
J es produâions fîlamenteulês , comme
l’amiante , l’alun de plume , les différents
filets' qu’on trouve dans les fentes des
pierres: toutes les ramifications, comme
ces figures de plantes que l’on voit dans
les fentes des pierres , & qui ne font
que des réprefentations fuperficielles : tous
ces corps’ anguleux , comme le cryftal de
ro ch e .le s cubes de màrca fûtes , les amé-
thiftes , les diamants, & c : tous les amas
de matières qui ont rempli les cavités
qu’ils ont rencontrées : tels font les marbres
de plufieurs couleurs, les bois pétrifiés
, lês’coquiilespét rinces de toutes fortes,
les plantes métalliques, & un grand nombre
de corps de même genre, qui occupentTa.
plaee d’autres corps détruits & confumés.
Si donc tout folide doit fon accroif-
fement à un fluide : fi tous'les corps qui
fe reffemblént les uns aux autres, ont été
produits par des moyens fembiables ; fi de
deuxxorps folicFes contigus , celui-là a eu
le premier une confiftance lolide dont la
forme extérieure fe' trouve comme gravée
fur la furfaçe de l’autre, un corps folidê
& le lieu ou il fe trouve-étant: donnés, il
fera facile dé• déterminer le véritable lieu
dé la première formation de ce corps : ce
font ces vues qui ont’donné lieu au titre -
de la differtation : de fdlido inira folidum
niituraliter contento. Apres âyoir eonfi-
déré en .général . la quëflion d’un folide
renfermé dans, un autre, folide, Sténon
paffe à l’examen de plufieurs corps fondes
trouvés dans la teste & qui ont été le
fujet d’un grand nombre de difputea: telles
font.les inçruftâtio’ns ,. les féuimeris., les
corps anguleux où cïyüallifés fous une
forme quelconque , les. coquilles & autres
dépouilles des animaux de la mec, enfin
les empreintes en relief, & les figures des
plantes.
Toutes les pierres.de quelque efpèce que
ce foit, qui font co'mpofées de lames parallèles
entr’eil.es , mais qui. ne-font point
-planes , fe rapportent aux incruftations..
Lé lieu dés incrullations ., eft celui du
contact d’un fluide avec un lolide , enfort®
que. la forme & la difpofition des lames ,
repréfentent celle du lieu où elles fe font,
pour ainfi dire , moulées., & qu’elles indiquent
en même-temps.l’ordre de leur formation.
Si le lieu ou le moule étoit concave
, les-lames extérieures ou convexes
ont été formées les premières : fi le moule
: étoit convexe , les lames ■ intérieures ou
concaves font les plus anciennes ; fi la
matrice de ces incrullations avoit plufieurs
inégalités , coniïdérablès. , les premières
lames & les plus étroites ont d’abord rem-
f pli. les éfpaces intermédiaires ,■ que les
inégalités laiffoient entre elles ; & lorf-
. que ces vuides ont été comblés, ils ’eft
formé des lames plus grandes, & qui font
; démontrées plus .nouvelles par cela, même
qu’elles font plus grandes. Il eft facile d’expliquer
de même toutes’ les variétés de
figure qui fe remarquent dans la coupe des
pierres fembiables , Toit qu’elles repréfentent
des couches-concentriques d’ùnb-branched’arbre'coupéetranfverfalement
ou toute
autre figure irrégulière qui ne reffemble à
rien. Il n’eft pas furprenant que les"agates
& toutes lés autres: efpèces. d’incruflations
foient inégales & pleines d’afpérités à L’extérieur
, comme les pierres, d’un, tiffu la
plus grolficr , puifqu’il, n-’eft pas poffible
que ces incruftations ne portent pas a leur
furface les empreintes des moulés fur lesquels
ces pierres ont été formées. Si l ’on
, trouve fouvent de pareilles incruftations
dans les torents, & loin du lieu de leur
formation originaire -, ceci ne doit point
furprendrey attendu que les parties .-du
moule, ainfi que les matières moulées ont
- été difperféesy par l ’affaiffement des lits
parallèles . qui compofent la furface du
globe. V o ic i ce qu’on,peut dire de glus
certain fur la manière dont un fluide peut
fe- charger des particules qu’il dépofe cnfuite
fur. les corps folides , & dont fe forment
les incruftations dont nous venons de
parler.
i ° . La légèreté où la gravité fpécifïque
, - ne
ne font rien dans ce travail .de la nature.
2°. Ces particules peuvent s’appliquer
lùr toutes les furfaces imaginables : car on
trouve des furfaces liftes, inégales, planes
ou courbes , en un mot compofées de
plufieurs plans.diverfementinclinés, toutes
également incruftées.
j®. Le mouvement du fluide ne leur
apoorte aucun obftacle : au relie on doit
croire qu’il peut fe rencontrer dans la fuite
de ces dépôts des circonftances que, l’on
ne éonnoît, pas encore en détail , 8c qui
peuvent influer fur, .l’état des incruftatipns,
fur leur tranlparence & celle du corps
fpli.de.
. Onpourroit au relie déduire les variétés
des lames, de la diverfîté des particules que
le même fluide a dépofées en différents
temps à mefure qu’il les diftolvoit : ou de
celles quiont été apportées fûcceflivement
par diffëreiis fluides. Et comme les mêmes
caufès. produifent les mêmes effets , .les
lames, d,’une première incruftation s ’étant
.arrangées dans un certain ordre, ce même
ordre -feçîTQUvera obfervsé’ .csnftamment
dans les incruftations fuivantes,; & l’on y
trouvera des tracés manifeftes de i’intro-
duftion d’une nouvelle matière. Il paroit
que toutes ces particules qui entrent dans
la compolîtion,;des lames: font des fub-
fiances pierreufes les plus comminuéee.
s - i y -
Dés couches de la terre & de leur formation*
Les lits parallèles du globe ferreftre
doivent être confidérés comme les fédi-
mens d’un fluide , par plufieurs raifons.
l<!■ Les matières pulvérulentes & com-
nunuées. doigt Tes lits font compofés, n’ont
Pu êtife arrangées comme ‘êlTes fo iit , faits
Césgmphie-Phyfique. Tome I .
: le concours d’un fluide où elles ont été
fufpendües, puis’ abandonnées par l’effet
de leur péfiuiteur, & fans que la furface du
fédiment qu’elles ont formé, en gagnant le
fond du baffin qui contenoit le fluide,
ait été applanie par le mouvement & l i
prelîion du fluide.
2°. Les corps d’an certain volume qui
fe trouvent renfermés dans ces lits , font
difpofés la plupart, fuivant les loix de la
pefanteur , non - feulement quant à la
pofition particulière de chaques corps qui
font fur le plat, mais encore quant à la
fituation refpeélive de ces corps.
3°. Les débris, les matières eommi-
nuées dont ces lits font compofés, ont été
tellement appliqués à la furface des corps
d’un certain volume qui s’y font trouvés
engagés, qu’elles en ont rempli les plus
. petites cavités, & même reçu 8c confervé
jufqu’à l’empreinte du poli de cette fur-
face.
§ . V .
Des couches de la terre, & des matériaux
qui font entrés dans leur compofition.
i®. Si toutes les particules de matières
qui compofent un lit pierreux font de la
même nature & très-fines, on ne peut nier
que ce lit n’ait été formé dans le temps
même de la création par les fédimens du
fluide qui couvroit toute la terre. C ’eft
ainfi que Defcartes explique la formation
des lits horifontaux qui compofent notre
globe.
2°. Si l’on trouve dans un de ce* lit*
des fragmens d’un autre lit ou des parties
d’animàux ou de matières végétales, ce
J lit n’a pas été formé par les fédimens du
fluide qui environnoit la terre au temps
1 de la création.
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