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le tems & le repos, fans le concours d’une ! rées, qui fe font depuis fi long-tenu dans
nouvelle force motrice 8c intérieure.
Comme pour Cofiftituér .ce corps vif-
queux , il ne faut qu’une terre, .fîmpte'.
& une - eau fimple , nous n ’avons » pas
befoin de fnppofer dans le cahosphrfîeufs -
natures .de terres"& d'eaux, mi de croire
qu’ayant le trojfi.ème jour de. la création
il y eût déjà des_ terres particulières»
dëliinéeS aux différons règnes dé la nature,
qui lie.» furent établis qu’énfuite.. Enfin
comme parmi les parties, effenrielles d’un
corps mucilagineux l ’eau eft celte-donc
,1e.volume efü le plus confîdéràble , _ &
qu’elle l’emporte;de beaucoup fur les,
parties sèches & folides, il y a lieu dê!
croire que la même chofë ell arrivée-
dans la création : ainfi pour ?que l’eau
feparée ne couvrit point la terre que le
eréateur avoit deflèin de mettre à décour
v e r t, il détermina que la moitié de la
fubltanee àqueufe feroit feparée du globe
terreftrepar'l’évaporation, & que cette eau
en état de vapeurs diffoutées , feroit
réunie à l’air , .& fulpendue dans l’air
que Moïfe appelle le firmament.
Cependant on pourroit encore'demander
fi même après 1a réparation des eaux
du ciel dont : on ne peut pas apprécier
le Vôltrnre , la partie de la . fubftance
aqjtèufe réfidente fur le g lob e , ( la mer )
ne l ’a pas emporté de beaucoup fur la
partie terreftrè du g lo b e , quoiqu’elle
nous paroiffe à préfent très-cohfidérable.
ILfemble au moins que p a r ’la fuite des
tems, la terre s’eft toujours déffechée de
plus en plus , & eft devenue plus
aure & plus eonipaâe. Henckel penfe
duë .çe durciffement continuera jufqu’à la
fin du monde' & que cette .déification
qui va toujours en , augmentant, vient
en partie de là réparation des eaux toujours
continuéé , & en partie de la fixation
& de la terrification , e’e fl-à-dire
du changement en terre des eaux mêmes
qui fe font unies à la fubftance terreufe
par les digeftions & les cohobations réitéliotrc
globe. comme dans un grand- matra?,
Oii voit qu’il n’eft pas,befoin de fuppo-
fer qu’il y ait eu a vaut”, la féparatibn des
eaux, plus d’une efpèce de ; terre-dans
1e globe terféïlre. Ce ne fut qu-’après
que les parties terreufes ; eurent formé
une maffe Jfolide que l’humidité dont la
proportion étoit deflors’ différente , le
concours de la chaleur , les codions ,
les maturations, &c. en produifiient
deux ou trois elpèces différentes.-
Il faut donc bien fe garder dans les
analyfes d’aller prendre* pour une terre
limple ; & élémentaire, la première terre
qu’on obtient ou qu’on transforme., &
qui eft peut-être formée du mélange de
plufieurs'autres : on doit au contraire
penfer que cette réduâion, fi elfe n ’eft
pas impoiïîble eft. extrêmement difficile.
Ainfi les parties terreufes;qui d’abord
étoient entièrement homogènes, n’ont
commencé à fe diverfifier & à devenir
propres à la prodüâion des pierres y
des mines & des métaux , qu’aprèà- que
l’eau fuperflue eut été forcée.de s’élever
en l’air, & après que celle qui étoit reliée-
à la fiirface- de notre g lo b e . eut été
réunie pour la plus grande partie dans
un réfer-voir particulier. Lorfque cette
réparation fut faite il arriva que
i° . Les particules ; déliées-, ép.arfes &
fpongieüfes' dont la . fubftance , terreufe
étoit auparavant comp'ofée,, furent à
portéé de fe rapprocher davantage &
de s’unir les unes aux autres.
. 2 ° . L ’humidité qui reft'a dans cette
fubUarice comme dans une éporige qui a
.été preflee , loin d’être tin obftacte . à
une terrificaïioti ultérieure dans la pro*
po’rtion où elié-fe trou vo it, fut un moyen
de-maturation & de transformation., &
agit comme un menftrue propre a' cbn-
dénfer & à durcir le corps fur lequel
elle Opéroit : effet qü’ efié n’aüroit point
produit fi elle avoit été trop abondante ,
& que les.parties fqfides ep e-uifent été
Hoyées_j
noyées. Car alors toute la maffe demeu" ;
tant dans un état de fluidité y il auroit été
impoffible qu’elle eût jamais acquis les.pro-
priétés que 1e créateur vouloit lui donner.
5°. A cela fe joignit l’adion de l’air ,
lequel acquit par fon mouvement libre
& rapide, une activité très-grande : il
vint à touchér les parties-sèches, il pénétra
la maffe fpongieufe qu’elles venoient de
former & agit fans obftacle fur la terre,
avide d’attirer de nouveau l’humidité.
q °. L ’adion du foleil fe joignit enfin
à celle des autres agens , & elle fut d’autant
plus vive que l’àdion du feu, eft
plus forte fur un mélange à proportion»:!
qu’il eft moins chargé d’humidité ; fans
compter que l’air qui pénétroit 1e globe-,
avoit été rendu plus fubtil & plus agiffant
par les rayons •& les émanations du loleil.
Cette élaboration caufée par les éma-,
nations du fo le il, produifit & produit
encore des mouvemens nouveaux plus
violens que les premiers, des efpcçes1
de fermentations & des fubftances nou*-
velles dans les matières du globe , qui
depuis le. commencement de leur exif-
tence n’avoient pas été en repos : par
conféquent il fe fit des transformations
Sc des dëcompofitions dont nous voyons
des exemptes dans les changemens qui
ont lieu dans des corps dont ie mélange
£aroît très-fîmpie , & fur-tout dans les
matières vifqueufes. Aùlfi-tôt que les
deux. fubftances primitives en eurent
produit une troifîènae & une quatrième,
le nombre des formes nouvelles alla
toujours' en croiffant & devint en peu
de tems très-confidérable. Au commencement
toutes les opérations fe bornèrent
acondenfer , à durcir les corps qui dans
la fuite acquirent la propriété de fe dif-
foudre, de s’atténuer , de fe volatilifer
de nouveau , fuivant Icj révolutions continuelles
qui s’opèrent dans la nature , &
fans lefquelles les parties aqueufes auroient
été entièrement confirmées ou abforbées :
ce qui auroit dérangé l’économie du globe
Géographie-Pkyjique. Tome I ,
dans lequel les diffoiutions des corps
une fois- durcis ne s’opèrent, ni affez
fréquemment, ni affez promptement pour
que le durciffement s’ apperçoive d’une
manière’ fenlible, & pour qu’il augmente
8c fe multiplie au point de faire craindre
qu’avec 1e tems il n’arrive une pétrification
de la maffe totale, dans les parties
mêmes qui jufqu’ici font demeurées molles
& fluides.
Les parties les plus légères relièrent
à la fuperficie de la terré , & furent
confacrées à la prodüâion des végétaux.
Les plus pefantes furent deftinées. à
produire les fubftances du règne minéral :
c’eft pour cette -raifon qu’elles fe trouvent
en plus grande abondance, à melùre qu’on
s’enfonce plus avant. dans les entrailles
de la terre, & feperdent en petits rameaux
- vers la furface. Pour expliquer la diffé-
; rente, formation des parties terreufes dont
la denfîté & la pefanteur varient , on
n’a pas befoin de recourir à la volonté
abfolue de Dieu,»quand on connoît les
loix qu’il s’eft itnpofées pour ne pai
renveffer l’ordre qu’il a établi danslanatiile,
loix & caufes qui ne font pas partout les
mêmes.
D ’abord il fut impoffible que la mer
reliât dans l’état de fimpiieité où elle
étoit, lorfque , fes eaux furent raffem-
blées dans fon baffin : le repos où elle
fe.trouva dans certains endroits, l’agita-
tk>n violente que des caufes extérieures
lui fir„ent éprouver dans d’autres , pro-
duifirent un mouvement interne q u i,
comme.une efpèce -de .codion & de
digeftion , fit que’ les parties homogènes
du tout fe frottèrent les unes contre
les autres, s’échauffèrent 8c changèrent de
nature, devinrent vifqueufes tenaces ,
épaiffes & pefantes , 8c fe dépolirent
enfin pour la plus grande partie au
fond, après avoir éprouvé une efpèce de
fermentation : eu effet l’eau de la
mer eft toujours plus épaiffe, plus Jbitu-
mineufe& plus falée au’fond qu’à lafurface.