
mer au oua quenous venons de diffinguer,
je ne vois que des filières de terres d’une
très-petite largeur, & par-tout quelques
rivières qui tombent dans la merduNord, &
d’autres allez foibles qui, fortanc des Andes
& des Cordillères du Pérou & du C h ili,
fe jettent dans la partie que nous avons
dénommée particulièrement mer du fud.
D etails fur la JSÆéditerrauée*
Nous avons remis à un article particulier
ce que nous nous propofions de dire fur
la Méditerranée, d’après le travail géographique
de Buache, relatif à cette mer , &
nous allons remplir nos promefîês à ce
fujet.
La Méditerranée eff divifée par Buache
en fept parties que circonfcrivent fuivant
fon lÿffême différentes ihaînes de montagnes
: i ? . la première eff la partie occidentale
bu la mer du Ponant, comprife
depuis le détroit de Gibraltar, par lequel
cette mer' communique avec l’Océan juf-
qu au Cap-Bon de Barbarie , vis - à - vis
lequel commence une chaîne de montagnes
qui traverfe la Sicile , & de - là
fe joint a l’Apennin. D ’un côté on voit
la chaîne des montagnes d’Efpagne , celles
des Pyrennées & des Cevennes, enfin les
Hautes-Alpes , les Voges & le Jura, &
enfin l’Apennin verfer leurs eaux dans ce
balîïn par la Ségura, l’Xuca r, la Guada-
laviar, l’E b re , le T e t , l’A u d e , l’Héraut,
le Rhône, i’Arno & le Tibre ; pendant
que de l’autre , l’Atlas qui traverfe la Barbarie
d’Occident en Orient, verfe fes
eaux dans la même mer par les rivières de
Malluya, de Skellif & de Mejerda; 20. la
fécondé partie de la Méditerranée que dif-
tingue Buache eff celle du milieu, comprife
depuis la chaîne indiquée précédemment,
jufqu’à une ligne qui joindroit le
Cap-Matapan de Morée à celui de Rofat
en Barbarie, en p allant par l’ifle de
Candie. „
■ Dans cettd partie qui comprend le golfe
de Venife, la première chaîne de l’Apen-J
ntn, les Alpes Méridionales & les montagnes
de Servie & de Bulgarie, verfent
d un côté leurs eaux par le Po & les rivières
latérales qui s’y rendent, foit des
Alpes ojj de t’Appenin, enfin par le Drin
. qui fort des montagnes de Bulgarie , pendant
que de petites rivières du côté de
l’Atlas fe jettent dans le golfe de la Sidre,
3 °. La troifième partie eff la mer Orien-
talp ou du Levant, qui reçoit dès montagnes
d’Abiffinie & du mont Liban, lés
eaux que charient le Nil & la rivière
d’Affî.
4 °. La quatrième partie eff celle qui
comprend l’Archipel, appelle par les
turcs mer Blanche ,• les ifles qui y font
en,grand nombre, forment un maffif qui
joint la Grèce à la Natolie. Dans -cette
partie , la fuite de la fécondé branche
des Alpes & les montagnes de Carinthie ,
verfent leurs eaux parle Vardar & le Ma<-
riza. Buache prolonge cette branche des,
Alpes par la Turquie, pour joindre.le
Taurus, pendant qu’un de fes raméaux
s’étend jufqu’au Cap-Matapan; d’un autre
côté le plateau du milieu de la Natolie
-verfe fes eaux dans l’Archipel, par la
Madré & le Sarrabat. .
y°. La cinquième-partie de.la Médi-
; terranée comprend la mer de Marmara &
le détroit des Dardanelles,.
6R. La fixième partie renferme la mer
Noire & le détroit de Conflantinople.
Dans cette mer, le plateau de la Suiffè &
celui de Souabe, verfent par fin B & le
Danube leurs, eaux avec celles d’une grande
partie de l’Allemagne, de la Hongrie &
de la Turquie d’Europe , pendant que le
Nieller & le Niéper y portent le tribut des
eaux des Carpacs &-du plateau de Ruflîe ;,
d’un autre côté la même mer,reçoit les
eaux du Caucafe & du Taurus par les
rivières de Zacarat, du Kefil, de la Riône
& du Cubaii.
Enfin la feptième partie de la Mediterranée
comprend le détroit de Caffa ,
& la mer d’Azof, qui, au moyen des eaux
du Don ou Tanaïs, peut-être confideree
comme l’ongine 8c.la fource de la Mediterranée..
Détails fur la mer Cafpienne.
Cette mer reçoit les eaux d’un affez
grand badin terreflre, & n’a aucune communication
fenfible avec les autres mers.
Divers auteurs ont dit qu’elle fe déchar-
geoitpar des canaux fouterreins dans la mer
Noire & dans le golfe Perfique. Le Plateau
de Ruffie, le Caucafe & le Taurus * four-
niffent à ce grand lac des eaux abondantes
par le Volga, le Kuma ou KiHar, le
Buffie, le Kour & FAras. Voyez C à f
pienne dans le dictionnaire.
La mer d'Aral reçoit dans une partie
de ce même baiïin terreftre par le Jaik ,
le Sirr & le Gihon, les eaüx du Lural 8c
du Belur, branches du plateau de l’Afie:
( Voyez Aral. ) , -,
La mer JS/Lorte eff un troilieme lac dont
s’ell occupé Buache; eile reçoit par le
JourdaïffTes eaux du mont Liban , celles j
des montagnes de Jérufalem par le torrent ,
de Cédron & celles des montagnes de TA-
rabie par le Saphia & lAriion.
Carte phyjique de la France.
La fuite de notre analyfe du premier
recueil de Philippe Buache , nous conduit
à parler de la carte phyfique ou de géographie
naturelle de la France ; cette carte eff
divifée par chaînes de montagnes qui 1
fervent à circonfcrire les badins des fleuves
& des rivières qui portent le tribut
de leurs eaux dans les mers environnantes.
Cette manière de cohfi.dérer la
Géographie-phyfique de la France , contient
deux vues générales, relatives à la furface
de la terre & aux formes du terrein dépendantes
des montagnes & des fleuves; la
troifième concerne les mers qui reçoivent
les eaux courantes.
La première vue a pour objet, les
fleuves '8c les rivières qui s’y jettent , y
compris les lacs & les étangs, ce qui prc-
fente- un enfemble hydrographique des
eaux courantes & ftationnaires que 1 on
trouve à la furface du globe.
La fécondé vuè a pour o b je t , les trois
ordres de montagnes ou fuites de terreins
élevés , qui partagent la furface du globe
& forment les baflîns des fleuves.O n y
voit i c '. les grandes chaînes qui ceignent
le globe, dans le fyftême de Philippe
Buache , & dont plufieurs traverfent les
mers; ce font lès fom mets des ifles, des
rochers, des vigies, qui en tracent la di-
reâion 8c l’allure. C ’efl de ces hautes
chaînes que fortent les fources des fleuves;
•Buache en a placé une au Sud-eff de la
France, dont nous fuivrons la marche
par la fuite.
2 ° . Les chaînes moyennes de revers ou
lés eaux courantes des rivières qui fè
jettent dans les fleuves ont1 leur origine.
^ 0. Les chaînes côtières fituées près des
côtes de la mer 8c qui ont une très-petite
: étendue; on y trouve les fources des
rivières, dont le cours eff tres-borne ,
& qui vont fe rendre à la mer , dans les
parties de côtes çomprifes entre les embouchures
des, fleuves principaux.
La troifième confîdération eff la jonflion
des continens entr’eux, ou des ifles & des
continens qui fe fait par des chaînes ma-
' rines qui font au-deffous du niveau de la
mer , & qui fe montrent fenfiblèment pâlies
rochers , les vigies &• fur-tout les ifles.
On en donne plufieurs exemples dans
cette carte , 8c entr’autres , celui des jonctions
de la France avec l’Angleterre-,
dans le canal de la Manche.
Buache a joint à fa carte une table qui
préfente un développement analytique
des différens objets qui y figurent. On y
trouve d’abord les Pyrennées d’où fort
l’Adour ainfi que les terreins inclinés qui
forment fon baflin ; on y voit a la fuite
lesterreins des rivières côtières entre l’À