
L ’or fe trouve le: plus fouvent natif, en
feuilles , en grains , en ranûftcâtfons , en
cryftaux rhomboïdaux ^âaëdres ou pyramidaux
: il eft ordinairement uni au quartz;
cependant on le trouve suffi dans la roche
calcaire à Ædelfors , au puits nomme
Adolphe - Frédéric , & dans la hornblende
à Balna, près deRyddarhytte. En Europe,
les mines d’or les plus riches font celles
de Hongrie', & après elles celtes de baltz-
boura. Cependant le Nord n'eft pas en
tiérement privé de ce ' préfcieux métal
Ædelfors en Smoland en a fourni depuis
1 741 j.ufqu’en 1773 plus de 10,000 ducats,
& il y en a auffi des indices en Nonrege. ;
I l fe rencontre plus fréquemment dans les ,
payé chauds" où il fe trouve furtout dépoie
par les cou'rans’ en paillettes mêlées a des j
labiés plus -ou moins fins : c’eft ce que
l’on appelle or de lavage C ’eft amfi qu on
le trouve près d’Akim fur les cotes de
Guinée, où une feule perfonne peut,en
leçueillir dix onces par jour. .
natif eft allez fouvent mêlé d’argent, de
cuivre 8c quelquefois meme de 1er.
L ’or blanc ou la platine eft un métal
qui fe trouve dans f Amérique méridio-.
nale , où il eft charié par les eaux du
fleuve Pinto , en forme de petites écailles
ou grains de minerai , qui Ibuvent (ont
attirables à l’aimant, à caule du fer qui
s’y trouve mêlé. Il eft remarquable par
l’extrême difficulté avec laquelle il fe fond;
lorfqp’il eft purifié, il eft.plus pefant que
l ’or.
Souvent les eaux qui paffent fur. des
lieux qui recèlent de l ’or , en détachent
des parties qu’elles charient- enfuite dans
leurs lits. Sans parler des autres pays _, la'
France feule a neuf rivières qui xhàrient
des paillettes d’or.
L ’or exïfte'aùffi dans la pyrite aurifère ,'
dans le cinabre aurifère & dans h blende'
de Scbemnitz. Il eft. vrai que l’ or & le
foufre ne peuvent fe combiner feuls ; mais
cette réunion s’effeélue au moyen d une.
firbftanee qui ait une affinité confidérabie
avec l’un & l’antre. A Ædelfors- c’eft le
fer qui eft le moyen: d’union. Une preuve
que dans cette mine - l’ or eft combine Sc
non pas ftmplement mélangeavec le foufre,
c ’eft que l’eau regale même ne peut les
féparer , & que les tourteaux qui proviennent
de la fonte de ces fubflanees, ne
font pas plus riches dans la partie inférieure
que dans la partie fupérieure. L ’or
L ’ argent eft répandu avecprofufîon dans
l’Amérique méridionale. La tameufè mine
du Potofi a donné depuis îyq y jvtfqu’en
163.8 enyiion 35;y minions o r p 'mille
piaftres,., Et dans les landes fablonneuftt
des bords de la mer, on a trodvé des
maffes d’argent du poids de IJO marcs
entièrement pures , à la réferye de quel
ques grains ’ de fable qui étoient-attachés
a la lurfacç... ,.
La mine de-Kungsberg en Horwege efi
■ laplus riche que l’on connoitfe en i-.u.
On y a trouvé en 1 696 une maife d’argent
natif pefant y.6o marcs. Le piiw-grand
produit de bette mine a été en 1768, d
“s’e ff monté à environ 38,09# marcs; &
le total de ce qu’elle a donné‘de 1728 s
1788 pafle un million i 5o mille marcs.
L ’argent fe trouve dans le quartz , h
pierre calcaire-, la blende & quelquefois
le pétrofilex ; il eft fouvent accompagne
de pyrites & de différens métaux. Le plus
pur contient ordinairement un peu 0 or,
& il eft allez rarement exempt d’arfonX'
Il fe préfente auffi en maffes , en grains,
en ramifications , en feuilles très-mine®)
en filets capillaires, -en cryftaux oâaëares
& en dendrites. C ’eft fous cette deime,e
forme qu’il fé montre à Ku»gsberg&aJ
Potofi. Dans ces dernières mines, n e
j engagé entre des fragmens de pietretr*-
,Jure & ne reffemble pas mal à de petites
branches de fapin extrêmement déliées.
La combinaifon de l’argent avec le foufre
produit- de la mine d’argent vîtreufe qui
eft en cryftaux cubiques: s ’il s’y-joint l’ ar-
fenic, alors le mélange prend le ' nom
d’argent rouge. C ’eft la plus belle efpèce
de mine que l’on connoiffe telle eft fouvent
d’un rouge de rubis, tranfparente 8c\ en
prifmes à fîx pans avec des fommets obtus,
compofés de fix triangles & de trois
rhombes. L ’argent corné eft la cafnbi-
naifon de: ce métal avec l’acide marin : il
eft en feuillets d’un jaune grifàtre ou en
cubes demi tranfparens.
C i minéral eft très-rare. On renconire
auflï l’argent uni a>u fer , au cuivre , à l’an^
timoine; mais il n’y èft jamais en. auffi
grande quantité ■ que dans les fubflanees
précédentes.
Le mercure fe trouve en fon état de
fluidité dans lefchifteargileux près d’Ydria
en F rioul, ainfi que dans quelques autres
lieux. Mineralifé par le foufre , il occupe
[fous je nom de cinabre des filons réguliers.
La gangue des filons d’Almaden en Ef-
pagne eft calcairè. Ce métal finguiier exige
n peu" de chaleur pour entrer en fufion,
que l’atmofphère' en conferve prefque toujours
affez pour le maintenir à l’état fluide.
"Cependant vers la fin ,de 1772 , il fit en
Sybérie.un froid d’une telle intenfité que
le mercure fe congela en plein air , le
thermomètre étant alors à 80 degrés au-
delfous de zéro. On avait déjà obtenu le
.même réfultat en 1760 à l’aide d’un froid
Iartificiel. Dans cet état le merture eft au
moins auffi malléable que l’étain, ce qui
doit le faire ranger parmi les métaux & non
parmi les demi métaux. Et comme fa chaux
jrepaffe à l’état métallique fans l’entremife
d aucune fubllance étrangère , il fe rapproche
même , fous ce rapport, des métaux
les plus parfaits. Le'cinabre forme,
°uvent des cryftaux d’ùn rouge y if , tranfparens
, tantôt cubiquestantôt en prifmes
à trois pans, terminés par une pyramide
rrîedre , tronquée ; quelquefois les prifmes
manquent entièrement.
La mine d’Ydria rend par an deux à
trois mille quintaux de mercure ; celles
d’Efpagne & d’Amérique font beaucoup
plus riches. Dans le pays de Deux-Ponts
la mine fe trouve fouvent dans une gangue
de quartz., ce qui a lieu auffi en d’autres
endroits.
Le minéral de plomb fe trouve en filons
réguliers , quelquefois dans les roches fiii-
ceufes , quelquefois auffi dansLia pierre
calcaire. La galène contient ordinairement
plus ou moins d'argent. On n’eft pas certain
que le plomb natif fe trouve dans la
nature; .ce qu’on a donné comme tel paroît
n’être qu’un produit de l’a r t, & provenoit
fans doute d’anciens amas de feories. -Mi-
néralifé avec le foufre , ce métal eft ordinairement
en cubes 8c quelquefois en câaë-
dres. On ne fait pas encore quel mélange
conftitue la mine de plomb verte, blanche
8c rouge. La première de ces elpèces fe
préfente fous forme de prifmes exaëdres,
tronqués , ou avec des fommets également
exaëdres. L ’autre efpèce offre. auffi des
prifmès exaëdres ou tetraëdres avec des
fommets obtus. Latroifième eft fpathique.
Elle a été trouvée eu'Sybérie & en Allemagne.
“
. Le cuivre accompagne fouvent la roche
de corne & le mica : il y eft ordinairement
plus abondant que dans la pierre calcaire ,
où on le trouve quelquefois difféminé en
petite quantité: Il peut cependant être
exploité quelquefois avec fuccès dans le
calcaire , comme on le voit à Tunaberg
où la gangue eft d’e cette nature, & où
néanmoins le filon eft auffi riche dans- la
profondeur qu’à la fupeifteie. Le quartz
renferme ordinairement les minerais les
plus riches : le fohÿle en contient auffi