
primitives ou à filon avec lès màntagnes
du fécond ordre, ou à couches; ce
que cette partie renferme de plits inte-
xeflant, c’èft l’indication des îieiijt, où
fe trouvent des montagnes a' couches
qui environnent les noyaux de montagnes
primitives dans plufteurs provinces d’Allemagne
, & dans le Hartz en particulier,
Cet enfemble nie paroît un des plus
précieux & dçs plus inflruftifs qu’on ait
préfenté Xur la fuite des montagnes des
deux premiers ordres ; àufli Lehmann qui
a été à portée de les obferver , nous
les décrit-il avec autant .de foin que d’intérêt.
J’y vois .plufieurs centres de montagnes
primitives ou' à filon environnés,
d’autant d’enceintes de montagnes a
couches , lefquelles font ' indiquées dans i
î’àuvragë de Lehmann. La bàfe. de ce
travail, eft toute en fupèrlicie , car ces
maffifs coiupofés dé couches y font distribués
fous formes d’enceintes, très-pré-
cifes , qui occupent une largeur déter- '
minée- entre les noyaux de montagiies*
.primitives r & les montagnes qui vont
aboutir jufqù’aux plaines. D’ailleurs la
nature des fubftances qui' entrent dans
leur comr.-oliti.on ,; fe_ montre tetle-
ment à la fuperiicie du terrein, qu’il ne,
peut y avoir d’erreur dans leur déter- ^
Himation.
Mais à la fuite de ce premier apperçu
Lehmann paffe à d’autres conlîdéfations
fur .l’épaifTeur du maffif de ces mêmes
montagnes à Couches ; il nous | offre
l’ordre de ces', couches telles que s les
, exploitations les lui ont offert ; au moyen,
de ce double afp eft on a toutes les cir-
conftancei qui , dans ces montagnes ,
peuvent intéreffer '.'la. Géographie-Phy-
fique.
Je reviendrai quelque jour fur ce
bel enfemble des montagnes primitives
& des montagnes à couches dont il
paroît qu’aucun naturalifte n’a jufqu’ici
ftuitij ni l’importance, ni les conféguçnces.
Je l’ai fait connoître avec d’autant plus
de foin , qu’il m’a paru offrir des vues
nouvelles très-infli'uftives pour' ceux'qui,
fauront en faire ufage.
Il n’eft queftfon dans ce dernier travail
que de quelques contrées de l’Allemagne
peu étendues ; mais ce qu’il imp ortoit
de montrer q c’eft la comparaifon des
phénomènes femblablesqü’ont offert toutes
ces contrées & les" analogies qui en
réfultent relativement à la formation de
ces montagnes, & à l’ordre de Jeur distribution.
Que feroit-ce lî tous les centres
de montagnes primitives étoient obfèrvés
& examinés avec le même foin & décrit
I avec la même exaftitude que ceux dont
il eft queftion dans Lehmann ? La Géo-
;• graphie-Phyfique perfeftionnée dans les
différens pays où il fe trouvera des
obferyateürs inftruits , nous procurera
quelque jour tous ces avantages.
Je demande quelque excufe pour la
partie fyflématique mêlée aux faits &
aux obl'ervarions qui ’ fervent de bàfe
aux réflexions de Lehmann. Ces hypo-
thèfes ont pour but de rendre compte .de
la' formation des montagnes qui font décrites
& indiquées dans l’ouvrage dont
on donne ici le précis. Je n’ai pas cru
devoir lùpprimer ces hypothèfes, parce
qu’elles m’ont paru offrir de toùs les
phénomènes , des dénoueniens auflî bien
fondés & raifonnés ,- qu’aucun des autres
fyflêmes qui ont été propofés jufqu’è
ce jour dans de pareillles vues.
I
Traité d'oréographie dans lequel on décrit
, toutes les chaînes des montagnes primitives'
ou a filon qui font difiribuées
à la furface des continens, & même dans
quelques mers.
L’infpeftion des cartes géographiques,
& encore mieux les..obfervations d’hiftoife
ffstfuïellè nous -prouvent que le
globe de la terre préfente a fa furface
des afpefts très variés. Au-pied des mon
tagnes ihaçcéflrbles couvertes de glaces
& de neiges', font des plaines1 immenfes
& très-fertiles, les unes infpirentde l’horreur
& les autres préfentent un fpeftacle qui
égaye par lui-même, encore plus par
le contrafte. Ajoutez à cela dés volcans
enflammés & éteints, des grottes ;, enfin
tous les vefliges des açcidens que là terre
a efîuyés,
Plufieurs favailts ont travaillé pour jetter
du jour fur,la théorie de la terre,-mais
la plupart n’ont guère* poqté leurs
recherches au-delà dé certaines provinces.
L’hiftoire générale & détaillée du globe
eft peu, avancée , & malgré la faveur que
ce genre d’étnde a pris de notre tems,
combien de vuides ne refte-t-il pas à
remplir ! Je penfe' que ce qui- a le plus
contribué à éclaircir l’hiftoire de la terre,
eft l’étude des montagnes ; étude pénible
dont les, difficultés n’ont pas ralenti le zèle
des lavants obfervateurs.
Il relie encore, il eft vrai, beaucoup
de . queftions à décider & de doutes a
lever fur cette matière ; mais ce qui eft
déjà fait peut fervir de bàfe à un-travail,
plus fuivi & plus raifonné. Entre. les
anciens naturaliftes & ’ les voyageurs
modernes où l’on trouve beaucoup de
notes, il y en a qui ont traité ex-profeffo
de la firufture de, la terre : tels, font
Woodward , Stenon , Moro , Buffon ,-
Scheachzer & Buache. J’ai écrit auflî,
quelque, chofe à ce -frij et. Ces auteurs!
ont examiné quelques chaînes de montagnes!
Ou bien ont traité de leur, origine fyfté-
manquement. Ils fe font -, peu occupés
de leur direftion, de leur liaifon & .de leur
cprrefpondance mutuelle.
. J’ai cru-devoir traiter de la fuite- non
interrompue des .chaînés de montagnes
qui' pàrcourèrtt Tout "le' globe de "là terre ;
Gé.graphie-Phyfiqiie. Tome I .
comme ce fujet eft valle & compliqué*
il m’a paru que pour le Amplifier &
avant que d’entrer dans le fond de cette
difcuffion , je devois faire précéder quelques
confîdérations particulières fur l’ori-
gme & les différentes formes des montagnes.
Tout ce qu’on hafarde fur l’ancien
état du globe de la terre & fur l’origine
des montagnes eft très vague , très-obfcuï
& très-incertain. Les fyflêmes cependant
qu’on a formés pour en rendre1 raifon ,
fe réuniffent tous à ces différens chefs ;
i°. que le globe de la terre étoit com-
pofé de parties folides & de parties fluides
dès le tems de -la création ; 2°. qu’il a
- éprouvé de très-grands change-siens par
; un délugeîhnivesrfel ; 30. que par la fuite
i des tems, des accidens fans nombre ont
' produit dans plufieurs endroits de fafurface,
des altérations aulli - nombreufes qu’étendues
; 40. que chaque jour , même aftuel-
plement, nous fo,mines témoins de. piu-
! fleurs changemens qui fe font remarquée
fous nos yeux dans certaines parties da
la terre.
Ces écrivains different au relie ; Ie*.
dans la forme qu’ils donnent à la première
terre ; 2°. dans les caufes qu’ils afîignent
aux différens changemens qui ont altéré
cette première forme. Tantôt ils ont
recoups..,au déluge univerfel, aux feux
fouterrains,.aux inondatiohsparticulières,
-ou même. à. la retraite ;de la mer; mais
ceci, eft fi vague, fi pfeu fondé fur les
faits & fur les obfervations , qu’il ne ma
paroît. pas convenable de le difeutex (a).
Remarques.
(a) «Les auteurs qui ont fùppofé l’état
fluide & folide du globe dès le commencement
de fa formation ne fe font pas
: trop fendu compte de leurs idées à ce
fujet ..:- ils;, ont,cru que l’eau avoit formé
. beaucoup de dépôts,. & que tout ce qui
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