
cette chaîné de moütâgneV énormés, dont
eft compofée la partie occidentale dunou-.
veau continent , enforte qu’il fait moins;
chaud au Bréfil & à Cayenne qu’au*Sértegai
en Guinée, & moins chaù'd au Pérou
fous la ligne , qu’au Bréfil fie à Cayenne,
à caufe de l’élévation prodigieufé des terres; ;
auffi les naturels du Pérou, du Chili,
ne font que d’un brun rongé' & tanné ,;
moins foncé que celui des brafiliens : ainfi
par la feule difpofition des terres du nouveau
continent , la chaleur y eft beaucoup
moindre que dans l’autre , & le froid plus
confîdérable. Il eft ailé de voir que l’humidité
y doit être auffi plus grande, & que
par conféquerit les climats y ; font affortis
aux faits généraux que nous avons pré-
fentés fur les animaux, ( Voyez ) l’article
Amérique.
I I I .
Extrait raifonné du difcours de Buffon ,
1 Jiir les époques delà nature.
Dans les recherches que Buffon a faites
fur les .‘époques. de j$ nature., ce j grand
écrivain a fait ufage . de. .-.trois;:. grands
moyens i°. Des faits qui peuvent nq,ufe
rapprocher de î’ojnginé-j édÇjSi,T£l&6l§5:
2 °. des monumens qu’on. .doit regarder
comme les témoins de. ces,.premiers -âges j
s", des traditions qui peuvent nous donner
une- idée- de’s âges fubféquens.'-.TC’eft
ainfi- que Buffon forme line chaîne dés
événemens,
■ • Le premier fait que çite Buffon eft que,
la terre eft élevée, fur l’équàteuï. & a.baii-
, fée fous les .pôles-;dans la p.repyrtiqn. qué-
xigent la force,- les loix de la; pefanteur
& de la force centrifuge.
L&fecond fait eÜ, que le jgîobe t'érrdjr.e-
a une chaleur inté rièure, qui lui eft propre,
& qui eft indépendante ..decellej que, les
rayons du foleil. peuvent dui 'çommüni-
quer.
- Le tr oilïème fait eft , qïïé lit chàlraf que:
le foleil eftvoie à la terre eft adTe-2 petite
en coinparaifon de la chaleur propre du
gldbe: ■ terreftre ; enforte que la chaleur
envoyée par le foleil ne feroit pas feule
fuffifante pour maintenir la nature vivante.
Le quatrième fait,eft,.que les matières
qui compofent le globe de la terre font
en .général de la nature du verre, fit
peuvent être' toutes réduites en verre.
Enfin le cinquième fait-eft,_ qu’on trouve
fur la furface de la terre fie même fur,les
montagnes jufqu’à r poo & 2000 toiles
de hauteur, une immenfe- quantité de coquilles
fie d’autres débris des predu&ions
de la mer.
Le premier fait du renflement de la
terre à l’Équateur fie de fon applatiffe-
ment àuxpôlés, prouve que le' globe terreftre
a précifément la figure que prendroit-
un globe- fluide qui tourneroit fur lui-
même avec la viteffe que nous ccmnoilïbhs
au globe de laterre ; ainfi la première con-
féquëncè. (qui fort de -ce’fait inconteftable,
r p’eft.-que’Ta matière flbftt là'terre a été
'doinppfée,; étoit dans un état de fluidité, au
mo'mënt qu’ellè a' pris fa forme,: fie commencé
à tourner fur elle-même, ■
Nous avons deux manières différentes
de CpnceVoïr la polïibilitë de' cet état primitif
de "fluidité1 dans le globe terreftre.
La première.eft la. diflblùtiôn ou le délàye-
ment des matières [terréftres dans l’eau ;
la fécondé leur liquefaâiori'par le feu.
Pour dérerminèr en faveur de la, féconde
'maniéré;, Buffon ob’férye quele plus grand
'nombre'dés-' matières0 folides,qui cota-
pofent le globe, ne fon t pas' dilfolublés dans
rë'aü; ci: fécond lieirépie la quantité'd’eau
éft ff petite en (cômjiàVaifétif de la matière
qui n’eft pas eau, qu’il- n’eft pas poffible
- cjùe - - fune1 ait0 jamais . été 0 délayée dans
l’autre il<- en conclut donc que cette
fluidité a é'té-fune lîquëfàâion caufée j>ar
lé fèùv' -
■ Cette conléquence paroit appuyée parle
fécond Lit & par le troifième ; car. a
chaleur intérieure du globe encore actuellement
fubfiftante, étant fuppolee beaucoup"
plus grande que .celle, qui nous vient
.qnatriètne-fait;.qui pqqs, montre,le produit
de cette adion :du fett , c’eft-à-dire, le
verre dans toutes les fubftances ter-
reftrés.
du foleil, il en réfulte quecet ancien feu.
n’eft pas entièrement dilhpé, quoique
îa Audace ,de.ia terre foitpius réfroidie que
fon intérieur. Buffon perfuadé que dès
qu’on pénétre au-dedans de la. terre , cette
chaleur intérieure, étoit confiante en tous
lieux pour chaque profondeur, & 'qn’ellé
augmentoit à mefure qu on defeendoit
dans les puits & dans les galeries des. mines,
croit que les parties, voifines du .centre
delà terre, font plus chaudes que celles
qui. en font- éloignées, & il en conclut
qû’i 1 ■ y 'a.au-deffous, du baftin de la mer,
comme dans les premières couches de la :
terré, une émanation, continuelle de chaleur
qui entretient la liquidité -des' eaux fie
produit la-, température,de la terre, j
Buffon croit de même : qu’on ne peut,
pas ..douter,1; du quatrième fait , c efl-a-dire
que les matières dont le,.globe eft çoippo/'e '
ne forent de la nature du verre ; les preuves .
particulières qu’il en donne ici ,■ font que
le fond des minéraux., desvégétaux& des
animaux , n’eft qu’une matière.yitrefçible , -
■ puifquë tous S.eur..s ré fi du s , tous leurs dé-.
trïmens, peuvent- fe réduire, .en . verre. '5
-En vain lui objecteroit-oii les matièresr
appellées réfractaires par Içs chimiftes ;
elles ne font infnfibies que .parce que ie
feu de leurs fourneaux n’eft pas allez vio1- ;
.lënt:,"- '.-.iv.A ;',o O fc-.r[
D’après toutes ces., preuves, Buffon
établit donc comme un principe, que-ia.
liqüéfaâion primitive, de la malle, fjniière-.
de la terre par le feu,-eft prouvée.dans
toute la rigueùr qu’exigé .ia plus Aride.
; logique. D’abord. à . priori ,:. par le premier,
fait de fon éiéy-atiÿt îurLEqti^teur,;
& de fon ahaftlemenr, fous . les p ôle.s ;;
z ° . ali 'a c lu , par le feeenj fie le.trqifièms
fait de la., chaleur ïnteneure-.de .la terfé
encore fubfiftame 13°, à p o f le f io r i > par le 1
Quoique toutes les. matières qui comparent
le. globe" de la terre alpnc 'été primitivement
de, la.'nature du verre, Buffon
( croit devoir les diftingüer & les féparër ,
relativement aux differens états où elles fe
trouvent avant ce retour à leur premier
état, 8c il les divife conime tous les autres
natu rail fies en maticres. vitrçfclbles & en
matières calcinables’i Des premières, n’é-
prouvant aucune adion dé la part du feu ,
à moins qu’il ne foit porté à un degré de
forcé capable de les convertir en verre.
Les’autres au contraire, éprouvant à un
degré., bien inférieur^, une adion' qui les
réduit en chaùx. Buffon'obferve, que la
quantité des fubftances calcaires quoique
fort confîdérable fut la terre , eft neanmoins
très-petite en comparaifon dé là
quantité des, matières vitriftables. "Ceci
conduit Buffon' au cinquième fait d’où il
déduit la formation "des ('matières cal ci-
riâbles, côaime ip par tenais t a un autre
teins & à un autre élément que lés matières
vitréfeibiès', parce que les premières maj-
ticres font toutes compofées de coquilles
.fit d’autres dépçuiiles des. animaux marins,.'
!
\ U. place dans la piaffe " des- matières vi-
frèfcibles.'1, le ïoe vif , les quartz , les
fables , les grès & les granits , les ardoiFes-,
lus -fchifïes , ' les àrgifles , les métaux 8c
■ miiiëfaux1métalliques. Ces matières prifes
erifemble l fônneht’le vrai fond du globe ,
fie en’comf ofentli principale fie àes-grande
Jpârüe:i foulés ont étép dri’gïnairement produites
par le feu priinitif : le fable , feloft
lût, n’eft que du1 verre en poudre ; lès
arables, font des (fables pourris dans l eau ;
, lés krdoifes fit lès fchifte#1, dés argilles dgt-
’■féchèes fie, durciéi; le rdc'vif,' les grès,
"le granit’, ne feftt‘^itfc dësniaflès vitreufes
ou des maflés yitrefcibles fous une forme
I concrète 5 les .çàijloux , les cryftaux, les