
deffous, en tenant les cartes comme dans la figure
24 >pl' 5 > tbid. '
Il faudra tenir ainfî les cartes avec les deux
mains , parce que je fuppofe que le petit doigt
de la main gauche continue de féparer les deux
paquets pour que vous foyez tout prêt à faire
fauter la coupe , quand vous aurez renverfé de
nouveau les cartes pour les tenir comme dans la
figure i , f l . y j, ibicU Vous ferez enfuite fauter la
coupe , pour faire paffer par-deffous la carte choi-
lîe qui doit fe trouver encore dans le milieu fou-s.
Ie paquet fupérieur , fi vous avez fuivi de point
en point ce.que je viens de dire. Après la coupe ,
vous pincerez le jeu de la main gauche , & le
frapperez de la main droite , figure i 3 planche 6
de Magie blanche 3 tome WHEti des gravures.
Un coup fec fera tomber toutes les cartes, excepté
la carte de défions, qui eft la carte choifie,
& que Ton croît être dans le milieu.
Nota. Que pour afliirer le fuccès de cette expérience
, il faut bien ferrer les cartes de la main
gauche, moûiller avec un peu de falive les trois
doigts du milieu, & les avancer d’environ fîx
lignes fous le je u , tandis que le gros doigt eft
deffus entièrement au bord.
V I I .
Faire trouver les quatre rois dans le milieu , apres
les avoir faitpofer féparément.
Ie . Mettez les quatre rois entre les mains de
quelqu'un ,1 & reprenez-en deux pour les mettre
vilïblement un deflus & un deflous.
2°. Après cette première opération , tenez le
jeu de cartes dans votre main gauche, en pofant
votre petit doigt entre les deux moitiés pour vous
préparer à faire fauter la coupe.
• Retournez la carte de deflus , pour faire |
'voir de'nouveau qiie #’eft un r o i , & remettez-la;
à fa^ place fort lentement, pour prouver que vousi
ne l’efcamotez point.
; 4°* Faites voir aufli de nouveau que la carte
.de deflous eft un ro i, mais laiflez toujours le petit
doigt à fa même place, fig. 24 , pi. 5 , ibid. »
• 50. Refermez votre main gauche de manière
üe les mains & lés cartes'foient dans la pofition
fc la fig. ï , p / . y .
: 6°v Priez le fpeéhteur de mettre les deux
.autres rois dans le milieu j mais en faifant fem-
• blant de partager Amplement le jeu en deux parties
égales, pour que ces deux rois foient mis
entre deux , faites fauter la coupe, de manière
que les deux mains fe, trouvent comme dans la
fig- 4 j 5 3 Par, ce. moyen , les deux rois q u i,
avant la coupe, ép ien t deffus Ôt deflous, fe trouveront
déjà au milieu du je ù , & le fpeélateur, en
mettant dans le milieu les deux autres rois, croira
les pofer loin des deux premiers, quoiqu’il les
mette tous enfemble.
Nota. i Q. Quand les deux derniers rois ont été
placés fur le paquet de la main gauche, il faut,
en pofant celuii de la main droite, mettre auffi-
tôt le petit doigt entre les deux paquets, parce
que fi quelqu’ un des fpeétateurs avertiffoit alors
le refte de la compagnie que les quatre rois font
déjà enfemble, on lui prouveroit le contraire
( aux yeux du grand nombre ) en faifant fauter la
coupe de nouveau pour en faire voir un deflus
& un deflous. ( Dans ce cas , il y en 'a trois
deflus, mais on n’en montre qu’un- ). Après quoi
on feroit encore fauter la coupe pour les mettre
tous quatre dans le milieu , comme auparavant.
Nota. 20. Ce tour ne confiftant point à deviner
des cartes comme beaucoup d’autres dont nous
avons parlé, on ne peut pas fe vanter de l’ exécuter
par la feule fubtilité de l’efprit. Le fpeéfatcur
étant donc déjà perfuadé que ce tour doit con-
fifter dans l’adrefle des mains , il faut profiter de
cette perfuafîon pour l’attribuer à un trait d’a-
dreffe d’autant plus merveilleux , qu’jl eft im-
poflible ; il faut dire : Mejfieurs , vous yoye£ évidemment
que lès quatre rojs font féparés les uns des
autres y concevez , s'il eft pojfible , combien il faut
être adroit pour faire paffer avec les deux du milieu
les deux autres qui font deffus & deffous , 6? cela d’une
feule main & en un clin-d'oeil j alors il faut prendre
les cartes de la main droite, comme dans la
figure x , pl. 6 , au point A î & dans l’inftant où
l’on porte rapidement la main du point A 'au
point B, lever vivement le pouce pour faire craquer
les cartes par le coin $ le mouvement rapide
de la main, & le craquement des cartes, trompent
en même-tems les yeux & les oreilles du-
fpeétateur j & quand on lui montre enfuite que
les quatre rois font enfemble , il croit fe rappelle*
l’inftant où ces rois fe font réunis j ce
qui doit cependant l ’étonner , puifque cette
reunion eft. impoflible de la manière dont il
l ’entend.
V I I I .
Trouver combien i l eft imprudent de jouer de Vargtnt
a la triomphe avec des perfonnes dont la probité
eft équivoque.
i ° . En finiffant le tour que nous venons d’expliquer
, il faut chercher les quatre rois dans le
milieu, eh feuilletant les cartes bien doucement,
pour ne faire foupçonner aucun efcamotagej
mais aufli-tôt qu’on les a trouvés ( en regardant
les; cartes par la figure ) 3,i\ faut, en réhverfant
les. cartes, faire pafler leftement ces rois fur le
jeu , les enlever enfuite , donner les autres
eartes à mêler , fans annoncer ce quon veut
faire.
20. Le jeu ayant été mêlé, coupé & mis fur
le bord Je la table, pofez-;' „ en le prenant „ le?
quatre rois retenus, & faites fauter la coupe pour
les faire pafler dans le milieu, où vous aurez
! fom de tenir votre petit d o ig t, fig. 23 , pl. 4
de Magie blanche , tome V I I I , des gravures.
j° . Propofez à quelqu’un de jouer à la triomphe
, 8 c donnez aufli-tot deux cartes pour lu i ,
deux pour vous & trois autres pour lui.
4°. Dans, ce moment , faites pafler les rois
nar-deflus, eu difant: C’eft en vain , Mejfieurs ,
I qu'on mêle les caries quand on joue .avec moi $
| car je me donne toujours trois rois , 6* je tourne
le quatrième.
y9. Achevez de donner, faites voir vos rois î
& fi quelqu’ un vous obferve que votre adverfaire
peurroit avoir plus beau jeu que vous par les
a-touts., dites que vous donnez feulement ceci
comme un exemple , pour prouver que vous
pouvez vous donner toutes les cartes que vous
avez en.yue.
I X.
flaire une pareille dêmonftration 'au brelan, en fe
donnant brelan de rois>
i° . Après avoir enlevé les rois , fait mêler le
refte du jeu, & pofé les cartes enlevées comme
dans le tour précédent, faites pafler deux rois
deffous, en,laifiant les deux autres deffus.
2°. Prenez la moitié fupérieure des cartel dans
la main droite, en biffant l’autre moitié dans la
i gauche.
3°. Faites gliffer fur le paquet de la droite trois
cartes, que vous prendrez une à une' fur le paquet
de la gauche , en les comptant bien attentivement,
quoique vous fafliez femblant de les
! feuilleter au hafàrd.
4°. Réunifiez les deux paquets en u n , ( en
pofant celui de la main droite fur celui de la gau-
1 e h e ) ,& prenez aufli-tôt un des deux rois qui
font deffous pour le faire paffer deffus.
j° . Partagez, comme auparavant, le jeu en
deux, moitiés , pour faire gliffer fur le paquet de
la droite trois autres cartes de la gauche.
6°. Réunifiez, comme auparavant, les deux
paquets en un, pour prendre le roi qui refte def-
fous & le faire paffer, par-deffus.
| 79- Prenez encore trois cafte s du milieu pour
les mettre deffus.
o°. Cos fept premières opérations étant faites
avec facilité & rapidité pour que vous paroifliez
mêler les cartes, au lieu de paroître les arranger,
il faut achever de dérouter le fpeétateur , &
dire , en faifant les trois faux mélanges qui b i f fent
le jeu tel qu’ il eft : Voila , Mejfieurs ,
comment je mêle les cartes quand je veux gagner au
brelan.
9°. Quand vous aurez mêlé ainfî pendant quelques
fécondés , dites à la compagnie , Mejfieurs,
voulez-vous que je continue de mêler , ou que je
laiffe les cartes telles quelles font ; dans tous les
cas je gagnerai au brelan ? Quel parti qu’on prenne
vous ferez sûr de gagner , puifque les cartes ont
déjà l’arrangement néceffairepour cela, & qu’elles
ne le perdent point par vos mélanges.
ioQ. Quand on aura coupé , faites fauter 1a
poupe , & donnez les cartes une à une félon les
lqix du brelan, & comme s’il y avoit trois joueurs
avec vous quatrième : on fera furement étonné de
vous voir un brelan carré.
n c . Si quelqu’un vous obferve que cela ne
fufiit pas toujours pour être sûr de gagner, &
qu’il faudroit donner un autre brelan à votre adverfaire
y répondez q u e , puifque vous gardez
pour vous les meilleures cartes, vous feriez bien le
maître de donner les mauvaifes à votre gré >
mais ne portez pas plus loin votre démonftration ,
qui pourroit devenir infipide & peut-être dange-
reufe , en fatisfaifant un peu trop la curiofité.
X.
Deviner la carte penfée.
i ° . Eparpillez les cartes dans 1a main droite,
comme dans b fig. 3 , pl. 6 de Magie blanche, tome
VIII des gravures, de manière qu’en les montrant
au fpeétateur, elles paroiffent comme dans la
figure 4 , ibid. , c’eft-à-dire, que toutes les cartes
doivent être cachées les unes par les autres, excepté
le roi de pique qu’ on doit bien voir par la
tête 3 fans que les doigts ou les autres cartes y
mettent aucun obftacle.
2°. Quand vous les aurez ainfî étalées à deffein ,
mais de manière que cela paroiffe fait au hafard ,
montrez-les à un feul fpe&ateur, en le priant
d’en penfer une 5 & dans cet inftant, ayez foin
de remuer un peu 1a main, en décrivant un arc
de cercle de droite à gauche ,.pour que le fpec-
tateur ait les yeux frappés par le roi de pique ,
fans s’app'ercevoir que les autres cartes font cachées
les unes par les autres.
30. Mêlez les cartes réellement ou en apparence
j mais ne perdez pas de vue, le roi de pique ,
pour le mettre enfuite fur b tab le, b figure en-
aeffous.
45. Dites à celui qui a penfé une carte , que