
rien pour le mouvement perpétuel. Puifque l’on
fait fort bien une pendule qui peut marcher un
an fans être remontée , la roue de M. Orfyreus
pouvoit bien aller 40 jours & plus. On ne voit pas
la fuite de certe prétendue découverte : un journal
nous apprend , qu'un anglois offrit 80000 écus
à M. Orfyreus pour avoir fa machine 5 mais M.
Orfyreus refufa de la donner à ce p r ix , en quoi
il eut sûrement grand tort , car il n'a rien eu ,
ni argent , ni l'honneur d'avôir trouvé le mouvement
perpétuel.
L'académie de' peinture à Paris a une pendule
qui n'a pas befoin d'être remontée , 6c qu'on
pourroit regarder comme un mouvement perpétuel
j mais ce n'en eft point un. Expliquons-nous.
L'auteur ingénieux de cette pendule s'eft fervi
■ des variations de l'état de l'athmofphère pour
remonter fon poids moteur. Or on peut imaginer
à cet effet divers'artifices y mais ce n'eft pas plus
le mouvement perpétuel , qu une machine ou le
flux & reflux de la mer feroit employé- à la
"faire aller continuellement , car ce principe de
mouvement eft extérieur à la machine 0 8c n'en
lait pas partie.
Mais en voilà affez fur cette, chimère d é jà
mécanique. Nous fouhaitons qu'aucun de nos
leélëurs ne donne dans le travers ridicule 6c malheureux
d'une pareille recherche.
Il eft au refte faux qu'il y ait aucune réeom-
penfe promife par les puiffances 3 pour qui trou-
veroit le mouvement perpétuel 3 non plus que
pour, la quadrature du cercle C'eft-là fans doute
ce qui encourage tant de gens à chercher la fo-
lu tion de ces problèmes ; & il eft à propos qu'ils
en foient défabufés. ( Voye^ Mouvement Per-^
pEt u e l ).
A m u s e m e n s d e M é c a n i q u e .
Le cigne magique. ;
A y ez une planche de bois de noyer bien veiné &
fort fe c , épaiffe de 15 lignes , 8c qui ait 14 à 'iy
Îiouces de longueur, fur 8.à 9 de large : ;faites-
a fcier en deux parties fur fon épaiffeur pour
en former les deux planches A & B (fig. 12 &
1 3 , pi. 1 3 Amufemens de Mécanique ) de même
grandeur, que vous ferez enfuite dreffer le plus
exactement qu'il fera poffibîe , afin qu'étant
appliquées l ’une fur l'autre dans le même fens
qu’elles étoient avant d’être fciées, elles pa-
roiffent ne former qu’une feule & même planche.
Cependant, comme il eft difficile qu'elles foient
jointes auffi parfaitemefit qu'il feroit • néceffaire
pour empêcher qu'on ne préfume qu'il peut y
avoir quelque chofe de renfermé entr'elles > vous
pourrez faire pouffer une moulure autour de
celle de deffous B , 8c diminuer d'autant les côtés
de la planche A , afin qu'étant pofées l'une fur
l'autre, leur féparation fe confonde dans cette
moulure. Vous fixerez ces deux planches , au
moyen des quatre vis C , ( voye^ fig. 11 g pl, j y
ibid ) dont le pas doit fe viffer dans.la planche A
(Jig. 12 ) j leurs têtes doivent excéder d'un demi-
pouce le deffous de la planche, 8 c être figurées
dé manière à faire juger que ce font des pieds
deftiriés. à la foutenir ©a à lui fervir d’ornemens.
Tracez fur le côté extérieur de la planche A
( fig. I^ ) 3 le cercle B de .6 à 7 pouces de diamètre,
8 c ajuftez à demeure autour de lui, &
à égale diftance huit petites boîtes de même
forme qu’une petite tabatière, ou de telle autre
que vous jugerez à propos.
Faites tourner un petit vafe d’ivoire de 1
pouces & demi de hauteur, {fig. 1 1 3pl. 1, ibid.)
compris fon couvercle qui doit s'ouvrir à charnière
, fe fermer au moyen du petit bouton
E , & de fon reffort F , vous lui donnerez
la forme que vous voudrez à ^extérieur ; mais
il eft effentiel qu'il foit- creul’é dans fon intérieur
en forme d’ ceuf.
Ce vafe dont le fond doit être percé d'uti
trou de 4 à y lignes de diamètre, doit entrer
à vis fur le piedeftal G , qui eft également percé
d'un même trou cylindrique dans toute fa longueur.
Ayez un petit rouleau d’ivoire I , qui puilfe
facilement couler dans ce trou, 8 c paffer au travers
la planche A , (fig. 1 2 ) à l'endroit H , où ce
vafe & fon piedeftal doivent être folidement
placés.
Creufez la planche B (fig. i î ) , autant qu'il,
faudra pour y placer la pièce de mécanique ci-
après j faites-en de même fur le c ô té . intérieur
de la planche A , aux endroits où il fera né-
ceffaire , 8 c particulièrement à celui fous lequel
le cercle d'acier aimanté dont il va être questio
n , doit fe trouver place, 8 c fe 'mouvoir,
c'eft-à-dire, fous le cercle que vous avez tracé
fur la planché À.
A B ( fig. prem. pl. 2 ) , eft un petit pilier en
cuivre, d'un demi-pouce de hauteur, élevé verticalement
à l'endroit C , de la planche B {fig. 13,
pl. 1 ) dans laquelle il entre à vis : fon extrémité
fupérieure A ( fig. 1 , pl. 2 ) fou tient le
levier EG., qui doit avoir un pouce 8 c demi de
long,, 8 c dont le point d'appui eft en E. C'eft
fur la. partie F de ce levier que doit appuyer
le rouleau I , ( fig. deuxieme, pl. 2 ) qui, comme
on l ’a dit ci-deffus , fe trouve renfermé dans
le piedeftal G du vafe. H eft un autre pilier de
dix lignes de hauteur, fixé de la mêmé manière
à l'endrpit L ; deux petites poulies M 8 c N de
trois lignes de diamètre ÿ bien mobiles fur leur
a x e , y font ajuftées, 8 c fervent à conduire le
oetit .cordeau Y , qui eft attache- d un bout a
l'extrémité G du levier C G , & de l'autre fur
le cylindre de cuivre Q ; c e cordeau fe trouve
féparé par la vis O , & la pièce P dans lequel
elle tourne : cette vis fert à rémedier au dérangement
que peut oceafionner dans fa longueur
la féchere'ffe ou l ’humidité de l'air. La pièce P
eft une efpèce de cage dé fix-lignes.de hauteur
dans laquelle roule ce cylindre Ge l l e eft fixée
par deux .vis fur la planche B ( fig•* 13 , .pL 1 )
de manière qu'il fe trouve fous le centre du cercle
tracé fur ta planche A ( fig. 1 2 , ibid) y ce.
cylindre excède cette cage en demis de trois
lignes,afin de recevoir le canon Z {fig. i .p l . z ) y
ce canon eft rivé fur une règle de cuivre qui foutient
le cercle aimanté T ; un autre cordeau eft fixé d’un
bout fur le cylindre Q , de l'autre fur le reffort X :
fon effet eft de faire .relever le le vie r,lorfque
le rouleau qui l'a fait abaiffer fe relève lui-même 5
le cercle d'acier T ,^ ( i ) doit avoir quatre lignes
de large, fur une ligne d'épaiffeur 3 ( voye^ fig.
troifieme , pl. 1 > ibid. ) , il doit être trempe, poli
& bien aimanté.
Il eft aifé de concevoir, par cette conftruc-
tion, que fi on appuyé plus ou moins fur le levier
E G (fig. 1 , pl. 2 ) , à l’endroit F , le cordeau
qui eft attaché à fon ex trémité'G, s'abaiffant,
fera néceffairement tourner le cercle aimanté,
8 c qu'il pourra préfenter fes pôles, à tel point
de la circonférence qu'on jugera à propos ; on
voit auffi que fi l'on céffe d'appuyer, le reffort X
faifant tourner le cylindre Q en fens contraire,
le levier E G remontera à fa place.
Cette mécanique étant âfnfi difpofée, 8 c enfuite
renfermée entre les deux planches A & B Q?/. 1)
( qu'on aura creufé aux endroits où. l'on a du placer
toutes les différentes pièces qui la compofent )
on les joindra exa&ement au moyen des quatre
vis ci-deffus, 8 c l'ayant mife fur une table, de :
manière que ces vis lui fervent de pieds, on
placera ,un baffin de cuivre mince^ (2 ) , rempli -
d’eau à l'endroit de la planche A ou 1 on a trace
un cercle , c'eft-à-dire, au milieu des huit petites
boîtes dont on a parlé ci-deffus : on prendra
un petit cigne d’émail ou de^ liège fous lequel
on aura ajufté , avec de la cire a cacheter, un petit
bareau aimanté de 4 à 5 lignes de long , dont
on difpofera les pôles comme il convient, afin
que la tête de ce^cigne fe trouve tourné vers
lès bords du baffin, lorfque ce petit barreau fe
trouvera au - deffus des deux pôles du cercle
( 1) Ce cercle ne doit pas être entier-, il doit s y trouver
une féparation de y à 6 lignes, les deux extrémités
N & 5 , en font les pôles.
- (t) Ce baffin doit avoir 6 à 7 pouces de diamçtre, &
Un pouçe de profondeur.
aimanté (3) caché dans l'intérieur de ces deux
planches.
Le tout étant ainfi préparé, on prendra huit
petits étuis arrondis par le bout, de même grof-
feur que le rouleau 1 , 8 c un demi-pouce plus
long que la hauteur intérieure du v a fe , 8 c
y ayant inféré un d'eux, on le fermera ^afin d'examiner
fi le cigne vient fe placer vis-à-vis la première
des petites boîtes A , & on en diminuera
peu-à-peu la longueur, jufqu'à ce qu’il s'y trouve
parfaitement dirigé ; on fera de même pour les
autres étuis , relativement à chacune des fept
autres boîtes : cette opération faite , la pièce-
fera en état de produire î'amufement ci-après. .
Nota. On obferve ici que, lorfque les étuis
auront été bien ajuftés de longueur, il n'y fa^t
plus toucher , quand même par la fuite le.cigne
ne fe dirigeroit pas félon l'étui inféré dans le
vafe , attendu qu’il fuffira alors de tourner la
petite vis O , pour racourcir ou ralonger le cordeau
qui auront feul occafionné ce dérangement*
Lorfqu'on aura mis dans le vafe un des huit
étuis, placé de façon que le bout d'en bas entre
dans le bord de l'ouverture faite au fond du
vafe, 8 c qu'il pofe fur le rouleau mobile dans
fon pied5 fi l'on ferme alors ce vafe , fon couvercle
appuyant fur l’étui, fera defcendre le rou-
. leau, lequel appuyant à fon tour fur le levier,
en proportion de là longueur de cet é tu i, fera
• tourner plus ou moins le cylindre 8 c. le cercle.
aimanté placé fur fon axe, qui alors préfentera
; les pôles vis-à-vis la boîte où l’on aura renfermé
! la réponfe analogue à la queftion mife dans l'étui}
mettant enfuite le cigne dans le baffin que l'on
aura rempli d’eau, il ira lui-mêmé fe diriger du
côté de la boîte où eft inférée cette réponfe.
.Récréation.
On préfente à une perfonne les huit étuis , en
lui laiffant la liberté de choilîr celui qu'elle délire
, 8 c on lui recommande de cacher les autres,
ou de les préfenter elle-même ’à plufieurs per-
fonnes y on dit à ceux qui en ont choifis de lire
les' queftions qui y font inférées, de s'en fou^
v e n ir , 8 c de tes remettre dans l’étui ; on reprend
ces étuis, 8 c les inférant les uns après les
autres dans le v a fe , on leur fait remarquer que
le cigne va à chaque fois indiquer les réponfes \
on ouvre les boîtes où il fe dirigé, & on pré?
fente les réponfes qui y font contenues.
(3) En quelqu'endroit que l’on mette ce petit cigne
fur le baffin , il ira toujours fe placer fur les pôles du
cercle aimanté , & fi l'eu droit où on le place eft diamétralement
oppofé à celui où font ces pôles . il fe retournera
& traYçrfera le baflin pour aller s’y pqftçr.
S f f f Z