
hiver plus tfriitide que la çh&lcuf qui nous
» vient du Jbleil, . '
» Cette grande chaleur qui rcfide dans .
» l’intérieur du, globe , qui lâns .celiè en
» -émane !à l'extérieur , doit entrer conti-
n nuellement dans là combinaifon des
» autres éLémens. Si le foieil eft le père:
j) de la nature, Cette chaleur delà terre enl
» efl la mère. .Cette chaleur intérieure!
» du globe qui tend toujours du centre'
» à la circonférence', & qüi s’ éloigne péril
pendiculaiiement de la furface de la
» terre , eft à mon avis Un grand agent'de
» la nature. » Introduction à l ’hiftoire
des minéraux , partie I. pag. 32 de PiMH
quarto. ■'
Réponfe.
Encore une fois laiflbns les hypothefes
Ik venons au fait :• Lès hommes, abftraétion
faite du raifônrietperit, nejugent de,fi' cha-
leur que par l’impreffiôn qu’elle peut faire |
fur leurs fensV Or dans les elémens du
calcül hypothétique qui donne pour réful-
tat cette chaleur d’hiver--vingt-cinq, fois •
plus grariSè-qùè'celle dp foieil en -été, il (
lie faut- j: as perdre d e vue’'.qu’on, a- fait
entier en ligne de compte mille oegres ;
de chaleur qui font ;abfoliimenpnuis,pour
nos fens , ou plutôt, qui 'étant? infiniment 1
ati-deJTous' du degre de mouvement necef-
faice à la vie animale, fer oient , s’ils pou-
Voient être” Teiitis' , tm.exçeffif degré; dç
froid ; il y: a plus , c’elt que , abflraétion
Faite de nos fbnfàtions , ces mille dt-giéi
de chaleur fuppefés font en quelque forte
chimériques, p-tinque le premier terme
^dre-<^ét^à!burfû^.o(oe,<ii froidabfoïu^
qui n’exiflé pas pans la nature fR e p . au
IX l ) . Il n’eft donc!.»fis vrai gqüe;le£;
hommes, forfque de froicl des' pénétré ^
Vnrèüvtnl , c’e'ft-à-dire;, aient le fe/itiment
d’uiie chaleur vihgt-cih’a fois.; plus, grande
que 1- celle "; du foieil. d'ete, ,c -ièft dcnç
bien -grafcuitêment que Bailly çoncmt
-‘ ainfi. '
§. X X X .
» On croit fentir "que le foieil efl la
» | fouréte unique de là chaleur & de la
» v ie; auffilês hommes récoiihéiflàiis fe
» font-ils proftèmé# devante lui. L ’aUteur
» 'de la lumière (<5* de la chaleur quel qu'en
» djfe Bai.Uy; ) fut le premier dieu de
» l’univers. Tous les Guebresne font pas
» enA fie : les adverfaires de Mairan font
» encore les adorateurs dû feu célejte. »
Ibid. pag. 304. .
Réponfe.
Je puis protefler que lés raifonnemem
de Bailly- -n’ont'. pu me faire ranger hau
nombre des adorateurs du feu central, oc
quel .je perfide à regarder"' le foieil comme
laTource uniquede la chaleur & de là1;vie
fur la liipeilicie du globc-que nous habitons.
Je, ne fuis pas, Guébre , mais je à en
fenslpas moins' tout -ce que nous devons
à î’aftre bienfaifant qui nous éclaire & nous
échauffe.-o : •
Ainfi j’en conclus ' que , quoique le«
rayons du foieil ne foient pas chauds , ils
n’en font -pas' moins -catife de la chaleur
par le pouvoir qu’ils ont de mettre en
action une caitfe { h t fluide igné. ) réfi-
dente -dans notre globe & dans fon atmof-
phète. Ce. fluide-n’èft pas le feu , mais il
lq .produit .toutes les, fois-qu-il eft mis en
aâiyité,Toit,par l’impulfion dirccle d’une
nouvelle [ Qp; d’une plus grande .quantité
de rayons folâtres,doit par la réaêtion ou la
fermentation des,principes çonftitutifs des
corps; ou enfin ^par - tout' autre mouvement
réfui tant de l’affinité de ces principe*
avec-ceux qui leur font homogènes.
Çe mouvement, rapide & «xpapfif qu*
j nops appelions fe u 9 îoifqujil eft corfidér
1 caufe fur nos iensett moips intenfe ou plu*
modérés
modérée , peut devenir li foib.Ie qu il.
échappe au' lenst-du:-toucher. Alors fi le
principe aqueux fe trouve joint aux deux
autres principes qui le pr.oduifent, ce.,
«notlvement efl lumineux fans chaleur ,
comme on leyoit dans les bois pourris &
quantité d’autres phofphor.es naturels , qui
cefient. d’être lumineux lorfqu’ils fe.def-
sèchent. ,
Si le mouvement que nous appelions
fe u , devenu plusxonfidér-able , eft encore;
accompagné du principe*queux, il affede
alors 8c l’organe du toucher 3t celui de
la-vue feus le nom de vapeur, de fumée,
de flamme; enfin fi ce mouvement, què
nousappellons/ê«, vient à perdre la portion
d’humidité convenable pour former la
fla-nme, & même l’incandefcence, ce qui
arrive lorfqu’il efl privé d’air ou noyé par
l’eau, il celle d’être feu , & n’efl plus qu’une
chaleur plus où moins intenfe 8c qui diminue
d’autantplus rapidement que le milieu
Ou les corps ' erifironnans font plus ré-
froidis, & par conféquent plus propres
à s’emparer dé ce fluide igné.
La chaleur , le feu & même la lumière,
abftraâion faite de ce qui les produit, ne
font donc point dès êtres ou des fubftances
particulières, mais le mouvement confi-
déré entant qu’il échauffe , qu’il brûle,
qu’il éclaire, qu’il détruit en caufant la
précipitation -du fluide igné. Ce .mouvement:
plus ou- moins rapide peut être alimenté
, entretenu, accéléré , ralenti par,
différentes caufes , mais non entièrement
détruit; parce qu’il efl un effet d e l’aâion
& de la réaétion des parties èfrentieiie-
ment diverfes de la matière les unes fur les
autres; aufli le feu & la chaleur font-ils
toujours proportionnés à la .quantité de
mouvement dont lès corps exiflans font
fofcéptibles,, quantité bornée par leur nature
, & q u i, de même qu’elle ne peut
croître à l’infini, ne pourroit totalement
Celler que par l’anéantiffement des corps
mêmes , mais qui fubfiflera tant que ces
Ce graphie-Phyfique. fo/ne I ,
corps & la matière qui les compofe obéiront
aux loix de la gravitation que l ’ordonnateur
de toutes choies leur a impo-
fées.;
Ce mouvement, ce feu , cette chaleur,
tendent toujours à fe -mettre en équilibrer
c ’eft-à-dire à paffer des corps qui. en contiennent
le plus , dans ceux qui en contiennent
le moins. C ’efl cette correfpon-
dan.ce 8c cette harmonie qui entretiennent
l’économie & le travail général de la nature
, foit brute fôit vivante ; mais aufli
par un effet de cette mêtneloi, les fubflances
organiques périffent ou fe diflblvent à l’inf*
tant pvt elles viennent à perdre la portion
de ce feu néceflaire à leur exiftence.
R O U E L L E .
N oti CE fu r fa doctrine relative à
plujieurs points importâtes de l ’hiftoire
naturelle de la terre.
Quoique Rouelle n’ait rien écrit fur la
théorie de la terre, cependant, comme
dans fes premières leçons fur le règne
minéral, il occupoit particulièrement fes
élèves dés réfultats de fes obfervations 8c de feS: réflexions qui avoient eu pour
objet plufieurs points importans de rhif-
toire de la terre, & qu’il leur dévelop-
poit les principes auffi clairs que lumineux
qu’i l s’étoil formés à ce fujet; j’ai,
cru; qu’un .précis raifonné. de la doflrine
de ce. grand chimifte,, pou voit figurer
avàntageufement parmi les . notices des
travaux de ceux qui ont traité des matières
concernant la Géographie-Phyfque , &
fur-tout comme ayant fait des découvertes
très-propres à en affurer les progrès.
Après avoir préfenté un tableau de*
fubftances que nous fournit le règne minéral
8c les .avoir diftribuées par claffes ,
fùivant les différens caraêlères qu’elles lui
ayoierit offert, & fut-tout ceux que l’anse
E f f