
que la cryftalifation en grand, y- eut influé
le moins du monde , .ou eût mérité de là
paît la moindre attention f & les difciples
qui ont vu les montagnes du premier ordre
ou de l’ancienne terre d’après les p r in - .
cipes, n’ont trouvé .que, des fuppofitipnS5
hafardées, & même âffé&.peu réfléchies
dans ces cryftaux énérniës'des'alpes, dans
ces pyramides., en formé. dartichaux :
Rouelle ne voyoit dans ccs formes, que
la fuite des àèftruâidns opérée?'par les
'eaux , qui .ont êrilevé des parties con-
lidérables de certains, cryftaux , & qui ont
agi ainli, fuivaril lè’s‘ cirtonilances particulières.
En s’attachant à la fimp e cryftallifation
intérieure des roches primitives , il é to it.
bien éloigné defupp ofer une étroite liaifon
dans lès amas"-de différente nature, comme :
un précipité du même fluide , & une continuité
du travail de la1 même mer. 'qui ;
auroit paffé fans aucune interruption des ,
malfes primitives aux fecondaires.
concrétions, &: prirent les premières places
dans l’ordre des précipités que ce travail
de la nature forma. JSIous ne favons pas
de quelles fubftances furent ces premiers
cryftaux , car il eft à croire qu’ils font bien
enfoncés fqus ceux.qui leur ont fuçcédé, &
qui font maintenant fous les yeux des
oblêrvateurs les* plus inllruits.
, E e granit Ample , 'celui des trois fub-
flances de feld-fpaïh , de quartz 8c de
imica , étoit pour Rouelle comme pour
nous le-plus ancien ouvrage de là nature
dans le régné minéral. C ’étoit le produit
de la cryfialV.fcition uniforme. Du moins
nous l’appe'llions ahifi à Limoges mais, i l .
y comprenoit aufli les produits d une
femblablecryftaihfation par raies, par lames
& t ar bandes : on voit qu’il, embralfoit
dans fon explication non feulement les
gra tits , mais encore les gneiff, & les
talciçes , & je dois dire qu’il devoit tous
ces éclairciffemens à ceux de-fes difciples
qui habit oient le Limoülin , ou tous ces
phénomènes s’offroient aux naturaliftes ,
dans des malfes bien propres a autorifer
des conféquences générales.
A quelque principe que les eaux dufîent
En fuivant ce même ordre de chofes,
il eft à croire qu>e dans certaines parties
du globe les matières diffoutes & précipitées
la puiffance diffolvante i qü’eRes avoient
pour lors, ii eft vifible que les matières
les moins dillolublesior mer ent les premier es I
furent plus abondantes que dans
d’autres ; & c’ eft probablement cette raifon
qui fit que les dernières, mafles cryftallifées
furent plus conflderablcs fous l equateur
que vers les pôles.
Nous pafforis maintenant à un autre
ordre de chofes, qui peut être diflingaé de
l’ancienne terre que nous venons^ de décrire
, fous deux points de vue diftérens,
& quant aux matériaux qu’il nous pré-
fente de toutes parts , & quant à
i’arrangement & à l’organifatipn que la
cryftalhfation nous offre également.
Après le granit , l’argille en malles & la
fubltançe calcaire furent dépofée.s non pas
touiôurs.ibWformè cryftii.linè ,;,mais quelquefois
comme, des ihatières brutes fur des
b_afes de granit.,Ç eft alors que des conçré-
tions plus mélangées, des granits moins fini-
! pies3des marbres moins purs, des lcHifles.de
diverfes compofitions fe formèrent peut-
être dans une première mer. Et c eft-la où
Rouelle a vu les premières ébauchçs ,de-
dépôts ; c’eft cela enfin que fes dilciples
lui.préfentereat comme un travail intermédiaire
entre l’ancienne & la nouvelle
terre, & qu’il adopta fans aucune difficulté,
parce qu’il rempliffon des vuides qui
s’adaptoient fort bien à ces deux
extrêmes.
Ses difciples dans cet _ affembjage de
diverfes fubftances, lui indiquèrent les
marbres dé l’ancienne, formation,. c’eft-a-
Jjlire les matières cryftallifées aflez régulièrement
avec des lames de fehiftes finguliè-
rement configurées & infiltrées par 1 eau
chargée de principes quartzeux ; c’eft ainli
qu’ils avoient vu ces mélanges à Carrare &
à Saravezze, dans le marbre de Paros , &
fur-tout dans certains Cipolins.
Tous ces réfultats du travail intermédiaire
de la nature pourroien- étreexpofés'
plus en détail ; mais- il fuffit de dire ici
qu’il eft toujours très facile de lés diftin-
guer de ceux que renfermé, la nouvelle
terre ; car les ébauches des dépôts mal
affinés ayant éprouvé par-tout, dés- déran-
gemens confidérables, il n’ell pas étonnant
que l’école de Rouelle y ait remarqué
toujours d’apr-èsfes vues, fur la diftinétion.
des deux maffifs fup.erfîcieJs, des efpèces
fie lits a-ffailfés dans certaines parties .de leur
allur-e:, de? débris confondus & agglutinés
de nouveau , en un mot des granits
fecondaires j des roches de compofitions
fingulières , des poudingues , des brèches ;
le tout difperfé dans certains baffins , &
au pied des hautes montagnes qui avoient
fourni par leur deftruâion une grande
partie de ces' matériaux. .
Tels font , je le répète, les produits
du travail de la nature intermédiaire entre
ceux de Tancienne & de la nouveileterre ,
que Rouelle avoir envifagés avec foin lur
la fin de fa carrière , & dont il aimoit fur-
tout à s’entretenir avec quelques-uns de
fes difciples, qui lui rendoient compte de-
leurs obfervations. C ’eft dans cet intervalle1^
de temps qu’il trouvoit la folution'd’un
grand nombre de difficultés, dont il,
n’avoit pas cru devoir s’occuper en éfablil-
fant cette belle diftinèlion des deux terres
ancienne 8c nouvelle ; aufli faififloit-il avec,
plaid r tout ce que fes difciples lui offroient
fur ces diffère ns points , dont quelques-
uns mêmes ne l (ont encore ni . »entiè- '
lement éclaircis ni décidés.
Plus il trouvoit d’objets inteieffàns dans
cet intervalle de temps, dont quelques-uns
ne lui étoient pas bien connus ou qu’il
n’avoit pas encore analyfés , plus il fentoit
lebefoin & les avantages des deux fyftêmes
de maffifs , qu’il avoit admis 8c annoncés
à fes difciples-, & qui l’avoient toujours
frappé fingulièr.ement, tant par la nature
des matériaux qu’ils, ‘renfermoient,. que
par la précifion des limites qu’ils offroient
aux obfervateurs.
Avant de nous expofer ainli fon opinion
fur la cryftallifation des. granits & des
gneiff, Rouelle avouait franchement qu’il
n’avoit jamais pu fe pçrfuader qu’un corn-
pofé tel que le granit, fût le produit de
la fulion, comme Buffon vouloit nous le
faire croire. 11 penfoit donc , que le feu
dont nous, faifons ufage pouvoit décider
la queftion, qui n’en étoit plus une,
depuis que cette pierre compofée, fou-,
mife par Rouelle a, l’aéüon du feu ordinaire
, s ’étoit réduite en une malfe brute,
en un culot qui offroit une matière homogène
comme la lave compaâe. Il lui
étoit impofïible de croire qu’un premier
: état de fufion eût donné pour réfidu .une
aflbdation de trois principes diftinâs ,
| tels qu’ils fe trouvent dans le granit <Sc
; tels qu’ils ne pftuvent être que les pro-
; duits d’une cryftallifation quelconque^
Il ne me refis plus maintenant qu’à
l rappeler ici ce qui concerne les différent
; caraâères de fa-ncienne terre que Rouelle
iqous déveioppoit aveç cette chaleur qui
n’a été -bien appréciée que par fes difeir
i pies , & dont il confidéroit la connoiffance
’ comme une dé fes plus belles découvertes ,
parce ' qu’en fe guidant- fur ces caraâères,
les obfervateurs pouvoient être dirigés
fù renient dans l’examen des grabds rradus
que la terre leur offroit à fa furface. Il
nous avoit tellement convainêus de ces
avantages , & l’obfervation nous avoir
tellement confirmés dans lecas qu’on devoir
en faire , que quand même on feroit parvenu
à nous perfuader que l’ancienne ferre