
72 B U F
globe, comme tout ce qui a été dit fur
les autres plans decomparaifon du ma-
crocofme & du microcofme. ,
B U F F O N .
Notice des principaux articles des ouvrages
de Buffon , relatifs plus parlique.
Quoique Buffon ait traité de plufïéurs
objets d’hiftoire naturelle relativement
àl’hifloire de la terre & à là Géographie^
Phyfique, cependant il m’a paru devoir
me borner à préfenter dans cette notice le
précis de trois articles.principaux, qui ont
trait plus particulièrement à cette partie
de nos connoiffances, 8c quï peuvent concourir
à la perfeâionner*u:j
Dans la premières je donne un extrait
de la théorie* de Buffon , où toutes les
parties de fon lyflême font préfentées rapidement
& fans difcuflion, mais où je
m’attache particulièrement aux faits.
: De ns la fécondé' je donne* un précis des
recherches de Buffon fur les animaux- qua-
dupèdes "naturels & propres à chacun
des deux continens & fur ceux qui leur
font communs. On y montre les _ con-
féquepces. qui en réfultent relativement
au pairage de certains animaux de l’ancien
continent dans le nouveau.
Enfin dans le troifièmearticle, je donne
un extrait raifonné du grand travail de
Buffon fur les époques de la,nature. Je me
fuis borné a préfenter , ici les'faits . qui
Jen tent de bafe à cette elpèce de cosmo-,
gonie & a lps rapprocher de manière à en
former un tout folide & inllruèlif dans
toute forte d’hypothèfe, fans pourtant dif-
fimuler l’ufagç que Buffon a cru devoir
en faire pour établir fon lyflême. J’ai cru
que ce. précis d’une grande malle de faits
p'ouvoit .être très-utile aux progrès- de la.
Géographie-Phyfirque. Les autre? objets
moins import ans, dont traite Buffon dan*
;fes nombreux ouvrages,, reparoîtront dans
les articles du diâionnaire & y feront
difeutés avec Pétenduë & Jes vues qui
■ m’ont paru convenables à leur iinpor-
j tance.
Précis raifqnné'idù traité de. Buffon fu r la
: ! \. théorie de la terre,
Buffon ne s’occupe pas dans fon dlf-
, cours fur la théorie de la terre, & dans les
preuves qu’il y a jointes , de.' fa figure , de
fon mouvement, ni des rapports qu’elle
peut avoir avec les autres: parties de l’Univers;
mais il examiné fa conftitution intérieure
, fa forme & fa matière. Il a cru
quel’hi.floire générale de la terre, l’expo-
ifrioll des réfultats généraux -des abfer.va-
tions, qu’on a faites fur les différentes matières
qui çonipoituit Je globe, terreHre,. fur
les éjninejîcas , les profondeurs & les inégalités
,de .là forme, fur le mouvement des
mers ,, fur la direftion des montagnes , fur
la dilpofition des couches , éevoient précéder
l’hiftoire particulière do fe.s productions.
La théorie de ces effets ell, fuivant
lui, une première étude de laquelle dépend
l’intelligence des phénomènes particuliers
, aulfi bien que la connoiflànce
exaéle des fubllances terreffres ; têl ell le
plan vafte & étendu qu’embraffe Buffon
dans l’exécution de ce travail. Il s’oblige
de n’admettre aucune fuppofîtion 8c de
ne faire tufagé de fon imagination que pour
combiner les obfervations , généralifer les
faits & en formerun enfemble qui préfente
à l’elprit un ordre- méthodique d’idées
claires & de rapports fuivis & vraifem-
: blables.-:
Le globe de la terre offre à fa furface
des hauteurs, des profondeur#, des plaines,
des -mers , des marais , des fleuves, des
cavernes., des gouffres, des volcans, 8c
à la première infp.eftion on. ne découvre,
en tout cela aucune régularité, aucun
‘ ordre.'Si l’on pénétre dans'fon intérieur,
on y trouvé des métaux, des minéraux,.
des
dès pierres , des bitumes . des fables, des
tefreâ, des eaux & dès matières de toutes
efpèces, placées comme au hafârd & fans
aucune règle apparente. Si l’on examine
avec un peu plus d’attention , on voit des
montagnes affaiffées, des rochers fendus &
brifés, des contrées englouties , des ifles
nouvelles, des terreins fubmergés, des
cavernes comblées, (tes matières pefantes
pofées fur de plus légères , des fubllances
molles, folides, friables, toutes mêlées &
dans une efpèce de confufîon qui ne nous
préfente d’autre image que celle d’un
amas de débris & d’un monde en ruines.
C’eil fur ee défordre apparent qui fe
montre à la furface & dans l’intérieur de la
terre , que Buffon prétend jetter une
grande lumière en nous'y faifant découvrir
un ordre & des rapports généraux
que nous ne foupçonnions pas, autant que
la connoiffance que nous avons de la
croûte extérieure & prelijue fuperfîcielle
dti globe, & de fa maffe intérieure lui permettra;
il fe borne donc'à l’examen & à
la defcription de la furface de la terre 8c
de la petite épaiffeur dans laquelle nous:
avons-pénétré.
Le : premier objet qui fe préfente , e’efl
î’immenfe quantité d’eau qui couvre la
plus grande partie du globe , & qui occupe
toujours les parties les plus baffes ,
de manière que leur furface. eft toujours
de niveau, & que leur maffe tend continuellement
à l’équilibre & au repos. Cependant
ces eaux font agitées par une forte
puiffance qui s’oppofant à la tranquillité-dé
cet élément, lui imprime un mouvement
périodique 8c réglé , fouleve les flots qui
s’abaiffent enfuite, & fait un balancement
de la maffe totale des; mers en les remuant
jufqu’à la plus grande profondeur.
Dans l’examen du baffin qui contient
toutes ces eaux, Buffon nous y fait remarquer
autant d’inégalités que fur la fur-
face de la terre. Il voit dans ces hauteurs,
& ce#t profondeurs des j .vallées 8c des.
G éographie-P hyfique. Tome 1,
plaines; il voit dans les ilîes les ffeinmcts
des vafte» montagnes, dont le pied & la
bâfe font Couverts par les eaux ; il voit
les courans rapides qui femblent fe fouf-
traire an mouvement général, fe porter
conftamment dans la même direction &
àffujettis à des limites aufli invariables que
celles qui bornent les eaux courantes des
fleuves.- de la terre. Il nous fait envifager
d’abord ces mouvemens inteftins qui ont
lieu dans le fond de la mer, ces agitations
extraordinaires produites par des volcans
foumarins, comme la caufe des bouillon-
nemens & des trombes. Plus loin ces
gouffres, ces tournants d’eau, quifemblent
vouloir attirer les vaiflèaux pour les engloutir;
& enfin ces plaines calmes &
tranquilles, où faute de vents , les navigateurs
font forcés de relier & dépérir.
Mais ce que Buffon nous indique de
plus important dans le vafte empire de la
mer, ce font çés milliers' d’habitans, de
différentes efpèces qui en peuplent toute
l’étendue. Les uns couverts d’écailles légères
, fe jouent dans les différées parages,
d’autres chargés d’épaiffes coquilles, ou fe
traînent pefamment ou relient attachés
aux rochers. Il nous parlé également des
plantes, des moufles , 8c des végétations
encore plus fîngulières que produit abondamment
le fond de la mer; il finit enfin
par nous indiquer le terrein du fond delà
mer comme formé de fables, de graviers,
de vafe, de terre ferme, de coquillages,
de durs rochers & comme reffemblant partout
à la terre que nous habitons. Voyez
Baßin de la mtr. Voyez Coquilles.
En nous faifant voyager enfuite fur la
partie fèçhe. du globe, voici ce que nous
offre Buffon. D’abord il nous fait parcourir
la différence prodigieufe des climats, la
variété des terreins, l’inégalité de leurs
niveaux, les grandes montagnes plus voi-
fmes. de l’Equateur que des Pôles, qui
dans,l!ancien.continent s’étendent d’Orient
en Occident, beaucoup plus que. du Nord
au Midi, & qui dans le nouveau monde