
qui croient que le déluge, univerfel a
eaufé un- changeaient total fur .notre
g lo b e , n’aient point fait attention , que
fuivant le texte même de l’écriture fainte ,
les révolutions caufées par cet événement
n’oilt point„'été auffi confidérables qu’on
r.imagine , puifqu’a.près le déluge, Noé,
fuivant la .génefe ,• fit fortir'de l’arche Ja
colombe , qui lui rapporta un rameau
d’olivier. Si lerenverfeirient St la confulion
des parties du globe euflbnt été auffi con-
fidérables que Henckel^ les dépeint & fi
comme Woothvard l’a prétendu , tout le,
globe teireüre &. les roches niêmes les
plus dures , euffent été détrempées par les
eaux, comment eût-il."été' polfible qu’il
fut refié un olivier ou un arbre fur pied '(
Lé. tranlport des fubilances minérales ,
queHenckel donne comme une preuve de ce
bouleverfement terrible , n ’eft "pas .à beau
coup près auffi concluant qu’ilfemble l’imaginer;
car la plupartd.es minestranfporiées,
l’ont été à la vérité par les eaux ; mais on ne
peut pas fuppofer que-ce foit par celles du
déluge. Il ÿ a bien plus d’apparence au
contraire^que c’éft par Tes eaux qui tombent
continuellement des montagnes ; Ce. qu’i l .
eft aile de'déinontrer quand on fait attention
à la nature de ces mines ; car ces mines
pour avoir pu, être tranfportées & dépofées
enfuîte dans" les couches de, la te r re ,
copune nous lés trouvons y ont du être
folubles dans l’eau.., c’eft-à^diré ont du
être fous la forme de' Vitriols. Les eaux
chargées de ces matières vitrioliques étant
venues à rencontrer quelque terre. Calcaire
, qui a plus de rapport avec l’acide
vitriolique , que le métal qui lui étoit uni ,,
ce métal a dû nécelfairement fe dégager, &
1 c’eft-de cette manière que fe font formés
lès dépôts que nous trouvons dans les
couches de la terre , qu'on fuppofe avoir
été produites par le déluge. Mais pour que.
cette vitriolifation ait pu.,fe faire ,. il a fallu
que Jes filons qui ‘ont fourni lès- mines
. vitrioliféés aient été découverts1 pendant,
des Cèdes , ce qu’on ne peut attribuer au
déluge , qui n’a duré' qu’un temps trèslimiré.
Quant au renverfement dès filons
& aux matières -minéralifées qu’on ren-
contre quelquefois dans ces mêmes couches,
il n’eft pas difficile d’affigner d’autres
caufes déplus capables, encore que le déluge
de produire dé .tels effets. Ces caufes font
la fonte des neiges ,& la chute, des. torrens
qu’elles ;produifent II en s:fl de même des
trembleniens de terre ; on n’a vu que trop
fouvent les bouleverlenrens affreux qiie les
trembletnens font capables de produire ,.
& tous .les jours on voit lesj torrens qui
'tombent des montagnes ; entraîner les
frâgmens des mines qui font attachés aux
rochers culbutés. Au relie.., en combattant
lés.: faufîes préiiyes que des écrivains plus
religieux qu’éclairés , ont .cru pouvoir
rapporter en faveur dece gr.ahd événement,
nous ne prétendons-pas former aucun doute
fur fon exiftençe,
Noustermîneronsce que nous devons dire,
à ce.fujet, en obferyant qu’on trouvera toujours
des. difficultés invincibles , quand,on
s’obftinera àregarder les couches de laterre,
& particuliérement celtes';,qui renferment,
des mines de tranlport comme l’ouvrage
des eaux du déluge. En les cpiifidérant.
avec, attention & en les embraffiant dans,
leur i lus grande étendue , & fur-tout dans
leur épaifleur , b n verra que. ces couches,
font; formées très - régulièrement par des
dépôts fucceffifs qui fe font faitâ au; fond,
d’un baffin, contenant ffés eaux tranquilles*.
Travail, qui. vifiblement n’a pu s'exécuter.
; qu’en plulieurs fiecies., par eonfequent ces.
couches rie peuvent être confidérés comme
l’ouvrage' d’une inondation, pafiagère &
viofenie,; & nous ne répéterons pas ici ce
que. nous avons dit à Pàrticle I ci-deflus-
I V..
Vues différentes fur la forme & Vorganifa-
) tion intérieure des montagnes , O fur leur
dïjünâion, dé après ces caractères ^ en montagnes
primitives & de nouvelle formation-,
avec l'hifoire fuccinch des fyfèines qui
ont été imaginés fur leur formation.
N.ous allons parler ic i des montagnes
d’après Holbach. 'Nous trouvons dans ce
qu’il a écrit à ce fujeü dès vues-qui peuvent
nous donner une idée de ces.grarideS
malles ou inégalités dé là terre ÿ-avec, l’hifi
toire dès différentes hypothèfes qu’on a
imaginées, fur leur formation!
Quelques natu raliftes ont comparé les
montagnes à des offemens qui fervent d’appui
aüx différentes matières , dont notre
globe eft compofé, & qui lui donnent de la
fo[iditéde même.que lés. os fervent d’appui
aüx chairs & aux' autres parties du corps
humain ; mais Holback n’approuve pas
fans reftridion cette opinion , '- attendu;
qüè plufiéars des montagnes,.elles mêmes
manquent de folidité, & préfentent de.tous
côtés lé défordre & la cpnfufion dés ëbou-
lemeris. (N o y e z ce que j’ ai-dit à .ce fit jet
à l’article Buache, fur Ÿ OJfature du globe. ) :,
■ Les montagnes varient quanrà la hauteur,
quant à la ftruâure intérieure y quant
â la nature dés, lubftaftcès qui lés com-
pofent , ‘ quant ’ aux autres phénomènes
qtdeîlés préfënt'ent & qui fout dépendans de
leurs formes extérieures & d;es';accidents.
qu’ciles or.t éprouvé St qü’elles ëprôhvent
chaque joür : on. rie peut fe difpenfer d’en
diftiriguer différentes, hiaffes ; car on le
tromperoit beaucoup fi on les confidé-
roit comme ayant toutes la même origine,
& conime^des maflès homogènes.
Les fentimens des naturalifles. different
fui la formation dés montagnes ; quelques
phyficiens ont cru qu’avant le.déluge, la
terre étoit unie & que. fa furface ; étoit
égale dans toutes fes parties ; qüe c’eft
par cet événement funefte , & .par des
révolutions particulières , telles que des
inondations , des excavations , des embrâ-
femens fouterrains, que toutes les montagnes
ont été' produites , de qüe notre
globe a acquis ces inégalités qu’il nous
préfente dans la plus grande partie de là
furface,’. Mais les partifans de cette opinion
ne font point attention que les eaux
du déluge • allèrent: au-deffus du fôm-
met des plus hautes montagnes , fuivant
la Ribie, ce qui fuppdfè néçêffairemenc-
. qu’eltes^exiffoiént déjà.; En effet, il'parôît
que les riiontagnes ctoient néceflkires à la
terré dès le COmïnencemexu du monde- ,
& que faits'cela elle;.êût été privée d’une
infinité d’avantages. C ’eft; àux montagnes
que loin dus la fertilité dès plaines , & les
fleuves nui les arrolent Car les monta-
;,;gries font les réfervoirs inépuifabfe des
eatix qui fervent à,l’entretien; des ruiffeaux,
des rivières & des fleuves. D’ailleurs tes
eaux pluviales en roulant fur les pentes
de ces inégalités vont potier aux terréins
inférieurs -, aux vaüéès la nourriture nécefi
faire à la 'croüTance des végétaux, (."ell
dans le feih dés montagne« que la- nature 3 dépofé les métaux, ces fubilances ft
utiles à là fociété; .
Ceperidant il ell certain ;que les révolutions
auxcjueiles la terre a été expofée
len différent tems' ont dû produire ancien-;
neméht & pro,duifent à la furface fia la
terre, foit fubitemènt, foit peu à peu, des
inégalités & des montagnes qui n’éxiffoient
point dans l’origine.t des .qhofès'q de ces
montagnes récentes ont, des lignes qui les
caraàérifent, & fur lefquels il n’ èft pas
permis à ün r naturàlifle obfervateur de
prendre le change ; c’eft d’àprcs ces
motifs qu’ij( eft à-|!iopos de diftinguer
lés montagnes en primitives & en montagnes
de nouvelle formation.
Les montagnes primitives font celles -
qui appartiennent aux preiqiers tems du
globe & à fon noyau. Les çaradères qui
les diftinguent font i° ', leur élévation qui
furpaffe le plus fouvent celle des autres
montagnes, Eli effet pour l’ordirfaire elles
s’élèvent très-brufquement, font fort efear-
pées , & l’on n’y monte point par une
pente douce; leur forme eft celle d’une,
pyramide ou d’un pain de. fücre furmonté*
de pointes de rochers aigus : leurs fotn-
mets; ne préfentent point un terrein, urj
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