
Madagafcar, Bornéo, la Nouvelle-Zemble,
Sumatra , Terre-Neuve. 2°. La fécondé
renferme les ifles de moyenne grandeur ,
qui font, la Sicile , l’Irlande, Saint-
Domingue, Cuba, Java, Celebes , Candie
, la Sardaigne, Ceyian & Mindanao.
3P. Dans la troifième clafle font celles
qui ont une moindre fuperficie que les
précédentes ; on y voit figurer Amboine,
Gilolo, Timor , la Corfe , Mayorque ,
Chipre, Negrepont , la Zélande & la
Jamaïque.
Yarénius fait à la fuite l’énumération
des petites ifles, parmi lefquelles il compte
les plus remarquables & les plus ifolées.,
comme Rhodes, Malte , Lemnos, Sainte-
Hélène, Saint-Thomas, Madère, &c.
Enfin -viennent celles qui font_ fort
proches les unes des autres, & qui forment
des grouppes, telles font les Canaries,
les Açores, les ifles du Cap-Verd , les
Antilles, les Maldivés , les Moiücquès,
les Philippines, les ifles du Japon, les
ifles des Larrons, les ifles de l’Archipel,
les ifles de Salomon & lés'ifles du
Nord de l’Ecofle.
La troifième ferme de terréin remarquable
dans les continens , font les iflhmes,
dont le premier efl celui de Suez.,. qui
joint l’Afie à l’Afrique , & fépare la
jjjçj Rouge - de la mer. du Lievant , le
fécond efl celui de Corinthe , qui joint
la Morée â l’Achaie ; le troifième efl
l’ifihme de Panama, qui joint l’Amérique
méridionale à la feptentrionale , & fépare
le golfe du Mexique de la mer du Sud
ou Pacifique ; le quatrième eft ƒ elui qui
joint Malaie au continent de l’Inde ; lè
cinquième efl celui qui joint le Jutland au
duché de Holflein ; le fixième celui qui
joint la Crimée à la Tartarie.
Nous pourrions ajouter a ces détails
ceux qui concernent l’indication- géographique
des continens , avec ceux des mers
qui les baignent ; mais nous les fuppri-
merons, parce qu’ils ne préfentent qu’un
tableau fort imparfait de ces terres & de
ces mers, attendu qu’il a été rédigé d’après
les mappemondes du terns de Varénius, qui
depuis cette époque on t reçu de grandes additions
& des réformes très-intéreffantes. C’eft
d’après ces mêmes motifs que nous avons
retranché les noms de certaines prefqu’ifles
ou cherfonèfes dont l’état étoit douteux
aulîi dans le terns que cet habile géographe
écrivoit.
A r t i c l e S e c o n d .
Des montagnes en général, de leur direction.
ou allurey & de leurs hauteurs.
Varénius pafle de ces dîverfes dîflri-
butions méthodiques à l’examen & à la
defe iption de ce que préfente de plus
remarquable l’intérieur des terres dans
chacun des continens, & il s’attache en
conféquence à ce .qui a trait aux montagnes
,, à tous lès teireins éiévés & aux
collines. Il .envifàge les formes de ces
malles élevées, fuivant qu’elles courent
dans le milieu dés terres ou qu’elles vont
former des avances fur les bords de la
mer, fous le nom de promontoires,
Il indique ènfuite un moyen Ample &
naturel de reconnoître la .marche des fom-
mets de toutes les montagnes , en s’attachant
à la diftribution des fources des
grandes rivières & des fleuves qui prennent
toujours leur origine dans les lieux
les plus élevés pour fe rendre enluite par
des pentes plus où moins rapides dans les
différentes mers qui bordent les continens
qu’ils parcourent. C’efl d’après ces principes
.qu’on peut alfurer , par exemple,
que la Bohême efl beaucoup plus haute
que le Holflein , parce que toutes les
fourees de l’Elbe font dans la Bohême:
il en efl de même des contrées où le
Danube, le Rhin , le Rhône 8c le Tefin
prennent leurs fources, & qui font plus
élevées que tous les autres pays où ils-
achèvent leurs cours &oùfont leurs embouchures
fur les bords de la mer. On recon-
noîtpar-là qu’une des parties delà Suifie la
plus élevée efl le Plateau où ces quatre
rivières prennent leurs fources , en confî-
dérant cependant l’Inn comme une des
fources du Dunube.
Il réfulte auflî de cette confidération,
que toutes chofes d’ailleurs égales , plus
les pays font.enfoncés dans les- terres,
plus ils font élevés relativement aux pays
des bords de la mer, lorfque les mêmes
rivières.en parcourent l’intervalle. On peut'
donc conclure delà , que l’élévation du
fol des continens efl infenfible , & le plus
fouvent continue depuis ies bords de la ;;
mer jufqu’à leurs centres : ce qu’on établit i
; d’une manière inconteftable, ainfî qu’on,
l’a vu, par .le çoürs des rivières & des
j fleuves, diftribués fur les mappemondes ;
car les pentes des terreins ont réglé ces
f cours avec la plus grande précifîon.
Après avoir préfenté cette vue gêné- '
[raie , Varénius palfe aux moyens que l’on
! a eu de fon terns pour calculer la hauteur :
. des montagnes , & pour déterminer les :
rdifférentes caufes de leur formation ; mais
n ne dit rien que de vague à ce fujet. :
D’ailleurs ce font de fîmples opérations
géométriques qui ne rentrent pas dans
juotre pian ; ce qu’il nous apprend fur ies ,!
[différentes formes des montagnes & fur
| leur allure efl bien plus intéxeflant, &
jaous allons en expoler le précis;
Il diftîngue d’abord les montagnes qui
°nt peu d’étendue de celles qui parcourent
;de longs trajets : celles-ci appellées chaînes
de montagnes fe rencontrent pr.efque
uaus toutes les parties du monde, & l’on
■ pourroit les regarder comme une même
[montagne , fi ces chaînes n’étoient coupées
, ainfî que l’obferve Varénius , par
des paflages ou vallées plus ou moins
larges qui fe rencontrent d’efpace en elpa.ee.
- Il paroît outre cela que ces longues chaînes
s’étendent indifféremment vers tous les
points de l’horifon : les unes fe dirigeant
du Nord au Sud, d’autres de l’Eft à l’Ouefl,
& les autres étant dirigées d’une manière
aulîi confiante & ' suffi marquée, vers le*
autres points intermédiaires,
Les' grandes chaînes de montagnes que
décrit notre habile géographe- , & que
nous connoiflons le mieux font ; I °. les
Alpes, qui féparent l’Italie des terres voi-
fines ; ces montagnes occupent de grands
efpaeës de terréin & étendent plufieurs
embranchemens au loin, dans les contrées
limitrô'phes de ces grandes malfes. Par
exemple , entre la France & l’Efpagne ,
foüs lenom de Pyrénées; dans la Dalmatie,
à travers, la Macédoine & la Romanie,
& même jufqu’à la côte de la mer Noirej
mais comme il y a dans la Dalmatie un
intervalle confidérable entre ces chaînes
de montagnes & les grandes Alpes de la
Suifîe & des Grifons, on croit que ces
dernières malfes fe terminent dans cette
contrée; ce qui efl fort vraifemblable.
Outre cela on a reconnu depuis long-
tems que les Alpes, qui fe trouvent entre
la France & le Piémont fe prolongepient
par une longue chaîne qui traverfe
l'Italie dans toute fa longueur & la divife
en deux parties jufqu’au détroit de Meffine :
qu’il.' s’en détadioit, outre cela, dans ce
trajet, un certain nombre de branches
latérales dans l’état de Gènes, enTofcane
& aux environs de Rome.
2°. La fécondé chaîne que nous décrit
Varénius efl celle des Andes ou des montagnes
du Pérou. C’efl la plus longue, la
plus apparente & la mieux fuivie qu’il y
ait dans le monde : elle parcourt fans
interruption unefpace d’environ S.oo milles