
baffin 4 e la mer, St s’il y a quelque pria-j
cipe a âif qui continue ce déplacement ; 1
mais auparavant il femble qu’on ne doive
pas perdre de vue une difficulté à laquelle
nos naturalises fyftématiques n’ont
pas encore fait attention. Ils n’ont pas v u ,
par exemple, que la mer qui baigne 'nos
côtes à couches horifontales , n’ell pas la
nier qui les a formées , & qu’elle ma pas
pluslormé les parties voifines'de fes bords ,
oue les parties qui en sont le plus éloignées.;
qu’elle n’en forme pas même aétuel-
lement le prolongement : car les dé-
ppuilles des animaux marins , qu’on rencontreras
à pas , à la furface des continents
abandonnés par la mer , ne font pas.c.eiies-
des animaux qui peuplent nos parages ; ce
font des coquillagès dont les analogues ,
ou nefe trouvent plus, ou ne fe trouvent
que dans des mers fîtuées à d’autres latitudes
, & nullement dans notre mer. D ’aiU
leurs , on ne peut* me montrer un petit
appendice de continent, une petite fuite“
de couches horifontales , ie.iong des côteg.
de la mer en Europe , qui foienele produit
des dépouilles de la population aftuelle:
produit organifé bien régulièrement , &
annonçant un progrès du même travail.
L a mer dans beaucoup d’endroits, détruit
les falaifes qui forment fes bords, bien,
loin d’accumuler les matériaux propres à
les refferrer par des accromemens fuc-
«effifs , qui faffent un maffif non interrompu
avec les terreins fortis de l’eau.
difcuffion des faits.,' & étudier, d’après un
plan mieux concerté j; la fuite des événements
En un m ot, je le répété, cette mer actuelles
n’elî pas la même , qui a fait ces falaifes ,
n’étant pas peuplée des mêmes efpèces
d’animaux , mpkcé#fous le thème climat.
Que de faits àanalyfer dans un feuj ! que
d’obfervations à combiner pour trouver
la vérité, ou enfin pour s’affermir dans le
doute ! car pour détruire les hypothèfes
■ les plus brillantes , il fuffit fouvent d’un
feulfait. I l réfulte. ; de ces différentes obfer-
vations, qu’il relie encore beaucoup'“ de
recherches à faire fur le baffin,de la mer;
mais fi l’on-veut les' rendre utiles, il faut
apporter l’attention laplusfevère dans la
qui ont appartenu aux . différentes
époques , ainfî qùe la correlpondance des
veltig.es des ces évènements. Ce font là les
monuments qu’on doit commencer à comparer
avec foin , & que la plupart des
naturaliftes, plus curieux de bâtir des fyf-
. tèmesvplus ou moins ingénieux , que de
1 faire des obfervations exactes, ont trop
négligé deconfulter.
X V . *
S i N È Q V ï .
D u déluge.
C ’efl ici le lieu derechercher comment,
aü jour fatal du déluge, la plus grande partie
de la terre fera fubmergée par lès eaux ;
f i . cette inondation' fera produite par les
■ efforts réunis de l’Océan & dé-la mer intérieure
fou levée contre nous : ou frfles
plhles continuelles ,è,hn hiver opiniâtre 8c
Vainqueur dc.i’été , verferont fur le-globe
tous les nuages diffous dé l ’atmofphère : ou
fi la terré'fera couler plus abondamment
les fleuves, & ou vrira de nouvelles fources
à dés eaux inconnues : ouplutqt li ce grand
évènement fera non l’effet d’ une feule caufe,
mais le réfultat de tous les moyens réunis
de deflruétion, produit à-la-fois & par la
chûte des pluies , & par jacrue dès fleuves,
& par l’irruptioii-des, mers, &:par le concours
unanime' de toutes les eaux de la nature
pour la, perte du genre humain....
Quand la néfceffité amènera ce tems re-*
doutable , les deftins mettront en jeu'plu-
fieurs agêns.-à-la-fois. La deffruflion s annonce
’par des pluies exceffives, par un at-
mofphère nébuleux & fans foleilj par des
nuages continuels & un brouillard épais
que; les vents ne diffipent jamais...... Les
édifices vacillent & s affaiffent fur leurs fcn *
démens baignés d’eau : enVain effaieroit-on
de les étayerp quel point d’appui fourniroït
an terrein mouvant & fangeux ?. cependant
la chûte continuelle des pluies;,, ht -fonte de
ces amas de neige accumulés pendant, plu-
fieurs lîècles , forment un îmjnerife foi rent
qui précipité du fommet des montagnes ,'
entraîne & les forêts qui n’ont plus de con-
fillance, & les pierres qui n’ont plus de
lien. Les métairies font inondées, des troupeaux
* roule»t confondus a v |c . les débris
Iqtte cej foit la principale caufe de ce dé-
de leurs étables. Après la deftrudion .des
moindres édifices qu’il a.empfrtés,.fur Ion
paffage, le torrent plys'impétueuxva déeia-;
ter la guerre à des m p B H folides;. I l!
entraîne & lés villes 8c les.murs & les I
habitant infortunés. - r i
Cependant les pluies continuent, l’atmofphère
fe chargé d e plüà en plus, l.es caufes j
dedefiruâion s’accumulent : au jour fonibre j
d’un ciel couvert fùecèHeht les ténèbres de ;
la huit, mais une nuit «horrible, épbuvait-;
tablé , éclairée de tems en tems par unej
lumière funèbre : ce font continuellement j
des foudres qui éclatent, des orages qui ■
fondent fut la nier.: elle s’apperçpit, pour .
la première fo is , de Taccroiffement des j
fleuves 'pelle- fe feiit à l’étroit. ‘ Ce ne font |
plus fes bords qui ' [’-arrêtent, ce font: les ;i
torrens qui.rëpcùffent fes flots eh arriére: j
bientôt la ftirface de la terre n’eflplüs qu’un i
lac immenfe. Seulement les plus hauts fom- ;
mets offrent encore quelques hofpices. ;
C’e/Hà que les malheureux huhiains fe font
réfugiés arec leurs femmes & leurs enfans
en ehaffant devant eux leurs troupeaux.
Les fommets des montagnes paroïffent à*
fleur-d’eau, & augmentent le nombre des
cyclades. jj
Quelques philosophes perifent que les ,
pluies exceffives peuvent nuire à la terre,
mais non la fubmerger. Il faut de grands
coups pour frapper de grands objets.
D’autres veulent que la mer fe déplace, 8t
faftr.e univerfel : un fi grand naufrage ne
peut être l’effet des torrens,des pluies & des
fleuves débordés : quand le moment de la
■ deffruélion eil arrivé . quand les deflins ont
véfolu de renouveller ,1’efpèce humaine ,
tous les élément confpirent à cette révolution.
Une s’agit pas d’endommager la. terre j
mais dé la couvrir d’eau : auffi, après es
prelude , la mer fe ,'gonfleplus qu’à l’ordinaire,
& porte fed flots au-delà du terme
des plus fortes tempêtes : après avoir reculé
deux où-trois fois fes bords : après s’être
fixéelur un fol étranger, pour fur croît de
maux, .elle vient foudre contre le* globe
. par un courant forti de fes gouffres les plus
profonds.
En effet, l’eau efî un élément auffi abon-
‘ dant que' l’air ou le feu, & bien plus abondant
encore dans rintérieiir de la terre. Ce*
eaux une fois mifes en mouvement par la
i volonté du deflin , foulèvent & ehaffent
[devant elles le valie fein des mers! puis
[ s?éièvent elles-mêmes à une hauteur prodi-
gieufe, & jfurpaffent enfin les montagnes
les plus élevées qui fervent d’alyle aux
. hommes....
De. même donc que la marée des équinoxes
dans le tems de la conjonction du
foleil 8c de la lune, efl plus forte qpe toutes
.les autres, a de même ,lé flux deftiné par la
nature,à-couvrir la terre etitieré l ’emporte
fur les plus grandes marées par la violence
& l’abondance, & le reflux n’a lieu que
lorfque l’eau a furmonté lès fommets des
plus hautes montagnes qu’elle doit couvrir.
Quelle fera la catife de ce défaftre ? la
même qui doit produire la déflagration uni-
verfelle. Le déluge d’eau ou de feu arrive
quand il plaît à Dieu de recommencer un
|| ordre plus parfait de chofes, & de mettre
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