
quelquefois. Le cuivre fe trouve natif foit
en malle , foit dilféminé , foit en grains.
A l’état de chaux il ell bleu , vert , ou
rouge - brun. On donne à cette dernière
forte de chaux lorfqu’elle ell en malle
.compade le nom de cuivre vitreux. Le
cuivre uni au foufre feul forme la mine
de cuivre grife ; lorfqu’il s’y mêle un peu
de fer , on a la forte de mine que les
Allemands nomment fab'erts^ , & celle
appellée mine de cuivre apurée. Une plus
grande quantité de fer donne nailfance aux
pvrites cuivreufes, dont on trouve plusieurs
variétés , entre autres à Rafvick en
Dalie & dans un petit nombre d’autres
endroits , en cryltaux oétaëdres oblongs.
On connoît aufîi les cryllaux de cuivre
aluminiforme rougeâtre, qui, s’ils étoient
malléables , pourroient être confidérés
c.omme du cuivre pur. Les cryllaux de
cuivre bleus , prifmatiques à pans rhom-
boïdaux , relfemblent beaucoup à ceux
que l’ art produitpar la dilfolution du cuivre
dans l’alkali volatil. Cependant la couleur
de ces derniers s’altère plus facilement,
car ils deviennent verts en perdant l’alkali
qui entroit dans leur compofition. Ne
feroit ce pas à une décompofition fem-
blable des cryllaux bleus naturels qu’on
pourroit attribuer la formation de ce qu’on
appelle minerai satine ? ( Aiiafertz ).
Le fer , fous différentes formes , ell
répandu avec profulïon dans la nature. Il
fetable fervit prefque partout à 'lier les
autres fubllances minérales : il palfe même
dans les autres règnes. Il fe préfente foit
en roche , foit en limon, comme dans
les mines des lacs & des marais , foit en
filons.; quelquefois cryllallifé en oftaëdres
ou en dru tes cellulaires ; enfin , il fe mêle
à toutes fortes de .matières , & prend
une multitude de formes différentes. On
prétend même l’avoir trpuvé natif près
de Steinbach en Saxe & ailleurs. On dit
qu’il ex ille . en cet état fur les bords du
fleuve Sénégal en Afrique où_lesy nègres en
font des vafes & des chaudières. Une pro.
priété particulière du fer paroîtetre d’avoit
l’apparence métallique, quoique dans des]
états différens. Si l’on donne le nom de
fer natif a tout minerai qui ell attirabk à
l’aimant, il ell fans doute très - répandu
dans la nature. Mais fi l’on ne veut entendre
par-là que le fer femblable au fer forgé,
c’efl-à-dire malléable A diflbluble dans l’eau-
forte , on ne trouvera guères de minérai
de fer qui puiffe foutenir ces épreuves, fi
ce n’efl peut être celui qu’on a découvert
en Sybérie dans ces derniers teins. C’elt
à l’état de chaux que le fer fe préfente j
ordinairement foit en po idreou en grains,
dans les mines terreufes ôc limoneufes, foit
dans les hématites en rognons de couleur
jaune, rouge ou noire. Ces dernières
fubllances ont fouvent l ’apparence extérieure
des fhlagmites, mais elles offrent,
dans l’intérieur des rayons divergens autour
d’un axe commun. Si l’on y ajoute
un peu de foufre , elles font attirabies a
l’aimant.
On trouve en plufieurs endroits de la
chaux de fer en cryllaux cubiques : celle')
en cryllaux aluminiformes ell ordinairement
attirable à l’aimant; & c’e ll. fcffl
cette forme que fe préfente celle deFaihun,
qui ell couverte de lames de talc très-]
minces. Le fer combiné avec le foufre
prend le nom de pyrite. En cet état il
forme des malles tétraèdres , cubiques,
oâaëdres, dodécaèdres ou irrégulières,
dont l ’intérieur forme une multitude de
rayons divergens. Il paroît que les pyrites
perdent avec le tems le foufre qu’elles contiennent
, & que le fer , dégagé^ de «
principe , fe troyye réduit à l’état ®
chaux. Le fer uni au calcaire forme »
mine de fer fpathique.
L ’étain ne fe trouve pas , comme le
fer , dans tous les pays de fEurope
il y en a des mihejtrès-richeg, en Boheine,
en Saxe, en Siléfie-, en Elpagne , en A"
gleterre , & dans un petit nombre d’autres
pays. Le pay7s de Cornouaille fetil donne
par an 1200. skepponds d’étain en blocs
ou lingots ; le skeppond pefant 306 liv.
poids de marc. Le minéral èlt rarement
en filons réguliers , mais plus fouvent en
filets , en amas & mine de lavage, mêlés à
drs fubllances filiceufes. Il fe préfente auiïî
en couches horifontales.1 C ’ell à Godol-
phinshal qu’ell la plus confidérable des
mines de Cornouailles. Elle ell fituée dans
un terrein prefque plat entre deux montagnes
, i’ tine au fud & l’autre au nord. 11
y a cinq filons qui occupent un efpace de
ro à 60 brades ; leur diredion ell de l’ell
à l’ouell , leur inclinaifon d ’environ 70
degrés. Lè plus grand de ces fil .ns ell
encore en exploitation. Il a depuis deux
jufqu’à cinq pieds de puilfance. La roche,
ell de granit groflier. L ’étain natif ell très-]
rare': le plus fouvent l’étain ell en cryllaux
opaques , noirs ou bruns , qu’on nomme
mine Xétain en grains : il eltaufli en cryf-
taux aluminiformes.
Le bifmuth ne fe préfente feul qu’en
rogno'ns ; mais le'plus fouvent il accompagne
le cob alt, quoique ces métaux ne
fe mêlent pas par la fufion. On le trouve
natif foit fuperficiel, foit compaâe. D ’autres
fois il lè montre minéralifé avec le
foufre , ou avec le foufre & le fer.
Le nickel fe trouve aufli parmi le cobalt,
foit fous fa forme de chaux , foit uni au
cobalt, au foufre , au fer de à l’arfenic.
L ’arfenic domine quelquefois dans des;
filons particuliers; de plus, il accompagne
prelque toujours les autres métaux. Combiné
avec le foufre, il forme l’orpiment
ou le réalgar natif foit jaune , foit rouge.
Il fe trouve uni avec la chaux d’étain dans
la mine d’étain en grains ; avec le foufre
Géographie-P hyfique. Tome I .
& l’argent dans la mine d’argent rouge :
avec la chaux de plomb dans le plomb
fpathique; avec celle de cob alt, dans ce
que l’on nomme fleurs de cobalt ; minéralifé
avec le fer & le foufre , & le fer
dans la pyrite blanche ; avec le fer feul
dans le mifpikel, &c . La forme du minerai
varie ; il ell en rayons, quand il ell à l’état
de chaux blanche, ce qui arrive rarement ;
il ell en cubes dans la pyrite : dans le réalgar
en prifmes hexaèdres avec des fom-
mets à deux côtes , formés par des pans
pentagones. L ’arfenic natif eft en feuillets
ou en écailles.
Le cobalt fe trouve dans les mines de
Suède en filons étroits qui tantôt s’élar-
giffant , & tantôt fe contradant, ont reçu
de cette variation le nom de chapelets.
Dans d’autres pays ces filons ont plus de
puilfance. On ne' l’a jamais trouvé natif.
La chaux de ce métal forme des concrétions
friables , que l’on nomme proprement
minerai de cobalt. On le trouve a
Bafna près de Ryddarhyte, mêlé avec le
foufre & le fer feuls ; mais le plus fouvent
il contient aufli de l ’arfenic. Cette derniere
variété fe trouve à Tunaberg parmi le
minerai de cuivre ; ce font des cubes q u i,
par leur troncature, repréfentent des fo-
lides à dix-huit côtés.
Le zinc , lorfqu’il ell en calamine , oc cupe
des filons particuliers ; fouvent aufli
il accompagne la mine de plomb qui porte
le nom de galène. La blende va rarement
fans le plomb : cependant cette cirçonf-
tance a lieu quelquefois , par exemple ,
dans les mines deDanemora. La toutenague
de la Chine ell un vrai régule de zinc. Il
n’elt pas décidé fi ce demi-métal, le pfos
duâile de tous , peut fe trouver dans l’état
natif. U fe préfente miné ralifé par le fer
& par le foufre , foit avec 1 apparence
métallique , foit fous la forme de chaux.