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les collines- àrgilleUfes que nous avons
.-décrites dans lanotice deTargioni, comme
dilperfées dans certaines contrées de la
Tofcane. J’indiquerai de même la litière
d’argille qui règne à découvert le' long
d’une très-grande étendue de la bordure
du matlif de la craie dans la ci-devant
province de. Champagne ; ces couches
d’argiles ont jufqu’à cent & deux cents
pieds d’épailTeur, & renferment un grand
nombre de cornes d’ammon , de belem-
nites , de nautiiites, d’huitres de plufieurs
tfpèces, & beaucoup d’autres coquilles
qui compofent cet amas. On fent combien
de circonftances curieufès & inflruâives
Ja désignation de ces maffifs d’argilles ren-
fermeroit , outre les avantages de faire
connoître des fubftances fi utiles à la
fociété & aux arts.
Voici encore une dernière circonfiance
que nous ne pouvons nous difpenfer de
mettre en évidence par des coupes, C’efi
l’emploi que la nature a fait de l’argille
& des marnes argilleufes dans un état de
mollelfe pour la diûinétion & la féparation
des couches , & enfin pour île raffemble-
ment & la circulation intérieure des eaux
pluviales au milieu des lits voifins de la
fuperficie de la terre.
On voit par-là quels fecours la géogra-
phie-phyfique offre dans l’étude du globe,
non-feulement relativement à fa compo-
fition , mais encore quant à fa conftitùtion
phyfîque-: & de quelle importance il eff
de s’attacher aux moyens qu’elle nous
fournit, incn
§. X.
Des minesde t ranjport.
Après la reconnoilfance des filons & des
veines contenant diverfes fubflances minérales
& la détermination de leurs allures
à travers les contrées de l’ancienne,terre,
il relie la defcription des mines de transport
qui fe réduifent à celles de zinc , de
cuivre & furtout de fer. Ces fortes de
.mines fe trouvent dans le voifinage dés
limites de l’ancienne & de la nouvelle terre ,
& toujours fur la nouvelle. C’ell furtout
en circônfcrivant les amas de certaines
mines de fer en grains fi faciles à déterminer
, qu’on peut donner une idée de
ces mines de tranfport.
Il paroît que les centres de ces fortes
de dépôts font les différentes îles de l’ancienne
terre qui, contenant ces fubftances
minérales dans l’état primitif , les ont
verfées au-debors , dans le tems que l’ancienne
mer ôccupoit la nouvelle terre , &
qu’une grande partie de cette nouvelle terre
étoit déjà organifée : ces matières font
venues par alluvion remplir les fentes 8c
les autres' intervalles que les malles calcaires
ou même d’autres lits marneux lait
foient entre eux. Auflî trouve-1-on plufieurs
fentes & cavités dans les collines calcaires
voifines de l’ancienne ou de la moyenne
terre remplies de mines de fer en grains.
Ces facs ou nids de mines ne s’étendent
pas toujours horifontalement, mais descendent
par des routes perpendiculaires
ou obliques. Toutes ces mines font en
grains affez menus , & plus ou moins
mélangés de fables vitrefcibles & de petits
cailloux. Les cavités ont depuis yo jufqu’à
180 pieds de profondeur. Il eft vifible que
ces mines de fer qui font en grains plus
ou moins gros n’ont pu fe former dans la
nouvelle terre, ni comme elles font, au milieu
des matières calcaires ; par conféquent
elles y ont été amenées de loin par le mouvement
des eaux. Les facs de mines font
furmontés ou latéralement accompagnés
d’une forte de terre limonneufe rougeâtre
plus fine que l’argille commune.
Ce qui prouve que ces mines de fer
en grains ont été toutes amenées par le
mouvement des eaux , c’eft que dans les
mêmes cantons, il y a une grande étendue
de terrein formant une plaine à un niveau
aii-deffus des collines calcaires, 8c qu’on
trouve dans ce terrein une grande quantité '
de mine de fer en grain , différemment
mélangée & autrement placée. Car au lieu
d’occuper les fentes perpendiculaires & les
cavités intérieures des rochers calcaires.,
cette mine de fer eft au contraire dépofée
en nappe, c’eft-à-dire par couches hori-
fontales, comme tous les autres fédimens
des eaux. Au lieu de s’étendre en profondeur
comme les premières mines , elle
s’étend prefque à la furface du terrein ,
fur une épaiffeur de quelques-pieds , &
elle eft mêlée partout de graviers 8c de
fables calcaires.
Elle préfente au furplus un phénomène
fort remarquable; c’eft un nombre-prodigieux
de cornes d’ammon 8c d’autres coquillages,
ainfî que des madrépores dont laplus
grande partie de la mine a pris là forme
à mefure qu’elle a été dépofée parles eaux
fur les débris des coquilles.
On trouve ces différentes fortes de mines
à une certaine diftance de l’ancienne & de
la moyenne terre ; .cette diftance varie
depuis y jufqu’à io lieues : & elles font
difperfées & exploitées fur la nouvelle dans
cette lifière. On fent d’après ces détails ,
quelle facilité la géographie-phyque peut
avoir de faire connoître l’étendue & les
emplacemens de ces mines.
§. X I.
fort baffes 8e qui offrent un fol argilleux ,
lequel s’étend en pente douce fous les flots ;
c’eft à l’extrémité de cette pente & dti
côté du continent que les fables voiturés
par les fleuves dans la mer s’accumulent
en forme de monticules fuivis , étant
pouffes par les vagues & par les vents.
Nous avons des exemples de ces différentes
formes de côtes le long des bords de la
mer, depuis la Hollande jufqu’au détroit
de Gibraltar. Aufli je crois qu’on doit
figurer ces côtes dans les Cartes marines,
fuivant ces différentes formes , 8c non pas
comme .elles le font platement dans la plupart
Du baßin des mers O des courans.
On peut diftinguer les côtes de la mer
en trois claffes; i ” . les côtes compofées
de matières dures , coupées ordinairement
à pic fur une hauteur confidérablè,, & qui
s’élèvent quelquefois à 7 ou 800 pieds.
2.°. Les baffes côtes dont les unes font
unies & prefque de niveau Aec la furface
de la mer , & dont les autres ont une
élévation médiocre 8c font bordées de
rochers à fleur d’eau. 30. Les côtes bordées
de dunes ; ce font des côtes primitivement
des cartes hydrographiques,
La profondeur de la mer le long de ces
côtes eft ordinairement d’autant plus grande,
que ces côtes font plus élevées 8c d’autant
moindre qu’elles font plus baffes & plus,
plates. L’on peut afîùrer en général que
des inégalités du fond de la mer le long
des rivages correlpondent affez régulièrement
aux inégalités de la furface du terrein
voifin de ces rivages. Ainfi tel eft le fol
quî paroît au-deffus de l’eau , tel eft le
fond que l’eau couvre; à partir des côtes
baffes, la fonde donne autant de braffes
d’eau qu’il y a de diftance de ces côtes.
En conféquence de cette difpofîtion du
fond de la mer , conftatée par les obfer-
. vations que les navigateurs ont faites avec
la fonde , on ne. peut pas douter qu’il n’y
ait de grandes inégalités dans fon badin,
des hauteurs & des profondeurs confidé-
rables. On a trouvé d’ailleurs que non-feulement
les profondeurs augmentoient ou
diminuoient d’une manière uniforme dans
les grandes mers, à mefure qu’on s’éloi-
gnoit ou qu’on s’approchoit des continens :
mais encore que ces difpofîtions étoient
applicables aux fonds de la mer qui font
autour des îles , comme autour des rochers
à fleur d’eau ou des abrolhos.
Le fond de la mer eft compofé d’ailleurs
des mêmes matériaux que nous offrent les
côfes qui b.ordçnt l’Océan ; car on tire de