
clins une faufïè hypothèfe, Jes auèrtions
les plus gratuites ne coûtent rien po.ur la
défendre, Quai ! parce que les rayons
jdu ioleil n atteignent pas le fond des .mers,
eft-ce à .dire pour cela que ce fond féroit
glacé fans Je fecours du feu central ? Ne;
fuSît-il pas que ces eaux, de m.êoeeque
l ’intérieur de la terre, «gaiement inaccef- :
fibies au foleil, confervent, ainfique l’ex-.
périence le prouve, la température de :
dix degrés au-deffus du point de la congélation
{ Les eaux- de la mer , en raifon ^
dufel qu’eiléscontiennent, relient toujours
fluides bien au-deffous du point de la congélation.
Eft-il cr-oyabie, que le feu central
qui n’a pas la force d’échauffer l’eau du ,
lond des mers au même degré que leur
-furface, ait cependant la faculté d’emretènir
-ces mers dans leur étaj de liquidité ? La
-fphère'*d’aflivité que l ’on fuppofe à la chaleur
centrale", ne devtoit-eile pasfe roani-
fclter i tir les eaux les plus profondes avant
que de fe porter à celtes de -la -furface ï
Indépendamment de la. température du
globe, & dufelqui s’oppofe à la congélation
de l’eau, lorfqu’elle en elt chargée ,
ne fuffit-il pas que la mer foit foumile au
pouvoir des vents .& aux moiiveniens.'
continuels de flux & reflux , pour nè pas .
geler dans les parties mêmes qui font inac-
ceffibies aux rayons du Ioleil ? II efl vrai
que les eaux dès régions polairesffont g la l
cées, mais quelle en efl lacaufe ? font-elles?
plus éloignées du centre de la terre ou
de la fphère d’aélivité du feu qu’on y !
fuppbfe, que lés eaux de la Zone-Torride f j
Non fans donte, elles én font plus voifines ?
au contraire. Si la terré e fl, comme on
le. croit, unfphëroïdé appiati par les-pôles,
on aura beau dire que la force centrifuge i
porte vers la Torride ia plus grande partie
de cette chaleur : on n’en croira rien tant
qu’on rencontrera à quinze ou vingt pieds 1
fous terre dAs les régions glacées du Nord i
la même température de’ dix degrés’ aü-
deffus de zé ro, qu’on obferve à la même ;
profondeur dans les régions brûlées de |
l ’Ethiopie. Il faut donc . convenir que j
l’én e rg ie au feu .central e il une fu p p o fitio n
. g ra tu ire ., & r e c o n n o ît r e dans la p o fitio n
des p ô l e s , re la tiv em en t au f o l e i l , & dans
le ,peu d e D u r e d e s eaux dé la mer à ces
la titu d e s , la cau fe des g la c e s A c cum ulé e s
qui s’y ren co n tr en t.
§. X X I I .
« Je tirerai, ppurfuit Ba illy, une pa-
» reille conclufioii de la terre mêpie.
» Comment dans jes climats les plus froids
» ne ferôit-elle pas gelée au-delà de cinq
» à fix p ied s ? par-tout où lleau pénétre,
» elle devroit fe convertir en glace, par
» la rencontre des molécules terreufes
, » qui n ’ont jamais vu le foleil. » Ibid,
pàg. 2(jÿ.
1\ tpjnji.
L ’obferyation nous ayant appris qtre
la température" du globe .efl par-tout oà
les caufëls extérieures nlont-aücun accès,
de-dix degrés au-deffus de la glace, il efl
évident que dans les climats les plus froids.,
la .terre ne peut être gelée qu’à quelques
pieds de profondeur .par le r.éfroidiffement
deTatmolphère, qui néceffite l ’émiffion
des moléculés ignées de* la furface de la
■ terre j mais ce réfroidiffement de la furface
ng- s’étendant qu’à quelques pieds de profondeur
, le relie doit jouir & jouit en effet
de la température douce qui lui efl propre.
On peut dojrc affurer que l’eau qui aur.a
pénétré fous cette croûte g e lé e , quoiqu’elle
y coule fur le s . molécules terreufes
qui n’ont jamais vu le fo le il, n’y
rencontrera jamais un degré de froid fuffifant
pour la convertir englace. C ’efl parla
même raifon que nous avons vu (§. X V . ),
que de Ja glace qui feroit portée à la même
profondeur où l’eau ne peut geler faute
d’un degré de froid fuffifant, y refleroit
elle-même à l’état de glàee, faute aulli
d’ un degré de chaleur fuffifant pour la ré-
faudre-en eau.
Ce que, je dis ici mérite quelque explication;
car dira- t-on:, - l'on ne conçoit pas
d'abord pourquoi la glace perßße en fort
état de glace dans une température de dix
degrés aU'deßus de a*éro ^ qui ■ paroît plus
que: jufjijühte pour réfoudre-en eau toute
cette glace. A cela je -réponds,’que fi l’on
ne dépofoit dans une cave ou dans une
glacière qu’une livre ou deux de glace’ ,
cette petite quantité feroit bientôt réduite
en ‘eau par les dix degrés de chaleur habi-
tu'elie & confiante: qui fe rencontrent dans
ces fourerrains: mais il n’en fera pas de
même, fi lacpiantité ;de glacé ou de neige?
efl fttffifancè pèur remplir la glacière.
En effet, lès dix degrés de ehàleùr qui
s’y trouvoient d’abord','tendant toujours
à-fe-m.ettre-en éqüi’KbVe avec les corps en-
vironnans, feront bientôt abfprb.és par’ la
glacevjettée dans ce't'té glacière p glacé qui,
dans’ l’état où*; on la prend à' la furface*
dé la terre, pofl’ede un froid de quelques’
degÿês?âu-déHous de-zéro , ou même du
térinë de. la glace, puifqn’or. ne j’enlève pas
d’ordinaire’ au moment où elle commence
à-fé former-. Or dans-cet état la glace peu t
abforber une partie dés dix- degrés de chaleur
de la glacière fins fe fondre, & la
chaleur reliante eftlî foiblé, qu’elle peut
a peine réfôudre'-en eäm la fupeificiè du
tas de glace. G’eft pour prévenir lesiricort-
véniens q u i‘pburröienf réfulter dfe cette-
légère, fönte de glace j que ceux qui conf
truffent une glacière ont foin de ménager
un puifard où Te rend i’eaü qui provient
de cette fonte fuperfîciaile. L ’abforption
Gomplette desdix degrés de chaleur, por--
tant alors fa glacière, au terme de la .congélation,
il n’eft pas étonnant quer cette
glace s’y conferve &■ même allez long-
tems dans fon état de glace. .
Au relie | il ne faut pas croire que cette
glace que notre induftrie fait, cûnferver &
mettre a l’àbri des chaleurs excéflives de
* eté:, puiflè réfiftei arrrfi plufisurs qnnées
a fiaâion lente j mais continuée de la tempêrature
intérieure du globe.. Cetté tempe- ’
rature tend an contraire-à fe rétablir'peu
à peu -dans la glacière';*- mais elle ne, fe
rétablit qu’âprès ’ .la fonte toîafe & com-
plette du noyau de glace ; car tant que
celui-ci fubfifte, la chaleur qui peut s ’introduire
dans la. glacière efl ablorbée par
la fin ^erfîçie du noyau , qui pat ce moyen
le refout très-lentement en eau.
Je fûts donc bien éioigné de penfer qua
la chaleur fouterraine de dix deg'rés au-
déflus de z é ro , né puiffe à la longue
.fondre entièrement une- quantité donnée'
dé glacé. Je dis feulement que cetté glace,
l ’éfiflant, de l’àveu même des partifans du.'
Tétf ceiMrai, à i’aOEon de' la châfeur fôu-
têrraine-pendant un teUrpsI afféz confidé-
rable, c’eft un argument fans rèpilique e n 1
'faveur de ceux qui foutiennent cfue cette
chaleur intérieure dû globe 11e pèùt pfo-,
jduire a" la fürfàoé dfe ce* même globe les'
effets rapides & prefqùe inflantanés. qu’on
llui attribue.
§. X X I I I .
« D ’où viennent. demande' Ba illy,
y ces eaux -chaudes dans’ lé Sp.iïzb'éro"
.« à'/quatré-vingts degrés de latitude? la
» fermentation ne petit explique! cé phé-
» nomène; car nous avons dît qn’il.n 'y
y. avoir point de fermentation, où il n’y
« avoir point de chaleur. » Ibid.
Réponje.
Qui prouve trop ne prouve rien. Si
la chaleur des eaux thermales n’ëtoit pas
le produit des caufes locales & particulières
(C e qui efl reconnu aujourd’hui des
perfonnes les moins véïfëes dans la phy-
fique fouterraine. ) , toutes les fources
du giobë'deVroient être chaudes; car enfin
oh pe conçoit pàs pburquoi le feu central'
qui auroit affez d’aâivité pour échauffer’
les eaux du Spitzbérg, n’en auroit 'pas