
» leur, tfanfparent', fe débitant par cubes.
» Mais la plus grande partie ell colorée
» par la marne, depuis la plusfoible nuance
» de rouge jufqu’à la plus parfaite opacité.
» Ainfi le tout paroft avoir été une malfe
» de fel liquide dans'laquelle des particules
» de marne font inégalement difperfées ,
» mais partout fe féparant de la matière
» faline & tendant à fe dépofer. ;
u La féparation qu’on peut remarquer
» entre les malles de fel pur & celles- de
» fel coloré , offre une certaine régularité
» qui permet dereconnoître la ftruéture de.
» la mafie totale , lorfqü’on en regarde la
» coupe verticale à quelque diflance. Dans
» la partie la plus baffe on n’apperçoit
» d’abord qu’ une fuite de couches régu-
» lières ; mais en jettant un■ coup-d’oeil fur
« -l’enfemble des bancs qui occupent la
» partie fupérieure , on trouve qu’il n’en
» étoit pas de même. On y remarque les
» figures de cryfiaux les plus belles , les
» plus régulières, mais en même tems les
» plus éloignées de la forme de bancs bu
» de couches. Toute cette partie offre-
» unefe&ion d’une maffe formée defp'hèrés-
» concentriques , femblables à 'ce que
» l ’agate préfente fi fouvent ren -petit. A
» 8 ou l'o pieds au-delfous de la furface
» fupérieure , les cerclés"concentriques de-
» venant plus larges fe trouvent con-
» fondus les' uns dans les autres , & per-
» dent leur'forme régulière; jufqu’à ce
» que parvenus à une certaine profondeur,
» ils n’offrent plus que les difiindions
» de diverfes couches. » ’ -
D’après la defcription de cette mine- de
fél intéreflante , Hutton fe croit autorifé ;
à croire que la fufîon opérée par le feu
eft feule capable d’expliquer le mélange de
matières étrangères, leur féparation & la
flruâure variée de ces maffes de fel. Cela
lui femble encore confirmé par la maffe
de Valkàli Vraiment minéral, décrit dans
les tranfaftioris philofophiques" de 17 7 1 .
U n’eft pas cryflàlifé comme le'même fel '
quand on l’a fait diffoudre dans l ’eau ; mais
il efl flrié & radié comme la zéolite, &
mis fur le feu il ne-bouillonne & .ne fe
bourfo.ufll-e p o in t, mais fe fond fur le
champ. Preuve , fuivant Hutton , qu’il ne
renferme point d’eau de cryflalifation, &
qu’il a été1 fondu avant de fe confolider
dans la terre.
Entr’autres exemples de l’aftion du feu,
Huttort cite la mine* de fer en roche - qui
fe trouvé efl exploitée en divers lieux
d’Angleterre & d’Ecoffe. Elle forme quelquefois
des couches dans l’argile ou dam
le fchiile , rend 40 à yo pour cent de fer,
eli impénétrable à l’eau & même efiTuf-
ceptible de prendrele poli. Celle furtout
qui-peut fervir d’exemple ell en marons-
applatis, & fe fouille à Aberlady dans le
Loth-ian oriental : ces matons font de
. t-outes grandeurs, depuis un pouce jufqu’à
plus d’un pied de diamètre-.- Fendue dans
le fens du grand a xe, elle offre dans l’intérieur
de beaux compartimensqui donnent
lieu aux obfervations fuivantes :
« i°i'Que lès fentes fe font formées par
- » la retraite uniforme de la fubftance inté-
» rieure de la pierre. Comme le volume
» des parties du centre a diminué plus.que
» celui des parties de la circonférence,
» les Tentés font moins larges à ntefure
, » qu’elles s’approchent de la circonfc-
'».rénce. . , „ <
» 2 Que les fentes ne peuvent s’être'
» remplies plus ou moins par les cryllaux
» qu’elles contiennent que de deux ma-
» nières : ou par une matière qui s’y ell
» introduite , .ou par celle qui s’efl féparce
» du corps de la pierre en même tems
>y que la retraite a eu lieu. » -
La première de ces deux dernières fup-
pofitionsne paroît pas pouvoir être admife
par le naturalifté d’Edimbourg : les raifons
qu’il en donne font que l’on -ne voit rien
à l’extérieur, par où une matière -étrangère
ait pu être introduite dans les fentes;
& que ces fentes ne s’étendent pas jufqu’à
la -circonférence.
Il a donc recours à la fécondé fuppo-
fition , en prétendant, que ces pierres fe
font durcies par le reffoidiffement & non
par un deffechemént, d’autant plus que lés
cryflalifations qui ont rempli les ‘fentes
font tantôt du fpath calcaire , “ & tantôt du
fer cryfiaiifé ; d’ailleurs ori'. voit ici des
pyrites, là du fer fpathiquç & même
quelquefois du quartz1
Hutton tire les mêmes induftioris des
géodes" cryftalinés ou drufes , & furtout
des agates à couches concentriques communes
en Ecoffe. Plufieurs de ces corps
font remplis de cryfiaux quartzeux : d’autres
offrent des cavités dont les parois font
tapiffés de divers,‘cryfiaux. Outre cela ,
ces'cavités font exactement entourées de
plufieurs enveloppes parfaitement folides ,
impénétrables à l’air & à l’eau , & recouvertes
à l’extérieur d’une croûte de la
plus grande dureté , qui ne peut laiffer palier
que la chaleur, & quelquefois ..la lumière.
On trouve dans ces géodes, i ° . les
cryllaux qui en revêtent les parois, comme
cela fe remarque dans toutes les fubllanees
qui cryflalifent après avoir éprouvé une
fufion; 2°. allez ordinairement on remarque
un autre fyflême de cryflalifation établi
& plus pu moins inplanté dans la fubftance;
J0, quelquefois une troifième cryf-
talifation fe voit fur la fécondé place ,
comme celle-ci l ’eft fur la première : voici
f(ir ce travail de la nature quelques particularités
remarquables.
Hu'.ton poflede tin échantillon dans
lequel.les premiers cryfiaux font de quartz,
les féconds de fer. rouge, transparent', écailleux
, formant de jofies figures de rofes ;
& la troifième, çry|hlifatiou offrant un
drufen dè , petitscrÿftaiix dèj quartz,,'djf-
tribuésfur la,tranche des cryfiaux écailleux..
Dans d’autres échantillons, la cavité eft
tapiflee de cryfiaux de roche blancs : ceux-
ci en portent d’autres enfumés & mêlés
d’améthiftes, qui font à leur tour couverts
de globules ou demi-globules d’une mine
de fer rouge , compaâe , femblable à
l ’hématite. , j.
Dans d’autres encore , les premiers
cryfiaux font quartzeux & les féconds
calcaires. Un certain échantillon de cette
forte renferme de beaux, cryfiaux de roche
tranfparéhs fur lès cryfiaux calcaires, &
fur ces ‘cryllaux de röche fönt des globules'
de mine de fer.
Enfin , Hutton nous cite un agate
formée de très-belles couches rouges &
blanches, dont,la cavité centrale a été
coïnplettement remplie, d’abord de quartz
blanc , enfuitê de cryllaux de quartz enfumés
, puis de fpath calcaire bianc. Mais
entré iè fpath & les cryfiaux quartzeux ,
on voit des globules qui paroifient être de
la mine de fer , qui font à moitié engagés
dans chacune de ces deux premières fubf-
tances.
De tous ces faits curieux', Hutton fe
croit autorifé à tirer les conféqutnces
fuivantes :
1 ° . Que ces agates fe font durcies de
la furface extérieure au centre. Il regarde
cette marche comme une fuite néceflàire-
de leur configuration , parce qu’il penfe
que la figure des couches extérieures détermine
toujours celle des couches intérieures
, & jamais au contraire : celles-ci
n’affeâant point les enveloppes- qui les
‘recouvrent.
2°. Que quand l’agate s’eft formée , fa
cavité contenait tout ce qu’on y trouve
aujourd’hui & rien de plus.
; . 3°. Que pour pouvoir cryftalifer , les
Ifubftançes. renfermées dans la cavité ont
dû être fluides. ...