
ou moins inclinées de l’eft à l ’oueft en
déviant quelquefois au nord , 8c d autres
fois au fud. En les abordant du cote de
l’Italie on a en face la tête des bancs ; & 1 on
obferve que les bancs inférieurs font ceux
qui plongent le moins dans l’intérieur. Ils
font compofés d’un quartz gras 8c blanc,
mêlé plus ou moins de mica de differentes
couleurs, ordinairement fiffile, mais fou-
vent d’un tiffu noueux & à feuillets entr'e-
lacés. Ces bancs inférieurs renferment des
venules 8c des fil-ns de quartz plus ou
moins épais , où l’on trouve des cryftaux,
des minerais, 8cc . pl us on monte plus les
couches s’inclinent ; le mica devient abondant
; & on peut lui donner le nom de
fchifte micacé. Quelques-unes des montagnes
dont les fommets font les plus
élevés , tels que le mont Saint-Gothard , le
Roffo | le Vifo 8c autres, font formés de
cette fubftance , & l’on trouve près de
leurs fommets des cryftaux de-roche du
poids de plufieurs quintaux. Plus loin le
quartz eft entièrement remplacé par du
mica très-friable où l’on commence à voir
des fragmens de fpath calcaire. L ’incli-
naiCjn diminue, le mica fe mele avec la
terre calcaire , & acquiert par ce mélange
une. cohéfion plus forte. On trouve auffi
ces deux fubllances en couches féparées :
elles renferment du Ipath calcaire qui eft
en venules dans la terre calcaire, 8c en
fragmens arrondis dans .le mica. Les bancs
calcaires préfentent prefque toutes les cou
leurs j mais chaque banc eft de la même
couleur dans toute fon étendue, ou feulement
traverfé de veines blanches ; peu-è-
peu le mica difparoît, & il eft entièrement
remplacé par des bancs calcaires gris , ou
d’ un gris jaunâtre avec des fentes innombrables
: ces bancs ont depuis un pouce
jufqu’à trois pieds d’épaiffeur. Le fpath
calcaire en molécules fines en tapiffe les
interftices Le calcaire forme des fommets
efearpés , mais qui, dans quelques endroits,
quoique placé fur le fchifte ne
s’élève pas plus haut que lui. L ’inclinaifon
des bancs de ce fchifte calcaire eft de. 2 J
degrés au moins 8c de yo au plus. On
peut d’autant mieux compter fur l’exactitude
de ces obfervations , que la nudité
des montagnes des Alpes & la profondeur
de leurs vallées offrent les plus grandes
facilités pour ces fortes de recherches.
L’Apennin préfente dans le chemin qui
conduit de Florence à Bologne des couches
inclinées du fud-eft au nord-oueft.
On n’y voit aucune forte de fchifte.,
"excepté vers le rivage de la mer où cette
fubftance fe montre au jour , renferme
des filons métalliques. Près de Majfa di
Maremma eft une montagne de la même
nature & dans la même fîtuation. Au pied
de l’Apennin , du côté de Florence, on
trouve de petites montagnes , compofées
de pierres micacées-en bancs épais , avec
de gros-noeuds de la même fubftance : de
pierre bitumineufe avec des fragmens arrondis
en dalles , & de bancs entiers de
marne plus ou moins mêlée de mica,
tous ayant la même inclinaifon.. L ’ordre
dans lequel les fubllances font placées les
.uhes fur les autres eft le même que dans
les Alpes. On y obferve un grand nombre
de couches calcaires* , mais qui font bn-
fées & difpofées en forme de degrés; c’efl
a caul’e de cette dif^olition que ces montagnes
n’offrent point de fommets affez
hauts pour que la neige les couvre toute
l’année. Cependant leur pente eft extrêmement
rapide près de leur bâfe , mais
elle s ’adoucit infenfiblement dans l’efpace
de quelques milles. Le fol change a tne-
fure qu’on avance dans cette chaîne. On
voit d’abord aux deux côtés, des efearpe-
mens de fubllances calcaires. Ces terrein
difparoît peu-à-peu fous des couches minces
de marne 8c de mica en maffes & en feuillets,
quipréfentent à l’extérieur une furface ondulée
; ces montagnes font terminées par des
fommets noirâtres , entaffés confufémenu
Ces fommets font les points les plus élevés
du pays,. leur bâfe eft recouverte dé mon
ceaux détachés de pierre noire & de pierre
calcaire. Du côté de Bologne on trouve des
bancs calcaires inclinés dans le fens de la
pente de la montagne . tandis que du côté 3e Florence les maffes de marnes & de
mica s?inclinent, à partir du pied de la
montagne dans un sens oppolé à celui
de tous les autres bancs. En defeendant
vers Bologne , les bancs forment encore
des elcarpemens plus confidérables. On
y trouve iucceffivement de Ta pierre
calcaire grife , rouge, brune , d’un vert
bleuâtre 6c noire , recouverte par des lits
formés d’un amas de lubftances calcaires ,
de granit, de quartz & de mica. Enfuite
on rencontre encore des fubllances .calcaires
avec de l’argîle , de la marne 8c
du grès mêlés & agglutinés enfemble ,
formant un banc qui a une affez grande
épailîeur , mais moins d’inciinailon. L ’argile
contient des- coquilles de' mer en
grande quantité. Ces co.uches fe rapprochent
par degrés de la ligne horifontaie,
& difparoiffènt enfin fous des dépôts marins
deformation piusrécente, dont font compofées
toutes les collines jufqu’à Bologne
où la plaine commence. Une branche de
l’Apennin s ’étend vers Terracine, à moitié
chemin de Rome à Naples; les couches
calcaires qu’on y trouve font horifontales.
Une autre branche paffe à Tivoli non loin
de Rome ; elle offre des couches peu inclinées
qui , dans leur intérieur , paroiffent
filiceufes , & quelquefois même font formées
de véritable fîlex.
§• v i .
Des filons en général.
Bergman remarque d’abordqueles filons
.■ varient beaucoupdans leur maniéré d’être;
& que les naturaljftes s’accordent jufqu’à
frefent à les regarder:comme des fentes
•ou fïffures furvenues dans les montagnes,
& que d’autres fubllances ont remplies.
En fuivant pour les filons le même ordre
que pour les autres bancs , Bergman traite
ftccelîivement des fubllances :dont ils font
formés , de leurs dimenfions , de leur
difpofition relative 8c de leur inciinaifdn.
Des fulftances dont les filons font corn-
' pojes-.
Outre le quartz, le mica 8c le fpath,
Bergman place dans les filons l’asbelle ,
l’amianthe , la pierre calcaire , la roche
de corne , le talc , le pétrofilex , l’agathe,
le grès, le fpath flqor , le gypfe , la roche
ferrugineufe , letrapp ; en un mot , non-
feulement toutes les fortes de pierres qui
compofent les montagnes , mais même
prefque toutes les fubllances du règne
minéral & particuliérement les métaux. Il
en excepte le granit ; mais c’eft à to r t ,
parce qu’on connoît des filons de cette
nature en Allemagne , en France , en
C o r fe , & dans les Alpes.
Les filons dont s’occupe Bergman ne
fe trouvent pas feulement par filets médiocres
, mais auffi en grands amas en-
caiffés immédiatement dans les roches des
montagnes , & formant quelquefois pour
ainli dire des montagnes entières, comme
on en voit un exemple remarquable dans
les deux montagnes de Kerunawara & de
Loufovrara dans la Laponie de Pitea,
féparées uniquement par une petite vallée ,
8c compofées dans toute leur étendue de
minéral dé fer. Ces amas font connus des
mineurs , fous le nom allemand de Stock-
werck, mais c’eft plus ordinairement daDs
les filons que fe rencontrent les métaux ,
8c quelquefois .même jouiffant des propriétés,
métalliques & exempts de tout
mélange avec des matières iiétérogenes.
Us .portent dans cet état le nom de métaux
vierges ou natifs , pour les diftinguer des
métaux minéralifés , c’eft-à-dire tellement
mafqués par leur combinaifon avec le
fôufre, qu’ils n’en peuvent être feparés
•par les acides, Les métaux que l ’on nomme
imparfaits peuvent encore s’y préfenter à
l’état de chaux métallique plus ou moins
mélangés de fubllances étrangères.