
les filons de pyrites cuivreufes qu’ôn
exploitoit autrefois pour en extraire ie
cuivre ont donné dans la profondeur , du
minerai d’argent ordinaire comme on le
voit dans la mine de l’Enfant perdu-, à un
mille de Kungsberg.
Mine d'argent de Sala , en Suede.
La mine de Sala étant une des plus
fingulières que l ’on connoiffe, Bergman
a cru devoir expofer le réfultàt des ob-
fervations qu’il a faites fur les lieux. La
parodie de Sala eft en général un pays
plat; on y voit des amas de roches ordinairement
d’une autre nature que les
bancs de pierres fur lefquels ils repofent :
on y trouve auffi des collines à pentes
douces , les unes nues, les autres couvertes
de bois» Sur les limites de la pa—
roilTe de Kila , la roche préfente un mélange
de mica & de cailloux , en .petits
grains fortement agglutinés. A une
moindre dillance, aux environs du village
de Tréfots , on rencontre pour la
première fois une pierre calcaire, grenue,
parfeméei de grain»- de quartz, Entre la
ville & la fonderie, le granit commence
à fe montrer. Du côté de Norberg ,. Je
terrain qui renferme les mines d’argent,
confine au pétrofilex. La féparation j efl
marquée par des fentes remplies de terre
& de petits fragmens de ftéatites, de pé-
trolîlex, &c.
Les mines fe trouvent dans un terrain
calcaire , mais lorfque la pierre calcaire
s’offre à grandes faces & fans mélanges ,
elle ne contient pas de minerai & fe'
nomme roche ignoble ; au contraire , elle
efl métallifère lorfqu e 1 es faces fon t minces,
& qu’on y remarque un mélange de mica.
Il y a dans cette roche une centaine de
filons plus ou moins grands , dont la.
gangue efl de fléatîte , de talc , d’amian-
thç,, d’asb.efte ordinaire ,8c d’asbefte pail-
leux , f àsbejlus aceroji/s \, de pierre de
corne , de pierre & de fpath çalcaire., & ]
] plus rarement depétrofilex ou derquartz,
Lorfque les filons traverfent la roche
ignoble , on ne trouve de minerai ni dans
leur intérieur , ‘ ni dans leur voîfinage;
mais dans la roche qu’on appelle noble.
ils s’annobliffent eux-mêmes, ou du moins
le minerai fe trouve , foit tout auprès,
doit à une dillance peu confîdérable, qui
ne va pas au-delà de dix toifes. Ce filon*
touche d’un côté à la roche ftérile , & de
l’autre à la roche produétive. Outre les
filons , le minerai occupe des gîtes diffé-
. rens. Il s’y trouve dans une terre calcaire
d’un grain plus fin quexcelui des roches
riches , mêlées de mica 8c lur-toqf ale
quartz en grains. Ces gîtes o n t, corn me
les filons , leur direélion & leur pente ;
mais ils font fujets à être coupés par des
fentes, des filons & des parties de la
roche r i c h e c ’eft pourquoi ils ont peu
de furface & peu de profondeur. Us
s’éjargiffent 8c fe relferrent auffi comme
les filons ; quelques-uns font accompagnés
d’un petit filon ou fente , mais plus
louvent ils font adhérens aù ro c , & quelquefois
même il efl impoffible de les en di!-
tinguer. On ne les trouve jamais dans les
roches flériles, ils difparoiffent dès qu’ils
les rencontrent. Leur direélion efl du
nord-ouefl au fud-efl. S’ils font coupés
par quelque filon , il arrive alors -, où
qu'ils l’enrichiffent en l’accompagnant &
en augmentant ainfî fa puiffance & fon
produit, ou qu’ils diparoiffent à fon approche
& ne fe montrent qu’à une 'certaine
dillance. D’ailleurs, quoiqu’on puiffe
bien troufer des filons- qui ne foient pas
accompagnés de ces gîtes de minerai,
on ne trouve jamais de ces derniers qui:
ne foient accompagnés de filons ordinai-
j rement inclinés de do à 70 dégrés envi-
Iron. Ç’efl uneautrçrègle générale,que plus
- ces gîtes font près du jo u r , plus ils font
riches en argent.
Le minetrai efl ou compaéte, ou diffc-
miné , ou en globules engagés dans la
gangue ; l’argent s’y trouve rarement mtif.
La galène efl le véritable objet de
l’exploitation : celle qui efl en gros cubes
|ell ordinairement la plus riche : elle tient
quelquefois jufqu’à deux marcs d’argent
fin par quintal. Vers le fin de 176 0 , on
trouva dans les travaux de Frifendorf,
dépendant de la ‘ grande mine, & à 70
toifes de profondeur, une forte de mine
d ’u n roiige brun , ep petites paillettes fu-
pfrfîcieües & en globules, On là prit
pour de la mine d’argent rou g e , à caufe
de fa rieheffr ; mais ni la couleur , mi L
manière dont elle fe coroportoit, étant
traitée au chalumeau, ne s’accordent avec
[cette idée.
I Mines de cuivre de Rccras , en
Norwège.
I Les mines de cuivre de Rceras font à
quelques milles des frontières de Suède,
& à 16 fud-efl de Drontheim : elles oc-
[cupent le penchant d’une grande chaîne
de montagnes : quelques-unes font aban-
i données, non qu’elles manquent de minerai,
mais parce que l’on en a ouvert depuis
qui ont rendu davantage. La mine du Roi
eft fur le revers occidental d’une chaîne
de mo'ntagne à pente douce, qui s’étend.
de l’ell à l’oueft. La roche eft un fchifte
corné , où dominent tantôt le quartz
; tantôt le mica. Le filon fe dirige eft &
I oueft : il s’incline d’abord un peu vers le
I fud : enfuite fon inclinaifon augmente fuc-
celîivement au point qu’il devient prefque
horifontal ; après quoi il fe relève & fe
rapproche de la verticale , & il finit par
«incliner vers le nord. Sa gangue eft une
roche de corne d’un grain fi fin , qu’on
ne peut diftinguer dans fa texture, ni le
quartz, ni le mica. La puiffance des fiions
varie depuis un demi-pied jufqu’à 6 aunes,
mais ordinairement elle eft entre 2 & 4,
aunès.
La mine eft homogène-y trè s-du re ,
grenue, à petits points briilans , ordinairement
d’un jaune pâle & quelquefois
d’un brun hépatique. Souvent le minerai
s’éparpille, fe déprime ou fe perd dan»
la gangue quartzeufe. Ce filon a été intercepté
par une fente, mais il a été retrouvé
au-delà, en fe dirigeant fuivant fon inclinaifon.
Ce filon n’a point de ces filière»
argileufès que les Allemands nomment
lieflège.’ Cette mine préfente une circonf-
tance remarquable : tant que les feuillets
de la roche font continus 8c régulièrement
inclinés , le filon eft .puiffant : il ne s’éparpille
ni ne fe déprime ; mais dès que les
feuillets deviennent finqeux 8c dans une
(ituation verticale , le filon eft déplacé 8c.
coupé par la roche : il eft traverfé auffi,
m^is non interrompu , par de petites ventiles
de fpath calcaire jaunâtre & demi-
tranfparent.
La mine de Storward eft fituée dans la
haute montagne de Rawala, qui s’étend
du nord au fud, 8c qui a fa pente vers
l’eft. Le filon fe dirige S -S-O . 8c N-N-E, 8c fait un angle de 10 à 12 dégrés avec
l’horifon. Son inclinaifon eft d’autant plus
forte , que la montagne qui le recouvre ,
s’élève davantage. On remarque un endroit
où il fait un ventre , & fe trouve obftrué
par du quartz micacé d’un gris obfcur, mêlé
de points briilans pyriteux. La roche eft
d’abord un gneis d’un gris clair , à feuillets
minces , qui eft remplacé peu à-peu par
une ftéatité d’un gris noirâtre. Le minerai
eft en général homogène , quelquefois
mêlé de pyrites , 8c quelquefois de blende
rouge. Non loin de-là , on trouve les
mines dites de Chriflian 8c Hccjlklitt ,
qu’on a exploitées aux deux côtés de la
même montagne, fur le même filon , 8c qui
communiquent aujourd’hui l’une à l ’autre.
Dans la première , le filon s’incline à i’eft , 8c dans la fécondé à l’oueft. Sa direélion
eft du nord au fud. Les liions des mines
de Rceras n om point de falbandes, mais
ordinairement ils font diftingués de la
roche par des feuillets : dans quelques-unes
des mines abandonnées, les liions font
verticaux.
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