
été couvertes d’eau à plufîeufs feprlfes : 1
car i° . elles ont été couvertes d’eau
torique les couches ont été formées par
les dépôts qui fe font faits dans le baflin
de la mer. 2°. Elles ont été inondées
encore lorfqu’elles ont été hériflées de
cés débris que pluiieurs montagnes montrent
le plus fouvent à leurs fommets.
Dans la première, inondation , Sulzer
croit qu’il y a eu une alternative de
mouvemens qui agitoient les eaux &
les chargeoient de molécules? terreufes
de diverlés fortes , & de repos qui fa-
vorifoient ces dépôts. Dans la fécondé
inondation , les eaux étoient dans un
mouvement trè s -fo r t .& fans aucun intervalle
de repos,à moins qu’elles ne fuf-
fent ralfemblées dans des cavernes profondes
: Sc il n’exifle, aucunes couches
régulières dans les lieux ou l’on trouve
les traces de cette fécondé inondation;
telles fo n t , ainfi que. le mont Rigi , un
. grand nombre’ de- moyennes montagnes
des Alpes. On doit fe repréfenter le ,
mouvement des eaux dans la fécondé
inondation comme celui de la mer , lorf-
«ju’elle efl agitée par la tempête dans fon
badin.; les vagues jettent fur lés rivages
tout ce qu’elles roulent, & fe replient fur
elles - mêmes pour revenir un indant
après chargées de nouveaux débris qu’elles •
y déj lofent, après avoir poli & arrondi I
les fragmens les plus durs. D un autre
côté , on ne peut expliquer la formation
des petites - montagnes, compofées de
terres '& de cailloux'ainfi arrondis & qui
ne fuivent aucun lit , autrement que par
une femblable inondation.
Troijième propofitioti.
I l y a eu diyerfes inondations fiiccef-,
fives entre lefquelles il s’eft écoulé de longs
efpaces de tems.
L a première de ces inondations a eu
lieU-, comme on l’a dit, loifque la terre j
ctoit toute fluide, c efl-a-ture que les mo- i
lécules étoient délayées dans 1 eau j la
fécondé efl fürvenue lorfque la terre étoit
déjà organifée & ferme ,& que les montagnes
exiftoient. O r , il efl très-aile de
fe convaincre que ces diverfes inondations
fe font faites à des diflances-très-grandes
l’une de l’autre. Dans la fécondé, l’eau a
entraîné des pierres déjà polies 8c du fable :
or ces pierres auront eu le teins de fe durcir
, puifqu’elles paroilfent être des fragmens
d’autres pierres que nous trouvons
maintenant en maffe & par bancs: il faut
donc que çes pierres aient eu un tems
fuffifant poïlr acquérir la durete qu elles
ont 8c qui efl très - conliderable , a en
juger par la vivacité de leur poli ; &
comme ces pierres ont été détachées des
rochers aufli bien que le fable , il faut
qu’il fe foit écoulé un long efpace de tems
pendant lequel là terre aura pu d abord
iortir du premier état de moleffe que
l’on a indiqué pour palier à un fécond
état, où l’on trouve des inaffes folides ,
des rochers , des montagnes & de? fleuves
’ qui dégradent & détachent les fragmens.
C’eft, fur-tout dans les. petites montagnes
de la Suiffe , & dans le plat pays qu’on
trouve les traces des fécondés inondations.
Car on -rencontre par- tout! des pierres
polies & ciu fable, & ce qu il y a
de remarquable, c’eft que;.ce* petites
pierres polies font de même nature que
celles qui fubfiftent en groflès mafies
-dans les plus hautes montagnes. .
Une’ telle inondation furVenue longtemps
après la- première ; efl félon Sulzer,
le déluge univerfel, car l’état de la
terre avant le déluge ne préfentoit, que
lès premières couches 'régulières. Peut-
être y a-t-il eu encore bien d autres
inondations qui ont caufé des1 révolutions
à la furface du globe ; l’hifloire & les
traditions des anciennes peuplades en ont
confervé la mémoire. -Sulzer efl porte
J à croire que ces fécondés'inondations ont
i pu former des couches qui .ont une
i forte 4e régularité comme celles des
ïchlftes & des ardoifes , où l’on trôuve
en abondance des débris de poilfons ,
d’infeâes & de plantes ; mais ces effets
doivent être confidérés plutôt comme
étant la fuite de la dégradation & des
dépôts des- eaux courantes , que d’inondations
étendues qui auroient couvert
de grandes parties de la furface de la
terres
' Sulzer conclut de tous ces-faits & de.
ces raifonnemeas , " que la plupart des
couches de la terre à la profondeur qu’ont
atteinties fouilles .ordinaires, ne procèdent
pas de la première inondation, mais ont
été, produites par les inondations poflé-
rieures ; car on trouve pr.efque toujours
des-'corps qui, n’ont pu y croître, & qui
n’ont pu y être dépofés que par les eaux
qui les ont amenés d’autre’part. Sulzer
perife que chaque contrée a fouffert autant
d’inondations, qu’il y a de couches différentes
, ,qui ne peuvent être attribués à
la prem ière ; & c’eft une preuve certaine
qu’une7 couche, pu un affemblage de plu-
fieurs couches , ne peuvent être attribués
à la'première inondation, quand on. y
troùve divers corps étrangers, comme
des pierres roulées, du fable, des empreintes
de plantes , des morceaux de bois
ou |des offemens d’animaux terreflres &
marins.
Quatrième ' propojitim.
Toutes les montagnes n’ont pas été
formées dans le même tems ni de la
nieme manière.
Ces vérités font prouvées par la dif-
tmâion des grandes & des petites aicn-
tagnes & par les inondations fuCceflives.
dont elles portent les traces & les veftiges.
Car ia grande multitude de pierres ifoiécs
lue l’on trouve fur les petites monta-
tagnes7 doit avoir été produite bien. antérieurement
dans les grandes , & ayant
qué d’avoir pu fe raflemblef en pareils
amas; ainfi les grandes ont éxiflé , avant
les petites. La figure d’ailleurs de ces
màffes montùeufes prouve la variété des
agens qui ont concouru ,à leur formation
; ajoutez à cela cette raifon péremptoire
que les grandes montagnes offrent
des couches régulières ; d’où l’on peut
inférer que leurs matériaux fe font raf-
femblés ; & ont été dépofés fous l’eau de
la mer tranquille,, pendant que les petites
montagnes annoncent d’autres agens &
d’autrès circonftances..
Cinquième proposition.
La matière dont les couches régulières
font compofées s’éft arrangée fous
i’eau, tantôt tranquille ,. tantôt agitée &
-en mouvement.
Il efl certain que les couches de la
terre n ’ont pu être formées que fous
, l’eau : il, paroît aufli qu’il ne peut y
avoir d’autres „caufes de l’inégalité d é -
paiffeur que l’on trouve dans un fi
grand nombre de couches, & de leur
diftinftion ,.que l’alternative fréquente du
mouvement .& du repos dans l’eau qui
les a organifées. Car fi l’eau s’étant
une fois calmée étoit toujours demeurée
paifible & en repos , .toutes;, les diffé~
.rentes matières fe , feroiént arrangées
fous' l’eau fuiyant leur pefanteur fpéci-
fique , & il n’y auroit eu qu’une feule
couche dans une montagne, entière. Mais
en fuppofant que l ’eau, après un certain
temps de calme & après qu’une partie
des matières terreufes a été précipitée
au . fond, reprenne une nouvelle
agitation, toutesies matières, excepté celles
qui s’étoient affermies au fond, fe mêlant
I de nouveau, & le calme de l’eau furve-
j nant enfuîte , il s’arrange une nouvelle
I couche 1 & ainfi de fuite. On voit aufli
j que fuiyant que la tranquillité de l’eau a
eu plus ou moins de durée , ou que l’agi-
I taûou qui a fuccédé a été plus ou moins