
5 5 2 T A R
une union très-ancienne. Dans les grottes
de Saint-Giufto, on trouve une m a i'
tombée ainfi, qui depuis là chute àcon-
fervé la forme d’une tour.
§. I X .
Réflexionsfur la cornpafition & la Jlrudure
des couches de tufo.
Après avoir parlé desgcollines de tufo ,
il convient de faire connoître la nature &
la difpofition des matériaux qui ont fervi
à la formation des couches. On apperçoi:
avant d’entrer à hAonte-Fofcoli , plufieurs
couches de tufo qui font à découvert, &
dont le fable elt la bâfe. Ces couches font
feparées par de petits lits de coquillages,
6 dans quelques endroits , des bancs de
tufo fontinfîltrés avec une certaine quantité
de coquilles marines qui s’y trouvent dif-
perfées. On remarque même dans leurs
parties inférieures, plufieurs impreffions
de coquilles. Le tufo ne forme pas des
malles continues dans fes bancs, mais on
y diflingue certaines divifîons fenfi blés
par des lignes verticales ou inclinées à
i’horifon , ccmme il arriveroit li l’onpre
noit des mottes de terre graffe réduites
en gros cubes , & qu’après leur avoir laiffé
prendre une certaine confiilance, on les
plaçât fur plufieurs rangs, en les ferrant
fortement l’une contre d’autre , de façon à
ne laitier aucun intervalle entr’elles ; il eft
-certain que quand elles feroierjt entièrement
feches,elles offriroient plufieurs réparations,
plufieurs fentes qui feroient de ces mottes
autant de portions de pyramides , de tra-
pézoïdes & c , dont les angles feroient inégaux,
& les faces fouvent courbées & convexes,
Les lits de tufo n’ont pas été formés
ainfî , mais la defficcation que les matières
ont éprouvée a produit ces di ver fes figures
dans les différentes parties des couches,
Ainfi malgré ces divifions , on ne peut pas
douter que les couches de tufo n’aiént
été primitivement continués1, comme font
tous les dépôts faits par l’eau. Cesréfultati
du travail de Veau font mànifeftes , particulièrement
dans les co.fines de Fafcoli
de Palaia , de Piccioli 8c de F oit. ne. Il
eff facile de reconnoitre dans les larges
cotij ures qu’offrent ces collines, que le tufo
n’tfl qu’un fable formé de molécules différentes
qui font liées par une légère
pétrification ; de telle manière que p our
réparer ces molécules de fable & rompre
l’union réciproque qu'elles ont enfemble,
il faut une force plus grande que pour
rompre des mottes de fable de rivière.
Outre cela, le fable qui forme la bâfe du
tufo , n’a point été dans le principe pétrifié
, mais toutes fes moléculesétoient mobiles
& fans union : leur liaifon ne s’élt
opérée par la fuite , que parce qu’i l s’eft
introduit parmi elles une grande quantité
de fubffances étrangères , qui appartiennent
au régné animal. A u relie, l’infiltration
que le mélange a éprouvée par la
fuite des temps a varié beaucoup dans les
diverfes malles qu'il offre , & en confé-
quence les dégrés de dureté que le tufo a
pris, different de même,
Il n’eft pas difficile de découvrir quels
font les principes qui ont fourni un lue
capable de produire l’infiltration qji’on
découvre dans toutes les maffès de tufo.
Il fuffit de confidérer lés différentes fubl-
tances qui fe font introduites au milieu des
fables mobiles primitivement pour en découvrir
l’origine , & fur-tout les corps
marins. La caufe qui a difparfé çefuc étant
mile en aflion , & ayant plufieurs centres
d’aâivité d’où elle fe portoit dans une
fphère d’une certaine étendue, aura pu
avoir uni par un contad plus parfait &
agglutiné les molécules du labié, jufqu’auS
limites de cette fphère ; enforte que le fuc
ou la matière pétrifiante n’aÿant pas tou-
jours üne égalé force , n’a pas forma des
fphères égales , & ne s’eft pas porté à une
égale diftarice de l'on centre, De-là il en
eff réfülté que dans 'chaque fphère il auM
faifi les pfinies qui étoient à fa portéè, &
1 " faits
fans anticiper fur la fphère voifine. C ’eft
par ce méchanifme que-Targloni imagine
que les maffès folides irrégulières qui cum-
pofent les couches' de tulo fe font formées.
Il fuffit d’examiner avec attention la ffruc-
ture des montagnes & des collines,
pour affûter que la caufe de -la. pétrification
, n’agit pas également dans les
couches d.e fable ou des autres matières,
lurfqu’une certaine quantité d’eau les pénétré;
mais qu’elle y eff diflribuee1 çà. & ' là
avec différents dégrés u elorcc& d’aâivité»
Au relie,les preuves de ces effets■ nsultip. liés
du fuc lapidifique font répandues par-tout
dans un filon , quoique compo'fé de la
même fubflance.
Il efl vifihlè; que tous les amas de fables:
qui compofent les’ lits des collines .de tufo
n’ont pas éprouvé, l’infiltration dont on
vient deparler. Carffans citer ici les maffès
qui fe défuniffent ou par l ’adion de l’air,
ou par celles de l’e au ,'o u même par
d’autres accidents,- il y a plufieurs amas
de fables qui ne font liés par- aucun ciment
étranger , & dont on reconnoit la moindre
ténacité par la facilité de les réduire en-
poufliepe, avec le moindre effort.
Lorfque le tufo a reçu un certain degré
de pétrification , on peutouvrir au milieu
de fes collines des tranchées très-appro-
Ibpdies fk dont les bords foient taillés à
pic. Ces excava tiens relient pour lors en cet
état tip grand nombre de. fieçles : en fecpnd
fieu il s’enfuit que les eaux ne peuvent
pas pénétrer ce tufo ^ & l’imbiber comme,
elles feroient d es amas de fables mouvants :.
feulement elles s’infinuent dans les fentes
qui féparent les blpcs les uns des autres :
& c’eîl.ainfi qiie l’uru ■ pluviale pénétré
JUlqu’aux réferv.oirs des fources & des.
fontaines qui fe trouvent dans ce fyflême,
éf collines.
D’apres toutes ces confidérations, il n’efl
pas étonnant que dans ces mêmes traâus
éç collines, les vallées creufées par les
eaux courantes, offrent dans la plus grande-
Géogapie-Phyjtque. Tome I .
partie de leurs cours’des bords elcarpcsy
o. quéles-rognons féparçs. par les fentes
de defficcation fe détachent facilement des
couchés, lorfque leurs baies leur manquent
ou qu’ils font forcés par le moindre effort
d’un coin,
§ X.
Des collinzs d'argïlle.
Dans les contrées où les collines d’ar-
gille dominent, le fpcâaclechange comme
nous l’avons dit. Cette argille. diffère du
tu fo , outre la couleur'f' le grain & la
forme des couches , en ce que les maffès
fe J aillent plus aifément entamer .par les.
eaux courantes. Les différents principes
de l’argile font très-peu lies enfemble par
infiltration mais malgré cela , comme les
molécules qui la confirment, font unies très-
intimement entre elles par une certaine
force- d’adhérence qui empeelie que les
racines des plantes ne s’y faffent jour, il en
eff réfulté que les fompiets des collines qui
loin recouverts de couches argillejjfes f
n’pffrent qu’un très-petit nombre de
plantes' fpontançes , & encore ces plantes
font-elles très foïbics. Audi les femences
ne produifenE-elîcs des grains que dans les
parties des collines qu’on a cultivées &
ameublies avec foin,
La diminution & les dégradations produites,
en un temps donné, par l’effet des
eaux, eff bien plus fenfible dans les collines
d’argilLe que dans celle de tufo : 1 ar-gionr
eu cite de? preuves frappantes dans les
environs.de Toiano.
Les coupures des couches d’argïlle pro-
dukès par les eaux pluviales, ne font point
verticales, c’clL à-dire à pic comme celles
de, t u f o à la réfçrve de certaines parties
où les fleuves’ rongent les pieds des eicar-
pemens , & font précipiter dans leur lit
de greffes maffès d’argiile. C ’eft ainfi qu’ on
peut voir le progrès des dégradations de
L ’Alliena dans les collines de Ccitaldo.
Il eff vrai que les efearpemens qui reffent
A aaa