
à la lu!{ë de ces chûtes, prcfentent plu-
lieurs faces obliques & des rebords inclinés,
. Chaque année d’ailleurs la fuperficie des
collines d’argille fe dégrade cünfidéra-
blement. Il fuffit de jeiter les yeux fur Ces
collines, pour s’afiurer que leur niveau efl
beaucoup plus bas que celui des collines de
tüfo. A Toia/iOÿ à M.orfàna^ à San Giujlo di
V o l ferra , il y a de grands traâüs de Collines
d’argille j où Ton peut voir toutes les
coupures & les dégradations des eaux :
enfin cet abaiffeijjent de niveau. L ’argille
divifée & féparée de fes malles prend l’eau,
& outre Cela la retient beaucoup plus
que le tufo. C ’eft par cette raifort que
dans les pays de Collines d’argiile , les
chemins fe fechent plus difficilement, &
font impraticables pendant les tems de
pluies.
Dans les Couchés d’argille, il y a beaucoup
plus de corps marins tèftacées que
dans le tufo. A u lfi, fouvent rencontre-t-on
de grands trajets ftériies, parce que les eaux
ayant entraîné les terres avec elles , n’ont
laiffé que les corps marins.
Les eaux des fontaines & des puits font
de mauvaife qualité dans les Cantons argil-
leux, & cet inconvénient nuit beaucoup
à leur habitation.
L ’argille aü relie qui domine dans Ces
collines efl bonne pour les poteries & les
tuileries, &fon mélange avec les débris des
coquilles la rend propre à modeler les
figures dans les atteliers des iculpteürs.
I l y en a des parties où l’argille efl favo-
neufe , ou propre à fouler & à dégrailfer
les draps de laines.
On remarque que les amas d’argille
auprès de. .Chianni , font adofles à une
croupe de montagnes primitives' & fans
aucune matière intermédiaire , de telle
forte queces amas fe terminent à cet endroit
où l’on commence à .voir les filons naturels
des montagnes, qui. offrent Une,nature différente
dans les matériaux, ainfi qu’un afpeft
& une difpofition aifffi différente dans les
fubftances. Et ce qui a mis cet ordre de
chofes à découvert,- ç’efit le travail d’un
torrent qui a entraîné de grandes parties
d’argiüe , & a fait voir en même-temps
que toutes les couches des collines avoient
été dépofées poflerieurement à un baflin
qui les a reçues, & qui en a été rempli
& couvert. Le fond & les bords du baflin
font formés par les maflifs des montagnes
primitives.
On voit la même chofe an Val d'Arno
di fopra , qui efl un canton femblable;
aux collines du val d’Efa. Il efl vifible que,
dans tous les cas, les matériaux qui font
entrés dans la compofition des Collines,
ont été amenés de loin & dépofés fur la
partie inférieure des crouppes des montagnes
primitives.
Il efl donc à croire que Ces montagnes
ont formé à une certaine époque, & par
leurs faces latérales ou leurs croupes,
différentes vallées & des baffins plus ou
moins étendus , où l’eau thargée des prin-,
cipes de l’argille ou du tufo, a pu dépofer
une quantité de fable & de terre & les dépofer
en couches horifontalès comme fait
l’eau trouble. Sur un lit déjàunpeu affermi,
il s’en efl établi un autre fucceffiyement
par lé concours des mêmes circonftances;
& enfuite plufieurs autres,chacun defquels'
a été plus étendu à mefure qu’il couvroit
une plus grande fuperficie de montagnes &
une circonférence plus étendue. Il femble
que la nature a continué ces fortes de dépôts
jufqü’à une certaine époque déterminée
, & jufqu’à ce qu’ils aient acquis
une certaine épaiffeur : qu’enfüite en
variant les caufes , & en adoptant un plan
| différent de travail elle a ceffé de former
les collines , & qu’à la fuite des révolutions
qui ont eu lieu dans ces mêmes contrées,
elle détruit maintenant fou propre ouvrage;
enforte qu’adueliement tous les lÿflênaes
de collines quel’on a indiquées, de quelque
nature de matériaux .qü’èlles foient
compofées,, ont éprouvé & éprouvent
chaque jour des dégradations coiïfidé-
rables : & s’il fe forme de pareils dépôts ,
ce ne peut être que fur le fond du baflin
de la mer aétuelle.
On trouve de femblables dépôts faits
par les eaux dans beaucoup d’autres contrées
de la Tofcane, mais fur-tout dans
les montagnes de Parlafcio , où tous ces
maflifs primitifs fontfous les couches hori-
fontales de,tufo & d’argile. Ce font des
filons d’albarèfe & de pierre férène d’un
grain fin. Ces filons paroilfent compofés
de débris de coquilles marines, comme des
huîtres, des peignes, desfolens, des lenticulaires,
-des numifmales. Les couches
qui en font inclinées du,Midi au N o rd , pa-
roilfent avoir différentes épaifleurs,& varier
quant à la dureté & quant à l’inclinaifon.
Ces mêmes phénomènes fe retrouvent dans
plufieurs autres contrées de la Tofcane,
où la bâfe & les limites des collines pa-
roiffent également formées par, les maflifs
des montagnes primitives de différentes
nature de fubftance. Nous n’en citerons
pas davantage.
§ . X I .
Réflexions fur la compofition & la flruSure
des couches d'argile.
A la fuite des détails qui concernent
les collines d’argile, on ne peut fe dif-
penfer d’y joindre ceux quipeuvent donner
une idée précife de la compofition & de la
flrufture des couches d’argile. En allant
de Monte-Fofcoli à Palaia , on rencontre
une grande plaine qui efl recouverte d’un
fyflême de couches d’argile, c’eft là qu’on
peut examiner leur compofition & leur
ftrudure. On y voit quelesgrands lits d’argile
font par-tout divifés en plufieurs rognons
ou rnaffes qui approchent beaucoup
de la figure, parallélépipède, & dont les
faces verticales font revêtues d’une croûte
mince d’une couleur jaunâtre. Ces rognons
font intérieurement de la couleur
ordinaire de l’argile, & ce n’eft que fur
les faces fupérieures ou latérales qu’on y
voit une teinté ou couleur jaunâtre, ét
encore efl-elle diftribuée fur les contours
de ces faces. Car comme les rognons font
très-ferrés les uns à côté des autres, les
circonférences de leurs faces fe touchent &
font en contaft l ’une contre l ’autre. La
-fuperficie d’un lit d’argile offre un plan
divifé en forme' de refeau très-artiflement
deffiné. Ce font les bords des fentes qui
divifent les rognons contigus , & fur les
coupures verticales des.lits d’a rgile, on
diflingue encore plus clairement les com-
partimens qui font produits par les lignes
d’attoucheniens d’un rognon contre
l’autre , précifément comme on Ta dit
à l’égard des rognons de tufo. Dans les
fentes fort ferrées qui divifent les rognons
d’argile,, on trouve fréquemment, des
lames de g ypfe, de pierre fpcculaire & de
félénite. Dans le voihmge de Monte-Fofcoli,
on en voit des lames très-minces ,
compofées. de cryftaux, fous forme lenticulaire
, lefquçlies le réduifent en pouf
fière blanche comme celle des marbres
broyés.
II paroîtaffez clairement que les couche*
d’argile doivent leur ftruâure & leur or-
ganifation aux mêmes caufes qui ont concouru
à la formation de celles de tufo.
Au refte , il efl probable que l’argille dans
cet état a acquis un certain degré de pétrification
; cependanul efl un peu plus foible
que celui qui a infiltré les couches de
tufo. La croûte de teinte jaunâtre a été
dépofée par quelque principe inconnu
& poftérieur à la formation des .rognons;
elle a été appliquée aux faces de’ ces
rognons lorfqu’ils avoient pris leurs dimen-
■ fions ; car cette couleur efl beaucoup
plus forte & plus chargée vers les bords
des faces, & elle s’éclairçit à mefure
qu’elle s’étend vers le centre. Ceci efl
très-remarquable fur-tout dans les couches