
les pierres q-iî 'la contiennent, & comme
un-, ingrédient- propre; à..faire, le mortier,;
I-e lé,répété ic i , celui qui-,-yeut, bâtir avec
fulidit-é- ne doit employer d’autr-.e Gliaux
qup- celle qui; eit faite avec la, véritable
pierre calcaire, ç’eft-à-dire, avec. une
pierre- qui, rte contienne, aucun mélange
de terre ni de table , & qui lorfq.u’on la
calcine fe conyertilfe entièrement en: bonne
chaux.
Les architedes habiles , ’doivent s’appliquer
Iqu’il reçoit un beau poli par l’union
|& par l’égalité' des parties qui lé com-
i pofent.
à analyfer toutes les pierres, des environs
des lieux où ils doivent b âtir, afin,
de choifir la plus propre à donner la chaux
de. la meilleure qualité ; fans .cette précaution
, les, propriétaires,, peuvent, être af- -
fusés-:que, ,les; .,batimens qu’ils feront faire,
dureront trcs-peu, On voit, dans.. Virruve1
que de fon. tems même. &: antérieurement
plufieups. édifices, tomboient en ruine,
foit par la faute des architedes r foit pari
leur iupercherie.
■ Parmi.léS|niatériaux:prO)pres.à-la bâtiffé.
que j’ai dit avoir Vus dans les,' 'enviions de
S é g o v ie , le marbre noirâtre que l’on
trouve auprès,’ de- la cKartreufé de ’ Paular
n’eft pas le moins précieux. Toute eipéoe-
de marbre de quelque couleur qu’il fo it,
fiprple.qu variée -, fe. calcine & fe.rédtfit
eq bonne ou mauvaife .chaux.. Il,,fe diffout.,
encore, avec, effêrypfcençe l’air s’éphappe
par le iContaft, dp- quelque ligueur acide.
L e noir du. marbre, provient .de gueiqjiey
terre étrangère qpi, s’y trouve avec la.man
tigre càlcafie, ou dé la pofition, & de.la.
configuration-de fes parties qui abfqxbent;
tous les rayons de lumière , alors;là.
couleur difparoît en la broyant, ou enfin
cet-te'couleur proyient de quelque-bitutâe-
noir que l’on fent en frottant le marbre.
Après' avoir' fait cës trois expériences,
je; trouvai, que la couleur noire du
marbre de Paular provenoit du mélange'
d’im peu de terre argilleufe qui s’oppofoit
à ce qu’il fût propre à faire de la chaux,;
mii* en revanche., il efi excellent pour,
b âtir, pour faire de* tables & c , , parce.
Des [ailes.
l y.
I! y a trois fortes de fables auxtenvirons
dé Ségovie : la première elt un fable à
gros.grain, qù’on mélange avec là chaux
pour en faire du mortier ; la fécondé efi
un fable moyen qü’on fond avec le Tel;
de fôude pour en, faire le cryflal de Saint-
Ildefonfe", & la tïoifîeme efi un fable
plus fin encore' d'orfi cm fe fert pour
donner le premier p o li 'aux grandi; ‘fcryfe
jtaù'x, qü’on iepolit. énfiiite. avec l’émeri
p î auxquels' on donné1' la. derniere main
ayec.dè l’almâzafron qui lès rend parfaite-
pient unis. On feroit mieux de fe fervir
pour les cryllaux de', cette fabrique du
fable qu’on ’ trouvé 'âù’pfès de'‘ Madrid, !
parçe que^ce.fable efi..plus.propre pour
les cryllaux que ne l’efi celui de Sé-
goyie.
Le fable angulaire on pointu abonde
dans, toutes les, .terres & dans, toutes,,les
pierres du mondp, parçe.qfie le, frottement
perpétuel des flots.d<; la mer ne l’arrondit
ni, ne., brife lès.; pointes. Comme , il efi
exceïfivement rare dt*;,trouver du fable
rond, j.a,pxéfi}me| que ce, fable n e provient •
point des fragmeas de, pierres décora-,
poféfts; mais que par fa nature, il efi- ainfi
angulaire., Bn, effet,j;pus. voyons les autres',
corps, s’arrpn-dir, , àypc le tems & par (e
frottement ;. fi nous-confidérons les plaines,,
entières: de. fables,,, les montagnes, fablon- ,
neufes,, les,.fables-,qui font fur le. bord .& .
au fond des,mers,, l’abondance des gr,ès-,
qui exifl&nt, dans le. monde., le fable qui,
entre dans la. compofition d’une fi grand«;
quantité de roches,, de tant de pierres &
d’une fi grande quantité de matières, nous
eri*c5hclürôns que' les"deux tiers du globe
font de fabfe.
Des argilles.
V .
Ifi y a encore à Ségoyiç dînprëntes
veines d’argi.lle ; mais; elles fe réduifent
à deux principales,; l’une de. ces veines
efi d’une.couleur obfcure & uniforme,
on s’en fert à Saint-Ildefonfe pour
jéttef- en moule les tables énormes de
bronze fit *êfqu|elles. on coule.fies plus
grandes glaces. dé, l’Univers. L ’autre veine
efi cornpofée dé couches de différentes
couleurs-: ni l’une ni l’autre de ces sigillés
ne font fulîbles'au feu. quelque, violent,
qu’il fo it , & elles rie fe diffolvent avec
aucune',forte d’acide; quant à leurs-couleurs,'
je fies, crois peu Tolides ou,dépendantes
abiolument de „la jjj'configuration
des parties & de la inflexion de la lumière,
ainfi» que le gypfe de Molina d’A ragon
, qui perd fes couleurs au feu ,.' &
qui devient blanc. Ce feroit une pure
fidion-, que d’attribuer ces icpuleurs de:
Tàrgillei;aux métaux..:J’appuie cette af-
fertiofi: fur plus dm .cinq:.cents échantillons
dfargill® qüe j ’ai obfervés:& ramaffés.
en Efpagne:; dont quelques-uns rougif-
foient 1 au feu fans: contenir certainemen t
le moindre ■ atome . de fer tandis.' que-
d’autres argilles qui fé! ofiloroient :éga-,
lement au -feu montroient du fe r -à la
préfentation de 1’aimant. Avant d e cuire;
ces terres, perfimne n’auroit cru qu’elles
cüritenoïent1 dtfffer, puifqu’elies ■ étfeidnt
blanchâtres & claires, Jfe n ’ai point vii
d’argille' qui étant effayée à l’èau-fbrte
donnât- dés indices de,- cuivre ÿ j’ën- ext
cep te celles qu’ ori trou-Ve- dans les3 veines
de ce métal. Geci pofé, à quel métal
prétendroit-on attribuer’ la ; couleur des
argillès dël Ségovie ! Je' ne- crois-pas1 que
ce- p-uiffe être à < d’autres métaux qu’au
fer & au cuivre’, & cependant mes'.expériences
prouvent -qufils rfy,exillent pas;
rroh que je-meJqùe-les-fiamcules de l’ar-
gi-lle' püifiènt fë combiner - avec fies par-
treules' métalliques- aü point de-1 réfléchir
là- luiriiêfë d’une façon ou d’une autre,
Je foutiens feulement- que les- métaux- ne
font pas toujours les principes de la cou-
feu.1! des terrçs, ou des pierres, puifque
j’en trouve qui font colorées fans contenir
aûcun métal.
Atj, refte, fans,- reconnoître ces prin»;
cjp.es- colorajis^ Jes,-,ar-tiftes peuvent travailler
ayep intelligence çes argilles , lorf-
qu’ils auront bien .étudié le cara&ère 8c
: la nature-de- ces terfes,, p,our-en- faire des
’ applicatipnsi pratiques aux procédés de
: certains .ar-tSi, II leur importe particuliè-
j rement de favoir. qu'avec l’argifie & la
[chaux ils,- peuvent faire.un mortier aufli
bon qjje celui qu’ils feroient avec le.fable ,
: & qui plus efi avec la fameufe pozzolane.
jd ’It-alie. , -. ,
Perfonfte n’ignorë que l’argille fe con-
ifolide au 'feu & fe convertit en une efpèce
! de pierre grenue, & d ’üne‘certaine dureté,
I comme on le voit à Saint-Ildefonfe dans
jlfe* fôùrs’d'é-1 criflaux, où elle1 réfîflë dés’
,mois ètitiers au feu lé plus violent. l ie n
je ft'd é même dans lfes‘pots- de Zamora,
1 dans les .tuifes'î dans les 'briques & dans-
| les bons ’creufêts j; dont fé-‘ fervent les-
jehimiftes &qujfi>nt'compofes d’afgillè cur-
îte & brb y é e , méléë avec l’argille crue &
riaturelle. En pilarir dbne l’ irgille cuite
(jufîju’à ce qu’elle foit réüü-itë'à une for te
Ide gros fable; en la mêlant eniiiite avec
de la,chaux, .on fera un excellent mortier
| dont on pourra fé fervir avec la certitude,
|que l’édifice dureja autant' que fi on fe
fût fervi.du meilleur fable & de la meil-
lleure'chaux.' Çet. expédient pourra -être:
futile daps lesjcas où l ’ori^.n’auroit pas de:
jbon, labié-fofis la main , & où l’on pour-
roit difpôfer aifément d’une àrgille; car’
fi l’on mêle de mauvais fable ' avec de la1
chaux, quelque bonne qu’elle foit d’ailleurs,
la conftruftion ne vaudra rien.
J’ai: fuppofé jufqu’ici que le lerieur
connoiffoit l’argille. Pour, ne rien lui laif-
fe r .à defirer à cet égard, j’en donnerai
une définition, pratique de' préférence à
une définition feientifique. Toutes terres
tenaces qu’onpeut .travailler au tour, qu’on