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folidation des pierres , & je montre qu’elle
ne peut être que la fuite du travail de l’eau t
& après avoir fait voir que les deftrudions
de nos continens , par les eaux courantes,
ont eu lieu en même tems dans l’ ancienne
comme dans la nouvelle terre, j’en conclus
que les defîrudions fuccelïives admifes
par Hutton, ne peuvent s’opérer ainfi qu’il
le prétend. Je trouve la même difficulté ,
à reconnoître dans les défordres des couches
de la terre, les effets de leur fortie
du baflîn de la mer , par un foulevement
général qu’auroient opéré les inceqdies
intérieurs.
Le D. Hutton, ayant donné une nouvelle
forme à fes ouvrages fur la théorie
de la terre , y a joint des éclairciffemens
où il répond aux remarques de Kirwan &
des autres naturaliftes qui avoient adopté
les idées de ce chimifte. Dans le V e § , je
rappelle tout ce que les éclairciffemens de
Hutton m’ont fourni d’inflruélif & de favorable
à fan hypothèfe. J’y ajoute d’ailleurs
ce que l’étude des principales contrées
de nos continens, qu’on a pu parcourir
dans ces derniers tems, nous ont appris de
conforme ou de contrairè à ce que le dodeur
Hutton nous annonce en dernière analyfe.
On y verra qu’au milieu des idées faulîès
ou rifquées du favant Ecofîàis , j’ai fu
diftinguer des confîdérations neuves , propres
à nous faire naître plufieurs vues de
recherches très-importantes fur la conili-
tution aâuelle du globe , & qui pourront
un jour fervir fînon à la théorie de la
terre , du moins à la connoiffance de plufieurs
points importans de fon hiftoire
phyfiqué. Comme Hutton s’efl occupé de
la formation fucceffive des divers maffifs
& furtout de leur fuperpofition , j’ai cru
qu’il convenoit de raffembler par ordre
tout ce que les obfervations lés plus foi-
gnées nous avoient appris à ce fujet.' C’efl
ce que j’ai tâché d’offrir à mes ledeurs,
comme une fuite de notes qui fervoiefit
naturellement de fupplément aux derniers
écrits de Hutton. D’après toütes ces dif-
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cufiions , il me femble qu’on pourra faci.
lement diftinguer ce qu’il faut abandonner
dans la théorie de la terre de Hutton, de
ce qu’il importe de conferver, en s’attachant
particuliérement à l ’appuyer par de nouvelles
recherches, & des obfervations ana-
lyfées avec le foin que ces objets méritent.
La théorie de la terre n ’eft pas le feul
objet que le D . Hutton ait traité , & qui
appartienne à la géographie - phyfiqué.
Comme il a médité également fur la pluie,
fur. les circonftances générales qui concourent
à fa formation , & fur les caufes
particulières & locales qui peuvent les
modifier , ce travail a produit un ouvrage
dont nous avons donné un extrait allez
étendu , fans difcuter aucune des vues &
des opinions du D. Hutton.
Ce mémoire eft divifé en deux parties.
La première renferme des recherches
[fur la loi de la nature,, que l’auteur, a
confidérée comme le fondement de fa
théorie.
Dans la fécondé partie, Hutton applique
aux phénomènes naturels', les principes
développés & établis dans la première. 11
y traite d’abord de la généralité delà pluie,
ce qui devient très-intéreffant pour la géo-
graphie-phyfique des diverfes contrées ae
la terre. De-là l’auteur paffe à ce qtii a
pour objet les pluies régulières & périodiques
: ce qui l’entraîne à l’eflinwtion
comparative des climats , relativement à la
quantité de pluie qui y tombe.
Toutes cesfavantesdifcuïïîons fe trouvent
terminéespar l’application de la théorie aux
-obfervations météorologiques d’une feule
contrée de la terre, telle que le royaume
de la Grande-Bretagne. On y établit des
principes trèspropres à nous faire apprécier
au jurte les décidons qu’on peut tiret
relativement au tems de pluie & de féche-
reffe, dés obfervations fur la direétion des
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vents, fur le thermomètre & le baromètre ;
& tous ces principes font toujours rapprochés
de la loi fondamentale fur laquelle
la théorie eft établie.
Cette loi confifte dans la combinaifon de
Jeux courans d’air d’une température différente
, & dans la condenfation des vapeurs
dont ils peuvent être plus ou moins faturés,
& qui réfultent de cette combinaifon ::
c’eft de-là que Hutton tire la formation
des nuages comme une forte de précipité,
lequel eft fouvent fuivi du grand précipité
qui eft la pluie.
§. I " .
Précis d'une difjertation , concernant la
conflitution phyfiqué du globe de là
terre , fa durée & fa fiabilité. 178p.
Le but de cette differtation eft de trouver
une méthode pour eftimer le tems que le
globe de la terre a exifté comme unemaffe
nourriffant des plantes & des animaux : de
raifonner fur les changemens que la terre
a éprouvés, & de découvrir par la confî-
déradou de ce qui eft arrivé , à quel point
on peut prévoir la fin. ou le terme de cet
ordre de chofes.
Comme ce n’eft pas dans les monumens
des nations , mais dans ceux de l’hifloire
naturelle que l’on doit fouiller pour avoir
les moyens de s’affurer des événemens qui
ont eu fieu , Hutton fe propofe d’examiner
ici les phénomènes de la terre, afin de
s’inflruire de,ce qui s’eft paffé dans les. tems
reculés. C ’efi ainfi q u e, d’après les principes
de l’hiftoire naturelle , il fe flatte de
pouvoir parvenir à la connoiffance de
l’ordre & de l’économie de la nature dans
la conflitution du globe , & former une
opinion raifonnable relativement à fa marche
ultérieure & auxévénemens qui doivent
arriver.
Les parties folides de la terré adu'elle
paroiffent à l’auteur avoir' été formées eh
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[général des produdions de la mer & des
autres matériaux femblables à ceux que
l’on trouve fur les bords de la mer ; d’où
Hutton fe croit fondé à conclure :
i° . Quelaterrefur laquelle nousfommes
établis n’efi: pas originelle ni fîmpie, mais
qu’elle efl compofée , & qu’elle a été
formée par l’opérâtion d’agens fecon-
daires.
2°. Qu’avant la formation de la terre
aduelle , il exiltait un globe compofé de
terres & de mers , dans lefquellesii y avoit
des courans & des marées agiffant fur le
fond de la mer comme aujourd’hui.
30. Enfin , que pendant la formation de
la terre moderne au fond de l’Océan, la
première terre nourriffoit des plantes 8c
desanimaux ; et qu’au furplus, la mer étoit
peuplée d’animaux de toutes elpèces
comme la mer aduelle.
De-là Hutton efl conduit à conclure
que la plus grande partie de notre terre ,
linon la totalité a été produite par des opérations
naturelles à ce globe : mais que ,
pour rendre cette terre une malle permanente
& capable de réfifler à l’adion
des eaux, deux chofes avoient été néceffaires;
1°. la confolidation des maffes formées par
la colledion & l’amas des matériaux mobiles
& incohérens. On entend ici par
confolidation, le rapprochement des parties,
en eonféquence duquel les matières ont
acquis une liaifon & une folidité plus ou
moins confidérable. i ° . L ’élévation & le
foulevement de ces niaffes confolidées
depuis le.fond déjà mer julqu’à la polition
où, elles fe.trouvent maintenant , relativement
au , niveau d éjà mer moderne.
Voilà donc deux changemens qui peuvent.
fervir mutuellement à jetter du jour
l’un fur l’autre : car , comme les memes
bbjetsont du éfiuyerces deux changemens,
& que c’eft leur examen qui doit nous
jnlftrüire fur toutes ces opé-rations luccef