
7 8o M U T
y°. Si les changemens dans la température
de notre atmofphcre accompagnent
les alternatives de pluie & de beau, teins ,
il eft évident que ces cbangemens n’arrivent
qu’en conféquence des changemens, dans
les courans de vent. Si le vent a fouillé
des régions méridionales plus chaudes &
làturées d’humidité , il amène un teins
beau , & qui peut relier en cet état : mais
lorfque la pluie fuccède , on trouve généralement
qu’un changement de vent fuit la
pluie, & que l’air alors devient plus froid.
S’il fouille un vent de nord froid, le teins
peut relier beau ; mais lorfqu’il furvientde la
pluie ,ii y a communément un changement
dans le vent & dans la température de
l’atmofphère : & en général , autant il y
a de changemens dans les vents & dans les
courans dej’atmofphcre froids ou chauds,
autant on éprouve d’accès de pluies.
Sur" la côte de la baie d’Hudfon , lorsque
le thermomètre de Farenheyt eft au
poc degré , que le teins efl calme & le
ciel ferein , il arrive fouvent un coup de
vent du nord-oueft, & dans ce coup de
vent il neige & il grele. Cette révolution
ne dure qu’un efpace detems très-court:
car le tems devient allez fubitement calme
& ferein comme auparavant; mais la température
de l’air change fouvent, le thermomètre
tombant du $oe degré au yoe :
ceci ne fubfrfle que peu de tems , puif-
qu’il remonte enfuite au degré de température
ordinaire.
6°. La pluie a lieu dans le tems le plus
chaud , comme à tout degré de température
jufqu’à celui de la glace.1.: il faut donc
beaucoup d’attention pour obferver les
changemens de température dans 1 atmosphère
qui accompagnent communément
la pluie , dans toute cette graduation du
thermomètre de Farenheyt depuis 8o jufqu’à
32 degrés.. Mais vers le point de la
glace les effets de la chaleur & du froid
font fi manifefte.s , qu’on ne peut manquer
de faire les obfervations. qui tendront à
confirmer la théorie.
H U T
Lorfqu’après une gelée établie, il commence
à neiger , on trouve toujours que
Le froid diminue , & que le thermomctrç
remonte au point de la congélation, quelque
bas qu’il ait été auparavant. Mais après
la neige , fi le ciel devient clair , le froid
augmente jufqu’à ce qu’il reprenne fa première
intenfité , ou même qu’il monte à
un plus grand degré. La théorie explique
aiiément ces phénomènes ; et quiconque
eft en état d’obferver , peut les vérifier fréquemment.
70. jLe caraÛère du climat de la Grande-
Bretagne eft d’une douceur extrême tjnos
hivers & nos étés lie-diffèrent que tres-peu
dans leurs températures moyennes. Il n’y
a dans cette île que très-peu de détermination
conftante pour le vent, qui, en
général, eft extrêmement variable. Si donc
la combinaifon dès diffcrens courans de
l’atmofphère tempère la chaleur & le froid,
cette opération devait être acconipâgnée
d’une condenfatiûn proportionnée .de vapeur
aqueufe. C’éft ici que l’obferVation
1 fert à faire l’épreuve dé la théorie. Mais
avant de décider le point en queftion , il
faut entendre ce qui, dans l.’obfervation,
devroit être confidéré comme un fait dé-
cifif en faveur de la théorie.
Ce n’efi pas la quantité de pluie'qui
tombe pendant l’année ni dans aucune
faifon ; qui fournît un principe propre à
décider la queftion préfente : car , c'elt
la continuité de la pluie & non la quantité
qui fait l’objet de notre recherche. Le
nombre des jours & des heures de toute
une année pendant lefquels il pleut, efl
fans doute un fujet qu’il faut obferver pour
former une eftimation fur le poiiit en
queftion; mais il n’eft_ pas ce point en
queftion. Ce point qu’il-s’agit de déterminer
, eft la condenfation de la vapeur
aqueule dans l’atmofphère : & quoiquil
ne tombe pas de pluie fans condenfation
de vapeur aqueufe , il peut y avoir beau-|
coup de condenfation fans pluie. Ainfi 1
II U T
nous fouîmes conduits par cette confide-
vation à diriger nos obfervations fur d’autres
phénomènes que fur la pluie, parce qu ils .
peuvent être également concluans fur le
point à décider, que la pluie : or, ces phénomènes
dans lefquels la condenfation de
la vapeur aqueufe eft auflï bien démontrée
que dans la pluie, font les tems fombres
de l’atmofpnère de la Grande-Bretagne.
La queftion fur la théorie étant réduites .
à. ce fait d’obfervation , on peut demander ;
de décider quelle eft la proportion des
tems fereihs & des tems cour erts de nuages
qui appartiennent au climat de l’Angle- :
terre. Et cette queftion ne demande pas
une exaditude extrême pour fa folution. '
Je crois qu’il rfy a perfonne qui, fe
rappellant en gros1 les tems dont il a été
témoin , ne convienne que pour un jour
ou une heure de ciel ferein , il y en a
deux ou trois de ciel couvert de nuages ;
& ce reffouvenir général fuffit pour déterminer
la queftion, fi la condenfation de
la vapeur aqueulê prévaut ou non dans le
climat d’Angleterre.
8". Lesnuages dans le ciel étant décidés ,
les effets de condenfation le font de même
que la pluie. Nous pouvons examiner
maintenant ces phénomènes par rapport à
la température de l’air, relative a la. cha»■’
leur ou au froid qui fe font femlp communément
dans cette circonllaiiGe. Si
nous commençons par 1 été , & que nous
fuppofions le tems chaud , c. eft-à-dfre
dans la température naturelle de iaCtifon ,.
011 ne mettra pas ici en queftion. 1 effet d un
ciel clair ou d’un foieii confiant. La chaleur
eft certainement l’effet de la clarté du
foleil, & cette chaleur eft accumulée dans
la terre , toutes chofes égales d ailleurs ,
en proportion de l’intenfué de la lumière
& de la durée de la clarté. La queftion que
nous avons à examiner eft donc celle-ci .
quelle devrait être la condenfation de la
vapeur aqueufe dans L’atmofphère pendant
l’été , & dans cette température d’été l’aug-
H U T 7&<
mentation de chaleur ou- fa diminution
font-ils les confcquences de cette cpn-
denfation '!
La réponfe a cette queftion eft tres-
facile : nous fuppofions l’atmofphere dans
lia température moyenne delà faifon d ete :
nous fuppofons auflî que les condenfations
de vapeur aqueufe font produites par la
j combinaifon d’un courant d’air d’unetempé-
rature différente; or, comme cet effet
■ peut être le réfultat d’un mélange d’un
.air plus chaud ou plus froid que la malle
ide l’atmofphère qui eft fuppolee parfaitement
fereine , il en doit réfulterun chan-
1 «nient de température en plus ou en
moins que la température moyenne , fiu-
vant que le courant d air qui furvient Sc
!{ qui produit des nuages, dans le ciel eft plus
1 chaud que celui dont nous étions environnés
quelque tems auparavant.
Nous pouvons maintenant tirer de cette
-conféquence une remarque pratique qui
peut être de quelque avantage pour s’affurer
de la théorie , & pour expliquer les faits.
Si la chaleur de l’atmofphère eft dans ce
tems au-deffus de fa température moyenne
pour la faifon , & qu’il furvienne un changement
de ciel clair en ciel couvert de
nuages , nous avons droit d’attendre que
i’exûême chaleur fera tempérée & la malfe
; dfe l’àtraofphère rafraîchie : mais fi la température!
de notreatmofphèreeft au-deffous
'du.fa chaleur moyenne pour la faifon,
: sloBSsdUichangement de tems clair et tems
■ æbubrux , nous ferons fondés à attendre
un changement du froid au chaud.
Ceci nous donne aulfi une explication
fatisfaifante d’un phénomène général , relatif
à l’état du ciel ferein dans tous les
climats & dans les faifons oppofées ^de
l’été & de l’hiver ; car le ciel ferein & l’at-
mofphère claire s’accordent parfaitement
avec les deux extrêmes de la température.,
c’eft-à-dire , avec celui de la chaleur d’un
côté & avec celui du froid de 1 autre ; il n'y
Ff f f f a