
terre a été couverte d’arbres & de plantes
avant .que les mers fuffent peuplées de
coquillages : mais il remet la. difGuflîon'
de cette opinion à un autre tems, en,
attendant il expofe lés obfervations fur:
lefquelles il la Croit fondée.
D’abord il ne peut fe refufer à conclure
des faits -précédera , tels qu’ils les a interprétés.,
que lé mouvement progreffif &
rétrograde de la mer, n’eft point une;
fuppofition , mais une chofe réelle. Je puis
ajouter ici’ que j’en donnerai des preuves
politives dans le dictionnaire , à l’article
retraite de la mer : ce font ' d’autres faits
que j’expofe , & il eft difficile de cori-
. tefter.les conféquences que j’en tire.
Lavoilîer finit parobferver quedes-bancs
.des n°s III, IV , V & VI formés à la;
. côte par la mer montante-, font toujours
■ comp.ofés de fable' & de cailloux ; qufils.
„repofent toujours fur une maffe de craie?,;
comme on l’oblërve fur-les côtés d’An-;
. gieterre & de Normand!? )' & que Cette;
craie ell -toujours parfeméé- de eaillïflëx.i
Il en .refaite : qu’alors le détritus des-fa-;
. laifes que la mer forme'aux dépens" du"
. banc de craie doit.être compofé de galers,!
de greve arrondie & de-fafelev Mais comme!
il n’efl pas rare de trouver des craies fanst
^cailloux , on fient q.u’alors la mer ne formes
.plus de; fable à la côte : elle y dépôfe:
. cependant, une argile jaune , dont la craie;
contient une petite portion. Souvent auffi?
le dernier des bancs: calcaire n’efl pas;
.compofé deji, qraie pure j mais; de terre;
calcaire plusrou moins.smÉlée'd’argile ou!
de labié ; enfin les matières qui forment J
les côtes de la mer font quelqtiefbis.de]
;fchiftej &.c. Il eft clair tjuè aies bancs!
formés à la cote par la mer' montante!
doivent prendre , dans toutes ces circonfiances
, autant de çaraâères, diffécens. Ce;
n’efl qu?en examinantfiéparémeileceS'diffé-.j
• rens cas,.efl; les.difcutant &fente expli- I
quant les uns par les autres:, qu’il fera j
polfible de failli to u t i’enfçmble des phé j
nomènes , & qu’on pourra fe convaincre
que la variété prodigieufe des réfultatsiie
dépend cependant que d’une caule fimple &
unique.
Il fera donc néceffaire , fuivant ce plan
de travail , de traiter en particulier & en
détail des bancs formés à la côte , des
circbnflances • qui les carafterifent , des
variétés qu’ils préfentent, fuivan.t les cir-
conflances locales , & furtout fuivant la
nature des bancs primitifs, aux dépens
defquels ils ont été formés. Il faut auffi
montrer que c’eft dans ces bancs qu’on
trouve des corps flottans , tels que le
bois, l’ambre jaune, les débris de- végétaux
, & c. ; que c’eft. également à la côte
l ’que fe font formées la plus gfande partie
des minés de tranfport, parce qu’au moment
où les eaux qui charioient des métaux
fe font mêlées avec l’eau de la mer,
il s’eft fait des précipitations , pendant
.lefquelles les métaux.,ont été dép ofes en
état de çbaqx,. .„flt., ,-Q ,
Il conviendroit de difcuter également,
dans un.ouvrage'particulier , ce qui peut
concerner les bancs formés en pleîne'mér,
les. efpèces de corps ïnÿ.r.ins-& de .coquilles
qu’on doitjy rencontrer , la. profondeur
& l’éloignement des. .optes. ,néce,flaires à
l’exiftence de chaque individu. enfin ,'une
infinité d’autres pirconflances que l’obfer-
vation peuf.Jairé connoître, .
Ce double travail fié1 pourroit ' s’exécuter
que par un;cnaturalifle >infatigable ,
qui fe livreroit à toutes les obfervations
néçefîàires pour çonflater l’état, l’étendue,
la continuité régulière des • différens bancs
littoraux & pélagiens.Il femble qu’il con-
viendroit qu’il embrauat dans fies recherches
toutes les contrées'où la mer1 là'plus’moderne
a pu laiflèï'les'traces dé fies operations.
Il faudrait àuffi , ce femble, qu’il
y comprît'; la' note ’ ftiivie de toutes1 les
Sltérâfionsj que d’autres agens que l’.Océan
y ont pu produire.’Car , je ne puis dilfimuler
ici que tous ces examens relient
encore à faire pour difçuter convenablement
toutes les queftions que. comporte
la folntion entière de ce grand .problème.
J’ajoute même qu’il faudrôit joindre une
grande fagacité 'pour combiner tous les
faits qu’on recueifleroit par ces moyens ,
& les difpofer 'fur des cartes dans un ordre
qui put fervir à manifefter, d’une manière
inconteftable , la vérité & toutes les démarches
de la nature. Mais malheureufe-.
ment, Lavoilîer qui auroit rempli fi avan-
tageufement ces vues, nous manque. Lésinâmes
malheurs qui l’ont enlevé à la
chimie , occafionnent également nos plus
vifs regrets dans une quefiion importante
où la phyfîque & l ’hiftoire naturelle dévoient
également concourir. Je n’ofe prefque
citer, pourl’éclairciffementdequelques
parties de cette même queftion ;
i°. Ce que j’expofe à l’article golfes
anciens du diétionnaire ;
20. Enfuite ce que je dis à l’article
Paris , fur les altérations furvenues dans
les fubftances qui compofent quelques-uns
des bancs qu’on rencontre au milieu des
coupes des environs de cette ville.
3°. Les faits' que je préfente à l’article
Morvan , relativement à la limite de l’ancienne
& de la nouvelle terre.,
40. Enfin les difcufiïons dans lefquelles
j’entrerai àl’occafîon des différentes coupes
des bancs pélagiens & littoraux qui figu-
. reront dans l’atlas, aux numéros indiqués.