
de b o l, c’eft-à-dire de terre grafTe,' qui
happe à la langue, & qui fe fond dans la
bouche.
On ne s’arrêtera pas à. examiner fi le
bol qui revêt les blocs de pierres de Fiéfole
& de la G o l fo li^ , peut avoir contribué
à l’induration & a la couleur jaune de la
partie extérieure de ces mêmes, blocs ; &
s’il peut avoir produit les mêmes effets
dans certains blocs de macigno dont .il a
été queltion, lefquels préfentent dans leurs
contours une couleur jaune. Il fuffit de
remarquer que les. feuillets de terre belaire
qui fe trouvent entre les blocs de pierre.
férène ne leur ont pas permis de s’unir
enfemble , & de former une malle folide
& un banc fuivi & fans interruption. C ’eft
pour cela que dans les carrières de Fiéfole,
qui s ’excavent en fous-oeuvre, il elt né-
ceflaire d’avoir l ’attention de laifier des
piliers qui foutiennent la voûte.
Les feôions des couches rompues dans
les carrières de la Golfoline , font perpendiculaires
à l’épaifleur de ces couches,
& parfaitement femblables aux fentes ou
coupures des couches du tufo des collines
de Pife , comme on l’a dit à l’article- de
ces collines ; car dans l’une. & l’autre cir-
conftance c’efl la même caufe qui exerce
fon pouvoir.
Quand les carriers fe propofent de fépa-
rer les blocs par le moyen des coins de
bois -, ils ont foin de verfer toujours de1
l’eau dans les fentes où ils 'les mtroduifent.
Quelques perfonnés ont cru qû>e: cette eau
aidoit l’opération des coins ; mais d’autres
qui fe croient mieux inflruits , penfent
qu’on emploie cette eau comme unpré-
lervatif pour fixer la poulîîerefine que fans
cela voleroit en Pair , & p.afîbroit dans les
poumons dés ouvriers, >
Les blocs tant de Fiéfole que de la Golfoline
, ne font pas compofés d’une feule
& meme matière fimilaire ; au contraire
ils renferment même intérieurement des
corps hétérogènes ; ce qui jufiifie pleinement
ce que dit Céfalpin : « Qn découvre
» aufiî des corps etrangers dans la concré-
« tion des pierres . tantôt des fables, tan-
» tôt des graviers de différente nature &
» quelquefois aufiî des débris de plantes
» & des dépouilles d’animaux. » On
trouve par exemple dans l ’intérieur de la
pierre férène certaines écailles minces &
brillantes, des efpèces de paillettes de
talc argentin ; des fragmens de pierre d’une
toute autre nature, parmi lefquels on remarque
des morceaux de pierre à feu fem-
blable à ce filex noir qui nous vient d’Angleterre
, & qui ell d’un ufage fi commun
, des lames d’une pierre femblable à
l’ardoife , des rognons de la même pierre ,
& d’autres plus durs que lés carriers appellent
noeuds ; & .enfin plufîeurs morceaux
de charbons folliies.
Quelques-uns de ces blocs de pierre
férène , qui .n’ont pas la teinte de couleur
jaune parce qu’ils n’ont pas été enveloppés
de lames de terre bolaire , offrent fur leurs
faces certaines croûtes d^uné fubflance
blanchâtre, qu’on appelle vulgairement
tarfo , qui ell de la nature du gypfe ou de
la félenite ; elle fe ' divife en lames fort
minces, compdfées decryftaux cubiques,
qui s’élèvent & forment un angle fur la
bâfe ou croûte où ils font fixés, Il y a des
blocs qui renferment ce tarfo, ncm-feule-
ment à la fuperfîcie , mais aufiî dans l’it>
térieur. Ces cryftallifations forment des
lignes droites fe ddftinguent aifément
quandies'pierres font tirées deia carrière,
comme des lignés blanches, de'la nature du
marbre ., & que les carriers appellent religatures.
I l femble qu’autrefôis c ’étoit des
•fentes •& des léfardes; que par la Fuite les
deux parois fe font trouvées revêtues de
cryfi.uix , lefquels fe font réunis l e s ’uns
aux autres j & de cette forte ont forme
une malle totale.
Ces religatures de tarfo, comme les
appellent les carriers , font très-fréquentes
dans des pierres d’une, autre, nature, & particulièrement
dans, la pierre, forte ou 1111-
cigno , & dans.l’albarèJe.ou pierre à chaux ;
lirais dans la pierre férene de Fiéfole ,. ces
cr.yftaux fe trouvent, plus rarement que
dans celle de la Golfoline, O11 s’ell fervi
du mot de tarfo , parce qu’il ell ufité parmi
les ouvriers, qui travaillent aux carrières.
Antonio - Néri appelle anfli tarfo un des
ingrédiens du verre, qui ell cependant une
matière bien différente du tarfo de la pierre
férène dont nous, venons de parler ; c’eft
pourquoi, il convient d’en donner une
définition plus claire en leyant l’équivoque.
La cryftaliifation quel’oiva nommée tarfo,
en parlant de la pierre férène & des autres
pierres tendres comme fortes , albarèfe
& gabbro , ell vraiment un fpath , & doit
porter ce nom. Ce fpath dans la pierre
férène & dans quelques pierres tendres,
forme des cryflallifations cubiques, exà-
gones dans quelques albarèfes; dans les
gabbro & dans quelques pierres fortes ,
il prend la forme d’une pyramide à quatre
faces ; enfin dans quelques fortes d’albarèfes
& de pierres fortes , il prend la forme lenticulaire.
La premier© efpèce de fpath à
cryftallifations cubiques ell de la nature
du fameux cryftal d’Illande qui double
les. objets. Le tarfo de Néri n’efl autre
ehofe que du quartz, & fe trouve dans
les pierres m ortes^ danslespierres dures.
Entre les filons de pierre férène de
Fiéfole & de la Golfoline , on trouve des
filons d’autres pierres 5 il y en a de très-
minces d’une certiaine pierre couleur de
plomb , mais d’un grain très-fin, avec une
infinité de points brillants & de parcelles
talqueuies. ■
. “ y a encore une autre elpece ue ceitt
pierre moins dure , & qui fe ieve en tablettes
fort minces prefque comme l’ar-
doue , mais moins fondes que i’ardoife d<
letat de Gènes. On la nomme tramaz- Ky-olo. *■
On voit aufiî quelques filons de Roche
Æ corne, aiiifi appelée parce qu’elle eft
très-dure, & . nullement propre à recevoir
1 appareil. Ces lits font irréguliers 8c renflés
dans, certaines parties j il y en a encore
d autres dune forte de* pierre appeliée
mortaione, dont le grain*eft plus fin que
celui de la pierre férène"; fi elle eft expo-
fée a 1 air, elfe fe délite & fe décompofe
très-promptement. .
La partie fupérieure de la pierre bigla,
quand elle eft plus dure qu’à l’ ordinaire ,
qu ’elle eft dillribuée par lames, & pénétrée
d’ une fubflance ferrjugineufe , fe nomme
pietra cerro.
A Fiéfole, principalement vers Maia.no,
on tire de la pierre morte , pietra morta ,
de laquelle on forme l’âtre 8c les voûtes
des fours deflinés à cuire le pain, & même
les foyers des cheminées*, parce qu’elle
foutient l’aétion du feu fans s’éclater. Elle
eft compofee d’un fable plus gros que celu i
qui entre dans la compofîtion de la pierre
férène ; elle a plus de pores & moins de
dureté , & fa couleur approche de celle
du tufo : 'on ne peut pas dire fi cette
pierre eft par couches fuivies , ou bien
par mafles irrégülieres.
A Fiéfole, vers la partie feptentrionale,
il ÿ a des filons d’une certaine brèche com-
pofée de petites pierres arrondies fem-
biables au gravier qui fe trouve dans les
rivières, de différentes couleurs, mais
toutes tirant fur le vert-foncé ; elles font
liées enfemble avec un ciment pierreux
d’une couleur noire ou vert-obfcur; &
' cette brèche furpaffe en dureté la pierre
* forte. On y voit quelques veines de tarfe
blanc j. on peut en tirer de grands blocs ,
: & les employer avecfuccès à la conftruc-
• tion de certains monumens d’architeâure',
comme on le voit aux fonds baptifmaux
I de F'éfole qu’on a tranlportés dans la
| cathédrale de Florence,