
fuite ; 30. celles qui s’élèvent à une grande
hauteur qu’il compare a celles d’une hauteur
moyenne ou même inférieure à la
moyenne.
De ces différences dans les formes &
les polirions , Varénius pafîe à la conf-
titution intérieure des montagnes, à la
nature des matériaux qui entrent dans leur
compolition. Il en trouve qui font formées
de fables, de pierres dures & de
bancs folides, d’argille ou de craie ; quelques
unes renferment des métaux , comme
l’or , l’argent, le plomb , le cuivre, le
fer , pendant que le plus grand nombre
n’offrent aucuns filons métailliques.
Mais je dois dire que depuis le tems où
notre auteur arrangeoit méthodiquement
ce quiétoit pour lors connu, cette partie
de l’hiftoire naturelle de la terre a fait de
grands progrès, & que nous fommes en
état de claffer les maffîfs montueux, d’après
les matériaux qui les conftituent, avec une
précifion infinie , & qui regarde -également
leur nature comme leur difpofition
intérieure. -•
Il y a auffi des montagnes remarquables
par les eaux abondantes qu’elles four-
niffent & qui donnent naiffance à des fleuves
& à des rivières pendant que d’autres
font lèches &. arides'. On en voit auflî
plufieurs dont les fommets font couverts
de bois, de forêts , ce qui contrafte fortement
avec d’autres qui n’offrent que des
têtes nues & ffériles ; enfin, quelques-unes
jettent du feü & des flammes à leur fom-
met, tandis que d’autres voifi nés ne pré
fentent aucuns de ces phénomènes. Dans
cette dernière claflè de montagnes brûlantes,
Varénius place l’Ethna , l’Hecla & le
Véfuve avec des détails intéreflaiis. Enfuite
il parcourt les volcans de: l’Inde , du
Pérou , qu’il fait connoître également :
8c il termine cette nomenclature raifonnée
par la note des ifles yolcanifées où le feu
s’efl éteint depuis long-tems, mais qui
en ont confervé des produits & des vef.
tiges frappans , comme Sainte-Hélène,
,1’Afcenlion , les Açores , &c.
Après cette énumération très lavante
& très-inflruélive , des différentes malle!
montueufes, Varénius s’occupe i . de
celles qui s’avancent dans le baflin de la
mer & forment ce qu’on nomme des promontoires.
Les plus célèbres qu’il cite
font, le Cap de Bonne-Efpérance, le
Cap Viâoire à l’extrémité du détroit de
Magellan, le Cap-Verd qui eft la pointe
la plus occidentale de l’Afrique, le Cap
Saint-Vincent en Efpagne , le promontoire
de l’Atlas, 8c c. -
2®. Il parle des ouvertures & des paf-
fages qui fe trouvent au milieu des chaîne!
de montagnes, & qu’on nommoit^ autrefois
les portes des nations. Il cite à cette
occafion les»,Thermopiles , en TheffaM
les gorges Cafpiem.es : le paffage qui coupç
la chaîne dés Cordillières-,"au Pérou;: Jn
paffage qui ferl de débouché aux marchant!
difes qu’on tranfporte d’Aby-ffinie en j
Arabie ; enfin , les deux paffages qui font ;
ouverts dans, la chaîne du Caucafe.
Varénius termine ce dénombrement
méthodique de toutes les inégalités de la
furface des continens fecs, par l’indication:;
fuccinte des mines, des bois, des grandes;
forêts & des déferts. Nous fupprimerom ;
ces détails qui ne renferment aucune vue
importante.
A r t i c l e T r o i s i è m e -
De l'Bydrographie du glole, & d'abotl
de l'Océan diyifé par les parties corref--
pondantes des terres.
Cette première expofition des objets
que renferment les continens, étant achev«
i& leurs formes bien décrites, Varénius
[paie à l’examen des bords de la mer qui
[environnent ces continens. Il trouve,
[d’après les mêmes principes qui l’ont
[guidé dans ce travail, trois différences :
[remarquables dans les contours du baflin
[des mers qui baignent les ter) es. Il dif
longue d’abord les grandes mers qui portent
lia dénomination d’Océans, tels que l’Océan
[Atlantique , l’Océan Ethiopien , l’Océan
[indien , &C. Puis il confidère les golfes ,
parties de ce même baflin, qui s’enfoncent
■ entre deux portions de la même terre
[fermeJ enfuite les détroits , autres por
[fions du même baflin_ qui font ouvertes
■ entre deux terres , lefquelles appartiennent
■ ou bien à deux continens, ou au même
■ continent, ou bien à un continent & à
lune ifle, ou enfin à deux ifles.
I Les golfes font de deux fortes, comme
[nous l’avons déjà dit ; les uns ont une
■ large ouverture & un enfoncement peu
Iconfidérable ; les autres font fort étroits &
■ ont de grands enfoncemens. Ces derniers,
■ fous le nom de Méditerranées, prennent
IdifFérèns noms , fuivant les .côtes que leur
[différentes parties vont baigner.
| Les détroits d’un autre côté, font de
■ trois fortes., ou bien ils forment la jonc-
Ition d’une grande 'mer avec une autre,
■ ou bien'd’une grande mer avec un golfe,
■ ou bien celle de deux bayes ou galles.
[ Lesmersou l’Océan principal fe divifent
len~ quatre grands baffins , qui répondent
■ aux quatre grands continens Ou grandès
Iifles de la terre; tels font , 1°. l’Océan
■ Atlantique qui eft fitué entre les côtes
■ occidentales dé l’ancien continent 8c les
■ cotes orientales du nouveau. 2°. L’Océan
■ Pacifique, ou .glande mer du Sud, qui
[occupe l'intervalle entre les côtes occi-
[detltales de l’Amérique & les côtes o-rien-
[ taies de l’Afie. 30. L’Océan Septentrional
[qui borde les terres arétiques. 4^. L’Océan
| Géographie-* hyfique. Tome I.
Méridional qui règne autour des parties
méridionales de TA fie ,' de l’Afrique , de
l’Amérique-, & dont l’Océan Indien fait
une des principales parties.
Quant à ce qui concerne" les golfes ou
bayes dont on a indiqué les diverfes formes
ou (Mations, voici ceux que Varénius-
diffingue & indique , & qu’il place parmi
les golfes allongés & étroits. 1°. La Méditerranée.
20. La mer Baltique. 30. Le
golfe Arabique ou la mer Rouge. 40. La
mer ou golfe de Californie, y*. Le golfe
de Nankin. Mais parmi les bayes larges-
& ouvertes, il range 1«. : lé golfe dix
Mexique qui reçoit un grand nombre de
rivières & qui renferme .une fuite d’ifles
très intéreffante ; a°. le golfe du Bengal
ou du Gange, qui reçoit, outre cette dernière
rivière, beaucoup d’autres d’un
volume d’eau confidérable ; 3 e. la baye
de Camboya ou de Siam, laquelle reçoit
auffi un certain nombre de rivieres ; 40. la
mer Blanche ou le golfe de Ru'ffîe, dans
la mer Glaciale ; y°. les bayes d’Hudfon
8c de Baffin"; 6°. enfin, la vaffe embouchure
du fle.uve Saint-Laurent.
Varénius compte enfuite plufieurs détroits;
i°. celui de Magellan qui ouvre
un paffage libre de l’Océan Atlantique ou
Ethiopien, à la mer du Sud; 2®. un peu
plus loin vers le Sud eft le détroit de le
Maire qui comrnu nique aux mêmes mers que
le précédent ; 30 la détroit de Manille
qui s’étend de l’Eft à l’Queft , & fait en
partie, la jonétion de l’Océan Pacifique
avec l’Océan Indien ; 40. il y a plufieurs
autres détroits entre les ifles de la mer des
Indes & lecontinent, comme entré Cey fan
& l’Inde , entre Sumatra 8c Malaye, entre
Sumatra & Java ; y°. le détroit de Wai-
gats, fitué entre la côte de la mer Glaciale
& la Nouvelle-Zemble ; 6 °. le
détroit de Davis, entre l’Amérique fepten-
trionale & le Groenland; 70. le détroit
de Foi’bisher qui ouvre une communication
entre l’Océan Atlantique & li baye
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