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dans la ha.uteur de la mer par rapport à
cqs terres , ( ce qu’on ne peut pas bien
défavouer , qu oie u’iI paroifib .moindre
que l’Epie- ne ‘veut le faire entendre ) ,
on pourroit avec, raifon perifer qu’il en
ell "de même des terres adjaçentes de la
Sud-Hollande. L’ingénieux & laborieux
Cruquius a même cherche a démontrer ,,
par plulieurs nivellements , que la mer
du Nord & le Zuiderzée ont% pendant le
dernier ficelé , élargi leur ballin de deux
pieds relativement, au terrain de-la Sud-
Hollande & à fes eaux intérieure* j foit
que cela doive être attribué à l’élévation
de la mer , ou à raftaiffement & à l’ébou-
lement des.-tëfpesou enfin à-,ces caufes
réunies. Ceci mérité plus d attention
qu’on ne pourroit le croire d’abord. Le
bafiîn moyeu des eaux du Rhynland _eft ,
à fa plus g r a n d e hauteur, feulement-de
deux pieds .au-deffus du jufant ordinaire
de la mer du Nord ; de forte que fi le
changement étôit aulfi confiderable que
Cruquius le prétend, on verroit dans cent
ans le mèmè ba'lïïn moy en des eaux intérieures
, fe trouver' à une hauteur égale du
jufant ordinaire de la mer du Nord ;
ainfi l’évacuation y cefferoit tout-â-fait à
hauteur ordinaire de l’eau , & dans un
tems calme j fi l’on n’exécutoit jamais le
projet,‘fi long-tems difeuté , de placer
des éclufes auprès de Katwyk, pour ne
plus faire dépendre l’évacuation des eaPx
du Rhynland de l’inconftance des vents.
Ne feroit-ce pas une prodigalité condamnable
d’argent, de tems & de travail,
fi l’on étoit convaincu d’avancé que dans
un fiècle, des éclufes aulfi coûteufes me
feroient pas d’un meilleur ufage que ne
le font aujourd’hui les éclufes de L’Y?«
L’importance du fujet exige donc que
nous faffioiis mue comparaifon plus exafle
entre les nivellements anciens 8t ceux de
nos jour.
§. 1 1 .
En 1/37 , le 24- juin , les eaux du
L U L
Rhin par une eau baffe d’éte, etoient encor#
de 2 pieds £ quatre pouces plus ^hautes
que la* mer du Nord par un demi-jufant,
d’où Cruquius conclut que tir hauteur
moyenne de la mer du .Nord , ctoit alors
à 63 pouces au-deffus du peil d’Atnllcr-
dam. Si l’on fuppofe que dans ce tems
le flux 8c le reflux étoient dans la mare®
ordinaire aulfi grand qu’ils le font aujour-
t d’hui ( ce dont on ne peut, pour ainfi dire,
pas douter), parce que l’aflion du foleil &
de lalune, n’eftpas fujette à varier; le demi-
jufant fera de deux pieds 7 J pouces plus
| haut que le jufant, 8c par conféquent l’eau
du Rhin, en été, aura été alors à deuxpieds
9 | pouces au-delîùs du jufant. L’eati du
Rhynland pendant l’été èft dans ce tems
| portée à 2 pieds 9 pouces au-delfous du
peil d’Amflexdam : 8c par conféquent fi
l’on fuppofe , pour un tems , que tous
les changements que nous avons ici englue
doivent être attribués à l’elevatiorilaé la
mer , puilque la hauteur moyenne de l’eau
pendant l’été ne varie point, ou que du
moins le peil d’Amfterdam relie confiant-
rnept le même, ce julant moyen de la mer
du Nord étoit alors de J pieds 6 ^ pouces
plus bas que le peil d’Amfterdam. Aujourd’hui
les jufants moyens vont, ou
du moinss alîoient en 1740, à près de 39
»pouces-au-deffbus du peil d’Amfterdam;
par conféquent il fe trouve en 203 ans
une différence de 27 7 poucés. On verra
par la fuite fi l’on peut fe fier à ces nivellements.
En atÜndànt, je ne vois pas comment.
Cruquius peut en conclure , que la
mer du Nord a hauffé entre les années
1737 8c 1737 de 47pouces; je comprends
moins encore que fa hauteur moyenne
ait été alors de 63 pouces au-deffous du
peil d’Amfterdam , puifque-les jufants
moyens n’ont été qu’à 3 pieds 6 | ou
66 4 pouces au-deffous de Ce même peil,
& par conféquent la hauteur moyenne ,
qui eft de 27 pouces plus haute que les
jufants moyens , à 39 4 pouces.
L U E
§. r2.
En 1366 , le 26 mai, M. Sluyter ,
atpën’'em, juré du Rhynland., trouva que'
Leaufintérieure étoit de 3 pieds plus haute
que l’eau extérieure ou la mer à demi
jufant. Ainfi l’eau intérieure auroit été
3 pieds7i pouces plus haute que-le jufant.
Pendant l’été, l’eau n’eft aujourd’hui qu’à
6 pouces, au-deffus du jufant moyen de
ja mer du Nord ; par conféquent la mer
feroit actuellement de 3 pieds x f pouce
plus haute qu’en 1386; ce qui ne s’accorde
point du tout avec les nivellements
précédents.-Si l’on m’objefte que je n’ai
aucune preuve que l’eau du Rhynland fe,
trouvoit dans ce tems à la hauteur d’été ,
je répondrai que je fuis ;le fentiment de
Yan-Lesinven. Mais fri’on fupp-ofé que le
Rhynland étoit alors à la hauteur moyenne,
& pat cohféquCnt 16 pouces plus haut
que l’eau d’été, la différence fera néanmoins
encore en 174 ans de 47 \ pouces
, tandis.-que,; plus haut, nous n’avons
trouvé -qu’une différence de 27 | pouces
en 203 ans ; 1 de forte que le nivellement
n’a pas été exaél, ou bien le vent a. d’un
côté' chaffé l’eau de la mer des côtes,
fait hauffer d’un autre côté les eaux intérieures
; la prudence .ne nous permet
donc pas de tirer, aucùne conclufion de
ces feules obfefvatiôns.
§. 13.'
En 13704 on a fait plufieurs nivellements
pour déterminer ^différence entre.,
la haigeur des eaux intérieures 8c extés,
rieuies , & Cruquius a conclu 'qu’alors'
là hauteur moyenne de la mer du Nord
étoit de 46 pouces. au - deffçms. du ‘peil1
d’Atnlieraarh ; .c’eft pèùrqùoi ,je préfen*
tërai féparé’ment ces différentes obferva-
tions , afin de faire voir délies fur! lef-
quelles on peut en - quelque forte s’ap-
pujffcr , & celles qui font trop jleu exaftes
pour méritée notre attention'.
Geographie-P hfjiyûc. J$me I . .
E U L 313
Le premier nivellement a été fait le 6
avril 1570, le vent étoit Nord-Nord-
Eff, lorfque l’eau intérieure étoit quatre
pieds trois pouces plus haute que le plus
bas jufant ; mais le jour fuivant, le vent
étantSud-Eft, l’eau intérieure ne fe trouva
que de 2 pieds 2 pouces plus haute que
l’eau extérieure au plus bas jufant, ce
Iqui fait voir que là différence des hauteurs
a beaucoup dépendu des vents. ■
Le 17 avril ,r ou fuivant Van-Leeuwen,
le 18, Potter, arpenteur du Rhyiilahd,
trouva cruel’eaù intérieure étdit"de plus de'
deux pïëds plus haute que la mer du Nord,
par le plus bas jufant; mais cette obfér-
vàtion n’a pas .été afiez exaéte, Scportoic
fur une fauffe fuppofition ; c’eft pourquoi
il fît un fécond nivellement le 13 août de la
‘même année, par un Vent du Nord-Oueft;
alors par une pleine marée il trouva l’eau
de la mer à, 2. ’ pieds plus haute que le
poteau du Rhin , qui le 17 avril étoit de
niveau avec l’eau ; de forte, que l’eau intérieure
ou bien le fommet du -poteau fe
trouvoit alors à 30 pouces plus haut que le
jufanf.
y Le 10 mal l’eau intérieure*"étoit, par un
vent de Sud-Ouefi:, 4 \ pieds plus haute
,que le jufant.
Le meilleur 8c ; le- pliis exact nivellement
, pour ne.pas. .parier d’autres",dé
moindre;, importance faits te 7 , 8 r-Sç
34 ‘Juin , a été exécuté- au commencement;
du mois d’Ôct.ôbré de ceq}e même1 année ,
le vent .étant Oueft & Nord-Oueft , par,
Jean Franfzoon , 8c Jean Albrechtfzqoh
K lo c ck , ■ qui ont nivelié depuis' le Rhin
jufqu’ à la nier, 8t déptiis lamer ju.fqu’att
Rhin -,. & n’oîit trouvé entr%leurs.rëfu!tats
.que ta différence d’un feuL pcfûce ; . ce. qui
,eft une - .pMüve de i’éxaâitude, de “leur
travail, ffls étoient montés en allant du
’’poteau-du, Rhin vers la meç •, à 23 ,pieds ;
pouce & et 0 ienc défçenatfs des dîmes ju fqu’à
lagrèye, fur un poteati qu’on y »voit plaSié,