
On eft étonné, de trouver parmi les marais
la mer Cafpienne,. l’Aral , la mer
Morte, les Solfatares-, qu’on a toujours
conlidérés comme des lacs , & qui d ailleurs
diffèrent par des caractères bien frap-
pans. Mais ce qui devient fous la plume
de Bergman le plus intérelfant de tous les
objets qui figurent dans cette hydrographie,
c’eft l’Océan. Bergman expofe favamment
les principaux phénomènes que les mers
nous offrent dans les diverfes contrées de
la terre: il traite d’abord des grands golfes,
tels que la Méditerranée , da Baltique , la
met Rouge , le goife Perfique , & des
autres golfes un peu étendus & profonds.
Les premiers objets qu’il difcute enfuite
font la falure & l’amertume des eaux de
ees mers & leurs caufes; il décrit les diffé-
rens procédés qui ont été imaginés en différent
tems pour rendre l’eau de la mer
potable , & il apprécie avec foin leurs
avantages & leurs fuccès. De-là, il pâlie aux
mouvemens généraux des eaux de ces
grands balïins , dont les principaux font
le flux. & le reflux. I l en détaille toutes les
variations , qu’il compare très-exadement
avec la caufe qu’il trouve dans les tnau-
vemens de la lune , combinés avec ceux
du foleiL Toutes ces difcuiïions fe terminent
par l’indication des courans de la
mer , de leur origine, & furtout de la tendance
qu’a la rnaffe de lès eaux pour le
porter , foit dans la dire dion de l’ell à
Foueft, foit dans celle des pôles à l’équateur.
Dans la quatrième fedion, il eft queftion
de la eonftitution de l’atmofphcre. Bergman
traite d’abord de la p -fameur & de
Félafticité de l’air, comme d’un moyen de
déterminer lés hauteurs des montagnes par
le baromètre ; enfuite des fubftances,étrangères
qui y font contenues ; de l’acide
aérien, de la vaporiftion de l’abondance
& de l’hétérogénéité des vapeurs de la
couleur & d e la tranfparence de l’àir., enfin
de la compolîtion & de la. hauteur de l’at-
molphcre.
Dans le deuxième chapitre il eft queftion
des eaux atmofphériques. Après avoir pré-
fenté des détails curieux & inftruâifs fut
la rofée ,. les brouillards, les nuages, la
pluie , les orages, ta neige & la grêle
Bergman .calcule en général la quantité
d’eau produite par ces météores : il paffe
de-là, dansle chapitre fuivant,aux météores
lumineux , aux diverfes couleurs accidentelles
de l’air , à l’arc-en-ciel , à l’aurore,
au crépufcule : on voit figurer enfuite
parmi les feux aériens, l’éledricité de
l’atmôfphère , les feux folets , les étoiles
tombantes , le tonnerre , les éclairs & la
foudre , les feux S. Elme , les globes de
feu & les aurores boréales.
Le chapitre des vents renferme tout ce
qui a rapport aux divers mouvemens de
l’air , tels font' les vents d’eft alifts , les
moulions,. les vents inconftans ; on y traite
en même tems de leur force , de leur rapidité
, & ce qui en eft une fuite , des tempêtes
& des ouragans. Ces. détails font,terminé.'
par une dilcuflion favante.fur le»
caufes des vents.
Dans la cinquième fedion , on trouvf
un apperçu des changemens & des révolutions
qui' ont lieu fur le globe terrefire.
Bergman en diftingue de deux fortes. Les
uns réguliers, affujettis à des périodes
fuivies & confiantes ; & les autres oeca-
fionnés par la rencontre fortuite d’ageilt
; accidentels, ou par les travaux des hommes.
Dans la première claflé, il- traite- de!
faifons & des climats dépendans de la
marche du foleil & des dilpofidons de la
fphère ; il y fuit très-exadement les vieilli-
tudes des températures qu’on éprouve à la
furface des côntinens & des mers , foit
entre les tropiques , foit dans l’étendue
des cercles polaires.
Les changemens accidentels ne font pré-
fentés ici que comme les effets des eau*
courantes , foit.pluviales, foit.toxrentielles,
itiui ont produit le double effet, d’abord
Be creufer leurs lits en enlevant les maté- J
[riaux mobiles qu’elles ont rencontrés dans
[leur route, enfuite de combler les vallées
approfondies par les tranfports fucceffifs
î& réitérés des matériaux que ces mêmes
[eaux y ont accumulés dans leurs intermit-
Itences. On comprend parmi ces change-
jmens accidentels les effets des feux fou-
|terrains & volcaniques , les émerfions des
files nouvelles , les tremblemens de. terre ,
Icnfin les variations furvènues dans les rivages
de la mer par les attériffemens de
[toutes fortes.
Comme Bergman, lorfqu’il étoit occupé
!de la defeription phyfique du globe ter-
1 relire , fe trouvoit au milieu des favans de
îl’univerffté d’Upfal , qui ont favamment
Idifcuté la queftion de la diminution des
•eaux de la mer Baltique , il fèroit furpre-:
Inant qu’il p’en eût pas fait l’objet d’un
fehapitre de cet ouvrage. Non-feulement il
a cru devoir embraflèr la même opinion,
[mais encore il paroît avoir envifagé cet
‘.'objet fous, dès points de vue plus étendus
& plus variés que ceux auxquels fe font
-bornés les favans Suédois, en s’attachant
feulement à la détermination du niveau des
(eaux de la mer Baltique car il a confîdéré
4 en même tems ces dim inutions particu lières
Ides eaux comme une fuite de la diminu-
jtion générale abfolue , qui a eu lieu fur les
lèontinens , & qu’il regarde comme un
| effet, qui n’a rien d’abfurdeC
Après avoir expofé tous les phénomènes
‘dontnaus venons de préfenter le précis, &
| dans l’ordre qu’il jugea le plus convenable,
l ie favant Suédois remonté dans le quatrième
chapitre aux premiers âges de notre g lob e ,.
leeft-à-dire qu’il reprend toutes le's que'C-
j ttons de cofmogpnie qu’i l . a trouvées
; plutôt expofées que r-éfolues , dans tes fyf-
itêmes de Borner, de Woodward , de
Linné , de Whifton, de D e fc a r te s d e
Leibnitz , de Maillet ,,deRay ,deHook &
i de Buffon. 11 revient à la eonftitution inté-
heure de la. terre &, à la diverfe compofition
des montagnes : cet examen le conduit
à l’énumération des corps inorganiques
& organiques qui fe trouvent à la
furface de la terre, tels que les fels & les
différentes natures de terres , les matières
combuflibles: qui féfident dans fon fein r
les métaux , les divers élémens des corps ,
foit que comme les fels ils foient diffous
& fufpendus dans les liquides, foit qu’ils
donnent des réfu Itats qui fè préfentent fous
des formes régulières en conféquence de
précipitations fucceffives.
En faifant l'a revue générale des principaux
objets que lui offre le globe ter-
reftre , Bergman forme des conjeélures fur
ce qui peutconflituer le noyau1 de la terre,
les montagnes qu’il nomme primitives &
les filons. Engagé, dans l’examen dé - ces
diverfes hypothèfes., il lé livre également
aux conjeélures fur l’afpeél de la terre ,
lorfque les plantes & les animaux y prirent
naiflànce.
C ’en à la fuite de cette nouvelle création
; que Bergman croit devoir s’occuper de ce
qui peut concerner l’a formation des montagnes
à couches hotifontales , lefquelles
renferment d’un côté des pétrifications de
toutes efpèces , & d’un autre les dépôts
des matières métalliques. Ceci le conduit;
aux maffiis montueox eompofés de terres,
de pierres en fragmensanguleuxou roulés ,
& enfin de différ ns fyilêmes de dépôts
dans des -états qui annoncent les réfultats
lespf s récens des opérations delà nature,
lefqueiles ont contribué à la conftruftiotr
de grandes parties des cominens. C ’eft au
milieu de ces maflïfs qu’il trouve des cavités
foüterraines qui ont attiré fon attention ,.
& dont il préfente & difcute les principales-
formes , & les plus remarquables.
Dans la plupart dé ces opérations , de
la nature dont Bergman montre les traces
& le s- veftiges lî variés & fi faciles à déterminer
, il nVit pas poffible de n’y pas
reconuoître le mouvement de l’eau , comme