
du Danube , les terreins environnés par
plulîeurs faîgnées qui le féparent du lit
du fleuve. 11 efl à croire que ces faignées
font des relies des anciens lits. La plupart
fe réunifient à des ruilîeaux ou même à
des rivières qui fe jettent dans, le fleuve ,
& .elles en favorifent l’écoulement particulier
: fans cela ces dérivations dil'pa-
roiffent au milieu de leur cours , & vont
fe perdre dans des marais; après quoi
elles reprennent un lit fixe , & bien terminé
par des bords un peu élevés.
Baffin général du Danube
L e bafïîn du Danube ell renfermé d’un
coté paries monts Krapacks,"& ‘ au midi,
par les montagnes du T i r o i , de la Carin-
tlàie & de la Walachie. Ce baffin , outre
le tronc principal du Danube, renferme
des rivières de plulîeurs ordres. Il y en
a trois de la première claffe, qui font la
Theiffe , ( Tibifcus ) , la Drave & la Save.
La Teille ell elle-même le tronc d’un très-
grand nombre de rivières allez conlidë-
rables, & raffemble les eaux d’une fuper-
ficie conlidérable. Voye^ l’article de cette
rivière. La Drave vient du Tiroi ; la Save
parcourt , la Croatie , la Sclavonie & la
Bofnie : ces deux dernières rivières recueillent
les eaux de balfins , qui ont
beaucoup plus de longueur que de largeur.
Les rivières de la fécondé clafie ne
font pas plus nombreufes que celles de la-
première : ce font r°. leL o lt qui recueille
les eaux de la Tranfîlyaniè & de la Wala-
'chie , dans un cours d’environ1 foixante
milles , & qui fe jette dans le Danube,
près de Turn. 2 °. La Morave qui après ,
un cours ..de yo milles, fé.jréunif au Danube
près de Kollitz. la Grana qui
fe jette dans le Danube' au-deflous de
Gomorn, après un cours de quarante-deux
milles.
Les rivières de la troifième claffe, font
ati nombre de fix ; favoir la Tamis,
dont le cours efl de trente milles : la Sa ravi
tz , qui après un cours de, vingt-cinq
milles , fe, jette dans le Danube à fille
Moacs. ' Le Raab , le Leyta , l ’Iiter & le
Beghy. Celles.de la cinquième clafie font ,
1 Timok de vingt milles , le Jautra de
aix-fept milles, la Fifcha de feize milles ,
le Corraza de dix-fept milles , ieV id d e
quatorze milles , le Marka de vingt milles,
la Vaga de dix-huit milles , la Nitria de
feize milles , l’Ipola de feize milles &
le Xiu.
Je néglige le détail des rivières de la
fîxième claffe , qui n’ayant pas . plus de dix
a douze milles de cours, ne font pas d’une
grande importance : & même par rapport à
l’étendue du baffin du Danube , on ne doit
guères confîdérer que les rivières des trois
premières dattes. Ce font elles qui em-
braffent & ‘recueillent les eaux des principales
pentes dé ce baffin.
Forme du canal du Danube, & nature des
différents terreins , au milieu defquels
il éft creufé. *
Les lits des fleuves font contenus entre
des bords ou des rivages de piufieurs ‘ef-
pèces; ou montueux, & comp ofés’de pierres
dures & folides, ou Amplement terreux
& graveleux , c’eft-à-d.ire , formé«
de dépôts terreux & graveleux , que les
eaux des fleuves ont laides le long de
leurs bords dans certaines circonflances;
enfin marécageux & tourbeux.
Les bords montueux , font plus ou
moins élevés , plus ou moins clcarpés,
fuivant la nature & la flrnélure,.intérieure
des maffifs, ;à travers' léfquèls ' les eaux
ont creufé leur canal , & la viteffe de ces
i eaux. Il y e n a même certaines1'parties
| qui font recouvertes par des dépôts ou
j terreux j ou fablonneux ou graveleux.
Les rivages terreux font compofés dé
ferres noires',- dé- terres grades ou argil-
leufes, de terrés mêlées de fables , de fables
purs -ou de fables mêlés de cailloux ou
graviers.
Enfin les rivages marécageux offrent des
tourbes, ou feules ou mêlées des différentes
fubltancés , dont il a été quefiion dans
l’article précédent.
Les bords des deux dernières efpèces ,
font ordinairement très-plats & peu élevés :
ceux de la fécondé efpèce ne font inondés
que dans les plus grandes crues, & seux
de la dernière font toujours plus; ou
moins inondés, mais le font toujours
dans les parties les plus baffes.
Les lits des fleuves font formés par des
bords, comme nous.l’avons d it , ou rivages
, dont les terreins font de plulîears
elpèces , c’efi-à-dire, montueux & compofés
de lits dé pierres folides, ou Amplement
terreux , & le réfultat des dépôts,
faits par le fleuve lui-même , ou enfin
marécageux.
Les rivages terreux, offrent des amas
de terres noires & grafîe's, de fables &
des mélanges de fables & de terres , &
enfin de cailloux & graviers empâtés d’argiles
ou de marnes.
Les rivages marécageux offrent des
terres de tourbes, ou feules ou mêlées des
différents matériaux, dont il a été parlé
«i deffus.
Ces deux fortes de bords font très-peu
élevés , & même les marécageux font le’
plus fouvent couvert« d’eau , & inondés
■ aux moindres crues.
Mais les rivages de la première forme,
fie font inondés que dans les plus grandes
çrues.
Enfin les bords montueux ou de collines,
font plus ou moins élevés, ayant été
coupés à pic par les eaux courantes du fleuve:
& c’efl rarement qu’ils foient recouverts
par des dépôts ou terreux ou graveleux
ou fablonneux , lorfque les maffifs
’des. hauteurs font d’une médiocre élévation.
Le fond du canal, dans le cas où le
fleuve coule au milieu de fes dépôts , ell
de même, nature que fes bords : il y a des
endroits; où lé fond du lit efl un rocher
à nud & folide , comme les bords. Ceci a
lieu , toutes les. fois que l ’eau du fleuve
efl torrentielle; c’efl-à-dire , qu’elle a une
grande pente & une grande viteffe ; ou
ne trouve pour lors ni fable, ni gravier ,
ni cailloux roulés fur ce fond , mais à
mefure que la pente s’adoucit, que l’eau
’ diminue de viteffe, le .fond du canal fe
couvre de graviers ou de fables, qui fe
répandent aufli fur lès deux bords lors des
inondations & des crues.
La forme du fond d’un fleuve dépend
fort fouvent de la largeur du lit ; plus le
lit fe refferre , plus la concavité efl rnar-
quéè ; la courbure efl en raifon inyerfc de
la corde.
Je reviens maintenant aux rivages du
fleuve, les rivages varient de figures, de
flruâure ou d’élévation; mais pour en
donner une idée .vraie , il faudroit donner
une defeription des différents maffifs, à
travers lefquels le fleuve s’eft ouvert une
vallée & un canal, i Ce font d’abord ces
différents maffifs qui ont donné la première
forme au lit du fleuve , & puis ce
qui a fucccdé aux premières deftruétions
du fol, aux premières, excavations , ce font'
les dépôts : enfin il faut y joindra ce que
les. eaux flagnantes, par les produirions
des plantes aquatiques , y ont ajouté , &
y ajoutent tous les jours.
Les rivages marécageux, font ainfi fors
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