
les autres en Afrique, ont toutes également
befûin d’un climat chaud pour fubfifter &
fe multiplier , elles ne fe ifont donc jamais
étendue? dans les pays du Nord de l’ancien
continent, pour paffer dans le nouveau
; aufli ces efpèces d’Afrique & d’AGe
Ce fe font pas trouvées en Amérique.
On ferôit porté à croire que le Chamois
qui fe plaît dans les Commets neigeux des
Alpes, n’auroit pas craint les glaces du
ISford, & que delà il auroit pu .paffer en
Amérique ; cependant il ne s’y efl pas
trouvé. Ilparoît que cet animal affeâe non-
feulement un climat, mais une Gtuation
particulière. Il efl tellement attaché aux
tommets des hautes Alpes, des Pyrénées,
qu’il n’eft jamais defcendu dans les plaines.
La Marmotte, le Bouquetin, l’Ours, le
Lynx ou Loup-Cervier , font aufli des
animaux montagnards que l’on trouve très-
rarement dans les plaines.
Le Buffle qui efl un animal des pays
chauds , & qü’on a rendu domeftique en
Italie, reffemble encore moins que le boeuf,
au Bifon d’Amérique, & ne s’efl pas trouvé
dans ce nouveau continent.
Le Bouquetin fe trouve au-deffus des
plus hautes montagnes d’Europe & de
f’Afie; mais on ne T’a pas vu fur les Cordillères.
Le Chevrotin paroît confiné dans certaines
provinces de l’Afrique & des Indes
orientales.
Le Lapin qui vient originairement d’Efn
-pagne, & qui fe trouve répandu dans tous
les pays tempérés de l’Europe , n’étoit
point en Amérique. Les animaux auxquels
on a donné Ton nom font d’elpèces différentes.
LesFuretsqui ont été apportés d’Afrique
en Europe , où ils ne peuvent fubfifler
fans les foins de l’homme, ne fe font point
trouvés en Amérique ; il n’y a pas jufqu’à
yos rats & nos Courts qui n’y fuffenrinconnus
; ils y ont pâlie avec nos yaiffeaux,
& ils ont prodigieufement multiplié dans
tous les lieux habités de ce nouveau continent.
Voilà donc à-peu-près les animaux de
l’ancien continent, l’Eléphant, le Rhinocéros,
l’Hippopotame ,-laGiraffe, le Chameau
, le Dromadaire, le Lion , le Tigre,
la Panthère , le Cheval, l’Ane, le Zèbre,
le Boeuf, le Buffle, la Brebis, la Chèvre,
le Cochon , le Chien, l’Hyene , le Chacal
, la Genette, la Civette, le Chat, la
Gazelle, le Chamois , le Bouquetin , le
Chevrotin , le Lapin, le Furet, les Rats,
les Souris. Aucune de ces elpèces n’exif-
toit en Amérique , lorfqu’on en -fit la
découverte. Il en efl de même des Loirs,
desLerots, dés Marmotte^,des Mangouftes,
des Blaireaux i des Zibelines, des Hermines
, de la Gerboife , dçs Makis 8c de.
plufieurs autres efpèces de Singes , &c.
dont aucune n’exiftoit en Amérique à
l’arrivée des Européens, & qui, par con-
féquent, font toutes propres & particulières
à notre ancien continent.
Animaux du nouveau continent.
Le plus gros de tous les animaux de
l’Amérique méridionale efl le Tapir du
Brefil ; cet animal efl de la groffeur d’un
veau de fix mois , ou d’une très-petite
mule.
Le Cabiai qui efl après le Tapir , le
plus gros animal de l’Amérique méridionale
, ne l’eft cependant pas plus qu’ûn.
Cochon de grandeur njédiocre ; il diffère
autant qu’aucun des précédens de tous les
animaux de l’ancien continent. Quoiqu’on
l’ait appelié Cochon de marais, il diffère
du Cochon par des caraétères effentiels, il
efl fiffipède ayant, comme le Tapir, quatre
doigts aux pieds de devant & trois à c(eux
de derrière.
Le Tajacou qui efl encore plus petit
,que le Cabiai & qui reffemble plus au
• Cochon, fur-tout par l’extérieur ', en
diffère
diffère beaucoup par la conformation des
parties inférieures ; ainfi ni le Tajacou ,
ni le Cabiai, ni le Ta; ir , ne fe trouvent
nulle part dans l’ancien continent. Il en
-cft de même’ des animaux founnilliers pu
mangeurs de fourmis dont les plus gros
font-d’une taille au-deffus de la médiocre;
ils paroiffent être ; articu fiers aux terres
de l’Amérique mériaionale. Ils font très-
lînguiiers en ce qu’ils n’ont p oint de dents,
qu’ils ont la langue cylindrique comme
celle des- oifeaux appellés Pics ; ils rirent
feulement leur langue qui <fl très-longue
pour faifir les fourmis & la retirent Iorf-
qu’elle en efl chargée.
foe.Pareffeux que les naturels du Bréfil
appellent A i , à caufe du cri j.lainuf qu’il
ne celle de faire entendre, parolt être
un animal qui n’apparriem qu’au nouveau
continent. Il efl beaucoup plus petit que
les précédens , n’ayant qu’environ deux
pieds de longueur; c’efl avec le Tatou,
le feul animal qui, n’ayant ni dents ipci-
lives, ni dents canines, a feulement des
.dents molaires arrondies à l’extrémité,
Le,Cariacou de la Guiane, efl’un animal
' plus à la Panthère qu’au Tigre , mais
ils en diffèrent affez pour qu’orr puiffe
reconnoître clairement qu’aucun d’eux n’eft
précifément de l’efpèce de la Panthère. Le
premier efl le Jaguar , qui fe trouve à
la Guiane , au Brefil & dans les autres
parties méridionales . de l’Amérique ; il
diffère du Tigre & de la Panthère par k
grandeur du corps, par la pofirion &
la grandeur des taches, par la couleur &
la longueur du poil.
de la nature , & de la grandeur de
nos plus grands Chevreuils ; mais il efl
.cependant affez différent de nos .Chevreuils,
pour qu’on doive le regarder comme
Laifant upe efpèe,e différente,.
Le Lama & le Pacos , formoient le
Jrétail des péruviens , avec i’Alco qui
jétoit domeflique dans la roaifon comme
-Tios çhie.ns ; iis ne fe trouyçnt que dans
les montagnes du Pérou, du Chili & de
la nouvelle Efpagne ; quoiqu’ils fufient
devenus ffpmeftiques .chez les péruviens,
ils ne fe font propagés nulle part. ; ils
font même diminué dans leur pays natal
.depuis qu’on a tranfport« le bétail d’Europe
qui a près-bien réuflî dans toutes les
.contrées méridionales de ce continent.
Les animaux de l’Amérique auxquels
■ CP a donné le nom de Tigre , relfemblent Géographie-Pkyfique, f onte f
Le fécond efl celui que l’on appelle
Couguar ; il diffère du Tigre A de la Panthère
, ayant le poil d’une couleur rouffe ,
uniforme & fans taches , la tête d’une
1 forme différente & Je mufeau plus allongé
que le Tigre & la Panthère,
Le laguarete qui efl à-peu près de la
taille du Jaguar , & qui lui reffemble aufli
par les habitudes naturelles, mais qui en
diffère par quelques caraâères extérieurs,
efl la trpifième efpèce à laquelle on a
donné le nom de Tigre; mais il en diffère
par le poil qui efl noir par tout le
-corps avec- des taches encore plus noires,
qui font féparées 8ç parfem.ées comme
celles du Jaguar,
Outre ces trois efpèces, &peut-être une
’ quatrième qui efl plus petite que las autre*
Àauxquelles on adonné le nom.de Tigre ,
quoiqu’il ne leur convienne pas comme
nous l’avons fait voir, il fe trouve encore
un'animal qu’on peut leur comparer &
qui paroît avoir été mieux dénommé ,
c’efl le Chat-pard, qui tient du .Chat ,
8c de la Panthère ; il efl plus petit que
le Jaguar, le Couguar ék le Jaguarete ;
mais en même-.tems il efl plus grand qu’un
Chat fauvage, il a laejueue beaucoup plus
courte & la robe femée de taches noires,
longues fur le dos , & arrondies fur le
ventre.
Le Jaguar , le Jaguarete , le Couguar &
le Chat-pard , font des animaux d’Amé-
jique auxquqjs ou a pul-à-propos donsg.
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