîin duquel la mine aura été formée.
Je dois remarquer cependant à cette oçca-
fion que les -mines de charbon de la Li-
piagne ; limées entre Iffoire & Brioude,
renferment un, affez grand nombre de ces
cailloux roulés de laves , entrainés, arrondis,
' une ’ mine de charbon adoffée à cètte limite.
polis & dépofés dans, la première
vallée ou golfe de l’Ailier. J’ai tout lieu
de croire, que ces dernières mines ont.été
formées dans ce g o lfe , à-peu-près à la
même époque où la vallée de la Dordogne .
étoit envahie egalement par la mer : mais
les laves n’y font pas parvenues dans le.
même temps» '
D ’après des obfervations affez fûtes, il
paroît que l’ouverture de la. mine de.
Cublac, près de Terraffon, n’elt élevée
au-deffus du niveau de la, mer que de-
4J toifes pendaiit que celle de Bofmo-
reau , près de Bourganeuf, fe trouve a
180 toifes au-deffus-du même plan, &
que celle de Lapléau, près Meimac, ell
élevée jufqu’à ayo toiles. On voit par ces
- déterminations , que les deux dernières-
mines font fort élevées au-deffus du niveau
de la mer, parce qu’elles occupent des
baffins fort éloignés du bord de l’ancienne,
terre dans le voilinage duquel fe trouve
la première qui n’a que qy toifes d’élévation.
La même année 1763 , je revins dé
Limo.ges à Paris, par Fins,* Noyant &
Mc mlins ; je-trouvai les limites de l’an-
cienae terre à M om e t -a u x -M o in e s -&
Le baffin où font renfermées les
i matières .combuflibles & leurs enveloppes
eft bordé d’un côté par un maffif de granit,
' & deA’autre par un amas quarçzeux. Le
, p.ied des granits offre des jfchifles & des
grès fur-tout, où l’on retrouve toutes
les fubllances pierreufes qu’on obferye
dans le s maffifs primitifs. On y voit le
quartz, le feld-fpath, Je mica & le fchorl,
dont l’aggrégation diffère cependant beaucoup
de celle que l’on remarque dans ces
maffifs. Outre cela, les angles des morceaux
d’un certain volume font ufés &
abattus ; leur couleur ell blanche & altérée
, parce que ces fubflances ont éprouvé
une certaine décompofition. Enembraffant
définitivement d’une vue générale la fitua-
tion de cette mine & la difpofition des
matières qui accompagnent -les fiions,
on voit qu’elle ell placée dans une anfe
ou golfe formé par les côtes de l ’ancienne
nier ; en conféquènce, il paroît que le baffin
qui renfermetoufrcetaffemblagedematicres
a fait partie du baffin de la mer , & qu’on
ne peut fans une grande méprife l’attribuer
au vallon de la Queane, comme certains
mineurs voulurent me le perfuadar. Il ell
évident , au contraire, que le vallon où
coule cette petite rivière ell l’ouvrage
moderne de fes eaux courantes , & qu’il
n’à rien de commun avec la vallée profonde
qui a reçu tous les dépôts qui conftituent
la mine, & qui les a reçus dans.te voifinage
des bords de l’ancienne mer. Je fupprime
-plufleurs autres détails, qui concourent
également à établir les : mêmes vérités,
pour paffer à ce qui. concerne la mine de
charbon de Décile.
Cette mine ell fîtuée à deux lieues, de
la petite ville de Décifei, & fur l’extrémité
de la pente de l’ancienne terre du Morvan;
ellelfa été tellement mife à découvert par
lès- eaux courantes, 'qu’on entre dans tes
fouilles de plein pied d’ailleurs à juger
•de fa fituâtion aéluelle par.les fommets des
montagnes de l’ancienne terre dont je
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