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En voyant les couches de pyrites.
cuivreufes,• quelquefois mêlées avec des
pyrites martiales., accompagnés!' de ces i
monumens du déluge , comment peut- ;
on croire que des mines femb-lables fe, 1
trouvent dans les endroits où fe rencontrent
celles qui ont' été formées
peu-, après la création? ne fent-oh pas i
quelles s’y foient formées pendant le
deluge. Il y a trois circonftances fur-
tout qui , fi . elles ne produifent pas,
une conviélion entière donnent au moins
une très-grande probabilité à cette opinion.
La première efi la dilpofition dès :
couches de terre qui le trouvent , foit
au-deffus, loit au-dellous de la pyrite.
Ces terres, félon leur différente nature,.
font arrangées par lits ou par bandes
diftinâes placées- les unes au-deffus des :
autres., de façon qüe l’on a lieu de
préfume.r qu’elles ont été ainfî difpofées
par un mouvement horilontal & d’ondulation
: les plus baffes de ces couches fe
trouvent quelquefois à la profondeur de;
d ix , de v ing t, de trente toifës & ‘plus',l
de forte qu on ne peut pas croire qu’elles
ayent été formées par de .petites, inondations
particulières qui ne fe feroientf
étendues que fiir un canton. Enfin elles;
nous font voir une-feparation ydiftinéle'
du fol qui formoit la furface de nôtre'
globe - avant le déluge , & qui a été
arraché & mis a; nud par la violence des!
enfoui dans le fein de la terre les débris des végétaux
&■ des animaux qu'on y trouve-, il faut expliquer
en même-tems pourquoi ces végétaux &
ces animaux examinés attentivement, font tout
diflerens de cenx qui font actuellement propres à
no? cbmats. Pourquoi trouve-t-on des olfemeus
c.tlephansen Sibérie ? Pourquoi trouve-t-on les
empreintes de plantes & de fruits des Indes à
Samt-Chaumont en Lyonnois : pourquoi nos c0-
quillesfofliles ne font elles point les mêmes que
« elles de nos mers! *
M o i * de l ’ É D i i i t j , .
eaux au commencement de cette inondation
univerfelle. A cette première cir-
conftance fe joint la nature des pierres
que l’on trouve par lits & par couches.
Pour ne nous arrêter qu’aux ardoifes
dans lefquelles on a découvert jufqu’ici
la plupart des cr uches .de pyrites , il eft
certain qüe l’on a lieu de croire qu’elles
n’ont d’abord été que du limon ou dé la
vafe, qu’elles fe font durcies avec le
tems, & ont été changées enfin en une
pierre, feuilletée. En effet, on a déjà remarqué
plus haut que les corps étrangers
qui s’ÿ trouvent font voir évidemment
,que la denfité & la dureté que ces [lierres
ont préfentement , font des propriétés
qu’elles n’ont pas -toujours eues. La
nature de l’ardoife alumineufe fur-tout
doit nous confirmer dans ce fentiment y
elle efi inflammable & fembfable à un
limon gras ; elle- contient beaucoup plus
de .parties grades que toutes les autres
;,efpeces: d e . pierres ; il y en a même
q u i, mife au feu s'enflamme comme du
fuccin ou comme du bitume, & qui
en a l’odeur. 11 paroit enfin qu’on peut
ajouter à.ces circonftances quefta pierre
jpalcake “qui eft d’une nature faline' plus
que toute autre pierre , accompagne ordinairement
l’ardoife : que ’ la pierre à
chaux , 1 ardoife & le charbon de terre
: f e , trotrvènt prefque toujours enfemble
comme on l’a fait voir dans l’article’ 3e
Léhmann : que quelquefois 'comme on
.en voit un exemple à Bottendorf en
Thuringe, on trouve du véritable fel
gemme mêlé avec de la pierre calcaire :
enfin que la mer eft toute'remplie dans
le fond de fon* badin , dé parties faliriés &
bitumineùfes , & qu’éutre cela le fel & le
fouffre, ie fëi & là terre y éprouvent différentes
transformations. Ne féroit-on pas
autorifé à conclure de-là, que l’on doit
regarder la mer comme l’at'telier général de
la matière , de la cômpofitiôn , auflî bien
que de l’arrangement des ardoifes ', du
charbon de terre & dès pierres à chaux.
Il faut d abord difiinguer les coucher
H E N
qui ont été. formées tout- d’un coup,
par les eaux du déluge , de celles qui
fè font formées peu - à - pèu . d’elles ;
mêmes , foit devant , foit après cette
grande révolution. Les premières . font
ou des -terres , ou des fables qui, n’ont
pas encore ’ fàuffert de changement, T o.u J
bien ce font de-s terres & dés fables.s
qui ont été pétrifiés, : tels font , fur~i
tout l ’ardoife & Je grès;. On,doit regarder,;
comme des couchés de la dernière efpèce, ;
les bançs. dç pierre .qui font immédiatement
aü-deffous. de <fa terre végétale., &
que l’on nomme gems en allemand ;
ceux de roc-vif qu’on nomme knaver,■
fur,-tout1 ceux qui font de la même-
nature que la roche qui eft à la plus
grande profpndeur de la terre ; on-peut
encore leur joindre les fucs minéraux,
qui ont été fluides,’ & -qui fe font-pétrifiés
par la fuite : on peut du moins adopter
ce fentiment -,-j;ufqu’a' ce que l’on ait
des preuves que ces pierres ainli formées ,
doivent leur origine au déluge dont les
ouvrages fpïit ordinairement caraâérifés
par., des ruines & par le défo.rdre. La
queflio-n.,qui àbété faite ci-devant, vient
encore fe préfenter, & on demandera
pourquoi les couches formées par le
déluge, contiennent de la p y r ite ,n&
fur-toüt de la pyrite cuivreufeq par préférence
à tout«; autre mine; on ne dit
pà,s uniquement niais le plus commu-
n ém e n t I l eft vrai que cette.-;quellion
doit paroître prématurée, vu que ;la
terre n’a pas. été , fuffifamment fouiiléè
pour établir j une règle auflî générale ,
8c qu’on n’eft pas encore fûr qu’elle ne
fe démentira pas. Cependant' toutes nos
expériences s’accordent à prouver que
ld n ne trouve jamais queridè la pyrite
dans l’ardoife.'
La pyrite eft principalement une çom-
binaifon de fer & de foufre: nous voyons
donc qqe i’ardoifé à bèaueoup: d’analogie
avec ce»(deux pxifièipes effeîitfeîs de la.
pyrite , .fi jie éont-ieHC déjà Jbxiïiel-1
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lement l’un & l’autre de ces principes ;
il n’y a pas de -pierre qui contienne
aufiî abondamment qu’elle , la fubftance
graffe & inflammable du foufre ; quelquefois
cetté. fubftance fulphureufe fait la plus
grande partie de fon volume j comme
le prouve l’infpeâion feule du fehifte
■ ou de l’ardoife alumineufe ; de l’ardoife
qui accompagne -le charbon de terre, &
’des autres fübftanpes femblablés qui font
bitumineùfes & noir-es. Quant au fer ,
to'utes les terres griffes font propres à
le produire , il peut même fi; produire
de toute autre terre propre à être combinée
d’une manière convenable avec les
matières inflammables. On a déjà fait
remarquer que la préfence de çe métal
fè mànifefte dans toute la n'ature : on ne
doit donc pas être furpris de le trouver
dans l’ardoife ; il feroit au ’ contraire
étonnant qu’il ne s’y trouvât pas. L e
fér eft la première, forme métallique
qu’on puiffe faire prendre promptement
& facilement à une terre. Il eft confiant
que parmi'.tous les minéraux & métaux,
le foufre & le fer font à tous égards
les principales fubftances qu’on doive
conlîdérer comme élémentaires.
Quand même les foibles connoiffances
que nous avons acquifes j ’üfqii’a p'réfênt
.fkflîroient pour établir, que; l’ardoife a par-
deffus toutes les autres couches formées
par - les eaux du déluge, le privilège de
contenir la p y r ité , il ne feroit pas fort
àitlicile 'de rendre raifon de cette-différence.
On a déjà-fait remarquer plus
haut que les deux fubftances qui conf-
tituent la p y r ite , c’éft-à-diré , une terre
griffe propre au foufre, & une terre fub-
tile propre au fe r, fubftances appropriées
à la formation d’une pyrite, non-feulement
fè trouvent dans l’ardoife fur-tout la première
,. mais encore y font plus abondantes
que dans la glaife & dans le fable. Outre
cela, les matrices des mines ne font pas
de iîmples réceptacles, il faut outre cela
qu’elles fQWfflffeat des nmiexes appropriées