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mers que par un efpace de cinq milles,
C ’eft ce qu’on appelle l’Ifthme de Dariej,
De la furfacc du globe en général.
Si la terre ëtoit unie & plate , & que
routes les lignes des méridiens fiiflèiit fem-
blables à des, ellipfes , dont les grands
petits diamètres fuffent les uns aux autres
dans fe rapport de 200 à 199 , la furface
de la terre auroit alors 4 millions 47822
niilles Suédois. Ce réfultat s’éleveroit bien
plus haut, fi l’ôri'y comprenoit toutes les
irrégularités formées par les montagnes &
par lés vallées ; mais comme il eft impo Bible
de les évaluer toutes, faute de pouvoir
fe procurer la prodigieufe quantité de ni-
vellemens que cette opération exigeroit,
nous nous:'en tiendrons à l ’ellimation que
nous faifons de la furface de la terre, considérée
comme étant de niveau avec le
grand Océan,
L e globe peut être confîdéré dans fon
entier comme une vafte mer, dans laquelle
il y a deux grandes îles & une multitude
de petites. Les premières font connues!
fous le nom d’ancien& de nouveau Monde ;
dénomination qui ri’éft fondée que fur
l’époque plus ou moins reculée dé fa çon
noiffance que nous en avons faite. Ces deux
grandeg îles ont moins d’étendue fous les
pôles, que de l’eft à i’ouell ; & chacune
a été divifée par la nature erf'déu’x'parties ,
qui ne font réunies que par urre étroite
langue de terre. L ’Europe & l’Afîe ne font
fépàrées par .aucune limite naturelle. Des.
confidérations politiques ont feules déterminé
la ligne de démarcation qui eft entre
ces deux parties du monde. Mais'l’Afrïque
en eft prefqu’entiérement détachée , car
l ’Ifthme de Suez qui la joint au continent
a, tout au plus dix milles de largeur. La
lapgye de terre . près de la ville de Panama,
qpi réunit- TA'tnérique feptentrionale à
l’Amérique méridionale eft dans un endroit
plus étroit de moitié que l’Ifthme de Suez,
p’eft-à-dire , qu’elle ne fépare les deux
Des îles moins vaftes font répandues, eu
grand nombre, fur la furface du globe. Les
unes forment des éminences confidérables(
les autres s’élèvent à peine au .niveau des
mers qui les entourent ; d’autres enfin relient
cachées fous les flots, & portent les nomj
de bas - fonds , d’écueils , de bancs de
fables.
L ’ancien monde , compofé des trois
parties dpnt nous avons parlé , eft entouré
d’eau de tous côtés. Le Cap qui s’avance
entre les fleuves de Piafiga & de Taimina,
en Sibérie , forme la partie la plus proche
du pôle arétique , & s’étend jufqu’auYf
degré de latitude feptentrionale ; de l’autre
côté, le Cap de Bonne-Efpérance en forme
la partie la plus méridionale, & s’avance
julqu’au 34e degré de latitude fud : poli
cette grande partie du monde a , du nord
au fud n i degrés ; mais elle en a prefqne
le. double de l’eft à l’oueft. Car le premia
méridien , pris à l’Ifle-de-Fer, pâlie tout
près du Cap-Vert, qui eft la partie la piaf
occidentale de ce continent , & le Gif
Tfchufchi, fitué à l’extrémité orientale eil
traverfé par le 207e méridien.
Lafuperficiede l’Europe a 89,000 milia
quarrés d’étendue ; l’Afie en a 363,6c15)
& l’Afrique 2 4 6 ,4 0 0 ; ainfi, toutes troif
comprennent une étendue de 699,000
milles quarrés,
La ligne la plus longue que l’on puifle tirer
de l’eft à l’oueft en traverfant l’ancien con-
tinent, commence fous le 61 ‘ degré de latf
rude feptentrionale, près de l’embouchur«
du fleuve Pokafcha en Sibérie , traverfeh
ville dé Nargun , le lac Aral & la paît*
méridionale de la mer Cafpienne , pal*
près du golfe Perfique & au nord du détroit
de Babel-Mandel, traverfe l’Abiflînie , j1
Monoémugi , & fe termine au Cap (*
| Bonne-Efpérance. Cette ligne a de l011'
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gueur 148 degrés, 1574 milles., & forme
à'J’eft un angle d’environ 63 degrés avec
l’équateur (1 ).
La partie du continent, fituée à l’oueft
de cette ligne , comprend 333,600 milles
de fuperficie , & la partie fituée à l’eft
343,400. On voit par-là que cette ligne
partage le continent en deux moitiés à-
peu-près égales, & qui le feroient encore
plus, fi l’on faifoit entrer dans le calcul
les grandes îles qui fe trouvent à l’eft & au
fud de l’A fie & de l’Afrique.
L ’Europe & l’Afie font placées dansl’hé-
mifphère feptentrional du globe, il en eft de
[même de la plus grande partie de l’Afrique ;
iainfî, l’ancien continent occupe dans cet
hémifphère un efpace de 626,000 milles;
& feulement de 73,000 dans i’hémifphère
méridional.
Les côtes de l’Amérique vers le pôle
arfhque nous font encore inconnues. Je
fuppofe que le Groenland fait partie de
ce continent à l’eft , & la terre de Bering
là l’ouefl ; parce que cette fuppolition juf
: tifie encore la comparaifon que nous avons
[faite du nouveau Monde & de l’ancien.
La côte du Groenland eft fituée fous le
179e degré de latitude ; c ’eft la partie de
l’Amérique la plus feptentrionale que nous
Iconnoiffions. La terre de Magellan eft la
[plus voifine du pôle antardique ; elle n’en
I (1) M. de Buffon, Hiftoire naturelle , tome I ,
[tire cette ligné depuis le Cap Tfchutfchî jufqu’à
[celui de Bonne-Efpérance : mais on fait à préfent
Ique la figure du Cap Tfchutfchi diffère de celle.
»qu’il lui a donnée dans fa carte ; de forje que j
■ a ligne pafferoit fur une partie de la mer Gla-
[ciale, & qu’elle traverferoit une moindre étendue
[de terre qu’en la faifant commencer à.l'einbou-
[chure du Prokatfcha. M. de Buffon dit aufïi au’
linême endroit, que les deux plus longues lignes !
[du nouveau & de l’ancien continent forment un
[angle de 30 degrés avec l’équateur, pendant que
[cet angle eft au moins double de celui qu’il nous
[atfigne.
j Géographie- Phyjîque. Tome I.
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eft éloignée que de 36 degrés. La côté au
Groenland eft aulfi, du moins, autant qu’il
nous eft poflïbledele favoir, lapartie la plus
avancée vers l’eft ; elle eft fous le feptième
méridien. La terré de Bering eft au contraire
la dernière qu’on rencontre à J’oueft.
Elle eft au 232 degré de longitude ; ainfi
l'Amérique comprend 133 degrés de largeur
, & 133 de longueur.
Son étendue eft d’environ 300,000
milles quarrés, fuivant les bornes que
nous fuppofons à l’Amérique feptentrionale.
S i , d’après les mêmes bâfes, on
cherche la ligné qui nous donne fa plus
grande longueur , cette ligne commencera
fous le 60' degré de latitude nord , & au
263 degré de longitude ., & elle continuera
par le lac Oinipiguon , palfera le long de
la Floride , traverfera Cuba, la Jamaïque,
la Terre-Ferme, San-Paolo, & fe terminera
près de l’embouchure du fleuve de la
Plata.
Cette-Iigne eft longue de 103 degrés ou
de I I 02 milles , & fait un angle de 68
degrés à l’oueft avec l’équateur. La partie
de l’Amérique, fituée à l’eft de cette.ligne,
contient 130,300 milles, & celle de l’oueft
en contient 143,300; différence qui devoit
faire préfumer >, outre plufieurs autres rai-
fons que nous développerons par la fuite,
quel’Amériquefeptentrionale a plus d’étendue
à l’oueft , que nous n’avons olé le fup-
pofer, ou du moins qu’elle, eft féparée
par quelque prolongement de la baie de
Répulfe. .
L ’Amérique ne s’étend que de 127,400
piilles au fud de l’équateur , tandis qu’au
nord de cette ligne elle occupe un elpace
au moins de 177,600 milles.
Ce qui diflingue le plus l’Amérique des
autres parties du monde, c’eft la difpofi-
tion particulière de l’air qui y règne & les
lois auxquelles on y eft fournis, quanta
I la diftribution du froid & du chaud. On
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