
pour la pèche de la truite 5 ils en ont même de
plufieurs couleurs, qu’ils emploient fuivant les
diverfes heures du jour, afin d’ imiter davantage
les objets de la nature- qui font diverfement colorés
dans ces différents moments.
Les pêcheurs d’eau douce fe fervent auffi,
pour appâts, de fromage3 8c donnent la préférence
à celui qui eft affiné, 8c à celui de gruyère:
ils emploient -la chair dè toutes fortes de bêtes 5
quelques-uns prétendent que la chair du chat 8c
du lapin font préférables à toutes autres, ainfi
que le foie des animaux.
Il faut, dit-on, prendre un quartetôn de fromage
de hollande ou de gruyère -, le broyer, le
mêler avec de la lie d’huile-de-lin , ajouter peu-
à-peu à cette pâte un peu de v in , en faire des
boulettes de la groffeur d’un pois. Ces boulettes
attireront le poiffon dans les endroits où l’on
voudra- jetter l’épervier.
On trouve entre les fibres qui fortent des
ïacines d’ iris aquatique, de petites lo ges , dans
lefquelles font renfermés des vers blancs, ou d’un
jaune pâle, longuets, menus, â tête rouge j c’eft,
dit-on , un excellent appât pour la truite, la
tanche , la brème, la carpe, 8cc.
On prend les grenouilles en leur mettant pour
appât de la viande , ou un petit morceau de
drap rouge : ce morceau d’étoffe fournit un leurre
excellent pour prendre des maqueraux pendant
le jour.
Les vers de terre ainfi que ceux de la viande
font aufïi d’un grand ufage. Pour fe procurer les
derniers , on prend un foie de quelque quadrupède
5 on le fufpend avec un bâton en croix au-
defîus d’ un pot ou d’un baril à demi-plein d’argile
sèche. A mefure que les vers greffiflent dans
le foie , ils tombent fur la terre j 8c il s’en produit
de la forte fucceffivement pendant affez long-
tems. Pour avoir des vers toute l’année, il faut
prendre un chat ou un oifeau de proie qui foit
mort, le biffer fe gâter étant expofé aux mouches
5 quand les vers y font bien vivants 8c en
bonne quantité, on enfouit le tout dans de la
terre humide, autant à l’abri de la gelée qu’il
èft poffible. On les en retire à mefure qu’on en a
befoin. Comme ces vers fe métamorpnofent en
mouches aii mols.de mars, il faut alors avoir
recours à d’autres animaux pareils.
Lorfqu’ qb appris, des vers de terre, le mieux,
avant de s’en fervir^-pour la pêche , eft de leur
donner le tems de fe vu'ider. Dans le cas où
en.n’en a point qui aient été fuffifamraent gardés,
. on peut faire qu’ ils fe vuident promptement , en
les biffant dans l’eau pendant une n u it, fi ce
font des vers de prés ou de ! jardin , 8c en les
mettant enfuite-avec du fenouil dans le fac qui
fert à les tranÿorter au lieu de la pêche. Quant
aüx vérs de tannée ou de deffous les tas de fumier,
il ne faut les laiffer dans l’eau qu’une demi-
heure.
Lorfqu’on eft dans lè cas d’être obligé de con-
ferver les vers, on peut les mettre dans un pot
rempli de mouffe, qUé l’on renouvelle tous les
trois ou quatre jours en é té , 8c toutes les fe>
maines en hiver. Lorfqu’ ils commencent à maigrir
8c a devenir malade , ce qu’ on recônnoîtj
au noeud qui eft à la moitié de leurs corps, &
qui s’enfle ou groffit davantage, on leur verfe
chaque jour fur leur mouffe une cuillerée de lait !
ou de crème, mêlée* avec un oe u f battu.
A R A IG N É E A R T I F I C I E L L E , f Voy^
à l'article ÉLECTRICITÉ).
A R B R E DE D I A N E , A R B R E DE
M A R S . ( V^oye^ a l'article C h ym ie ).
A R C -E N - C I E L . C ’eft un des plus beaux
phénomènes de la nature 5 un fpedacle auffi magnifique
a dû frapper les premiers hommes, &
les faifir d’étonnement. De tout tems on en a
eu une haute idée j les hommes fauvés du dé-
luge l’ont reçu comme un ligne de paix, de la
part de Dieu, les payens en ont fait une divinité
fous le nom d’iris. On a du père NoeetiJ
fur l ’arc en-ciel, un poème élégant, enrichi de :
notes inftrudives, par le P. Boïcowich. Les phy-
ficiens de tous les fiècles fe font efforcés d’en con-1
noître 8c d’en expliquer les càufes phyfiques j j
il êtoit réfervé au célébré Newton, de mettreI
la matière dans fon plus grand jou r, en appliquant
à ce phénomène fa découverte de la dé-
. compofition de la lumière 8c de la réfrangibilité
propre à chaque efpèce de rayon. Sans entrer
ici dans des détails trop étendus , difons feulement
qu’on attribue la forme 8c les couleurs de
l’arc-en-ciel, aux rayons du foleil réfradés, &
réfléchis par les gouttes de pluie vers l’oeil du
fpedateur : fi donc,,le idos tourné au foleil, on
regarde une nuée qui fond en .pluie , 8c qui eft
■ éclairée par cet aftre 5 c’eft alors que l’arc-en-ciel I
s’offre à nos regards, dans tout fon éclat : on y
remarque plufieurs couleurs différentes, dont les
principales, font le rouge, qui eft extérieur, le
jaune, le vert , le bleu 8c le violet ou pourpre
qui eft intérieur 5 mais il eft à obferver que le
’ foleil ne produit l’arc-en-ciel, que lorfqu’il eft
moins élevé que de 42 degrés fur l’horifon. 1
Nous avons indiqué la manière d’ imiter la pluie;
les éclairs , le tonnerre 5 . voyons ici le moyen,
d’imiter l’arc-en-ciel, & de fe procurer le fpec-
tacle de fes riches couleurs > l’on peut.parvenir
: au même-but par différents moyens : le premier
c’ eft d’avoir une'boule de verre creufe 8c mince,
. remplie d’ eau claire, à-peu-près femblable à celles
qu’on met/au bas des luftres de cryftal artificiel :
on la fufpend par deux fils attachés à Tes pôles
vers le fond d'une chambre > mais a telle diïtancê
Mfte la fenêtre 8c à telle hauteur, que les rayons du
vï foleil puiffent tomber deffus : afin qu’on puiffe
3 l ’élever plus ou moins, on fait palier les deux
1 fils fur deux poulies fixées au plancher, 8c l’on
« e n fait pendre les bouts à portée de b main >
I enfin il faut fe placer entre la fenêtre & b boule,
■ £ telle diftance Sc à telle hauteur, que les rayons
i qui reviennent de 1a boule à l’oe il, puiffent faire
» a v e c ceux qui vont du foleil à la boule , des
«angles , tantôt plus petits que de 40 degrés, 8c
« tantôt un peu plus grands que de ;o & demi.
I; On peut auffi prendre une boule de matras ,
9 dont on auroit fupprimé le col > 8c après l'avoir
M remplie d’eau bien claire > 8c bouchee avec du .
9 liège garnie d’un crochet, on 1a fufpend avec
i une ficelle : fi l’on ne veut pas qu’elle tourne, on
» attachera avec du maftic , au pôle qui eft oppofé
B u bouchon, une petite calotte de fer-blanc,
M large comme un écu , ayant à fon centre un cro-
|» chet qui fer vira à fufpendre la boule avec une
9 autre ncelle.
[ La même expérience peut fe faire avec un bocal
9 rond ou cylindrique rempli d’eau , 8c pofé fur
m une table, en faifant tomber deffus un rayon
H folaire, & en plaçant l’oeil dans une ligne qui
H| faffe avec ce rayon l’angle requis.
Il eft encore un autre moyen d’imiter l’arc-
II en-ciel , c’ eû d’avoir un prifme tel que ceux
9 dont on fe fert pour faire les expériences de
I . phyfîque fur les couleurs , & un grand car-
■ ton couvert d’un papier noir , dans lequel on
■ découpera un arc un peu moins grand que 1a
■ moitié de fon cercle , & auquel on donnera trois-
■ quarts de pouce de large : on applique ce prifme
■ au devant d’une fenêtre , de manière que rien
■ ne fe trouve entre b lumière extérieure de ce
;9 carton. On le regarde avec ce prifme, 8c l’on
■ apperçoit, au travers de cette ouverture, un arc-
■ en-ciel ou iris., d’autant plus agréable, que les
■ couleurs en feront très-belles 8c très-vives. Si
1 au lieu de ^découper un arc, on met ce carton
« à jour, en 'y formant quelques mofaïques , ou
S autres deffeips, on les verra ornés des plus belles
■ couleurs.
■ j - K ârç~e.n,-Ciel paroît rarement feul ; pour l’or-
■ '-.dinaire, il eft double : dans celui d’en bas, les
S couleurs font les plus vives , 8c difpofées dans
« l ’ordre que nous avons dit plus haut ; dans f au-
■ v^e s au contraire, eft le rouge qui borde Fini
s terieur, & les autres couleurs s’étendent en mon-
« t a n t } celui-ci eft moins brillant que le premier,
■ pareeque la lumière ayant fouffert une réflexion
■ de plps j s’eft affoiblie davantage. Si vous voulez
H ,ePre- n?er en même-tems deux fembbbles iris
1 flans une chambre, prenez de l’eau dans la bou-
Amujemens des Sciences,
che, 8c mettez-vous à la fenêtre, le dos tourné
au foleil} foufflez l’eau que vous ayez dans la
bouché, en b faifant fortir 8c rejaillir avec violence
par plufieurs petites gouttes ou atomes }
alors vous verrez parmi ces petites gouttes ex-
ofées au fo le il, deux iris , à peu-près fembla-
les aux deux qu’on voit dans le ciel en un tems
pluvieux. On voit fouvent des iris dans des jets-
d’eau lorfqu’on fe met entre le foleil 8c le j e t ,
fur-tout quand il fait du vent qui éparpille çà
8c là , 8c fépare l’eau en petites gouttes.
AR CHITE C TUR E . L’architedure peut 8c
doit être confédérée fous deux afpeds. Sous l’un,
c’eft un art dont l’objet eft d’allier enfenjble 1a
commodité 8c 1a décoration j de donner à un
édifice b forme à 1a fois b plus convenable à
fa deftination , 8c b plus agréable par fes proportions
; de frapper en même - temps par de
grandes maffes, oc de plaire par l’harmonie des
rapports entre les principales parties d’ un bâtiment
, ainfi que par les details : plus on réuffit à
concilier ces différens objets , plus on mérite
d’être rangés parmi les grands arenitedes.
Mais ce n’eft pas fous cet afped que nous
confidérerons ici cet a r t} nous nous bornerons à
ce qu’il a de dépendant de la géométrie 8c de b
méenanique> ce qui ne biffe pas de préfenter plu-
fieurs queftions curieufes 8cutiles, que nous allons
parcourir à mefure qu’elles s’offriront à notre
efprit.
P r o b l è m e I.
Tirer d’un arbre la poutre de la plus grande réfiftance.
Ce problème appartient proprement à b mé-
chanique ; mais fon ufage dans 1 architedure nous
a portés à lui donner plutôt place ic i , 8c à le dif-
cute r ,foit comme géomètre, foit comme phyfi-
cien. Nous allons d’abord le traiter fous ce premier
afped.
Galilée, qui le premier a entrepris de foumettre
à b géométrie la réfiftance dés folides, a établi
fur un raifonnement fort ingénieux, qu'un corps
arrêté horizontalement par une de fes extrémités ,
comme une poutre quadranguiaire engagée dans
un mur, qu’on tendroit à rompre par des poids
fufpendus à fon autre extrémité, y oppofe une
réfiftance qui eft én raifon compofée de celle du
quarré de la dimenfion verticale, 8c de celle de
la dimenfion horizontale. Cela feroit exaôbernent
vrai, fi la matière de ce corps étoit d’unè contexture
homogène 8c inflexible.
On démontre auffi q ue , fi une poutre eft fou-
tenue par fes deux extrémités, 8c qu’on fufpende,
à fon milieu un poids tendant à b rompre ; b réfif-
çmee quelle y oppofe eft eft raifon du produit du
N